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5-7 Dancing maudit
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Livre électronique131 pages2 heures

5-7 Dancing maudit

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À propos de ce livre électronique

La vie de Dante et Simone après la tragédie du dancing 5-7. L'influence de ce drame sur la vie de ce couple et de leur famille
LangueFrançais
Date de sortie6 déc. 2013
ISBN9782312018867
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    Aperçu du livre

    5-7 Dancing maudit - Mireille Lubac

    cover.jpg

    5-7 Dancing maudit

    Mireille Lubac

    5-7 Dancing maudit

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01886-7

    Préface

    Le 5-7  dancing  maudit, (Progrès)

    D’autres vies brisées : l’horreur, il y a 41 ans, le drame du 5-7 et toujours le deuil ! L’endroit est froid, oppressant. La brume ne semble jamais quitter  ces pans  de Chartreuse. Là, au milieu d’une petite prairie, à l’entrée de Saint-Laurent, se dresse une stèle grise, gravés de 146 noms. Dans son ombre glaciale, un tourniquet sinistre, grignoté par la rouille. A cet endroit-là, on a fait la fête, on a ri, on s’est aimé. A cet endroit-là, 142 personnes sont mortes prises au piège de l’incendie du dancing le 5-7, la nuit du  1er novembre 1970. Quatre autres sont décédées de leurs blessures. Toutes les victimes étaient jeunes, très jeunes. Certaines n’avaient que 15 ans. Une blessure jamais réellement cicatrisée.

    Chapitre I

    Ce que personne n’a su à l’époque, était que Simone Rivière 20 ans,  et Dante  Rocha 29 ans sont venus, voulaient entrer, danser,  voir  l’ambiance de ce dancing  à la mode en Rhône- Alpes, construit et géré par trois jeunes du village. Des bus étaient affrétés  de Grenoble et Chambéry (Savoie) pour permettre à la jeunesse de fréquenter  l’établissement ouvert au printemps en remplacement d’une première boîte, « La Guinguette », détruite par un incendie  accidentel. Ce samedi  31 octobre  1970, quelques 200 danseurs vibrent au rythme des Storm, un groupe parisien. Dans la salle, il fait chaud. A 1h45, la fête bascule. L’incendie se propage à une vitesse inouïe aux décors en polyuréthane. En se consumant, ce matériau a dégagé un gaz asphyxiant.

    Simone et Dante  sont rentrés, ils se doutent de l’horreur de ce qui se passe à l’intérieur, ils entendent des cris inhumains, des plaintes, ils sont effrayés, choqués, pétrifiés. Simone et Dante se sont enfuis  en courant, pris de panique, ils sont allés jusqu’à la carrière  Botta.  Ils sont partis chez des amis à Albertville,( tous deux avaient envie de quitter leur famille, Simone ne voulait  plus de cette vie d’ agricultrice, Dante  avait certaines erreurs à oublier) puis ils ont trouvé du travail  en Sicile dans la ville de Taormina où ils se sont installés et  ne sont pas revenus dans leur région, ils n’en parlent pas. Ils ne peuvent pas oublier cette triste nuit. Quand  ils vont au cinéma ou à des concerts, ils se placent toujours près de la sortie et ne supportent plus d’être au milieu de la foule et ont besoin d’avoir la gorge dégagée. Mais la vie, elle, continue, malgré tout. Mais le destin veillait, toutes les questions, les angoisses, les colères, et le désespoir qu’ils sentaient en eux, ne pouvaient pas guérir car la mauvaise foi, l’oubli volontaire, de leur famille  et de leurs connaissances sacrifiées, ne manqueraient de resurgir, de monter à l’assaut de leur esprit rendu disponible  par la solitude.

    « Les joyeux guérissent toujours »  Rabelais… Mais les autres …

    Les gens qui ont été déporté, ceux qu’on a obligé à partir à la guerre, sans explication ! Ceux qui ont assisté à des  massacres immondes. Les parents à qui on a assassiné leurs enfants, la chair de leur chair. Peuvent-ils sans sortir seuls en zappant, en trichant avec leur mémoire, non impossible ! Le mal est enfoui et réapparaîtra sans prévenir, sous quelques formes que ce soit !

    Chapitre 2

    Quarante ans plus tard, Simone se tenait dans son jardin de fleurs que les rayons du soleil magnifiait, tout lui était revenu en bloc  à cause de cette rencontre inattendue, incroyable !  Les voisins ont reçu une lointaine cousine, qui habite là bas en Chartreuse, Simone a eu le cœur gros. La misère est moins grande au soleil, pas sûr ; pas dans tous les cas ! Dante était parti à la pêche avec ses amis siciliens. On peut avoir plusieurs vies. A côté de ses amies, Simone avait l’impression d’avoir  100 ans, elle, qui avait  61 ans et Dante bientôt  70 ans, d’ailleurs il faudra penser à organiser une fête.  La guerre est comme une tempête, elle arrive sans crier gare. Puis tout se trouve dévasté,  sans  qu’on  n’y puisse  rien. Elle s’incruste dans notre tête, dévore notre esprit, infeste la raison, les deuils également. On parle avec un lyrisme, qu’on ne se connaît pas, des couleurs de l’automne, de sa lumière dorée, des rires des vendanges et de la chaleur douce des foyers rallumés, bref de ces signifiances climatiques pour reculer l’échéance de l’essentiel.

    Ces souvenirs qui affluent venant du fond de notre mémoire, qui font mal, on les croyait loin, enfoui à jamais. Elle se souvient : Il y avait une poussière jaune et l’air commençait à être  irrespirable. Ils se trouvent juste à l’entrée du dancing. Instinctivement, Dante saute par-dessus le bar,  lui prend   la main, et tous deux s’échappent par une issue, qui n’avait pas été condamnée, située juste à côté des musiciens, ces derniers ont  d’ailleurs péri par les flammes. Nous avons    essayé de prévenir les gens, de leur dire de nous suivre. Mais très peu nous ont entendu. Certaines personnes  qui avaient pu regagner l’extérieur étaient complètement brûlées. Elles réclamaient de l’aide mais on ne pouvait rien, c’était abominable ne rien pouvoir faire, être impuissant devant un tel drame. Dante et Simone ne peuvent  pas oublier cette triste nuit.  Il leur faut revenir, sur les lieux, exorciser leurs angoisses qui les étouffent, les empêche de vivre. Se faire aider, contacter les associations, en parler…Revoir certaines personnes, leur parler !

    Chapitre 3

    Dans un état second, le couple prépare ses valises, leur maison rangée, ils partent en direction de la Chartreuse à l’entrée de Saint-Laurent-du-Pont, tout leur paraît froid, solennel, en se promenant,  ils discutent avec un retraité qui a envie de parler de l’incendie, ils apprennent que les sorties de secours étaient condamnées, fermées pour faire la guerre aux resquilleurs. Nombreux  ont tenté de s’échapper par l’entrée. Tous ont butés contre les tourniquets. Ils sont morts asphyxiés, brûlés, enchevêtrés contre les barres métalliques.

    Neuf personnes ne pourront être identifiées. Elles reposent dans une fosse commune au cimetière de Saint-Laurent-du-Pont.

    Simone et Dante sont pétrifiés, se renseignent sur leur famille et constatent qu’une tante Ida, vit  dans le centre du village, avec son mari et son fils. Peuvent- ils leur faire une visite, comment vont-ils être accueillis ? Ils verront, il n’y a que le premier pas qui est dur. La tante est émotive, à elle aussi tout lui revient en mémoire. Que dire en quarante et un an tant de choses se sont passées. D’abord quel hébergement se sont-ils choisis ? Les enfants, leurs métiers ?

    Dante travaillait dans un grand hôtel, peu à peu il a pris de grosses responsabilités, il vient de partir en retraite. Simone travaillait à mi-temps dans une maison de retraite à trois kms de chez eux. Elle avait besoin de se dévouer, de faire quelque chose pour les autres cela l’empêchait de trop penser !  Leur fils Jim à bientôt quarante ans, père de  deux filles de seize et de dix huit ans, Ondine et Anne qui leur apportent beaucoup de bonheur, ils ont  peur constamment d’un drame.

    Avec leur portable  ils suivent la vie de leur famille, tous les rebondissements, les petites filles ne comprennent pas toujours ce  besoin de tout savoir immédiatement, c’est l’angoisse, le besoin d’être rassurés. Simone est le silence, impénétrable et lourd.  Elle est le chagrin brûlant comme un feu de la Saint-Jean. Ils ont eu mal tous ces jeunes, ils ont senti leur corps brûler, ils ont hurlé à s’en déchirer la gorge. Certains silences sont plus éloquents que de grands discours. Simone veut être seule avec ce chagrin qui gonfle, encombre toute sa poitrine. Pouvoir oublier… dormir, rêver,  être insouciante, enfin, sans cette chape de plomb sur ses épaules !

    Un petit hôtel au prix abordable les accueille, la tante les recevait souvent, ils refirent connaissance avec les enfants et petits enfants de la tante, Le temps passa vite.  Ils purent se promener dans Saint-Laurent du- pont, l’atmosphère était encore pesante, irréelle mais pour guérir il fallait en passer par là. Le village avait changé, jamais plus ils ne pourraient y vivre. Leur vie, c’était  la Sicile, là bas ils avaient construit leur maison, élevé leur fils  Jim, et s’étaient occupés d’Anne et Ondine, leurs petites filles. Ce pèlerinage  nécessaire se terminerait bientôt.  Il restait bien Henri, un copain d’enfance, qui  ne se trouvait pas  dans cet horrible endroit il y a quarante et un an ! Henri était propriétaire du petit casino, très sympathique et facile à rencontrer pour parler.

    Pourquoi les gens se confortent-ils dans l’idée que ceux qui partent n’ont rien ressenti, qu’ils ont été emportés dans un grand apaisement ?  Pour se rassurer et accepter cette vérité !

    Dante et Simone ont d’autres raisons de s’inquiéter : Jim s’est mis dans de sales draps ! La société qu’il a crée il y a deux ans est en liquidation judiciaire, sa femme est partie à ce moment là, avec pas mal d’argent laissant mari et enfants forts démunis et très peinés. Comment cela va-t-il se terminer ? Jim a trop fait confiance à Myriam, son ex-femme et mère des deux  filles.  Quel avenir sera le leur, décidément, que de problèmes !  Comment s’en sortir !

    Il faut toujours conserver une activité professionnelle. Cultiver ses amis, entretenir un réseau social. Ne pas s’enfermer dans une dépendance affective.

    L’envie de me livrer sans retenue est lancinante. J’ai besoin de me libérer de tous les émois, les souvenirs et les tourments qui se bousculent en moi, tandis que le mal accomplit patiemment son œuvre. Simone soliloquait toute seule, assise dans un fauteuil de sa chambre d’hôtel au calme. La fenêtre laisse entrevoir le ciel qui se déchire. La nuit avale sa couleur guimauve. Des étoiles s’allument du côté des collines rondes et douces comme un sein de femme.

    Depuis quarante et un  ans, Simone avait peur du noir, terriblement, celui qui vous engloutit, qui vous absorbe, cette obscurité qu’elle associait depuis toujours à la mort. Elle avait les

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