Réveillez l’être spirituel en vous - Petit guide de spiritualité à l’usage de tous

Par Simard Jean-Paul

On reconnaît de plus en plus la nécessité d’avoir une orientation spirituelle pour vivre équilibré et heureux.

Vous éprouvez le besoin d’une vie moins superficielle?

Vous voulez combler votre «vide» intérieur?

Vous sentez un appel à la spiritualité?

Vous désirez communiquer avec le «noyau spirituel» de votre être?

Vous voulez découvrir votre potentiel divin?

Vous cherchez une voie de spiritualité sans verser dans l’illusion?

Voici un petit guide de spiritualité simple, pratique et non ésotérique. Un guide destiné à toute personne qui sent le besoin de nourrir sa vie spirituelle SANS NÉCESSAIREMENT PASSER PAR LA RELIGION.

Mon plus cher désir en écrivant ce livre est d’offrir une voie de spiritualité à tous sans exception, croyants et non-croyants, qui revendiquent l’accès libre à la spiritualité.

Ce livre présente, avec DES MOTS PORTEURS D’ÂME, un chemin de vie. Lorsque vous l’ouvrirez, jaillira en vous un APPEL à entrer dans UNE QUÊTE SPIRITUELLE qui ILLUMINERA toute votre vie.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 22 juil. 2022
• ISBN: 9782898088230

Simard Jean-Paul

Jean-Paul Simard détient un diplôme universitaire de 3e cycle en théologie et anthropologie spirituelle. Il propose de nouvelles valeurs pour notre temps axées sur la recherche du « mieux-être ». Il s’intéresse particulièrement aux rapports entre la spiritualité, la santé et la guérison. Il collabore régulièrement à de plusieurs revues et donne des conférences. Il anime des sessions de méditation de pleine conscience dans un Ermitage fréquenté.

Aperçu du livre

Le temps est arrivé !

Nous avons besoin d’un réveil spirituel global sur notre planète.

Nous vivons tous une certaine désillusion.

L’échec des idéologies sur lesquelles nous avons misé nous amène à penser que le changement de notre monde ne peut se réaliser qu’en cherchant ailleurs.

Seuls ceux qui puisent aux profondeurs du spirituel et qui portent en eux quelque chose de l’éternité peuvent parvenir à changer le temporel.

Introduction

La nouvelle conscience spirituelle

La recherche spirituelle est la seule aventure qui vaille d’être vécue.

Arnaud Desjardins

Depuis longtemps, je rêvais de mettre à la disposition du public un petit guide de spiritualité simple et pratique fondé sur des valeurs sûres. Un guide destiné à ceux et celles qui sentent le besoin de nourrir leur vie spirituelle sans nécessairement passer par la religion. Non pas que je veuille critiquer ou mettre en doute la pertinence des religions, là n’est pas mon propos.

Mon unique désir est d’ouvrir une voie à toute personne qui, pour diverses raisons, n’a plus le cœur à entrer dans une église ou dans un temple, ni les oreilles pour entendre le langage des initiés. Combien ne sont pas à l’aise dans l’appartenance à une religion, à sa morale et à ses dogmes, mais sentent quand même l’appel à la spiritualité ? Bien plus, combien veulent faire l’expérience libre et personnelle du divin et s’ouvrir à leur divinité intérieure ?

Dans son livre Grounded (A Spirituel Revolution), l’historienne et théologienne américaine Diana Butler Bass parle de l’évolution qui marque notre époque où beaucoup de gens s’éloignent des églises classiques et entrent en recherche personnelle. Cela engendre un changement profond dans la manière de vivre la spiritualité et la relation à Dieu (Finding God in the World). Elle indique que ce mouvement est un phénomène mondial, « une sorte de toile spirituelle dans laquelle nous nous inscrivons. »

De fait, au fil des années, on assiste à l’émergence d’un nouveau profil de personnes : l’homo spiritualis (à distinguer de l’homo religiosus ancien). Le spirituel, plus que le religieux, exerce une sorte de magie et s’accompagne d’une aura qui fascine et attire beaucoup de personnes. Pourquoi ? Les raisons sont de deux ordres. D’une part, la religion n’a plus le monopole du spirituel ; d’autre part, le monde est marqué par un vide existentiel béant créé par une culture axée sur la pure rationalité productive et le plaisir immédiat. Tout est fait pour détourner la conscience de son propre monde intérieur. Dans ces conditions, on peut comprendre pourquoi le spirituel apparaît, chez plusieurs, comme la pièce manquante de leur vie.

C’est dans cet esprit que j’ai écrit ce livre. Il ne vise pas l’adhésion à une croyance ou à la doctrine d’un maître, mais il vise l’expérimentation de la spiritualité dans sa vie. Les valeurs spirituelles que je propose, présentées avec un regard actuel, conviennent à tout le monde parce qu’elles s’adressent d’abord à la personne dans son intégralité. La spiritualité n’est pas un système ou une philosophie. Elle n’est pas non plus une religion. Elle est indépendante de toute croyance, de tout dogme ou de toute morale. Elle ne repose pas sur des enseignements ou des rites. La spiritualité a plutôt son siège dans l’âme. Elle émane d’une quête intérieure conduisant à trouver sa propre vérité. Elle est une fonction naturelle et vivante de l’être humain. Elle est à la vie ce que le levain est à la pâte : un dynamisme qui soulève la personne et l’amène à croître et à grandir.

La spiritualité apprend à reconnaître l’existence de son essence spirituelle et à se laisser guider par elle. Cette essence est intimement liée à un phénomène que l’on appelle la transcendance, c’est-à-dire une autre dimension de soi-même que beaucoup considèrent comme la partie lumineuse de l’être. Elle produit un état fait d’une joie tranquille, apaisée, constante et totalement indépendante des événements extérieurs. Elle invite essentiellement à la liberté. À ce titre, elle est quelque chose d’exaltant.

C’est pour ces raisons que je tends humblement la main à toutes les personnes qui sont à la recherche de leur identité spirituelle. Une identité en accord profond avec la vie et le sens qu’elle contient. Une identité qui s’affirme avec quelque chose de plus que la pure horizontalité de la vie. À défaut d’une religion, beaucoup veulent accéder au monde de la spiritualité. Ils se disent : « Je veux bien pratiquer la spiritualité, mais comment ? »

Certes, les voies et les sentiers qui mènent à la spiritualité ne manquent pas. L’offre d’intériorité est de plus en plus présente de nos jours. La personne qui est en quête de spiritualité risque fort, aujourd’hui, non pas de manquer d’informations, mais de crouler sous une avalanche de conseils et de pratiques, et de se retrouver complètement débordée. Dans cette foulée, beaucoup recherchent l’expérience spirituelle en dilettantes ou en touristes. Mais une fois le vent de l’émoi calmé, tout s’arrête là.

Par ailleurs, combien, parmi ceux que l’on appelle les nouveaux aventuriers de la spiritualité, cherchent partout des voies, mais n’empruntent pas nécessairement les bonnes ? Ils font du « hors-piste » à leurs risques et périls. Ainsi en est-il, entre autres, de ceux et celles qui recherchent l’expérience spirituelle à travers les drogues dites spiritualisantes (plantes ou substances). Ils espèrent dépasser leur nature et atteindre un niveau de conscience supérieure ou certaines formes d’extase. Ces drogues sont censées apporter à la personne la révélation d’elle-même, révélation qui n’est habituellement obtenue qu’au terme d’une ascèse ou d’une pratique à long terme. Mais une fois le niveau de supraconscience atteint, le retour à la conscience ordinaire se révèle la plupart du temps brutal et souvent infiniment douloureux. Comment alors renouer avec la réalité et comment, ayant vu et senti, accepter de ne plus voir et sentir ? Aussi vaut-il mieux ne pas s’engager dans ce genre de voie.

Devant ces faits, la question se pose : comment emprunter un chemin d’intériorité sans verser dans l’illusion, sans s’enliser ou se perdre ? Pour y répondre, il faut distinguer la vraie spiritualité de ses multiples contrefaçons. La vie spirituelle n’a rien à voir avec la mondanité. N’importe quel « voyage intérieur » ou « voyage initiatique » ne conduit pas nécessairement à la spiritualité. Celle-ci n’est pas une affaire de « zénitude » ou d’un quelconque état de conscience. En ce domaine, comme le dit la sagesse populaire : « Méfiez-vous des imitations ! »

Par ailleurs, toutes sortes de croyances nouvelles sont aujourd’hui proposées dans le but de servir de guide aux chercheurs de spiritualité. On parle ici d’une pluralité inédite de chemins. Il existe des itinéraires pour tous les goûts et tous les appels. Aujourd’hui, de nombreuses approches dites spirituelles sont offertes dans le but de retrouver l’équilibre et l’harmonie. Elles s’appellent méditation, tantra, human design, chamanisme, thérapie holistique, médecines douces, yoga, reiki, reng shui, etc. L’approche que je présente dans ce livre repose sur une base solide. Elle s’appuie sur l’intégralité de la personne, prenant en compte ses dimensions à la fois biopsychosociales, éthiques et culturelles. Dans un effort de complétude, j’ajoute évidemment la dimension spirituelle qui est le sujet même de mon livre. Et cette dimension, je la présente non pas comme un gourou en mal d’âme à conquérir, mais à travers une totale liberté de conscience.

Quant à vous, chère lectrice et cher lecteur, le fait d’avoir choisi ce livre n’est pas le fruit du hasard. C’est un événement signifiant dans votre vie. Ce livre vous interpellait sans doute pour l’avoir choisi. Peut-être avez-vous faim et soif de quelque chose de différent ? Vous cherchez une nourriture pour votre âme à la façon du colibri qui voltige au-dessus de la mangeoire à la tombée de la nuit, attiré par ce qui peut le nourrir et le rassasier. Vous avez besoin de nourriture spirituelle. Vous avez besoin d’un nectar pour votre vie, celui de la spiritualité. Et pour cause ! Que s’est-il passé ?

L’être spirituel a bougé en vous comme l’enfant qui tressaille dans le sein de sa mère. Cet être aspire à croître, à vivre et à grandir. Sa croissance obéit aux mêmes lois que celles de la vie biologique. Le processus d’évolution commence à la naissance et se poursuit à l’âge adulte. Il s’agit d’un véritable travail d’enfantement et de croissance.

Nous avons tous en nous cet être spirituel. Il existe comme une entité invisible qui transcende la personne. Pour les uns, il est à l’état embryonnaire, pour d’autres, en croissance. Certains, ayant poursuivi inexorablement leur ascension spirituelle, se retrouvent au sommet sans nécessairement être parvenus à la perfection. On pourrait comparer cet état à celui de la chenille se métamorphosant en papillon. Le moment important de la vie est celui où l’être embryonnaire sort de son cocon et entre de plain-pied dans la vie spirituelle. Cet être, pour peu qu’on en favorise l’évolution, devient éminemment créateur de sa propre personne, créateur de son âme, créateur de sa vie. Il a la capacité de faire du sacré avec le profane parce qu’il travaille avec le noble matériau des valeurs supérieures.

Le spirituel agit comme un ressort humain inestimable. Comme une sève qui coule en nous et déclenche des énergies nouvelles, beaucoup y puisent un renouvellement de jeunesse et de force. On reconnaît de plus en plus la nécessité d’avoir une orientation spirituelle pour vivre équilibré et heureux. Aussi le spirituel apparaît-il comme un facteur important de protection de la vie, autant mentale que physique.

Et pour cause ! Nous traversons à notre époque une crise de croissance à travers laquelle nous cherchons notre pôle spirituel. Nous mesurons jusqu’à quel point il faut de la densité pour affronter les difficultés de la vie et pour échapper aux pressions de l’existence. Voilà pourquoi le spirituel apparaît comme un thème émergeant à notre époque. Nous le cherchons à travers toutes sortes de voies. Nous sommes en quête de bonheur, de paix, de sérénité. Le spirituel apparaît comme une condition nécessaire à ce que l’homme et la femme d’aujourd’hui recherchent le plus : la « qualité totale » de la vie.

Dans une société noyée dans les valeurs purement matérialistes et hédonistes, étouffée par la technique et les prévisions économiques, beaucoup cherchent la bouffée d’oxygène dont ils ont désespérément besoin. À ce titre, le spirituel donne du souffle à l’existence. La signification même du mot spirituel en porte d’ailleurs la promesse. Le terme vient d’un mot latin, spiritus, signifiant précisément « souffle », respiration, c’est-à-dire l’activité la plus courante et la plus naturelle de l’être humain.

C’est précisément ce à quoi veut amener le présent ouvrage : ouvrir une issue à la respiration de l’âme et, à travers elle, influencer toute la vie. Une intense expérience spirituelle peut changer la vie de toute personne, même de celle qui semble la moins susceptible de le faire. Le spirituel a la capacité d’amener « au-delà » de soi-même. Il permet d’être présent au monde selon une qualité nouvelle.

Ici, il m’apparaît important de dissiper toute équivoque concernant le spirituel dont il sera question dans ce livre. Le spirituel authentique n’accepte pas de mirages ni de compromis. En ce domaine, j’applique le proverbe qui dit : « Ne prenez pas vos vessies pour des lanternes ! » De nos jours, le mot « spirituel » est accolé à beaucoup d’expériences qui sont plus près de l’ésotérisme, de l’alchimie et de la magie que de la spiritualité. Il existe de multiples contrefaçons du spirituel, dont certaines sont souvent narcissiques, déstructurantes, aliénantes pour la personne, et elles mènent à des impasses. Encore heureux quand elles ne font pas des adeptes de purs objets de consommation.

Si vous avez choisi ce livre, c’est que vous vous êtes senti attiré par quelque chose de mieux que ce que l’on vous offre, sinon vous seriez allé butiner ailleurs. Ce livre se veut une parole adressée aux personnes qui portent en elles la vision spirituelle de notre temps. Il présente le spirituel comme une véritable vocation humaine, un défi exaltant pour les chercheurs de vérité et d’absolu. Le spirituel a cette possibilité d’irriguer et d’illuminer toutes les plages de la vie. Il raffermit les liens avec le réel et témoigne de son aptitude unique à rendre la vie fluide et intéressante.

La quête spirituelle n’est pas banale. Selon le philosophe Denis Marquet, 99 % de l’humanité dans l’histoire connue s’est organisée autour de l’expérience spirituelle : société, code de moralité, comportement, etc.¹. En ce qui me concerne, la dimension spirituelle est au cœur de mon cheminement personnel et enveloppe tous mes écrits. Je la vois comme une véritable force qui soulève la vie.

Mon plus cher désir, en écrivant ce livre, est de fournir à l’aspirant et à l’aspirante à la spiritualité une compréhension à la fois accessible et exacte de l’objet de sa quête. Ouvrir en même temps un champ nouveau à l’expérience humaine, proposer une révolution dans la manière de vivre et de penser axée sur des valeurs supérieures. Après la lecture de ce livre, vous ne serez plus pareil. Il s’ensuivra une transformation de tout votre être avec votre histoire, votre cœur, votre âme et votre esprit. S’ajoute à cela une prise de conscience de votre écologie intérieure, source véritable de la spiritualité.

Pour tout dire, ce livre présente, avec des mots porteurs d’âme, un chemin de vie. Ceux et celles qui l’emprunteront sortiront des sentiers balisés de la médiocrité et découvriront une autre façon de vivre et d’exister. Il se produira en eux une épiphanie qui illuminera toute leur vie. Et cette illumination rejaillira sur tous les autres, car seuls les êtres spirituels, par la profondeur de leur vie, peuvent insuffler une nouvelle saveur au monde.

1. Denis Marquet, Osez désirer tout, Flammarion, 2018, page 10.

Chapitre 1

L’éveil spirituel

Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, mais des êtres spirituels vivant une expérience humaine.

Pierre Teilhard de Chardin

Êtes-vous « éveillé » spirituellement ? L’importance de l’éveil est primordiale en spiritualité. Tous les maîtres en ce domaine nous ont transmis le même message, à savoir que le but de la vie sur Terre est de nous unir à notre nature éveillée fondamentale.

Nous ne pouvons nous développer et nous épanouir humainement, si nous ignorons notre propre réalité spirituelle. Cette reconnaissance devient le point de départ, le point central et le point d’arrivée de toute la vie spirituelle. Telle était la pensée du Bouddha, dont le nom signifie essentiellement « L’éveillé ».

Être éveillé spirituellement devrait être l’état normal de toute personne. Mais tel n’est pas le cas. Beaucoup passent leur vie sans être éveillés. Ils agissent comme des somnambules, oubliant de se consacrer à la recherche des réalités profondes et supérieures. Nous nous pensons éveillés quand nous sortons le matin de notre sommeil nocturne. Oui, nous sommes réveillés physiquement, mais nous ne sommes pas nécessairement éveillés spirituellement. Quand nous faisons l’expérience de l’éveil, nous prenons conscience de notre nature spirituelle et de l’importance d’être connectés à quelque chose de plus qui relève de la transcendance et qui peut aller jusqu’au sentiment de l’éternel et du divin.

L’éveil a peu à voir avec la connaissance. Il ne consiste pas à acquérir un savoir ou postuler un parchemin attestant que nous sommes instruits en ce domaine. L’éveil répond davantage à une attente. L’attente de quelque chose qui va arriver dans notre vie, mais qui ne dépend pas totalement de nous. C’est ce que Lytta Basset appelle l’« expérience fondatrice de quelque chose qu’on ne sait pas encore² », c’est-à-dire quelque chose qui va advenir, mais qui nous échappe en partie. C’est ainsi que, dans l’expérience spirituelle, nous avons souvent l’impression d’être guidés par une main invisible. Tel est le sentiment exprimé par la plupart des maîtres de spiritualité pour qui il existe, au-delà de nous et de notre conscience, une force supérieure qui peut ouvrir radicalement la personne à la réalité spirituelle. L’éveil est une grâce. Pour recevoir cette grâce, il faut vivre dans une attitude d’accueil, manifester de l’ouverture à tout ce qui est beau et bon, à tout ce qui peut élever l’âme. Il faut chercher à vivre en harmonie avec soi, le monde, la nature, l’environnement. L’éveil ne peut se faire qu’à ces conditions, car le spirituel recouvre tous les aspects de l’existence.

Le moment prophétique de la vie survient lorsque nous découvrons l’importance du spirituel pour notre accomplissement. Une importance qui va bien au-delà de la personne, car le spirituel déborde sur le monde. Seuls ceux qui puisent dans les profondeurs du spirituel peuvent parvenir à changer le temporel.

La dimension spirituelle

La dimension spirituelle n’est pas uniquement une qualité ajoutée à l’être. Elle entre dans la définition même de la personne. Elle fait partie du tissu humain. À ce titre, elle est spécifique de l’être. C’est elle qui permet de distinguer l’être humain de l’ensemble des êtres de la création.

Grâce à la dimension spirituelle, la vie, biologique dans sa nature, devient spirituelle dans sa signification. Voilà pourquoi l’éveil à cette réalité signifiante de la vie est important. Comme la fleur qui ouvre son calice aux premiers rayons du soleil, l’être spirituel ressent un impérieux besoin de trouver un sens à ce qu’il est et au monde qui l’entoure. C’est alors qu’il découvre dans sa réalité quotidienne un autre monde ou, si vous voulez, une autre façon d’être au monde.

Nous pensons volontiers que notre monde est l’Univers. Soudain, nous voyons quelque chose au-delà et c’est alors que nous prenons conscience de l’étroitesse de notre horizon. Quand nous découvrons le monde spirituel, la réalité profane donne l’impression de réduire la portée de la vie. L’éveil met en contact avec plus que soi. L’esprit en éveil scrute chaque relation, chaque événement, chaque situation pour en découvrir le sens caché sous le sens apparent. L’expérience spirituelle devient alors une rencontre avec « l’autrement » du réel, c’est-à-dire cette part obscure et essentielle qui échappe à la perception purement utilitaire et rationnelle des choses.

L’état d’éveil met la personne en symbiose avec l’Univers. L’être spirituel « fraternise » avec tous les êtres vivants pour reprendre le langage poétique de François d’Assise. Ce dernier reconnaissait un « frère » dans le soleil, le vent et le feu, et une « sœur » dans la lune, l’eau et la fleur. Il expérimentait le lien essentiel, apaisant, qui rend solidaire de tout et relie à l’ensemble du vivant.