Anecdotes de la Vie Littéraire
Par Louis Loire et Christophe Noël
()
À propos de ce livre électronique
Il s'agit d'une réédition d'un ouvrage de 1876, proposant comme son titre l'indique, des anecdotes d'auteurs des 17ème, 18ème, et début 19ème siècles. (L'ouvrage est susceptible d'être mis à jour et continué avec des auteurs ultérieurs.)
Lié à Anecdotes de la Vie Littéraire
Livres électroniques liés
Anecdotes Normandes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Illusion comique de Corneille - Acte V, scène 6: Commentaire et Analyse de texte Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Contemporains, 7ème Série Études et Portraits Littéraires Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes exploits de Rocambole ou les Drames de Paris: Les Chevaliers du clair de lune Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Esmeralda Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La Folle Enchère Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSmarra ou les démons de la nuit: Songes romantiques Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Spleen de Paris (Petits poèmes en prose): Un recueil posthume de poésies de Charles Baudelaire Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le Bourgeois gentilhomme Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Contes aux Heures Perdues Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationChoix de Poesies A Collection of French Poetry for Memorizing Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe premier amour de Lord Saint-Albans (en 1792) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Médicin Malgré Lui Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Jean Racine: Intégrale des œuvres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFabliaux Rigolos Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Illustration, No. 0009, 29 Avril 1843 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDom Juan de Molière: Les Fiches de lecture d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNotre Dame de Paris Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5La Légende du roi Arthur: Tome I: Le Roman de Merlin - Les Enfances de Lancelot Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEugène Delacroix Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Kourroglou Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationChoix de Poesies: A Collection of French Poetry for Memorizing Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBenserade Fables Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Chevaliers du Clair de Lune Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Misérables: Tome 3 Marius Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Chevaliers du Clair de Lune I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe diable amoureux Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'amour et la raison Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Chants de Maldoror Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMémoires d'un chasseur Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Fiction littéraire pour vous
À la recherche du temps perdu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoires érotiques gay: Nouvelles GAY érotiques français, non censuré hommes Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5La Confusion des Sentiments Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Le Mythe de Sisyphe d'Albert Camus (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationKuessipan (format poche) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Stupeur et tremblements d'Amélie Nothomb (Analyse de l'oeuvre): Comprendre la littérature avec lePetitLittéraire.fr Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe deuxième sexe: Analyse complète de l'oeuvre Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Des histoires de sexe intenses avec des MILF : les femmes mûres savent y faire !: Histoires érotiques Roman érotique érotisme non censurée français Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Place d'Annie Ernaux (Analyse de l'oeuvre): Comprendre la littérature avec lePetitLittéraire.fr Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Quand l'Afrique s'éveille entre le marteau et l'enclume: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (Analyse de l'oeuvre): Comprendre la littérature avec lePetitLittéraire.fr Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÉsope: Intégrale des œuvres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Premier homme d'Albert Camus (Fiche de lecture): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTrois femmes puissantes de Marie NDiaye (Fiche de lecture): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Vie devant soi de Romain Gary (Fiche de lecture): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'expulsion d'Adam et Eve du Ciel Selon Le Diable Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Fleurs du mal de Baudelaire (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Servante écarlate de Margaret Atwood (Analyse de l'œuvre): Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne femme d'Annie Ernaux (Fiche de lecture): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Journal d'un pervers narcissique Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Manikanetish Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Crime et Châtiment Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Bel-Ami Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L'Étranger d'Albert Camus (Analyse de l'œuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Du côté de chez Swann Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Gouverneurs de la rosée Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L'Alchimiste de Paulo Coelho (Analyse de l'oeuvre): Analyse complète et résumé détaillé de l'oeuvre Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Bonjour tristesse de Françoise Sagan (Analyse de l'oeuvre): Comprendre la littérature avec lePetitLittéraire.fr Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Joueur d'Échecs Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La Chute d'Albert Camus (Fiche de lecture): Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Anecdotes de la Vie Littéraire
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Anecdotes de la Vie Littéraire - Louis Loire
Également disponibles :
Nasr Eddin Hodja/Djeha :
Les Très-mirifiques et Très-édifiantes Aventures du Hodja (Tome 1)
Nasr Eddin Hodja rencontre Diogène (Tome 2)
Nasr Eddin sur la Mare Nostrum (Tome 3 disponible chez l’auteur uniquement)
Le Sottisier de Nasr Eddin (Tome 4) disponible également chez l’auteur en format A4 - grands caractères)
Nasr Eddin en Anglophonie (Tome 5)
Avant Nasr Eddin – le Philogelos (Tome 6)
Les Plaisanteries – Decourdemanche (Tome 7)
Candeur, malice et sagesse (Tome 8)
Les nouvelles Fourberies de Djeha (Tome 9)
Humour :
Le Pogge – Facéties – les Bains de Bade – Un vieillard doit-il se marier
Contes et Facéties d’Arlotto
Fabliaux Rigolos (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Nouvelles Récréations et Joyeux Devis – Bonaventure des Périers
La Folle Enchère – Mme Ulrich/Dancourt
Les Contes aux Heures Perdues du sieur d’Ouville
La Nouvelle Fabrique – Philippe d’Alcrippe
Le Chasse-Ennui – Louis Garon
Fabliaux - Nouvelles :
Fabliaux Coquins (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Lais & Fables de Marie, dite de France (en français moderne)
Les Nouvelles de Bandello (1 à 21)
L’Oiseau Griffon - M.Bandello et F.Molza
Le Point Rouge – Christophe Voliotis
Philosophie :
Les Mémorables – Xénophon
La Cyropédie ou Education de Cyrus – Xénophon (à paraître)
Fontenelle – La République des Philosophes
Romans/Divers :
L’École des Filles (chez TheBookEdition)
Sue Ann (chez TheBookEdition)
Rien n’est jamais acquis à l’homme
Nota : tous ces ouvrages sont disponibles en format papier ET e-book
Au format e-book exclusivement :
Nathalie et Jean-Jacques – recueil de nouvelles
Jacques Merdeuil – nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Le Point Rouge –nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Les Fabulistes :
Les Ysopets – 1 – Avianus
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version complète latin-français
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version Découverte en français
Les Ysopets – 3 – Babrios – version Découverte en français
Les Ysopets – 4 – Esope – version Découverte en français
Les Ysopets – 5 – Aphtonios – version en français
Les Fabulistes Classiques – 1 – Bensérade
Les Fabulistes Classiques – 2 – Abstémius - Hecatomythia I et II
Les Fabulistes Classiques – 3 – Florian
Les Fabulistes Classiques – 4 – Iriarte – Fables Littéraires
Les Fabulistes Classiques – 5 – Perret – 25 Fables illustrées
Philosophie/Politique :
De la Servitude volontaire – ou Contr’Un – La Boétie
La Désobéissance civile - Thoreau
Humour :
Histoire et avantures de Milord Pet
Eloge du Pet
Discours sur la Musique Zéphyrienne
Table des matières
AMYOT (1778-1836)`
MALHERBE(1555-1628)
RACAN (1589-1670)
BAUTRU (1588-1665)
LES BOUTADES DE BAUTRU
BOISROBERT (1592-1662)
LA SERRE (1600-1666)
PATRU (1604-1681)
CORNEILLE (PIERRE - 1606-1684)
MÉNAGE (1613-1692)
ROTROU (1609-1650)
SCARRON (1610-1660)
MÉZERAY (1610-1683)
BENSERADE (1612-1691)
LA FONTAINE (1621-1695)
MOLIÈRE (1622-1673)
PELLISSON (1624-1693)
Mme DE SÉVIGNÉ (1626-1696)
LINIÈRE (1628-1704)
SANTEUL (1630-1697)
BOILEAU-DESPRÉAUX (1636-1711)
DUFRESNY (1648-1724)
DACIER ET Mme DACIER (1651-1722;1651-1720)
VERTOT (1655-1735)
AUTREAU (1656-1745)
FONTENELLE (1657-1757)
De SAINT-PIERRE (1658-1743)
MASSILLON (1663-1742)
LE SAGE (1668-1747)
TERRASSON (1670-1750)
J.-B. ROUSSEAU (1671-1741)
LAMOTTE-HOUDAR (1672-1731)
CRÉBILLON (PROSPER - 16774-1762)
CRÉBILLON (CLAUDE - 1707-1777)
LENGLET-DUFRESNOY (1674-1755)
DUMARSAIS (1676-1756)
Mme de TENCIN (1681-1749)
ROY (1683-1764)
MONCRIF (1687-1770)
RACINE (1692-1763)
PIRON (1689-1773)
PANARD (1694-1765)
VOLTAIRE (1694-1778)
SAINT-FOIX (1703-1776)
DUCLOS (1704-1772)
VOISENON (1708-1775)
DIDEROT (1713-1784)
HELVÉTIUS (1715-1771)
BARTHÉLEMY (1716-1795)
BACULARD D’ARNAUD (1718-1805)
SEDAINE (1719-1797)
Esménard (1770-1811)
LEMIERRE (1723-1793)
PALISSOT (1730-1814)
BEAUMARCHAIS (1732-1799)
LINGUET (1736-1794)
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE (1737-1814)
DELILLE (1738-1813)
LA HARPE (1739-1803)
CHAMFORT (1741-1794)
MAURY (1746-1817)
De BIÈVRE (1747-1789)
MIRABEAU (1749-1791)
GILBERT (1751-1780)
RIVAROL (1753-1801)
De SÉGUR (1756-1805)
COLLIN D’HARLEVILLE (1755-1806)
VOLNEY (1757-1820)
ANDRIEUX (1759-1833)
RAYNOUARD (1761-1836)
LATREILLE (1762-1833)
MARTAINVILLE (1776-1830)
AMPÈRE (1778-1836)
NODIER (1780-1844)
BÉRANGER (1780-1857)
MILLEVOYE (1782-1816)
DUPIN AÎNÉ (1783-1865)
VILLEMAIN (1790-1870)
Mme de STAËL (1766-1817)
COUPIGNY (1766-1835)
CHATEAUBRIAND (1768-1848)
CUVIER (1769-1832)
PIXÉRÉCOURT (1773-1844)
Sophie GAY (1776-1852)
SOUMET (1786-1845)
D’ARLINCOURT (1789-1856)
SCRIBE (1791-1861)
LAMARTINE (1791-1869)
VATOUT (1792-1848)
MALITOURNE (1797-1866)
MÉRY (1798-1865)
Honoré de BALZAC (1799-1850)
BÉQUET (1797 ou 1800-1838)
ROMIEU (1800-1855)
Alexandre DUMAS (1803-1870)
Léon GOZLAN (1803-1866)
SAINTE-BEUVE (1804-1869)
Jules JANIN (1804-1875)
Eugène SUE (1804-1857)
Mme Émile de GIRARDIN (1804-1855)
Gérard de NERVAL (1808-1855)
Roger de BEAUVOIR (1809-1866)
OURLIAC (1813-1848)
PRIVAT D’ANGLEMONT (1820-1859)
ROQUEPLAN (1804-1870)
MUSSET (1810-1857)
Chez les anciens
En Angleterre
En France
ANECDOTES
DE LA
VIE LITTÉRAIRE
AMYOT (1778-1836)`
Amyot demandait un jour à Charles IX un « bénéfice » considérable ; ce prince lui répondit : – Eh quoi, mon maître, vous disiez jadis que si vous aviez mille écus de rente vous seriez content ; je crois que vous les avez, et au-delà. – Sire, répondit Amyot, l’appétit vient en mangeant.
Ce mot est devenu un proverbe.
-oxo-
Amyot légua douze cents écus à l’hôpital d’Orléans, où il avait reçu l’hospitalité dans son enfance. Ce trait prouve que, s’il était avide, la mémoire du cœur ne lui manquait pas.
MALHERBE(1555-1628)
Malherbe dînait un jour chez l’archevêque de Rouen ; sur la fin du dîner, il s’endormit. Le prélat, qui devait prêcher, l’éveille et l’invite au sermon :
– Dispensez-m’en, je vous en prie, monseigneur, dit Malherbe, je dormirai bien sans cela.
-oxo-
On lui reprochait d’entretenir sans cesse, en véritable Normand, des procès surtout avec des membres de sa famille :
– Eh bien ! s’écria le poète d’un ton aigre, avec qui voulez-vous que j’en aie ? Ce n’est pas avec les Turcs et les Tartares, qui ne me connaissent point.
-oxo-
Une princesse de Condé étant accouchée, de deux enfants morts dans la prison où était enfermé son mari, un conseiller du parlement de Provence regrettait beaucoup la perte que l’État faisait de deux princes du sang.
– Eh monsieur, lui dit Malherbe, un gentilhomme, s’il vous plaît, consolez-vous, vous ne manquerez jamais de maître.
-oxo-
Voici comment Racan raconte les derniers moments de ce poète :
« Avant de mourir, il s’éveilla en sursaut pour reprendre son hôtesse – qui lui servait de garde – d’un mot qui, à son gré, n’était pas bien français et comme son confesseur lui en fit la réprimande, il déclara qu’il voulait défendre jusqu’au dernier soupir la pureté de la langue française. »
-oxo-
Beaucoup de vers de Malherbe sont passés en axiomes nos lecteurs nous sauront gré de leur en rappeler quelques-uns :
Tout le plaisir des jours est dans leur matinée.
La nuit est déjà proche à qui passe midi.
Un homme dans la tombe est un navire au port.
Il faut ou vous aimer, ou ne point vous connaître.
Mars est comme l’Amour ses travaux et ses peines
Veulent des jeunes gens.
Mais elle était du monde où les plus belles choses
Ont le pire destin ;
Et rose, elle vécut ce que vivent les roses :
L’espace d'un matin.
Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre,
Est sujet à ses lois
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N’en défend pas les rois.
-oxo-
Sa prose n’était pas moins nourrie en ingénieuses pensées :
« La vie est un jeu où, jusqu’à ce que vous ayez tout perdu, vous perdez tous les jours quelque chose. »
« J'ai été longtemps à vous retenir, madame mais quand on est couché sur les fleurs, on a peine à se lever. »
RACAN (1589-1670)
La comédie des Trois Orontes, de Boisrobert, fut inspirée à cet auteur par une mystification de deux amis de Racan.
Ces messieurs savaient que Mle de Gournay avait le plus grand désir de voir Racan. L’un d’eux se fait annoncer à cette demoiselle sous le nom de cet auteur un jour qu’il savait que Racan devait rendre visite à la vieille érudite ; il loue ses ouvrages et reçoit en échange force compliments.
Survient le second qui se présente sous le même nom de Racan et entre dans une grande colère quand il apprend qu’un intrus vient d’usurper son nom.
Enfin, après, son départ, le véritable Racan se présente. La demoiselle se fâche, elle se précipite sur lui ; celui-ci se sauve, et Mle de Gournay, ne pouvant l’atteindre, lui jette sa pantoufle à la tête.
BAUTRU (1588-1665)
Ce gentilhomme, qui fut de l’Académie, quoiqu’il n’ait écrit qu’un opuscule de sept pages, l’Onosandre, remplissait le rôle de bouffon auprès du cardinal de Richelieu ; voici quelques traits que nous intitulerons :
LES BOUTADES DE BAUTRU
Il disait un jour, en regardant les statues de la Justice et de la Paix qui s’embrassaient : « Voyez-vous, elles s’embrassent, et se disent adieu pour ne se revoir jamais. »
-oxo-
Un poète avait soumis un de ses ouvrages à Bautru, avant de le faire imprimer. L’auteur lui demandant son sentiment peu de temps après, Bautru lui dit que l’ouvrage était long.
– Que faut-il faire ? dit le poète.
– En retrancher la moitié et supprimer l’autre, dit Bautru.
-oxo-
Bautru venait de visiter la bibliothèque de l’Escurial ; une des plus riches de l’Espagne ; cette bibliothèque était administrée par des moines d’une extrême ignorance, ce que Bautru avait remarqué. Le soir même, il fut présenté au roi Philippe IV.
– Sire, dit Bautru au roi, si j’étais roi d’Espagne, je confierais l’administration de mes finances à un des moines de l’Escurial.
– Et pourquoi, monsieur Bautru, feriez-vous cela ?
– Sire, parce qu’ils sont les plus honnêtes gens du monde : ils ne touchent jamais au dépôt qui leur est confié.
-oxo-
Comme il avait raillé le duc d’Epernon sur sa fuite de Metz, le duc lui fit administrer une tripotée de coups de bâton. À quelques jours de là, un des laquais qui l’avaient houspillé, passant près de lui, se mit à contrefaire les cris que le pauvre Bautru poussait pendant l’exécution. Mais celui-ci, sans se fâcher , se contenta de dire : « Vraiment, voilà un bon écho : il répète longtemps après. »
-oxo-
La reine Anne d’Autriche le voyant avec un bâton à la main, lui demanda s’il avait la goutte. Le prince de Guéménée, qui se trouvait là, s’empressa de dire :
« Non, madame il porte un bâton comme saint Laurent porte son gril : c’est la marque de son martyre. »
-oxo-
Bautru, voulant se venger de ce brutal duc, publia un livre avec ce titre les Hauts Faits du duc d’Epernon. On l’ouvrit, il n’y avait que des pages blanches.
Comme malice, c’est drôle ; comme vengeance, ce n’est pas cruel.
-oxo-
Le cardinal de Richelieu demandait un jour à Guez de Balzac, qui venait d’être très malade, si sa santé était tout à fait rétablie. Bautru, qui était présent, sans donner à Balzac le temps de répondre, dit au ministre :
« Comment pourrait-il se bien porter ? Il ne parle que de lui-même, et chaque fois qu’il prononce son nom il met le chapeau à la main cela l’enrhume. »
-oxo-
On raconte que la femme de Bautru ne voulut plus se présenter devant Mazarin, parce que, à sa première réception, ce ministre, prononçant son nom à l’italienne, l’avait nommée Mme Bautrou.
BOISROBERT (1592-1662)
Ce familier de Richelieu contribua puissamment à la fondation de l’Académie française, dont il fut membre ce qui ne l’empêcha pas de décocher cette épigramme à la docte institution, dans son Épître à Balzac :
Tous ensemble ils ne font rien qui vaille
Depuis six mois dessus l'F on travaille,
Et le Destin m’aurait fort obligé
S’il m’avait dit : Tu vivras jusqu’au G.
Il aimait à rendre service, surtout aux gens de lettres ; Richelieu l’appelait « l'ardent solliciteur des Muses incommodées ».
Il avait beaucoup de goût pour le beau sexe ; Mme Cornuel disait de lui : « Sa chasuble est faite d’une jupe de Ninon. »
-oxo-
Il passait un jour dans une rue ; on l’appela pour confesser un pauvre diable prêt à mourir. Boisrobert s’approcha, et pour toute exhortation lui dit :
« Mon ami, pensez à Dieu et dites votre Bénédicité. »
-oxo-
Une de ses disgrâces auprès de Richelieu fut due à une aventure quelque peu scandaleuse, qui était parvenue aux oreilles du cardinal. Comme il cherchait à se disculper auprès de Bautru en affirmant que la personne au sujet de laquelle on l’accusait était affreuse, celui-ci lui répondit : « Si elle est laide, vous n’êtes que plus coupable. »
-oxo-
Le jour de la première représentation des Apparences trompeuses, l’auteur, qui n’était autre que l’abbé de Boisrobert, entendait la messe aux Minimes de la place Royale, à genoux sur un prie-Dieu magnifique, se faisant remarquer autant par sa bonne mine que par un bréviaire de grand format qui était ouvert devant lui. Quelqu’un demanda à M. de Coupeauville quel était cet abbé :
— C’est l’abbé Mondory, qui doit prêcher cette après-midi à l’hôtel de Bourgogne.
Mondory était un