MARIA POURCHET, Gaspard Koenig, Amélie Nothomb, Sorj Chalandon, Laurent Binet, Serge Joncour, Thomas B. Reverdy, Eric Reinhardt signent huit des 321 romans français publiés à la rentrée. Des grosses pointures très attendues par les lecteurs et par… leurs éditeurs, qui misent gros sur leurs stars, à en croire les tirages, entre 40 000 et 60 000 exemplaires, et jusqu’à 200 000 pour la reine Amélie. Notre verdict.
Amélie Nothomb
Un drôle d’oiseau
Longtemps, Amélie Nothomb s’est prise pour Icare. Psychopompe est un livre étrange et envoûtant où la romancière se livre à une sorte d’autoportrait en oiseau, elle qui se voit en « l’une de ces bizarreries inventées par un braconnier malhonnête: un casoar casqué avec des ailes de bergeronnette grise et des serres d’engoulevent ». Depuis 1992, année où elle a trouvé sa « volière d’élection » (les éditions Albin Michel), Nothomb a publié au rythme fou d’un livre par an. Difficile, avec une telle productivité, de maintenir le niveau. Ces derniers temps, elle plane à haute altitude: Soif et Premier Sang (prix Renaudot 2021) comptent parmi les plus belles réussites de sa carrière. Et Psychopompe est encore meilleur.
Nothomb y retourne aux différents pays de son enfance, quand son père était ambassadeur au Japon, en Chine, aux Etats- Unis, au Bangladesh, en Birmanie et au Laos. Partout les oiseaux fascinent la petite fille, des grues aux bruants hudsoniens en passant par les moineaux, les bengalis ou les corneilles mantelées. Adolescente au Bangladesh, elle passe son temps avec un canari, jusqu’à