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Sans l'ombre d'un doute
Sans l'ombre d'un doute
Sans l'ombre d'un doute
Livre électronique269 pages4 heures

Sans l'ombre d'un doute

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À propos de ce livre électronique

Le séduisant vétérinaire James Flanagan ne se doute pas qu’un simple rendez-vous avec son assistante Mathilde pour soigner un cheval blessé tournera à la catastrophe. Perdus dans une tempête de neige en pleine forêt, ils devront faire preuve de courage pour survivre. Mathilde avouera son amour à James qui lui fermera l’accès à son cœur. Mais nul ne peut aller contre le destin lorsqu’il décide de réunir deux âmes qui devaient se retrouver.
LangueFrançais
Date de sortie21 oct. 2022
ISBN9782897756918
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    Aperçu du livre

    Sans l'ombre d'un doute - Carolyne Tremblay

    Chapitre 1

    La rencontre

    C’est un appel d’urgence qui fit en sorte que Mathilde se retrouve assise dans la Range Rover de couleur gris charbon de James Flanagan, ce séduisant vétérinaire de trente-sept ans dont elle était follement amoureuse depuis le tout premier jour de cet emploi qu’elle occupait dans sa clinique.

    À son arrivée au bureau, James était venu la voir immédiatement avant qu’elle ne range son sac.

    — Allez la Petite, c’est le temps de me montrer ce que vous avez dans le ventre. Nous allons chez un ami qui est éleveur de Paint Horse. Son cheval vedette de rodéo s’est blessé gravement et j’espère pouvoir le sauver, sinon c’est l’euthanasie qui l’attend.

    Dès qu’il avait prononcé le mot euthanasie, Mathilde s’était raidie sur son siège en perdant le reste de la conversation.

    — Nous avons quelques heures de route à faire tout au plus…

    Mathilde venait de débuter dans la profession en tant que technicienne en santé animale et ce qui l’avait incitée à faire ce nouveau choix de carrière était sans contredit son amour inconditionnel pour les animaux. Sa philosophie était de croire que tout est possible et que chaque animal pouvait avoir la chance d’être sauvé de la mort ou de l’euthanasie.

    Jetant un œil à James, elle ne vit rien d’autre qu’un regard inexpressif. Il ne se laissait jamais aller à élaborer bien longtemps dans ses discussions, toujours un peu évasif, il allait droit au but et disait le strict minimum.

    Elle ne travaillait pas avec lui depuis bien longtemps, mais chaque jour son amour pour lui grandissait, sans que le principal intéressé n’en sache rien bien sûr. On avait dit à Mathilde que James était marié à sa profession et elle réalisait que c’était le cas puisqu’il passait la majeure partie de ses soirées au travail.

    Mathilde se sentait inconfortable de devoir l’accompagner dans un espace aussi restreint et une boule était apparue au creux de son estomac, signe évident de sa nervosité. Avec quiconque d’autre que lui, elle se serait sentie à l’aise, mais pas avec James, le simple fait de respirer son parfum subtil lui tournait la tête et la rendait tendue. Elle était assise très droite et affichait une position plus figée que naturelle. À la clinique, c’était totalement différent, car il y avait du personnel tout autour. James avait démarré le moteur lorsqu’il se rendit compte qu’il avait oublié quelque chose dans son bureau.

    — Je reviens dans un instant, Mathilde.

    C’était bien la première fois qu’il ne déformait pas son nom. Elle soupçonnait qu’il l’appelle toujours la Petite non pas pour sa taille, car elle dépassait à peine les 5 pieds, mais plutôt parce qu’il ne se souvenait jamais de son prénom. D’ailleurs, il l’appelait souvent Martine. Au début elle le reprenait puis elle avait fini par le laisser faire, car il ne semblait pas important pour lui de réellement savoir comment elle s’appelait. Alors soit elle était Martine ou soit elle était la Petite, mais dans les deux cas, une chose était sûre, c’est qu’elle était totalement invisible à ses yeux. En fait, il ne voyait en elle qu’une débutante dont il avait la tâche ingrate de former afin qu’elle effectue le travail à sa manière, rien de plus. Elle avait l’impression que pour James ça ressemblait plus à une corvée dont il se serait volontairement passé. Du moins, c’est ce qu’elle présumait puisqu’il n’avait jamais rien dit de tel, mais son comportement et son visage en disaient assez long pour qu’elle devine le fond de sa pensée.

    Pendant qu’elle attendait, elle fit parvenir un message texte à son amie Coralie.

    Départ pour aller soigner un cheval chez un ami de James, j’ignore quand je serai de retour. Bye Cora :)

    Non ! Pas avec le beau James dis-moi. ;)

    Mathilde sourit en répondant.

    Ouiiii. Plusieurs heures de route à faire, son ami s’appelle Jordan, il a un ranch et son cheval de compétition s’est blessé.

    Mathilde surveillait constamment dans le rétroviseur pour ne pas se faire surprendre par James et elle mit fin à la discussion en le voyant revenir. Car celui-ci avait été direct en l’embauchant.

    « Pas de téléphone portable au bureau, je veux que ce soit bien clair ! »

    Bye Cora, je dois te laisser, car James revient.

    Sois prudente, ils annoncent une tempête de neige et profite de ce beauuuuu moment.

    Elle avait écrit le mot beau suivi plusieurs fois de la lettre u ce qui avait fait sourire Mathilde qui avait compris clairement l’allusion.

    Oui, James a une Range Rover alors nous sommes en sécurité. On se reparle plus tard, bye.

    Mathilde rangea son téléphone portable dans son sac pendant que James prenait derrière le volant.

    — Il est temps d’y aller si nous voulons revenir.

    La nervosité de Mathilde l’empêchait de trouver des sujets de conversation pour meubler ce silence gênant, elle tentait de parler, mais c’est comme si son esprit était vide, un peu comme le stress que vit un écrivain lorsque l’inspiration ne vient pas et qu’il se retrouve devant la page blanche ou un étudiant devant un examen final. Elle se mordillait les lèvres et recherchait activement une idée pour démarrer sur un sujet, mais plus elle essayait et plus elle demeurait silencieuse. Qu’est-ce qui pourrait bien intéresser James, le travail ? Le sport ? L’actualité ? Elle n’en avait pas la moindre idée et James ne lui facilitait pas la tâche en demeurant silencieux. Parler de météo ? Non, trop ennuyant.

    Elle n’était ni timide ni effrontée, mais son attirance envers lui la rendait si mal à l’aise qu’elle n’était plus elle-même, y perdant toute spontanéité. James coupa court à ses pensées.

    — Là où nous allons, le chemin n’est pas très praticable, heureusement, vous êtes entre bonnes mains avec moi, rassurez-vous.

    Elle émit un petit rire silencieux, il avait une grande confiance en ses capacités. Détournant légèrement la tête dans sa direction, elle en profita pour le regarder, car à la clinique, il était toujours plus éloigné d’elle. Ses cheveux bruns en bataille ondulaient sur sa nuque. Elle rêvait de se perdre dans ses magnifiques yeux verts tachetés de pépites d’or, un regard hypnotique qui la captivait. Comme il était beau ! Comment pouvait-on résister à un regard si séduisant sans perdre la tête ? Connaissait-il seulement la portée de son charme ou ne se rendait-il compte de rien ? Elle ne pouvait pas croire qu’il ignorait le pouvoir de sa beauté physique. Sans parler de ce corps parfait. Mathilde, qui n’avait plus l’âge d’une adolescente du haut de ses vingt-six ans, agissait comme telle pourtant en le regardant de biais, discrètement pour être certaine qu’il ne s’en aperçoive pas. Puis elle fixa la route pour éviter qu’il ne remarque son attention envers lui. Hypnotisée par sa présence, elle tourna son regard à nouveau dans sa direction et sourit béatement.

    James qui détourna le regard en même temps qu’elle la regarda avec un drôle d’air en clignant des yeux et en fronçant les sourcils. Mathilde reprit sur elle et détourna le regard, le dos enfoncé dans son siège en jouant nerveusement avec sa ceinture de sécurité, les joues colorées d’avoir été surprise dans son introspection. Elle se sentait gauche en sa présence, comme si elle ne savait plus comment agir normalement. Pourquoi avait-elle l’impression de posséder la même maladresse que lors de ses premières rencontres amoureuses ?

    Calme-toi Mattie, n’oublie pas qu’il ne connait pas tes sentiments. Garde ton amour secret dans ton petit cœur, ma belle. Tu te crois dans un roman à l’eau de rose ou quoi ? Contrôle-toi, la vie n’est pas un conte de fées.

    Elle se mit à rire tout bas, en repensant à ses paroles, heureusement vous êtes entre bonnes mains. Si seulement il connaissait le fond de sa pensée. Elle en aurait fait bon usage de ses mains, mais pas comme il le croyait.

    Il possédait une confiance en lui exceptionnelle, pas surprenant qu’il soit encore célibataire, se dit-elle. Aucune femme ne devait jamais lui arriver à la cheville, avec un égo aussi démesuré. James détourna son regard vers elle en la voyant rire.

    — Qu’est-ce qui vous fait rire ainsi, la Petite ?

    Mathilde faillit s’étouffer avec sa salive, mais pour donner suite à sa question, elle répondit la première chose qui lui passa par l’esprit.

    — Absolument rien, tout va bien, je suis un peu nerveuse, j’ai entendu à la radio ce matin qu’il y avait une possibilité de tempête de neige avec de forts vents et de la poudrerie et comme nous avons quelques heures de route pour aller et revenir, je m’inquiétais un peu.

    — Ne vous en faites pas, je ne crains pas les tempêtes. Ce n’est pas la première fois que je prends la route dans des conditions exécrables.

    Mathilde se détendit, il est vrai qu’on se sentait en sécurité avec lui, c’était un homme responsable et fiable. Deux ans plus tôt, James avait racheté la clinique de Luke, ce vétérinaire sympathique qui avait annoncé sa retraite prochaine. Il avait considérablement réduit ses heures de travail et donnait un coup de main à James pour lui apprendre le fonctionnement de l’entreprise. Simone, l’épouse de Luke, occupait le poste de réceptionniste depuis l’ouverture de la clinique.

    James en avait fait une très belle clinique, modernisant l’équipement à la fine pointe de la technologie et avait embauché du personnel pour répondre à la demande croissante de la clientèle. En affaire, il fallait savoir s’entourer d’une équipe solide et il n’avait négligé aucun effort pour se démarquer de la concurrence. Et le dicton prévalait en affaire, on ne changeait pas une formule gagnante.

    Mathilde fit une nouvelle tentative pour engager la conversation, car ce silence gênant la rendait vraiment inconfortable.

    — La blessure de ce cheval semble sérieuse. J’ai eu peur lorsque vous avez laissé entrevoir que son cheval ne pourrait peut-être pas être sauvé.

    — Cessez de vous en faire avec ça, nous verrons plus tard. Vous allez vous apercevoir que plus vous avancerez dans ce domaine et plus vous verrez que nous ne contrôlons pas tout. Nous sauvons la plupart des animaux, mais pas tous malheureusement. Avez-vous pensé à tout apporter ?

    Il lui fit alors la lecture de ce qu’elle devait avoir rangé dans le coffre arrière de la Range Rover et Mathilde disait oui à chaque mot qu’il prononçait. Puis il cessa de parler et retourna dans son mutisme à nouveau alors que seul le bruit de fond de la radio meublait le silence.

    James ignorait les sentiments qu’elle lui portait alors il ne vivait pas cette gêne, pour lui ils étaient simplement en route pour soigner un cheval blessé. Et d’ici quelques heures, il serait tranquillement chez lui à profiter de ce vendredi soir. Il n’avait rien prévu de particulier sauf de s’écraser devant la télé pour écouter une émission de pêche. Il n'était pas un fervent assidu de ce sport, ce n’était pour lui qu’une façon de couper son lien vis-à-vis du travail pour faire une pause de ses longues heures au bureau et en même temps cela lui rappelait son enfance avec son père.

    Mathilde avait vu tout de suite que c’était un homme brillant qui savait s’imposer par sa personnalité. Perfectionniste, il préférait souvent faire lui-même les tâches pour que ce soit fait à sa manière, mais il savait aussi s’adapter de temps à autre au savoir-faire des autres.

    Le regard en biais de Mathilde fut une fois de plus attiré vers son compagnon de voyage, il était impossible qu’il ne voie pas le regard de sa clientèle qui prenait leur rendez-vous selon sa disponibilité. Son corps athlétique, allié à son sourire de séducteur, frappait dans le mille à tout coup.

    Mathilde riait de voir défiler leurs visages béats, car celles-ci en oubliaient presque la raison de leur visite à la clinique lorsque James s’adressait à elles. Elle comprenait leur attitude, car ce regard, elle s’y serait perdue pendant de si longues heures elle aussi. Et sa bouche parfaite qui était comme un aimant pour ses yeux. Elle aurait aimé accueillir ses lèvres sur les siennes tout doucement au début afin de profiter le plus longtemps possible de ce doux contact, avant de s’obliger à fermer les yeux pour profiter pleinement de la fusion de leurs bouches.

    Ses pensées l’amenèrent encore plus loin, mais une gêne freina soudainement son élan en réalisant qu’il venait de s’adresser à elle. Confuse d’avoir laissé ses pensées aller aussi loin, elle laissa échapper un profond soupir que James prit pour de l’impatience.

    — Oui, moi aussi j’ai hâte d’arriver. Nous serons de retour dans quelques heures.

    Elle émit un sourire coincé en entendant ses propos. S’il avait pu lire dans ses pensées, il aurait été certainement choqué de voir que ce n’était pas du tout l’impatience qui la faisait bouger sur son siège, mais plutôt l’envie que ses folles pensées venaient de susciter en elle. Puis elle fit travailler à nouveau son imagination en continuant de rêvasser.

    Mathilde se rappelait très bien cette première rencontre au bureau lorsque tout le personnel était venu se présenter à elle. Luke avait compris tout de suite que le regard qu’elle portait sur le beau James n’était pas le même que celui qu’elle accordait à tous. En venant lui serrer la main, il avait lancé à la blague :

    — Mademoiselle Mathilde, enchanté ! Avez-vous fait la connaissance de tout ce beau monde ?

    Comme il avait accompagné son geste d’un clin d’œil en direction de James, elle avait aisément compris l’allusion. Fort heureusement, personne n’avait entendu son commentaire, car elle aurait été très mal à l’aise de devoir expliquer cette rougeur qui venait d’apparaitre subitement sur ses joues.

    Il lâcha la pression de sa main pour la lui rendre et, subtilement, il émit un petit rire complice, en lui faisant comprendre qu’il garderait ce secret entre eux en mimant de sceller ses lèvres d’un geste de la main. Rassurée, elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance.

    Il changea habilement l’orientation de la conversation, cédant sa place aux autres afin que tous se présentent à elle. Heureusement, James ne s’était rendu compte d’absolument rien, Mathilde avait donc repris son souffle normalement.

    — Mathilde, vous m’écoutez ?

    Absorbée par ce souvenir, elle n’avait pas entendu son commentaire.

    — Pardon ? Non désolée, j’étais distraite.

    — Pouvez-vous programmer l’itinéraire ?

    — Ça ne vous dérange pas si je prends mon téléphone portable pour nous guider ?

    — Aucunement ! Jordan m’a spécifié que des travaux sont en cours et que l’autoroute habituelle est bloquée et je ne connais pas parfaitement ces voies secondaires.

    Mathilde acquiesça de la tête en guise de réponse et prit son téléphone en demandant la destination. Les vents violents commençaient à soulever la neige et il devait adapter sa conduite en conséquence, James était concentré sur la route.

    — Parfait, donnez-moi l’adresse.

    James lui donna cette information, mais Mathilde, envahie d’une grande nervosité, se trompa. Elle venait de commettre une fâcheuse erreur qui aurait de lourdes conséquences sur leurs destinées en venant de changer complètement le cours de leur trajectoire.

    — Voilà, c’est fait.

    Elle reposa son sac et garda son téléphone dans sa main.

    James prit un appel sur le mains libres de sa voiture, c’était Jordan.

    — James, je dois m’absenter jusqu’à demain, mais tu connais les lieux alors fais comme chez toi en arrivant. Si tu as besoin de quoi que ce soit, contacte mon homme de confiance, il est au courant que tu viens ici, il quittera vers dix-huit heures. Je te laisse son numéro sur la table de la cuisine.

    — Non, ça ira, Jordan. Je suis avec mon assistante Mathilde, j’ai tout ce qu’il me faut.

    Son ami le taquina.

    — Ah oui, chanceux, tu as tout ce qu’il te faut ?

    Il venait d’émettre ce commentaire sur un ton qui laissait place à des suppositions.

    Mathilde était rouge du front jusqu’au cou, mais heureusement James, très concentré sur la route, ne se rendit compte de rien. Ne relevant aucunement l’allusion face aux propos de son ami, il mit fin à la discussion en coupant court.

    — Cesse de faire l’idiot, Jordan, tu as très bien compris ce que je voulais dire. On se reparle demain, mon ami.

    Jordan comprit qu’il ne fallait pas aller sur ce terrain glissant et mit fin à son petit jeu de mots.

    — Ils annoncent une tempête de neige, soyez tout de même prudents. Ici le vent commence à se lever de plus en plus et la visibilité est nulle, c’est à peine si j’arrive à voir mon écurie de la maison.

    — Nous sommes en plein dedans, nous ne voyons pas grand-chose actuellement.

    Il termina l’appel et s’adressa à Mathilde.

    — Ne faites pas attention à lui, il aime bien me taquiner à l’occasion sur ma situation amoureuse. Il ne se fait pas à l’idée que je sois seul et essaie toujours de me présenter des femmes. Au début ça m’irritait, mais maintenant j’ai compris que ce n’est qu’un jeu pour lui, rien de plus. Ça occupe son temps.

    James arrêta de parler, regrettant d’avoir abordé ce sujet et il augmenta le son de la radio pour créer une diversion, laissant jouer If tomorrow never come de Garth Brooks.

    Mathilde cessa donc toute tentative de conversation et fixa la route. James ne voulait pas parler de sa vie et semblait ne pas vouloir connaitre la sienne non plus alors elle entra dans un silence à son tour en jouant nerveusement avec le cordon de sa veste. Tout ce qui importait pour James c’était ses compétences à accomplir les tâches.

    La neige devenait de plus en plus abondante et seule la conversation du GPS coupait le silence à l’occasion. James n’avait aucune idée de l’endroit où ils se trouvaient, pourtant ce n’était pas la première fois qu’il rendait visite à son ami. Tout était d’une blancheur immaculée et ce détour qu’il avait pris ne lui semblait aucunement familier.

    — J'ai l'impression que nous tournons en rond. Regardez le parcours Mathilde, êtes-vous certaine qu’il nous indique la bonne route. Il me semble que ce n’était pas si loin que ça après le premier embranchement.

    — Oui, donnez-moi une minute pour vérifier.

    En vérifiant l'indication, elle répéta les coordonnées à voix haute.

    — Répétez-moi l’adresse.

    Ce qu’elle fit à nouveau.

    — Quoi !!!!!!

    Sursautant à cette réponse sèche, Mathilde tourna le regard rapidement vers James pour comprendre ce qui arrivait.

    — Mais ce n’est pas l’adresse que je vous ai donnée ça.

    Nerveuse, elle consulta à nouveau l’itinéraire et se rendit compte de son erreur, ils étaient complètement à l’opposé du domaine de Jordan.

    — J’aurais dû m’en occuper moi-même. Programmez à nouveau la bonne adresse et faites attention de bien la vérifier cette fois-ci.

    Il avait appuyé avec insistance sur ce dernier mot, alors Mathilde devina qu’il fulminait intérieurement.

    — Je suis sincèrement désolée, j’aurais dû vérifier et vous répéter l’adresse à voix haute, pour être certaine de ne pas commettre d’erreur.

    James ne releva pas son commentaire, lui donnant ainsi raison de ne pas avoir fait ce qu’il fallait, ce qui augmenta son sentiment de culpabilité. En plus, il y avait tout ce chemin supplémentaire à parcourir pour se rendre à destination.

    Intérieurement, elle se parla à elle-même.

    Bravo Mathilde, le trajet va être super agréable maintenant.

    Et ce qui n’arrangeait rien, c’était cette température qui ne faisait qu’empirer. De gros flocons étaient poussés par le vent avant de s’abattre sur le pare-brise, les essuie-glaces n’arrivaient pas à fournir face à toute cette neige qui s’accumulait. James était sérieux pour éviter un accident. Mathilde était nerveuse et affolée et tout ceci était à cause d’elle. Le vent sifflait sauvagement au travers des vitres.

    — Pensez-vous que nous allons revenir au bureau avant la tombée de la nuit ?

    Il se contenta de regarder dans sa direction d’un regard qui en disait long.

    — Je l’ignore. À votre avis, ne venons-nous pas de perdre un temps précieux ?

    Mathilde détourna le visage et entra dans un mutisme complet. Ce n’était plus le temps d’engager la conversation alors que James était dans un tel état. Elle voyait bien à sa mâchoire crispée qu’il était furieux contre elle et se retenait d’émettre le moindre commentaire. Ils n’en étaient plus aux phrases futiles maintenant, tout ce qui importait c’était d’arriver à destination en toute

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