À propos de ce livre électronique
Sofie réussira-t-elle à remporter les honneurs, s'assurant du coup une flamboyante percée dans l'industrie de la musique ? Vincent parviendra-t-il à déclarer sa flamme à cette chanteuse pour qui son coeur bat depuis la première fois qu'elle a foulé la scène ? A moins qu'il ne succombe aux charmes d'une sensuelle Colombienne participant également à la compétition… Et Carl vaincra-t-il ses démons à l'étape où sa romance avec Camille pourrait prendre son essor ?
Les finalistes devront faire vibrer la foule alors qu'ils s'affrontent dans des duels, avec leur voix comme seule arme. Quiconque sortira triomphant de cet ultime défi s'envolera pour Los Angeles, franchissant un pas de plus vers les sommets de la gloire.
A propos des auteures :
Mélanie Beaubien et Julie Normandin sont toutes deux passionnées de psychologie et d'émissions de téléréalité. Fortes du succès de la trilogie Confessions d'une célibataire, elles continuent ici l'aventure de l'écriture à quatre mains.
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Avis sur L' AMOUR EN COULISSES T.2
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Aperçu du livre
L' AMOUR EN COULISSES T.2 - Julie Normandin
Des mêmes auteures
Mélanie Beaubien :
Intensité recherchée, Éditions AdA, 2011
Julie Normandin :
Ma revanche sur Cendrillon, Éditions Québec-Livres, 2013
Mélanie Beaubien et Julie Normandin :
L’amour en coulisses, tome 1 – Tenter sa chance, Les Éditeurs réunis, 2017
Confessions d’une célibataire, Les Éditeurs réunis, 2014
Confessions d’une célibataire… incorrigible, Les Éditeurs réunis, 2014
Confessions d’une célibataire… repentie, Les Éditeurs réunis, 2014
À toutes celles qui, comme nous, font tout pour réaliser leurs rêves.
Partie 1
Chapitre 1
Sofie
Le moment de gloire du numéro 8 230 se sera avéré de très courte durée. Plutôt que de briller sous les projecteurs, j’ai fait une virée en ambulance en compagnie de Vincent. J’ai ENCORE UNE FOIS raté la chance de percer dans le milieu de la chanson. L’émission qui s’annonce la plus populaire de l’hiver ne comptera pas Sofie Jutras parmi ses candidats.
— Je suis désolée, j’ai de la difficulté à trouver une veine pour faire la prise de sang, dit l’infirmière en me tapotant l’avant-bras.
C’est l’humiliation totale, et cette infirmière empire ma mauvaise humeur. Heureusement que Vincent veille sur moi. Je ne veux surtout pas alerter mes parents ni inquiéter Marina. De toute façon, ma mère est sûrement trop occupée à préparer l’enterrement de vie de fille de Cassandra, qui se mariera avec mon frère dans quelques mois. Mon père, lui, sera content d’avoir économisé quelques dollars sur l’essence pour mon transport jusqu’à l’hôpital. Quant à Marina, la propriétaire du resto où je travaille, après ses récents ennuis de santé, c’est la dernière personne que je voudrais voir se tourmenter pour moi.
Entre deux prises de sang, Vincent réapparaît, un muffin au chocolat dans une main et un jus d’orange dans l’autre.
— Jus fraîchement pressé et muffin fraîchement sorti du four pour madame, lance-t-il en déposant le tout sur la table de chevet.
— Ne me dis pas que tu as déniché ça à la cafétéria de l’hôpital ?
— Non, t’inquiète, dans un café, à côté.
Je le remercie pour cette belle attention.
— Je t’en dois une, toute une. En plus d’avoir raté mon audition, je t’ai fait rater la tienne, dis-je, mal à l’aise.
Autour de moi, une dizaine de patients sont étendus sur des lits, masque au visage. Eh oui, pour ajouter au drame, c’est la saison de la toux et des nez qui coulent.
— J’envoie ça tout de suite au laboratoire pour les analyses. Le médecin va passer vous voir pour vous ausculter et pour vous donner les résultats.
— À quelle heure ?
— Vous savez, ici, on fonctionne par priorité. On soigne des patients dans un état plus pitoyable que le vôtre. Je vous conseille de vous armer de patience.
— Vous ne comprenez pas, je viens de rater la chance de ma vie et si je peux sortir d’ici rapidement, j’aurai peut-être l’occasion de me rattraper.
L’infirmière hausse les épaules, exaspérée par ma ténacité.
Vincent dépose une main sur mon épaule pour m’aider à me calmer.
Contrairement aux autres patients, qui sont affublés d’une jaquette d’hôpital, je porte encore mes vêtements de scène, gracieuseté de ma colocataire Amélie. Fuck, j’ai déchiré la veste ! Elle ne pourra pas la rapporter au magasin. Quelle journée de merde ! J’ai dû me lever du mauvais pied. Pourtant, la journée avait si bien commencé.
* * *
Trois heures plus tard, nous sommes toujours à l’hôpital… Le médecin se présente enfin à mon chevet.
— Bonjour madame Jutras, je suis la docteure Cantin.
Une femme d’une cinquantaine d’années aux cheveux courts et à l’allure austère se tient devant moi. Elle sourit à peine.
— On vient de recevoir les résultats des analyses, m’annonce-t-elle d’un ton sec. À quand remonte votre dernier repas ?
— J’avais une audition importante aujourd’hui, alors…
Elle me coupe la parole :
— Avez-vous déjeuné ?
Je comprends immédiatement que les détails de ma vie personnelle ne l’intéressent aucunement.
— J’ai mangé une moitié de bagel. J’ai mal au cœur quand je suis stressée.
— Vos résultats démontrent un taux de glycémie de 2,9, ce qui est très bas. Comment vous sentez-vous en ce moment ?
— Très bien, dis-je, en regardant les résidus de la collation que j’ai engloutie en moins de deux.
— Tout est beau pour les autres analyses, rien d’anormal. Je vous conseille de rencontrer une nutritionniste. Vous souffrez probablement d’hypoglycémie.
— Je suis déjà au courant. J’ai eu une grosse journée… Est-ce que ça signifie que je peux m’en aller ?
— Je n’y vois aucun inconvénient. Je tiens seulement à m’assurer qu’une personne vous raccompagnera.
Vincent sourit. Je suis certaine que la docteure croit que nous formons un couple. À mon avis, il joue avec trop de plaisir le rôle du conjoint attentionné et aimant. Il va falloir que j’éclaircisse les choses avec lui : c’est un bon ami, un point, c’est tout.
Mon téléphone affiche six appels manqués : deux de mon agente Nathalie, trois d’Oli, mon plus fidèle admirateur, et un de ma colocataire. Déjà que je ne digère pas d’avoir perdu connaissance devant des gens influents de l’industrie musicale qui auraient pu donner un sérieux coup de pouce à ma carrière, je n’ai pas vraiment envie de leur répondre pour leur raconter ma déveine.
Juste avant de quitter l’hôpital, je prends le temps de remettre mon manteau chaud et mes mitaines de laine. Le mois de décembre s’annonce très frisquet cette année. Vincent franchit les portes. Une fois au-dehors, son visage exprime à la fois la curiosité et l’incompréhension. Visiblement, quelque chose d’inhabituel semble s’y dérouler.
Je pars à sa suite. Aussitôt sortie, j’aperçois Carl Larichesse marcher vers moi, sourire aux lèvres, micro à la main et caméraman à ses côtés. Son charme légendaire submerge tous les gens présents ou, devrais-je dire, tous les fumeurs – malades ou non – entassés près de l’entrée. Dans d’autres circonstances, j’aurais eu envie d’allumer une cigarette à mon tour, mais en ce moment, je reste figée.
Un micro se glisse sous mon nez :
— Tu nous as fait peur, Sofie. Heureux de voir que tu vas mieux.
Habituellement, je suis très à l’aise devant la caméra et je suis douée pour me vendre, mais cette situation me prend au dépourvu. Je jette un coup d’œil à Vincent, qui a reculé de quelques pas et qui regarde la scène de loin.
Plusieurs secondes s’écoulent avant que je ne retrouve mes esprits :
— C’est rare qu’un jury me fasse autant d’effet. J’en ai perdu connaissance, blagué-je en affichant mon plus beau sourire.
— Sofie, nous espérions tomber sur toi, car nous désirons t’offrir une deuxième chance. Qu’en dis-tu ? On filme ton audition et le jury va évaluer, au loin, ta performance.
Je suis euphorique, soulagée et touchée par tant d’égards. Ce que j’ai qualifié de journée de merde se transforme lentement en conte de fées.
Un agent de sécurité fend la petite foule et demande à Carl de libérer l’entrée.
Carl fait signe à son caméraman de cesser de filmer et sort son téléphone. D’une voix mielleuse, je l’entends solliciter une permission spéciale pour entrer dans le bâtiment.
— J’ai de bons contacts, chuchote-t-il, en me faisant un clin d’œil. Oui, c’est parfait. Pourriez-vous en aviser le gardien à l’entrée, qui fait un peu trop de zèle ?
Après quelques minutes d’attente, pendant lesquelles Carl a été photographié plus d’une dizaine de fois, l’agent de sécurité nous laisse entrer.
— On va mettre du bonheur dans la place. Tu nous reprends ça du début, Sofie ?
Tous les regards sont tournés vers nous. Là, ma belle, ne manque pas ta chance. Il faut que tu touches les gens.
Plutôt que d’interpréter la chanson rock que j’avais préparée, je me mets à chanter J’aurais voulu être un artiste.
Notes.tif « J’suis pas heureux mais j’en ai l’air… »
Chapitre 2
Vincent
C’est la première fois de ma vie que je monte dans une ambulance et j’espère bien que ce sera la dernière. J’ai le don de me retrouver dans des situations aberrantes. Au diable mon audition. De toute façon, j’y allais pour vivre l’expérience, la santé de Sofie compte davantage pour moi. Ma guitare est restée là-bas. Je l’ai confiée à Carl, mon cousin.
Lorsque j’ai vu Sofie si vulnérable, je me suis pris d’une profonde affection pour cette incroyable jeune femme. Si je ne voulais pas tomber amoureux d’elle, c’est raté.
En route, Sofie reprend connaissance. Elle semble désorientée et se frappe le front d’une main :
— Non ! Non ! Je n’ai pas fini ma chanson, dit-elle après avoir retiré le masque à oxygène qui lui couvrait la bouche et le nez.
— Restez calme, mademoiselle, nous arrivons dans quelques minutes, dit l’ambulancier pour la rassurer.
Je saisis la main de Sofie.
— Tu as été merveilleuse sur scène. Je suis certain que tu as réussi à convaincre le jury.
Elle ne veut rien entendre. Elle répète sans cesse qu’elle souhaite retourner au théâtre. Elle est têtue ! Je lui ai offert d’appeler sa famille, ce qu’elle a refusé d’un ton sec et catégorique. Sujet délicat, il semblerait.
J’ai l’estomac dans les talons, j’ai à peine avalé un bol de gruau et une pomme ce matin, avant que Sofie ne me rejoigne chez moi. Pendant qu’une infirmière prend ses signes vitaux, je me rends à la cafétéria. Je reviens avec une collation qu’elle engloutit en deux secondes.
Après des prises de sang et quelques heures d’attente, elle obtient finalement son congé. En passant le seuil des portes, j’aperçois mon cousin qui s’avance vers nous, ma guitare dans une main et un micro dans l’autre.
Alors que je m’éloigne pour céder la place à Carl qui veut interviewer Sofie, une femme qui se tenait à côté du caméraman s’approche de moi.
— Vincent Jolicœur, c’est bien ça ? À ce que je sache, vous avez droit à une autre chance, vous aussi, annonce-t-elle.
Je souris, très heureux de la tournure des événements.
Sofie offre une prestation du tonnerre dans l’entrée de l’établissement. Les gens esquissent un sourire, tout aussi sous le charme que moi. Sa voix unique est juste assez rauque. Au premier coup d’œil, on la voit comme une rockeuse, mais en l’écoutant chanter ainsi a cappella, on reconnaît tout de suite une âme sensible.
Une fois sa prestation terminée, Carl se tourne vers moi. Tout bonnement, je prends ma guitare et entame une de mes compositions, celle que j’avais prévu interpréter aujourd’hui.
Avant de partir, Carl revient vers moi pour me saluer et me demander des nouvelles de mes parents. Sofie affiche une expression d’incompréhension. Elle se joint à nous.
— Vous vous connaissez ?
— Bien sûr, Carl est mon cousin. Pour répondre à ta question, Carl, mes parents vont bien. Je ne suis pas allé en Beauce depuis longtemps, mais je pense leur rendre visite durant le temps des Fêtes.
— Ouin… Ils vont être contents de voir que tu ramènes une jolie jeune femme à la maison.
Le malaise de Sofie est palpable. Je m’empresse de clarifier que notre relation n’est que platonique, Sofie en semble grandement soulagée. Malheureusement, elle fait de l’œil à Carl.
— Je te remercie, Carl, pour cette chance que tu viens de m’offrir, s’exclame Sofie, des étoiles dans les yeux.
— Ce n’est pas moi que tu dois remercier, c’est toute l’équipe de production. En plus, ça fait de la bonne télé, dit-il en lui effleurant le bras.
Le regard qu’ils s’échangent se prolonge un court instant et me fait sentir comme la cinquième roue du carrosse. Je connais Carl, il fait cet effet à toutes les filles. Sofie n’est pas la première à tomber dans le panneau.
* * *
Une fois de retour chez moi, je repense aux événements de la journée et suis surpris d’avoir vécu autant de péripéties en aussi peu de temps. On cogne à la porte.
Nathalie entre et me tend une grosse poutine. Mon « agente », ou plutôt ma grande amie qui se prend pour mon agente, s’est promis de me faire cracher tous les potins du jour.
— Ça mérite d’être souligné. Ce n’est pas tous les jours qu’on sauve la vie d’une princesse et qu’on passe ensuite une audition à l’urgence. Je veux tous les détails, dit-elle, surexcitée.
Mon téléphone sonne. J’éteins la sonnerie.
— Ben voyons, réponds ! C’est peut-être Sofie qui veut te remercier, m’agace-t-elle en collant ses index pour simuler un baiser.
Je lève les yeux au ciel. Pour lui faire plaisir, j’enfonce la touche « Talk ». C’est Carl :
— Salut cousin ! Es-tu bien assis ? J’ai un scoop pour toi. Ta vie va changer…
Chapitre 3
Camille
Seuls mes pas résonnent dans l’escalier de bois menant sur la scène. Il fait noir, les lumières sont tamisées, et je sens la chaleur des projecteurs. Un immense rideau noir empêche les membres du jury de voir les candidats, important critère de l’audition à l’aveugle.
On me demande mon nom, mon numéro et le titre de la chanson que je vais interpréter :
— Ficelles, d’Ingrid St-Pierre, dis-je d’un ton calme qui camoufle la tempête d’émotions qui me secoue.
Je m’assois au piano. Mon cœur bat la chamade. Je me frotte les mains ensemble, j’accroche mes mèches derrière les oreilles et je me lance. Mon interprétation est semblable à toutes celles que j’ai faites en compagnie de Steve et de Martin au Café de la Grange, c’est-à-dire toute naturelle. Les touches du piano deviennent le prolongement de mes doigts. Je me sens comme à la maison. Je joue les dernières notes et m’aperçois que ces trois minutes se sont écoulées aussi rapidement que quelques secondes. J’ouvre les yeux et reprends lentement contact avec la réalité. Une voix d’homme se fait soudain entendre. Une voix que je reconnais aussitôt et qui me chavire le cœur.
— Pourquoi êtes-vous ici, Camille ? Quelle est votre motivation ?
La voix de Carl, mon Carl.
— Je veux savoir si ma voix a changé mon destin…
— Merci Camille, vous m’avez fait revivre, le temps de quelques instants, de magnifiques souvenirs de voyage.
Une femme surgit doucement à mes côtés pour m’indiquer la sortie. Mes jambes tremblent. Je suis persuadée que Carl m’a reconnue. Mes yeux balaient les lieux, à sa recherche. Au même moment, Cathou me saute au cou, suivie de très près par les gars.
— Pis ? Pis ? On veut tout savoir. Comment a été ta performance ? As-tu été choisie ? Est-ce qu’ils t’ont fait des commentaires ? Tout le monde a applaudi, c’est certain, tu es trop bonne. Hey, tu as troqué mes talons hauts contre des ballerines ! s’exclame Cathou, insultée.
— Ma choupinette, aucun doute, tu vas être choisie. Le Québec s’en mordrait les doigts de se priver d’un talent comme le tien, dit Steve en me serrant très fort dans ses bras.
Le seul qui semble saisir mon état, c’est Martin, mon meilleur ami.
— Vous l’étranglez, laissez-lui de l’espace, demande-t-il à Cathou et à son amoureux. Camille a besoin de respirer un peu, elle est toute pâle. Dis-moi, as-tu vu L’HOMME ?
J’acquiesce, ce qui augmente l’état d’excitation de mes amis.
— J’ai besoin de prendre l’air, seule.
Je sens que je viens de gâcher leur joie, sauf que je suis tellement en état de choc qu’il me faut reprendre mes esprits en privé. Tout d’abord, c’est la première fois de ma vie que je participe à une audition de ce genre. La dernière fois, je devais avoir huit ans, c’était pour faire partie de l’harmonie de l’école. Deuxièmement, mon seul et unique objectif en venant ici, c’était de revoir Carl et de savoir si mon cœur palpitait encore d’émotion pour lui. J’avais besoin de cette réponse avant de parler à Fabrice. Depuis qu’il m’a demandée en mariage, je n’ai plus les idées claires. Je pense sans cesse à Carl. Notre aventure en voyage n’était pas qu’une amourette de passage. Je suis éprise de lui. Maintenant que je le sais, il est hors de question que je passe le reste de ma vie avec Fabrice.
Une fois à l’extérieur, j’observe les réactions des candidats qui viennent de terminer leur audition. Pour certains, c’est la déprime ; pour d’autres, c’est l’euphorie.
— Voulez-vous un cupcake ? demande une gentille dame accompagnée de son mari.
Je me rappelle les avoir aperçus à mon arrivée. Ils en distribuaient aux gens qui faisaient la file. Mal à l’aise, je lui en pique un et la remercie. Incapable d’avaler quoi que ce soit, je songe à le mettre discrètement dans une poubelle quand elle me tournera le dos. La dame ne bouge pas d’un poil. Elle attend que je goûte à sa pâtisserie.
— Vous me direz ce que vous en pensez. Je suis passée à l’émission Un souper presque parfait et j’ai gagné.
J’en prends une bouchée et je lui avoue que c’est délicieux.
— Vous êtes venue passer une audition vous aussi ? demandé-je.
— Pas du tout. Mon mari Marcel et moi, on aime beaucoup les vedettes québécoises. Et surtout, on espérait croiser Carl Larichesse. Il est assez beau, cet enfant-là ! Si j’avais trente ans de moins, je ne lui ferais pas mal, me chuchote-t-elle pour ne pas être entendue de son conjoint.
Pour me défaire d’elle, je prétexte que je dois retourner à l’intérieur, car je sens que le couple pourrait me faire la conversation pendant des heures.
Je pousse la porte et, à travers la centaine de gens entassés, Carl se tient là, à quelques mètres de moi. Le temps s’arrête. Nos regards plongés l’un dans l’autre…
Chapitre 4
Carl
Qu’est-ce qui a motivé Camille à se présenter aux auditions de la nouvelle émission que j’anime ? En Californie, elle a eu besoin de quelques gorgées d’alcool, elle qui ne boit jamais, pour trouver le courage de jouer devant de parfaits inconnus. Aujourd’hui, elle a pris place au piano, sur une scène, devant un jury dissimulé, et a offert une magnifique prestation.
Est-elle venue pour moi ? Je me doutais bien qu’à son retour au Québec elle découvrirait ma véritable identité. Je l’ai rencontrée par hasard à San Francisco et l’une des choses qui m’ont plu chez elle, c’est qu’elle ignorait tout de mon statut. Elle s’est intéressée à l’homme et non à la vedette, ou au sex-symbol, comme le rapportent les médias.
Nous ne nous étions pas échangé nos coordonnées. J’avais prétexté que le travail prenait une trop grande place dans ma vie et que je n’avais pas le temps de m’investir dans une relation. Sa déception crevait les yeux ; de mon côté, j’ai tenté très fort de camoufler la mienne. Je ne m’attendais pas à ressentir des sentiments aussi forts pour une fille… J’étais parti en voyage pour faire le vide et m’éloigner de la scène médiatique avant le tourbillon de L’Audition.
Il faut que je la voie. Je sors de la salle et m’en vais à sa recherche. Sur mon passage, les gens m’arrêtent pour se faire photographier avec moi et pour me faire signer des autographes. Tout à coup, je l’aperçois près de la porte d’entrée. Nos regards se croisent et restent rivés l’un dans l’autre. Un sourire apparaît sur son visage. Puis, sortant de nulle part, un technicien m’accroche le bras et m’entraîne avec lui.
— Un des producteurs veut te voir immédiatement. Il vient d’avoir une idée de génie et tu en fais partie. Tu sais, la candidate qui est partie en ambulance plus tôt ? Eh bien, tu vas partir à l’hôpital avec un caméraman pour lui donner une deuxième chance.
— Laisse-moi en discuter avec lui. D’un coup que son état est critique, je ne veux pas me déplacer pour rien et alarmer les médias.
Je me retourne et cherche Camille des yeux. Elle a disparu…
Quand j’entre dans la salle, on m’expose l’idée :
— Tu sais, l’émotion, ça touche toujours le public. Un bon coup de publicité pour notre nouvelle émission.
— Est-ce qu’elle tient sur ses deux jambes ? Elle
