Rencontre à tout prix ! - boxset anthologie Livres 6-10

Par Susan Hatler

Ce coffret de livres contient 5 livres de la série Rencontre à tout prix !

 

Permis de rencontre, Livre 6

Kaitlin a fait une croix sur les hommes, mais elle accepte de participer à cinq rencontres en cinq soirs et finit par tomber amoureuse d'un barman mystérieux qui n'est pas ce qu'il paraît être.

 

Une rencontre intéressée, Livre 7

Quand Jill Parnell perd sa promotion à cause d'une sombre affaire de favoritisme, on lui propose un autre poste d'associée, mais elle doit faire semblant de sortir avec Ryan... l'homme qui lui a volé sa promotion !

 

Le projet rencontre, Livre 8

Ginger offre ses services de décoratrice d'intérieur à une vente aux enchères caritative, et elle doit maintenant travailler pour le seul homme au monde qui ait le pouvoir de lui briser le cœur.

 

Une rencontre déjà-vue, Livre 9

Melinda doit terminer l'ambitieuse bucket list de son père à temps pour pouvoir racheter sa boulangerie de quartier qu'elle aime tant, mais son plan se complique lorsque le fils du propriétaire, qui lui a brisé le cœur, revient en ville.

 

Une rencontre et sauve-qui-peut, Livre 10

Mary Ann Nielsen, une belle blonde impulsive, enchérit accidentellement sur le mauvais article aux enchères et doit utiliser son prix gagnant pour aller à une émission de télé réalité et faire semblant d'être amoureuse de Trevor Brooks, analyste en gestion de risques sexy mais insupportable, afin de gagner assez d'argent pour pouvoir racheter le bracelet de sa grand-mère adorée.

• Langue: Français
• Éditeur: Hatco Publishing
• Date de sortie: 13 juil. 2021
• ISBN: 9798201031602

Susan Hatler

SUSAN HATLER è una Scrittrice Bestseller del New York Times e di USA Today. Scrive romanzi contemporanei umoristici e sentimentali e racconti per giovani adulti. Molti dei libri di Susan sono stati tradotti in tedesco, spagnolo, italiano e francese. Ottimista d’indole, Susan crede che la vita sia strabiliante, che le persone siano affascinanti, e che la fantasia sia infinita. Ama trascorrere il tempo con i suoi personaggi e spera che anche tu lo faccia. Puoi contattare Susan qui: Facebook: facebook.com/authorsusanhatler Twitter: twitter.com/susanhatler Sito internet: susanhatler.com/italiano Blog: susanhatler.com/category/susans-blog

Aperçu du livre

Rencontre à tout prix ! : boxset anthologie Livres 6-10

Louanges

« Cela m’a vraiment fait sourire. »

— Getting Your Read On Reviews

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« Une rencontre inattendue est un livre merveilleux et parfait pour une journée folle ou stressante. »

— Cafè of Dreams Book Reviews

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« Susan a un don pour les dialogues légers et pour décrire l’entrain concernant la connexion entre Holly et Dave… Cherchez à découvrir cette bouchée délicieuse. »

Tifferz Book Reviewz

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« Susan Hatler a le chic pour écrire des livres qui m’entraînent dès la toute première page ! »

— Books Are Sanity!!!

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« Mme Hatler a une façon d’écrire des dialogues très spirituels qui vous font rire à haute voix tout au long de ses histoires. »

— Night Owl Reviews

Titres par Susan Hatler

Série Rencontre renouvelée

Rencontre à un million de dollars

Une rencontre désastreuse

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Série Rencontre à tout prix !

L’amour à la première rencontre

Rencontre ou vérité

Ma dernière rencontre arrangée

Une rencontre à retenir

Rencontre dans les règles de l’art

Permis de rencontre

Une rencontre intéressée

Le projet rencontre

Une rencontre déjà-vue

Une rencontre et sauve-qui-peut

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Série Rêves Précieux

Une rencontre inattendue

Un baiser inattendu

Un amour inattendu

Une demande en mariage inattendue

Un mariage inattendu

Une joie inattendue

Un bébé inattendu

Rencontre à tout prix ! : boxset anthologie Livres 6-10

Susan Hatler

Rencontre à tout prix ! : boxset anthologie Livres 6-10

Copyright © 2020 par Susan Hatler

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Permis de rencontre

Copyright © 2016 par Susan Hatler

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Une rencontre intéressée

Copyright © 2020 par Susan Hatler

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Le projet rencontre

Copyright © 2020 par Susan Hatler

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Une rencontre déjà-vue

Copyright © 2020 par Susan Hatler

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Une rencontre et sauve-qui-peut

Copyright © 2020 par Susan Hatler

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Permis de rencontre

Copyright © 2016 par Susan Hatler

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Notes sur la Licence

La licence de ce livre numérique n’autorise que la lecture pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou donné à d’autres personnes. Si vous souhaitez partager ce livre avec une autre personne, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque personne avec qui vous le partagez. Si vous lisez ce livre et que vous ne l’avez pas acheté, ou qu’il n’a pas été acheté pour votre usage personnel, veuillez, s’il vous plaît, acheter votre propre copie. Merci de respecter le travail de l’auteure.

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Conception de la Couverture par Elaina Lee, For The Muse Design

www.forthemusedesign.com

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Table des matières

PERMIS DE RENCONTRE

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

Épilogue

UNE RENCONTRE INTÉRESSÉE

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

Chapitre Onze

Chapitre Douze

Chapitre Treize

LE PROJET RENCONTRE

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Épilogue

UNE RENCONTRE DÉJÀ-VUE

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

Épilogue

UNE RENCONTRE ET SAUVE-QUI-PEUT

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Permis de rencontre

Livre 6

Depuis que Kaitlin a découvert que son fiancé la trompait, elle est concentrée sur deux choses : décorer sa nouvelle maison et éviter les hommes à tout prix. Mais ses amies insistent pour qu’elle reprenne les choses en mains et qu’elle recommence à sortir avec des hommes. Après de longues négociations, elle accepte de faire cinq rencontres si ses amies repeignent sa maison.

Impatiente que les travaux de peinture commencent, Kaitlin prévoit cinq rencontres en cinq jours, mais son plan finit en lambeaux lorsqu’elle tombe amoureuse d’un barman sexy dans son lieu de rencontres favori. Même si celui-ci observe tous ses rencontres de loin, elle ne peut s’empêcher de souhaiter qu’il se rapproche un peu plus près.

Un barman mystérieux au sourire espiègle est bien la dernière personne qui devrait faire chavirer son cœur, mais Paul lui donne envie de reprendre des risques. Cet homme charmant aux yeux bleu électrique brisera-t-il son cœur ou lui prouvera-t-il qu’un permis de rencontre vaut le détour?

Une rencontre intéressée

Livre 7

Une avocate carriériste, Jill Parnell, travaille depuis de longues et dures années pour enfin devenir associée chez Corbett, Gray & Shaw. Quand le poste qu’elle convoitait est finalement offert au neveu du patron, elle fait ce que n’importe quel employé intelligent ferait – aller au mariage d’un collègue et faire ami-ami avec un associé très puissant d’un autre cabinet.

Son éventuel futur patron lui pose une seule condition pour lui attribuer le poste : démontrer qu’elle a une vie personnelle en dehors de son excitante carrière. Faire semblant d’avoir un petit ami est en dehors de la zone de confort de Jill... Néanmoins, elle invite le témoin du marié à jouer le jeu, et Ryan est plus qu’heureux de jouer le rôle de sa moitié. Le courant passe entre eux, mais elle doit rester concentrée, et se rappeler qu’elle fait cela pour décrocher un poste d’associée.

Lorsque Jill découvre que Ryan est en fait l’avocat qui lui a volé sa promotion, sa petite mascarade menace d’être découverte. Mais rompre avec son faux petit ami pourrait lui coûter ce travail dont elle a tant envie. Et plus elle apprend à connaître Ryan, plus elle est tentée d’amadouer le mauvais garçon qu’il est pour le faire sien.

Le projet rencontre

Livre 8

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Ginger sait bien que les choix raisonnés garantissent une vie stable, c’est pourquoi elle a choisi une carrière de responsable en administration. Son travail lui assure une bonne paie, mais lui fait aussi passer sa vie au bureau. Ginger voudrait pouvoir vivre de sa passion pour la décoration d’intérieur, et ainsi abandonner le monde des affaires.

En parallèle, elle essaie d’oublier Greg Shaffer – le magnifique médecin urgentiste qu’elle a rencontré en boîte de nuit le mois dernier. Son propre père était médecin urgentiste, et le stress lié à son travail avait fait de lui un alcoolique violent, ce qui avait rendu l’enfance de Ginger malheureuse.

Ginger a une idée : en offrant ses services de décoratrice à la vente aux enchères caritative de son amie, elle fera d’une pierre deux coups. Elle pourra se couper un peu de la morosité du quotidien, stimuler sa créativité, et garder l’esprit occupé, ce qui la fera enfin oublier Greg.

Mais ensuite, le fameux Greg achète un appartement situé juste au-dessus du sien. Pire encore, il fait une offre à la vente aux enchères, puis gagne délibérément ses services de décoratrice. Greg semble déterminé à lui prouver que la raison ne vaut rien, comparée à la passion. Et alors que Ginger amène de la beauté dans le monde de Greg, comment pourrait-elle résister à celle qu’il fait entrer dans sa vie ?

Une rencontre déjà-vue

Livre 9

Melinda Morgan décide de reprendre sa boulangerie de quartier préférée quand le propriétaire, qui est comme un second père pour elle, tombe malade. Puis, elle découvre que le fils baroudeur du propriétaire, Nate Carter, est de retour en ville. Nate avait été à la fois son premier baiser et son plus grand chagrin d’amour, et il n’a rien perdu de son charme.

Quand Melinda apprend que le père de Nate vend son entreprise, elle peut enfin réaliser son rêve d’avoir sa propre boulangerie. Mais pour pouvoir accéder à son héritage, elle doit d’abord terminer la bucket list de son père, qui la défie de prendre des risques qu’elle n’aurait jamais pris en temps normal – comme, par exemple, sortir avec quelqu’un qui lui coupe le souffle.

Nate veut avoir une seconde chance avec elle, et Melinda le trouve irrésistible. Pourrait-il être la clé qui l’aiderait à terminer la liste de son père et ainsi sauver la boulangerie ? Et pourra-t-il l’aider à faire les deux sans lui briser le cœur une seconde fois ?

Une rencontre et sauve-qui-peut

Livre 10

Mary Ann Nielsen a une politique de rendez-vous très stricte : un-faux-pas-et-tu-dégages, mais elle reste ouverte à l’idée de rencontrer la bonne personne. Quand elle enfonce sa voiture par accident dans celle du beau Trevor Brooks sur le chemin d’une enchère de bienfaisance où elle allait racheter le bracelet perdu depuis longtemps de sa grand-mère adorée, elle se dit que cette rencontre atypique pourrait au moins se transformer en un rendez-vous chaud. Elle a tout faux. Trevor est désespérément responsable, et plus préoccupé par les attestations des assurances qu’à répondre à ses appels de charme, alors il fait trois faux pas d’office.

Sur les nerfs à cause de l’accident de voiture et du rejet du beau Trevor, Mary Ann enchérit par erreur sur le mauvais prix et ne parvient pas à récupérer le bracelet de sa grand-mère. Au lieu de cela, elle gagne quatre rendez-vous dans une émission de télé réalité avec nul autre que le barbant Trevor Brooks. Maintenant, elle est ruinée, et la seule façon pour elle de récupérer de l’argent pour pouvoir racheter son trésor de famille est de remporter le premier prix de l’émission en arrivant à faire croire à l’audience que Trevor et elle sont amoureux.

En sortant avec Trevor pendant l’émission, Mary Ann découvre que l’analyste fiable est drôle et a bon cœur. En fait, plus elle en découvre à son propos, plus elle commence à craquer pour lui. Est-ce que donner une seconde chance à Trevor voudrait dire que Mary Ann ne gagnerait pas seulement l’émission TV et le bracelet de sa grand-mère, mais aussi l’amour dont elle a toujours rêvé ?

PERMIS DE RENCONTRE

Susan Hatler

Chapitre Un

Je n’aurais pas dû envoyer les invitations de mariage. Cela semble tellement évident — maintenant. Le seul bon côté ? J’avais choisi un papier de toute beauté et une police de caractère Bicklet Script pour les avis d’annulation. Humiliant, mais élégant. Selon ma mère, le bon goût améliore toute situation. C’était un principe qu’elle avait adopté comme style de vie et j’avais fait de même.

Toujours être une bonne fille, c’était tout à fait moi.

Malheureusement, la boutique de mariage dans laquelle j’avais acheté ma robe de mariée n’avait aucune politique de retour. J’avais choisi une robe de mariée en dentelle de Chantilly et aux épaules dénudées qui ne se démoderait jamais. Même si ce n’était pas comme si j’allais la porter après ce que Paul DeWitt m’avait fait vivre. Je l’avais donc revendue en ligne à moitié prix, ce qui était vraiment décevant.

Etre mariée à un imbécile menteur et infidèle aurait cependant été encore pire.

Comme ma mère m’avait appris à contrôler mes émotions, j’avais réussi à contrôler la situation — du moins en apparence. En privé, j’ai passé deux mois entiers à pleurer toutes les larmes de mon corps.

Paul m’avait appelée au cours des premières semaines pour me supplier de lui pardonner. Il avait avoué m’avoir trompée mais il avait dit que cela avait eu lieu au début de notre relation. Et s’il avait su qu’il s’agissait de ma sœur, alors il ne serait jamais sorti avec elle. Difficile de croire qu’il avait pensé pouvoir me reconquérir avec cette excuse. J’avais fortement surestimé son intelligence.

Cela avait eu lieu il y a quatre mois.

Je venais maintenant d’annuler la réservation d’une maison de type ranch sur le fleuve Sacramento — sniff ! Malheureusement, ma nouvelle maison avait l’air de sortir tout droit des années quatre-vingt. Refaire la déco me paraissait insurmontable donc j’avais recruté mes deux amies et nous étions en train de retirer du mur de ma cuisine des lambeaux de papier peint orange aux motifs de coqs — une tâche fastidieuse qui allait trois fois plus vite que lorsque je travaillais seule.

« Mon agent immobilier m’a proposé de sortir avec lui », annonçai-je en retirant une bande impressionnante de papier peint (large de trois coqs).

Kristen laissa échapper un sifflement alors qu’elle s’attaquait à la volaille du mur adjacent. « J’imagine qu’il voulait plus qu’une commission, hein ? »

Je fronçai le nez. « Eh bien, une commission est tout ce qu’il aura. J’ai refusé son invitation. »

« C’est ce gars-là, Kaitlin ? » Ginger montrait du doigt le calendrier aimanté sur mon réfrigérateur qui comprenait une photo glamour de mon agent immobilier, Chase McDermott. « Pourquoi dire non à un homme si charmant ? Rien que le regarder me donne envie d’acheter une maison. Même si je n’en ai pas les moyens. »

« Oh, je te comprends », dis-je en m’acharnant sur un bout de papier peint réfractaire qui ne voulait pas se détacher du mur. « Si mon père ne m’avait pas donné l’acompte, je serais aussi encore en train de louer. »

Ginger se frotta le menton. « Comment as-tu réussi à obtenir que ton père crache l’argent ? »

Je dis en haussant les épaules : « Il a proposé, donc j’ai accepté. On ne va pas vraiment dans les détails dans ma famille. Tout est très poli et superficiel. Mais, je ne sais pas, il est peut-être en train d’essayer de se faire pardonner pour avoir divorcé ma mère, avoir déménagé à Seattle et avoir été absent pendant la plus grande partie de ma vie. »

« Bon sang ! » Ginger recommença à gratter sa portion de mur. « Mes parents sont encore mariés donc je n’ai aucune chance. »

Je fronçai les sourcils et pinçai les lèvres. « Ma pauvre… »

« Revenons à Chase McDermott. » Ginger fit un geste en direction de sa photo. « S.E.X.Y. »

Kristen hocha la tête pour montrer qu’elle était également d’accord.

Je donnai un sourire en coin à Ginger. « Tu peux prendre son numéro de téléphone et lui passer un coup de fil. »

Elle enroula une longue mèche de ses cheveux foncés autour de son doigt et sembla réfléchir à l’offre pendant un instant. « C’est toi qui l’intéresse, pas moi. Ça fait des mois que tu as plaqué ton idiot d’ex. Il est temps de te remettre en selle, ma fille. »

Je secouai la tête. « Je n’ai plus envie de monter à cheval. »

Ginger souffla puis se tourna vers Kristen. « Tu es thérapeute familial. Essaye de la raisonner. »

Pouah. Elles me poussaient à rencontrer des hommes — à nouveau. Mon estomac se noua en réalisant que c’était moi qui avais amené ce sujet de conversation en mentionnant Chase. Pas malin, Kaitlin. Pas malin.

Kristen lança un regard en ma direction, puis me surprit en haussant les épaules. « Si Kaitlin ne veut pas sortir avec Chase McDermott, l’homme le plus sexy sur terre — après Ethan, bien sûr — alors c’est son choix et nous devrions le respecter. »

Surprise, les nœuds de mon estomac se relâchèrent. « Merci. »

Kristen retira un morceau de papier peint de son éponge, puis leva les sourcils. « Même si cela semble être un sacré gâchis. Ce n’est pas comme s’il avait un horrible défaut, si ? Il ne sent pas mauvais ? Ou se récure les dents avec ses ongles ? »

Ginger eut un frisson. « Je déteste lorsque les hommes font ça. »

J’en fus bouche bée. « Tu voulais respecter ma décision, tu te souviens ? »

Kristen secoua la tête. « J’ai dit que nous devrions. Je n’ai jamais dit que nous allions le faire. Qu’est-ce qui ne va pas avec lui, Kaitlin ? As-tu découvert qu’il avait un casier judiciaire ? »

Je levai les yeux au ciel.

« Chase pourrait être le citoyen le plus honnête de Sac, je préférerais passer mon temps à faire quelque chose juste pour moi — comme refaire la déco de ma maison. Je vais utiliser une déco shabby chic au thème de la plage.

– Ça semble super. » Kristen frottait son éponge contre le mur. « Mais ne peux-tu pas sortir avec lui et refaire la déco ? »

Je gémis.

« Change de sujet. Sortir avec Chase ne m’intéresse pas.

– Tu as dit la même chose lorsque ta mère voulait te faire rencontrer le fils de son amie et tu n’avais aucune raison non plus de refuser. »

Ginger sautilla vers mon coin puis se mit au même niveau que moi pour pouvoir me fixer dans les yeux.

« As-tu envie de devenir une vieille fille avec plein de chats, Kaitlin ? C’est ça ton but ?

– Hmm... Tu as peut-être trouvé une bonne idée là. Les félins sont probablement plus fidèles que les hommes. Merci pour l’idée. Je vais peut-être commencer avec un chat tricolore…

– Il faut que tu te remettes à sortir avec des hommes », dit Ginger d’une voix ferme.

Kristen hocha la tête. « Il est vraiment temps. »

Je poussai un grognement et levai brusquement les mains en signe de frustration, mon éponge volant dans les airs. Elle éclaboussa en atterrissant au sol. « Tu vois ce que tu me fais faire ? Je veux juste arranger ma maison tranquillement, sans que vous vous liguiez toutes les deux contre moi. »

Ginger pinça les lèvres. « Dans tes rêves. »

« En tant que femme épanouie proche de la trentaine, tu es dans la fleur de l’âge. Tu as échappé à un mariage avec un trompeur de première. Tu mérites un permis de rencontre. Prends-le et conduis. » Le ton raisonnable qu’utilisait Kristen était si énervant. « Sors avec un mec. Ou deux. Ou cinq. Essaye des hommes et vois comment ils te vont. Ne pense pas à ça comme quelque chose de stressant, mais comme du lèche-vitrine. »

Je me penchai en avant pour ramasser mon éponge qui se trouvait au sol.

« Est-ce que c’est à quoi ressemble la thérapie ? Tu utilises ce genre d’analogies farfelues avec tes clients ?

– Ce n’est pas nécessaire car mes clients m’écoutent. » Kristen inclina la tête. « Du moins, la plupart du temps. »

Ginger leva la main. « Si tu te remets à sortir avec des hommes, je t’aiderais à peindre l’intégralité de l’intérieur de ta maison. »

J’étais en train de me diriger vers l’évier pour rincer mon éponge, mais je stoppai en entendant cette offre généreuse. « Est-ce que tu te rends compte que l’on parle de deux cents mètres carrés ? »

Kristen se déplaça pour se placer à côté de Ginger. « On t’aidera toutes les deux. »

Une vision de ma maison entièrement peinte traversa mon esprit — marron sableux avec des bords blancs. Alors que l’idée d’ouvrir mon cœur à quelqu’un me laissait un mauvais goût dans la bouche, qu’est-ce que je risquerai à prendre un verre avec Chase ? « Si je vais à ce rendez-vous, vous allez toutes les deux devoir m’aider du début à la fin. Ça marche ? »

« Un seul rendez-vous ? » Ginger croisa les bras. « C’est juste pour nous apaiser, ça ne signifie pas te remettre dans le bain. »

L’image de mon intérieur joliment peint s’évapora et je paniquai. « Qu’est-ce qu’il va falloir que je fasse ? »

Ginger se tourna vers Kristen et elles semblèrent tenir une vraie conversation avec uniquement leurs yeux et leurs expressions faciales, avant de finalement hocher la tête.

« Cinq rencontres », dit Kristen. « Puis nous arrêterons de nous inquiéter du fait que tu deviennes un ermite et tu auras deux esclaves pour refaire ta déco. »

« Cinq ? » Je râlai, puis réalisai que l’on était samedi. Si je pouvais faire cinq rencontres en cinq soirées, nous pourrions commencer à peindre le week-end suivant. « Non seulement vous devrez arrêter de me pousser à sortir avec des hommes, mais vous allez devoir dire aux filles du boulot de se calmer aussi. Car Ellen n’arrête pas d’essayer de me caser avec un gars de l’équipe de softball d’Henry. »

« D’accord », dirent-elle à l’unisson.

Ginger applaudit, puis s’empara de mon téléphone portable qui se trouvait sur le plan de cuisine. « Appelle-le. Maintenant. »

« Tu ne me laisses aucun répit », murmurai-je alors qu’elle me tendait le portable. « Très bien. »

Même si je n’en avais pas du tout envie, j’appelai Chase. Nous nous mîmes d’accord pour boire un verre ensemble lundi prochain au bar-salon de l’hôtel Geoffries — ce qui avait été mon idée car j’avais passé Nouvel An au Geoffries et mes papilles gustatives se souvenaient encore de leur cocktail délicieux.

Cinq rencontres en cinq jours. Puis je pourrai laisser mon permis de rencontre expirer et me concentrer sur comment rendre ma maison exactement comme je la souhaitais. J’avais arrangé une rencontre, il n’en restait plus que quatre.

Dimanche soir, je récupérai ma demi-sœur, Melanie, et nous nous rendîmes dans le Vieux Sacramento. Depuis que j’avais découvert qu’elle était sortie avec mon ex, les choses avaient été un peu tendues entre nous. Pour sa défense, elle n’avait aucune idée que j’étais avec Paul et elle avait été choquée lorsque je l’avais présenté comme étant mon fiancé. Elle n’avait pas non plus su comment me dire que ce minable nous avait trompées (l’une avec l’autre). Cela aurait cependant été préférable qu’elle ne me l’avoue pas au cours de mon enterrement de vie de jeune fille.

Juste pour dire.

Lorsque Mel et moi arrivâmes dans le Vieux Sacramento, nous avions encore quelques minutes avant de rencontrer nos parents (ma mère, son père) pour notre dîner au Boat House, donc nous nous faufilâmes dans une boutique proche pour fouiner parmi ce qu’ils avaient à vendre.

Je soulevai une boîte pour mouchoirs en papier couverte de coquillages qui se trouvait sur une étagère d’antiquités, essayant de décider si cela me plaisait.

« Mignon ou kitsch ?

– Dans tous les cas, ce sera difficile à dépoussiérer. » Mel montra du doigt l’espace entre les coquillages. « Regarde toutes ces fissures. »

C’était tout Mel — toujours le sens pratique. Même maintenant, elle ne portait pas de maquillage, elle avait attaché négligemment ses cheveux blonds en une queue de cheval, et elle avait l’air magnifique sans effort. Moi, en revanche, j’avais passé une heure à me maquiller et à dompter mes mèches rousses sauvages avec un fer plat. Contrairement à Mel, rien ne me venait facilement. Soupir.

Je reposai la boîte pour mouchoirs à l’entretien compliqué, puis examinai un vase bleu évoquant l’écume de mer. « J’ai besoin d’un homme pour un rendez-vous galant. Tu connais un célibataire que je pourrais supporter pendant une heure ? »

Mel se tourna vers moi, ses cheveux blonds rebondissant sur son épaule. « Toute une heure ? Bon sang, cela semble romantique. »

Fronçant le nez, je dis : « Je ne suis pas à la recherche de romantisme. On me force à faire des rencontres. Cela fait des semaines que Kristen et Ginger me harcèlent et hier j’ai fini par craquer. J’ai besoin de cinq rendez-vous galants en cinq jours, puis elles m’aideront à peindre l’intérieur de ma maison. »

« Kristen Moore ? » Mel pencha la tête en arrière et se mit à rire. « Est-ce qu’une conseillère familiale est censée te mettre ainsi la pression ? »

« N’est-ce pas ? » Retournant le vase, je vérifiai le prix et sursauta. « C’est une plaisanterie ? C’est fait en verre, pas en or. »

« Je l’adore. » Elle hocha la tête en signe d’approbation. « Cela serait très beau sur l’étagère foncée de ton salon. »

Je secouai la tête. « J’ai enfin réussi à faire un peu d’économies. Je ne peux pas dépenser autant d’argent pour un vase — même s’il a été fabriqué en Italie et que je l’aurais à vie… Ah ! Fais-moi sortir d’ici avant que je ne fasse exploser ma carte de crédit. »

Mel rit, m’entraîna vers la sortie, puis posa au niveau d’une étagère recouverte de bougies colorées. « Tu sais quoi ? » Elle leva une bougie à hauteur de son nez. « J’ai un entretien pour un travail cette semaine. »

Je sentis la bougie qu’elle tenait devant moi. « Pour un poste d’enseignante ? »

Elle hocha la tête. « C’est mon troisième entretien cet été, alors souhaite-moi bonne chance et espérons que cette école ne voudra pas encore quelqu’un avec plus d’expérience que moi. Je survis avec des haricots et du riz en ce moment. »

Les heures de Mel en tant qu’instructrice d’aérobic avaient été récemment réduites lorsque la salle de gym avait eu une nouvelle direction, je savais donc qu’elle avait un budget très serré. Regardant toujours vers le bon côté des choses, elle avait décidé de finalement mettre à profit son diplôme en éducation de la petite enfance pour enseigner. « Je vais croiser les doigts pour toi, ma chérie. »

« Merci. » Mel m’enlaça le bras alors que la cloche sonnait derrière nous en sortant du magasin. « Tu as donc besoin d’un rendez-vous. »

Je stoppai sur le bord du trottoir.

« Un deuxième, en fait. J’ai déjà prévu le premier.

– Vraiment ? » Mel s’assura qu’il n’y avait pas de voiture avant de traverser la rue pavée, sa queue de cheval se balançant sur son épaule. « Avec qui ? »

« Mon agent immobilier. » Touchant du doigt le bord de mes cheveux soyeux, je ne pouvais m’empêcher de penser au temps que je pourrais gagner tous les matins si je pouvais juste me coiffer comme Mel. Mais ma mère m’avais apprise à toujours paraître à mon meilleur et décontractée ne faisait pas partie des allures acceptables selon ma mère. « Mais j’ai besoin de quatre autres rencontres pour conclure mon marché. Maman a essayé de me caser il y a quelques semaines donc je vais voir s’il est encore disponible. Sa mère est Alisha Burnside du groupe de golf Ladies Spritzer de Maman. »

Mel stoppa devant la double porte d’entrée vitrée du Boat House. « Tu sais que le groupe de femmes n’est que leur excuse pour avoir l’air respectable tout en buvant avant midi. »

Je ricanai, étant d’accord à cent pour cent. « Le fils d’Alisha pourrait tout de même être suffisamment décent pour un cocktail. »

Elle leva un doigt en l’air. « Janet a apparemment oublié de te dire qu’elle a déjà essayé de me caser avec Brian Burnside. »

Je fronçai les sourcils. « Maman a fait ça ? »

Mel hocha la tête. « Fais-moi confiance, ça ne mènerait nulle part. »

C’est comme si elle ne m’écoutait pas. « Je n’ai pas besoin que cela mène quelque part, j’ai juste besoin d’un deuxième rendez-vous. »

Elle écarquilla les yeux. « Tu passes à côté de la raison pour laquelle tes amies ont arrangé ce marché de rencontres. N’as-tu pas envie de rencontrer quelqu’un de merveilleux ? Comme Matt ? »

Ouais, le petit-ami de Mel était absolument incroyable. Mais les mecs comme Matt étaient la perle rare. Et ce n’est pas comme si j’avais besoin d’un homme dans ma vie pour être heureuse. De plus, refaire ma déco était pour le moment ma priorité et tout ce à quoi je pouvais penser était ces mots : main d’œuvre gratuite.

Je m’avançai vers la porte. « Ce que je veux c’est me concentrer sur ma maison, mon sanctuaire. Je vais aller à ces rencontres afin qu’elles ne me ralentissent pas vers mon vrai but. »

Mel se pencha vers moi en passant la porte d’entrée et murmura : « Brian Burnside est également sans emploi. »

Je fronçai les sourcils. « Vraiment ? Maman m’a dit qu’il était architecte. »

Même si cela n’avait aucune importance.

Repérant ma mère à l’intérieur, je marchai à grands pas vers elle avec une seule chose en tête : un rendez-vous pour la soirée de mardi. Après Brian, je n’aurai plus que trois rencontres avant de me retrouver libre.

Lundi, Ginger avait répandu la nouvelle de mon rendez-vous galant avec Chase à tout le monde au travail et ils prenaient tous cela bien trop au sérieux. En tant que directrice des ressources humaines à Woodward Systems Corporation, j’envoyai un mail commun pour rappeler à tout le monde que les sujets de conversation personnels ne devaient pas être discutés pendant les heures de travail.

Puis je quittai mon bureau avec vingt minutes d’avance.

Bon sang, si une seule personne de plus me demande si je suis enthousiaste, je pourrais me mettre à crier… et avouer que je n’allais à cette rencontre que parce que j’en étais contrainte — et non pas pour m’amuser. Ces rencontres n’étaient qu’un moyen de parvenir à mes fins. Rien de plus.

Sérieusement, qu’y avait-il de mal à me concentrer sur moi pour le moment ? Mon père avait déménagé loin de moi lorsque j’avais douze ans. Mon fiancé m’avait trompé (avec ma sœur en plus). Quelle femme, saine d’esprit, aurait envie d’y retourner pour plus ?

Pas moi.

Mes talons faisaient du bruit sur l’entrée en marbre de l’hôtel Geoffries. Je lançai un regard à la petite file d’attente à la réception, puis vers le bureau du concierge où un concierge âgé aidait une femme à tenir son caniche qui portait un pull. Il était heureusement en train d’expliquer à cette femme, qui de toute évidence n’était pas d’ici, qu’il faisait trente-cinq degrés dehors et que le seul vêtement dont son chien pourrait avoir besoin était un bikini pour la piscine.

Je portais moi-même une robe en soie aux manches courtes qui était suffisamment chaude pour la climatisation du bureau, mais qui ne me ferait pas (trop) frire en sortant dans ce four que l’on appelle Sacramento en août.

Me dirigeant vers le salon, je passais à grands pas devant la publicité au cadre doré pour le bal annuel Noir & Blanc de Geoffries et pour un autre événement intitulé Diminuer le diabète. Le Geoffries organisait des fêtes des plus ravissantes, possédait des suites des plus luxurieuses et servait des boissons incroyables à leur bar.

Seule la dernière qualité m’intéressait pour le moment.

J’entrai dans le salon royal en vérifiant ma montre. Plus d’une demi-heure d’avance pour mon rendez-vous galant. Après m’être assise sur une chaise aux motifs bleu marine et or, je sortis mon portable pour envoyer un texto à Chase. S’il était disponible maintenant, nous pourrions alors commencer le rendez-vous plus tôt et le finir ainsi plus tôt. Idée brillante.

« Voulez-vous boire quelque chose ? » me demanda une voix douce et masculine.

Le serveur apparut dans ma vision périphérique, mais je commandai en gardant les yeux fixés sur mon téléphone.

« Un martini Geoffries, s’il vous plaît ?

– Vos désirs sont des ordres », dit-il avant de partir.

Si seulement il pouvait réellement réaliser les désirs. Je pourrais alors peut-être obtenir une main d’œuvre gratuite, sans condition. Un serveur-génie, c’est ce dont j’avais besoin…

Le serveur mélangea ma boisson, la glace cognant contre les parois du shaker.

« Vous attendez des amis ?

– Non, je… » Ma bouche s’arrêta nette lorsque mon regard rencontra les yeux bleus profonds qui envoyèrent une décharge électrique à travers mon corps. De la chaleur m’enveloppa et mon esprit devint complètement vide. « Euh, comment ? »

Le coin de sa bouche se releva.

« Je vous demandais juste si vous attendiez quelqu’un.

– Oui, je suis en rendez-vous amoureux. » Je m’éclaircis la voix, essayant de ne pas fixer mon attention sur la façon dont les cheveux foncés et en bataille du serveur faisaient ressortir encore plus ses yeux bleu saphir. De toute façon, je ne pouvais plus l’inviter à être mon troisième rendez-vous galant maintenant que je lui avais dit que j’étais en rendez-vous galant. Ou pouvais-je… ?

Il fronça les sourcils en me servant le liquide rose dans un verre à martini.

« Vous ne semblais pas ravie de ce rendez-vous. C’est une rencontre arrangée ?

– Je suis enthousiaste à l’idée de mon rendez-vous », répondis-je en protestant.

Ce qui n’était pas un mensonge. J’étais enthousiaste à l’idée de l’avoir et qu’il soit terminé.

« Je ne vous crois pas. » Il posa le cocktail en face de moi, puis me donna un regard de côté inquisiteur qui me fit tourner la tête. « Vous semblez plus ennuyée qu’enthousiaste. Pourquoi ne me diriez-vous pas de quoi il s’agit réellement ? »

Enveloppant mes doigts autour de mon verre, j’ignorai les flottements de mon estomac et l’envie de tout lui raconter. « Vous n’avez pas envie d’entendre mes problèmes. Je suis sûre que vous êtes très occupé. »

Il se pencha sur le bar et mit ses yeux hypnotiques au même niveau que les miens. « Pas vraiment. »

Il était si proche que je pouvais respirer son parfum musqué et mon cœur s’emballa. « Portez-vous autant d’attention à tous les gens que vous servez ? »

Son regard quitta mes yeux et se dirigea vers mes longues mèches rousses qui reposaient sur mon épaule. « Seulement aux jolies rousses. »

Je laissai échapper un éclat de rire.

« Vous ne venez pas de dire ça.

– Je vous ai fait sourire, n’est-ce pas ? » Le coin de sa bouche se releva et révéla une fossette adorable. « Non, vraiment. Que se passe-t-il ? »

Mon sourire s’effaça et les quatre derniers mois me revinrent à l’esprit, finissant avec le marché que j’avais conclu. « Comme je vous l’ai dit, j’attends juste l’homme avec lequel j’ai rendez-vous. »

Comme si j’allais me confier à un homme que je ne connaissais que depuis deux minutes. Surtout à un gars au charme incroyable et aux yeux bleus hypnotiques. Pensait-il que j’étais si facile ?

« Excusez-moi un instant. » Il frappa le comptoir de granite blanc avec deux doigts, puis pivota pour se diriger vers l’autre bout du bar pour servir deux femmes qui s’étaient assises sans que je m’en aperçoive.

Une vague soudaine de déception m’envahit, ce qui était bien ridicule. Je n’avais pas envie de discuter avec le serveur. Je voulais que mon rendez-vous arrive, puis reparte pour que je puisse rayer une rencontre de ma liste. Je vérifiai mon téléphone pour voir si Chase avait reçu mon message et pouvait venir plus tôt.

Pas de nouveau message. Soupir.

N’ayant rien d’autre à faire, mes yeux flânèrent en direction du serveur qui me tournait le dos. Il n’y a rien de mal à voler un petit coup d’œil alors qu’il préparait les boissons de ces dames, n’est-ce pas ? Il n’y avait également aucun mal à admirer la façon dont sa chemise blanche s’étirait sur ses épaules larges, le bas de sa veste noire collant à sa taille et reposant joliment sur son pantalon bien ajusté.

De toute évidence, le serveur sexy faisait de la musculation.

Des rires éclatèrent du bout du bar et mes yeux se dirigèrent rapidement vers les deux femmes, qui agitaient leurs doigts en ma direction. Mon regard parcourut leur visage et je fus bouche bée. « Qu’est-ce que… ? »

C’était Ginger et Kristen.

Chapitre Deux

Mon estomac se noua lorsque Kristen et Ginger s’installèrent sur les tabourets à côté de moi. Je levai les yeux au ciel. « Mais qu’est-ce que vous faites ici ? »

« On est venues en reconnaissance. » Kristen posa son verre de vin sur le comptoir, puis pivota vers moi. « On veut s’assurer que tu ne reviens pas sur notre marché de rencontres. »

Sa voix forte résonnait pratiquement à travers la pièce et je lançai un coup d’œil vers le serveur pour le trouver en train de me faire un petit sourire satisfait.

Je finis mon verre. « Préparez vos pinceaux, mesdames. Après cette performance, vous allez devoir faire des heures sup. »

« Peut-être, peut-être pas. » Ginger observa le salon. « D’ailleurs, où est Chase ? »

« Il va arriver. » Pas en avance, malheureusement.

Ginger enroulait une mèche de ses longs cheveux foncés autour de son doigt. « On va rester dans les environs pour s’assurer que tu ne partes pas avant qu’il arrive. Ce regard affligé sur ton visage n’est pas vraiment un bon signe d’engagement, tu sais. »

Je poussai mon verre vide au loin. « J’aurais un air moins affligé si vous n’étiez pas toutes les deux en train de m’espionner. »

Et si le serveur pouvait arrêter de me lancer des regards suffisants. Bon, j’ai menti à une personne que je ne connais pas concernant mon enthousiaste pour mon rendez-vous galant. Pas de quoi en faire un drame.

Kristen se tourna vers Ginger.

« On est un peu étouffantes. Ça commence à me faire penser à ma mère. On devrait laisser Kaitlin un peu tranquille.

– Oui, s’il vous plaît. » Je hochai la tête avec impatience.

Ginger hocha les épaules et se mit debout. « Très bien. On sera juste là-bas si tu as besoin de nous. » Elle fit un geste en direction des canapés élégants qui se trouvaient près du bar. « Et souviens-toi que tu n’as peut-être pas très envie aujourd’hui de cette rencontre, mais tu nous remercieras dans quelques années lorsque tu accoucheras des enfants de Chase. »

Je levai les mains en l’air.

« Cela ne va jamais se produire.

– Garde l’esprit ouvert. On ne sait jamais. » Kristen fit un clin d’œil en suivant Ginger.

Ma mâchoire se serra et je commençais à changer d’avis concernant ce marché de rencontres. Mais retirer le papier peint et repeindre toute seule serait tellement de travail…

« Un autre verre ? » me demanda le serveur, la voix pleine d’humour.

Un verre plein apparut à côté de celui qui était vide et je levai le regard avec gratitude.

« Merci. Comment avez-vous deviné ?

– Pas difficile…  plaisanta-t-il avant de me tendre la main. Kaitlin, n’est-ce pas ?

– Oui. » Me retenant de lancer un coup d’œil diabolique en direction de mes amis, je me retrouvai en train de glisser ma main dans la sienne — des picotements dansèrent le long de ma main, jusqu’à mon bras, et je baissai le regard. « Et vous êtes ? »

Ses yeux tombèrent sur nos mains, ce qui me fit me demander s’il avait également ressenti cet incroyable picotement électrique. « Je m’appelle Paul. »

Mon cœur s’arrêta et je pris un air renfrogné. Je ne pus m’en empêcher. Le serveur sexy pouvait bien chambouler mes esprits, il partageait aussi le même prénom que mon ex. J’avais besoin de m’éloigner de ce bar. Rapidement.

Il fit une grimace. « Oh oh. Je peux voir que ce prénom entraîne de mauvais souvenirs. Ne mettez pas tous les Paul dans le même panier. »

Lorsqu’il serra légèrement ma main en insistant sur ses mots, je ne pouvais plus l’éloigner de la sienne. Ni éloigner mon regard de ces yeux bleus hypnotiques…

Ding ! Ding !

La sonnerie de mon téléphone déchira l’envoûtement qui m’avait atteinte et je réussis à retirer ma main de la sienne puis à tapoter sur l’écran. Chase ! Dieu merci.

Son texto disait : Désolé, mais je suis coincé avec un client. Est-ce que cela te dérange t’attendre un petit peu ? Ça ne devrait plus prendre très longtemps.

Si, cela me dérangeait d’attendre un petit peu. Surtout avec ce Paul « second épisode »  qui faisait faire de drôles de choses à mon estomac.

Je lui répondis : Non, je peux attendre. A bientôt.

Il était question de main d’œuvre gratuite, d’accord ? Du genre cinquante dollars par heure fois deux. Je serais folle de ne pas attendre un peu pour économiser tout ce fric.

Je levai les sourcils pour trouver Paul « numéro deux » en train de me fixer avec une expression curieuse.

« Mon rendez-vous est en retard, confessai-je.

– Le rendez-vous que vous attendez avec impatience ? » Il eut un petit mouvement rapide des lèvres en récupérant mon verre vide et en le glissant en-dessous du bar. « Qu’est-ce qu’un marché de rencontres, d’ailleurs ? »

Mes joues chauffèrent. Oh, la honte. « En gros, mes amis — les deux filles qui nous fixent du canapé là-bas — me forcent à rencontrer des hommes. »

« Allez… » Il pressa un citron vert au-dessus d’un verre d’eau puis le poussa vers moi. « Ce n’est pas comme si elles pouvaient vous forcer à rencontrer des hommes. »

« Elles m’ont incitée à passer un marché de rencontres, ce qui est la même chose. » Tout comme il m’incitait à lui dévoiler ma vie personnelle. Comment cela était-il arrivé ? J’avais l’habitude d’exceller à l’art de ne rien dévoiler. Je devrais peut-être attendre Chase dans le hall d’entrée — loin du charme enivrant de ce serveur.

« Puis-je avoir la note, s’il vous plaît ?

– Attendez une seconde. » Il s’avança vers un couple qui s’était assis au bar.

Alors qu’il s’éloignait, chaque partie de mon corps voulait qu’il revienne. Genre tout de suite. Un sentiment d’anxiété m’envahit et mes nerfs étaient en mode alerte. Ces papillons que je ressentais dans le ventre allaient devoir me ficher la paix, afin que je puisse me concentrer à transformer ma maison en la scène de plage que j’avais en tête — calme, réconfortante et sûre.

A condition que je puisse me le permettre.

Le fait d’être surveillée ainsi par mes amies et la pression pour que je sorte « réellement » avec un homme me pesaient comme un poids de dix tonnes. Ainsi que la pression pour je garde l’esprit ouvert concernant Chase… ou qui que ce soit que j’aurais trouvé pour mes prochaines rencontres. Mais la pensée de pouvoir être de nouveau blessée déclenchait en moi l’impression d’avoir le cœur pris dans un étau.

Non, je n’avais pas besoin d’un permis de rencontre. J’avais besoin d’un permis de déco. Et mes amies devaient s’en aller.

Tapotant avec force sur l’écran de mon téléphone, j’envoyai un texto à Ginger : Il y a des dizaines de bars en centre-ville. Choisissez-en un autre. N’importe lequel. Allez, s’il vous plaît ?

Tournant la tête, je regardais Ginger sortir son portable, examiner l’écran, puis chuchoter quelque chose à Kristen. Avec un peu de chance, elles seraient en train de discuter d’un autre bar. J’adore mes amies, mais le fait qu’elles m’aient suivie ici était ridicule.

Ding ! Ding !

Ginger avait répondu : Nous préférons te regarder draguer le serveur sexy. Quelle est son histoire ? Célibataire ?

Avec la personnalité conviviale de Paul (et le fait qu’il soit super sexy), il devait avoir une petite-amie. Peut-être même plusieurs. Je jetai un coup d’œil dans la direction de Paul « deuxième acte » qui mélangeait les boissons du couple tout en tenant une conversation vive. Ce n’était pas possible qu’il soit célibataire.

Je tapotais ma réponse : Ne sais pas et ne suis pas intéressée. Il s’appelle PAUL. Ai-je besoin d’en dire plus ?

Après avoir pris une gorgée de ma boisson, mon téléphone bipa et je découvris un texto de la part de Kristen : Je vais poser le mastic de ta baignoire si tu obtiens le # de Paul.

En une trahison ultime, ma bouche se mit à saliver en voyant l’offre : Tu n’es pas sérieuse. Les thérapeutes conjugaux ne savent pas comment poser du mastic.

Quelques secondes plus tard : Ethan a refait tout seul la déco de toute sa maison. Il m’aidera.

Utiliser son petit-ami comme outil de négociation était une bonne ruse. Comme il serait agréable de prendre un bain sans m’inquiéter d’une infiltration d’eau dans mon mur, j’envoyai : Ça marche.

Paul revint vers moi, me glissa la note, puis reprit notre conversation comme s’il n’était jamais parti.

« Marché de rencontres ou non, une partie de vous veut sortir avec ce mec ou vous ne seriez pas ici.

– Pas même une seule molécule », lui assurai-je. Puis je pris une profonde inspiration avant de laisser échapper : « Pourrais-je avoir votre numéro de téléphone ? »

Il était en train d’utiliser ma carte de crédit, mais il s’arrêta pour me fixer — écarquillant de surprise ses yeux bleus si profonds. Il me fixa pendant quelques secondes comme s’il m’évaluait. Puis son regard se dirigea vers Ginger et Kristen avant de revenir vers moi. Pendant un moment, son expression fut traversée par de l’incertitude et de la déception. Je réalisai tout à coup que même les serveurs sexy et séducteurs avaient des sentiments et il pensait clairement que je m’amusais de lui.

Me sentant très gênée, je lui dis : « Je suis désolée. Oubliez ce que je viens de dire. »

Il posa mon reçu et ma carte de crédit en face de moi. « Est-ce que cela fait partie de votre marché de rencontres ? »

« Non. » Mon estomac s’agita à ce pieux mensonge et mon honnêteté m’obligea à dire : « C’était pour un autre marché et vous devez penser que je suis horrible. Mais nous ne faisons que jouer à un jeu idiot. Je ne me moque pas de vous. Je pense que vous êtes génial. Je pense même que le gars que je dois rencontrer ce soir est sympa. Mais je... j’essaye de faire une pause dans ma vie sentimentale et mes amies me mettent la pression donc… »

« Donc vous avez décidé d’inverser la situation », dit-il en souriant lentement.

Soulagée qu’il ne me voie plus comme une mauvaise personne, je hochai la tête.

Ses yeux s’adoucirent. « Quelqu’un vous a blessée ? »

Je me raidis.

« Pardon ?

– Vous avez dit que vous vouliez faire une pause dans votre vie sentimentale. J’imagine que c’est parce qu’un gars a dû vous blesser. »

Me blesser ? Ce serait plutôt m’arracher le cœur de ma cage thoracique, l’écraser contre un trottoir sale de la ville, puis le piétiner pour faire bonne mesure. Je haussai les épaules.

« C’est la vie, n’est-ce pas ?

– Pas la mienne. Et ça ne devrait pas non plus être la vôtre. »

Je le regardai, choquée. Je venais tout juste de rencontrer ce gars et il ne savait rien de moi…

« Même si on ne se connaît pas, bien sûr », dit-il. « Je ne m’attends donc pas à ce que vous me croyiez. » Il me fit un clin d’œil. « Je pense cependant que vous avez raison de vouloir faire une pause. Si vous n’êtes pas prête à sortir avec des hommes, vous n’êtes pas prête. Alors à quoi cela vous servirait-il que je vous donne mon numéro de téléphone ? Car c’est ça, n’est-ce pas ? Vous n’alliez pas m’inviter à sortir avec vous ? »

Il me regardait avec attention. Un peu comme s’il voulait que je lui dise qu’il avait tort. Mais c’était peut-être ce qu’il souhaitait. Il était peut-être seulement clairvoyant. Les serveurs étaient les meilleurs conseillers au monde, n’est-ce pas ? Il pourrait sûrement être une sacrée compétition pour Kristen. De plus, en travaillant dans un bar, ce mec devait rencontrer beaucoup de femmes. Il devait juste être bon pour les conversations au-dessus du comptoir et ne devait pas se rendre compte lorsqu’il passait d’amical à charmeur.

Je secouai la tête.

« J’ai juste besoin de votre numéro de téléphone. Si je l’obtiens, Kristen devra poser le mastic de ma baignoire. J’ai acheté une maison dont je refais la déco. Si je participe à cinq rencontres, elles ont accepté de m’aider à peindre l’intérieur de ma maison. Je suis en train d’attendre l’homme de la première rencontre.

– Quand avez-vous prévu de peindre ?

– Ce week-end. »

Il haussa les sourcils et sourit. « Allez-y, audacieuse. Cela va leur apprendre à essayer de vous mettre la pression. »

J’esquissai un sourire et me sentis heureuse comme je ne l’avais pas été depuis bien longtemps. Bien sûr, cela m’inquiéta immédiatement. J’avais cessé de faire confiance aux hommes pour ce qui est de mon bonheur. Du moins, c’est ce que je pensais…

« Alors, et maintenant ? » Je poussais le stylo vers lui.

« Attendez un instant », dit-il avant de se déplacer pour aller servir un homme d’âge moyen.

Mes yeux le suivirent immédiatement jusqu’à ce que mon téléphone sonne.

L’as-tu obtenu ? avait écrit Ginger.

Non.

As-tu demandé ?

Oui. Voilà. Je vais la laisser se sentir mal pour m’avoir encouragée à demander le numéro de téléphone d’un mec sexy et de m’être pris un vent. Elles se sentiront tellement mal qu’elles partiront peut-être avant que Chase arrive ici. Ou du moins je l’espérais.

« Est-ce que c’est elles ? »

Je relevai brusquement la tête. Paul carré (même si rien n’était carré chez ce mec, c’est sûr) était de retour.

« Que… Quoi ? » balbutiai-je.

Il sourit, le coin de ses yeux se plissant d’une manière absolument adorable. « Est-ce que vos amies vous envoient des textos au sujet de mon numéro de téléphone ? »

« Oui », dis-je à contrecœur, ne voulant pas lui mentir mais ne voulant pas non plus dire quoi que ce soit qui dévaloriserait mes amis à ses yeux. Au fond de moi, je savais qu’elles voulaient juste mon bonheur.

« Vous voulez vous amuser un peu sur leur dos ? »

Si j’avais ressenti la moindre méchanceté dans son ton, je lui aurais tout de suite dit non, mais rien en lui ne semblait mauvais. Il n’était que charme décontracté et je ne devais pas oublier que Ginger et Kristen m’avaient suivie ici. Je surpris une lueur espiègle dans son regard et je ressentis en moi l’envie de m’amuser un petit peu. « A quoi pensez-vous ? »

Il se pencha vers moi en posant ses coudes sur le comptoir. En un instant, son expression amicale se transforma en une expression ardente. Je pris une inspiration alors qu’il tendit la main et replaça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Puis il se pencha encore plus près et chaque petit souffle qui chatouillait la peau sensible de mon cou me faisait frissonner.

Je pouvais pratiquement entendre les respirations choquées de Ginger et Kristen derrière moi.

« Que pensez-vous de ça pour démarrer ? murmura-t-il.

– Pas mal », dis-je en essayant de ne pas faire de l’hyperventilation. Il sentait tellement bon et j’eus tout à coup une immense envie de l’attirer contre moi et de l’embrasser. Juste de planter ma bouche contre la sienne, sans me soucier de qui pourrait nous voir. Sans me soucier de qui j’étais supposée rencontrer ou du fait que je n’étais pas censée sortir réellement avec des hommes.

Mais le nouveau Paul était en train de jouer avec moi. C’est ce qu’il devait faire. Je m’éclaircis donc la voix et décidai de le battre à son propre jeu. J’enroulai ma main autour de son cou, tournai ma tête jusqu’à ce que mes lèvres touchent presque les siennes, puis murmurai : « Cela veut-il dire que vous allez me donner votre numéro ? »

Il se recula lentement. Se redressa. Puis secoua la tête. « Nan. »

Mes yeux s’arrondirent sous le choc.

« Nan ?

– Je ne pense pas que votre rendez-vous apprécierait.

– Mais mon rendez-vous n’est pas là et…

– Kaitlin ? » dit une voix derrière moi.

Je me retournai lentement sur mon siège. Et je vis Chase.

Je m’étais vraiment fait prendre en flagrant délit.

Chapitre Trois

« Kaitlin Murray », dis-je en me penchant vers le haut-parleur du téléphone de mon bureau.

« J’ai Kristen en ligne pour toi. De nouveau. » William, notre réceptionniste, avait une voix fatiguée. « Elle insiste vraiment. »

C’était la troisième fois que Kristen appelait et elle m’avait déjà laissé deux messages vocaux sur mon portable. J’espérais qu’elle n’avait pas passé un savon à William et finis par céder. « D’accord, passe-la-moi. »

J’attendis la sonnerie, puis arrachai le combiné. « Ne gaspille pas ta salive. Je ne veux pas parler de Chase, de hier soir, ou de quoi que ce soit concernant sortir avec des hommes. Et tu ferais bien de te préparer car dans quatre jours tu seras… »

« Je suis fiancée », dit Kristen, mais sa voix était dépourvue de tout soupçon d’enthousiasme.

Mon front se rida alors que je me penchais en arrière sur mon fauteuil de bureau.

« Si c’est une sorte de blague que Ginger et toi avaient concoctée, je ne la comprends pas.

– Eh bien, que dis-tu de cela : Je. Suis. Fiancée. »

Ma poitrine gonfla.

« Ethan t’a demandée en mariage ? Quand ? On s’est vues hier soir.

– Ce matin. On a pris son bateau pour une petite sortie sur le Delta pour tester le nouveau jet-ski d’Ethan. Lorsque j’ai sauté dans l’eau pour me rafraîchir, il m’a jeté une bouée de sauvetage blanche avec l’inscription Veux-tu m’épouser ? tout autour en lettres rouges brillantes. »

Ethan l’a demandée en mariage avec une bouée de sauvetage ? Pas étonnant qu’elle n’ait pas semblé enthousiaste. « Toutes mes félicitations, ma chérie. C’est tellement… créatif de sa part. »

Kristen et Ethan avaient été des amis de longue date avant de céder à leurs sentiments l’un pour l’autre et de se mettre en couple. J’avais imaginé qu’il ferait sa demande en mariage sur un parchemin ou quelque chose tout aussi historique (et, euh, ennuyeux). Mais une bouée de sauvetage ?

« C’est une blague entre nous, mais c’est très mignon et réfléchi, dit-elle avec un ton un peu plus doux.

– Eh bien, ne faisant pas partie de votre couple, je n’en comprends pas la signification, dis-je en riant. Mais je suis vraiment heureuse pour vous deux.

– Merci, dit-elle d’un ton plat.

– Que se passe-t-il d’autre, ma chérie ? » Je vérifiai ma montre, puis jetai un coup d’œil à la montagne de dossiers que je devais éplucher dans l’heure qui me restait avant ma rencontre numéro deux. « Car on dirait que quelqu’un a brûlé ton musée d’histoire préféré. »

Kristen soupira.

« C’est de ma faute, vraiment. Dans mon excitation, j’ai fait l’erreur d’appeler ma mère pour lui dire les bonnes nouvelles. Maintenant, elle me demande où nous allons nous marier — l’hôtel Geoffries, qui, selon elle, est le lieu le plus approprié de Sac — et leur salle de danse n’est pas disponible pour les dix-huit prochains mois. Donc fais une croix sur ton calendrier pour dans un an à partir de février. C’est apparemment à cette date que nous allons nous marier.

– C’est ridicule, dis-je en me remémorant comme il avait été difficile de faire plaisir à tout le monde lors de la planification de mon mariage avec mon ex.

– C’est pourtant ce que je vais devoir faire ou alors je vais détruire ses rêves de mariage pour son seul et unique enfant — oui, elle a utilisé cette raison pour essayer de me convaincre. Sympa, hein ? »

Sa mère savait très bien comment s’y prendre pour susciter un sentiment de culpabilité chez les autres.

« Que pense la mère d’Ethan ?

– Elle est très enthousiaste et pense que le Geoffries semble charmant. » Kristen soupira. « Si elle avait protesté, ne serait-ce qu’un tout petit peu, j’aurais eu une excuse pour laquelle ma mère n’aurait pas pu me tenir responsable. »

Je secouais la tête, me sentant triste que son jour de fiançailles ait été gâché. « Au moins, tu vas épouser la bonne personne. C’est énorme. N’oublie pas que je suis passée par toutes les difficultés de la préparation de mariage pour un fiancé qui a couché avec la demoiselle d’honneur. »

« Je suis désolée que tu aies dû subir tout ça. » Kristen gémit. « Peut-être que les choses vont marcher avec Brian Burnside et que tu vas te retrouver plus vite que tu ne le penses en train de planifier ton vrai mariage. »

Je levai les yeux au ciel. « Absolument pas. »

Puis, pour une raison étrange, une image de Paul le serveur me jaillit à l’esprit. Il portait un smoking, ses yeux bleus intenses fixaient les miens, et sa bouche dessinait un sourire alors que je marchais vers lui…

Le combiné me glissa des mains et tomba bruyamment sur le bureau. Je me dépêchai de le ramasser et de le replacer contre mon oreille.

« Kaitlin ? Tu es là ?

– Oui… j’ai juste, euh, fait tomber le téléphone. » L’image du serveur sexy dans son smoking restait gravée dans mon esprit et je commençai à m’éventer. « Ma chérie, je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais essaye de garder à l’esprit que ce mariage est pour toi et Ethan. »

« Dis-le à ma mère. » Elle gémit. « Mon rendez-vous de quatre heures est là donc je dois te laisser. »

« Pas de problème. Encore félicitations pour tes fiançailles !

– Merci et garde l’esprit ouvert pour ton rendez-vous de ce soir. On ne sait jamais…

– On verra », dis-je avant de raccrocher, essayant de faire partir de mon esprit l’image de Paul en smoking.

A la place, cette image devint encore plus nette et il esquissa ce sourire suffisant dont il avait l’habitude comme s’il voulait me dire qu’il savait très bien que je voulais l’effacer de mon esprit et qu’il n’irait nulle part.

« Chase pense que je suis une fille facile. » Il était un peu plus de cinq heures lorsque je me penchai vers le miroir de mon bureau en écarquillant les yeux pour appliquer du mascara noir sur mes cils pour ma rencontre numéro deux.

« Toi ? Une fille facile ? » Ginger tira un mouchoir de la boîte et tamponna une petite goutte de noir de ma paupière. « Non, ce n’est pas vrai… »

« Oh que si. Et je ne lui en veux pas. » Mes joues chauffèrent en repensant à la sensation du souffle de Paul contre ma joue. « J’ai débuté notre rendez-vous en laissant le serveur enfouir son nez dans mon cou. »

« Ouais, c’était chaud. On a cru pendant un moment que tu allais annuler ton rendez-vous avec Chase pour le nouveau Paul. » Ginger me donna un sourire approbateur dans le miroir puis leva les yeux au ciel lorsque je me mis à froncer les sourcils. « Oh, ne t’en fais pas pour ça. Tu es une femme célibataire et il t’a laissée l’attendre dans un bar. Ce n’était pas très futé de sa part. »

« Mais cela ne veut pas dire que je devrais laisser le serveur me charmer. » Bon, il avait fait semblant, mais elle ne le savait pas.

Charmeur. C’est ce à quoi Paul le serveur me faisait penser. Un air charmeur qui m’avait fait me sentir vivante. « Chase a tenté sa chance juste à l’extérieur de l’hôtel après seulement un rendez-vous. Fille facile. Je pourrais aussi bien le tatouer sur mon front. »

Ginger posa sa main sur sa hanche. « Cela ne t’arrive jamais de penser que peut-être il t’aime bien ? Qu’il était en train d’essayer d’attirer ton attention avant que le serveur ne te fasse tourner la tête et t’entraîne au loin ? »

Trop tard. Ma tête avait déjà commencé à tourner et je n’avais pas réussi à arrêter de penser à Paul. Et je l’imaginais maintenant en smoking ? C’était de la folie. Et pourtant, l’image continuait à apparaître dans ma tête.

« Ohé ? Kaitlin, es-tu là ? »

Je sursautai hors de mes pensées et me souvins de la question de Ginger. « Est-ce que je pense que Chase m’apprécie à ce point ? C’est possible. Est-ce que je pense qu’il a fait un mauvais choix en essayant de me caresser les fesses sur le trottoir ? Absolument. »

Elle me passa mon rouge à lèvres Rouge Traînée. D’accord, il s’appelait Rouge Cerise, mais son nom avait dû être modifié après la façon dont je m’étais comportée hier soir. « Kaitlin, pour être honnête vis-à-vis de Chase, c’était déjà fini avec lui avant que ça ne commence. Tu n’avais aucune intention de le revoir, n’est-ce pas ? »

Je fis une grimace, me sentant complètement coupable. « Nan. Et je n’ai également aucune intention de revoir Brian Burnside après ce rendez-vous. »

Tortillant une mèche de cheveux foncés entre ses doigts, elle me regarda dans le miroir. « Je pense que tu t’engages dans ce marché de rencontres avec un mauvais esprit. L’idée n’est pas que ce soit une corvée. On ne veut que ton bien. On veut juste que tu passes à autre chose après ton histoire avec Paul et que tu recommences à t’amuser. »

Je m’étais amusée hier soir. Avec le nouveau Paul. Pouah. Je voulais m’arracher les cheveux. Pourquoi ne pouvais-je pas m’arrêter de penser à ce serveur ? Il était tellement charmeur et je m’étais complètement fait prendre au jeu.

Elle me serra le bras. « Tu sembles contrariée. Tu devrais peut-être faire une pause dans ce marché de rencontres. Si tu ne veux pas rencontrer Brian… »

Je secouai la tête. « Pas question. Je veux le rencontrer. » Et c’est ce que je fis. Tout comme je rencontrerai le copain de softball du mari d’Ellen demain soir. Il ne me resterait alors plus que deux autres rencontres à préparer avant que Ginger et Kristen soient sous mes ordres. « Je vais rencontrer cinq hommes cette semaine, alors prépare-toi à peindre ma maison ce week-end. » Oui, c’était là-dessus que je devais focaliser mon esprit. Sur ma maison. Sur mon nouveau et beau départ sans avoir à m’inquiéter d’un homme qui allait finir pour me blesser.

Mon portable sonna et je regardai l’écran. Un appel de mon père ? Etrange, je lui avais parlé il y a une quinzaine de jour lorsque j’avais annulé la réservation de l’autre maison. Nous nous entendions bien mais ne parlions pas souvent, il devait donc avoir une raison pour m’appeler. Comme je n’avais pas le temps pour une longue conversation, je le laissai mettre un message sur mon répondeur.

Je rangeai mon maquillage, attrapai mon châle scintillant pour le mettre au-dessus de ma robe noire en soie, puis choisis le sac à main de soirée qui était assorti à mes talons roses. « Eh bien, j’y vais. »

Elle se recula lorsque j’ouvris la porte de mon bureau.

« Où rencontres-tu Brian ?

– Au Geoffries. »

Ginger écarquilla les yeux.

« Sérieusement ?

– Je sais ce que tu penses, mais c’est Brian qui l’a proposé. » C’était aussi de ma faute si au cours de ma rencontre avec Chase, la serveuse m’avait apporté ma boisson avec une serviette sur laquelle un mot y avait été gribouillé. Désolé si je vous complique les choses. Revenez demain et je vous donnerai mon numéro de téléphone. Promis. Paul.

Cela avait été la partie de la soirée la plus intéressante après que Chase soit arrivé, même