Babarinde: Le tambour-parlant

Par Thony Babarinde

Inspiré de la tradition orale et la sonorité du tambour-parlant, ce recueil de poèmes est un voyage et un regard sur l’histoire de l’humanité à travers le temps. C’est également un retour aux sources personnel, le poète étant conscient du « Pouvoir » de son Verbe, et du fait qu’il est de « passage » dans ce monde.

À PROPOS DE L'AUTEUR

À travers ses écrits influencés par la poésie yoruba, la culture et la littérature française, Thony Babarinde nous invite à partager le besoin d’interconnexion qu’il a toujours ressenti entre le yoruba, le français et l’anglais.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 9 juil. 2021
• ISBN: 9791037731098

Aperçu du livre

Thony Babarinde

Babarinde

Le tambour-parlant

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Thony Babarinde

ISBN : 979-10-377-3109-8

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Illustrateur : Thony Babarinde

La mémoire dans le vent

La lumière du jour sonne la cloche de l’éveil

le matin chante les louanges de la lumière,

le jour se lève

Promptitude, empressement, prestesse, dextérité

telle l’eau calme que l’on puise à l’aurore du jour

et que l’on déverse dans une jarre,

alors que tous dorment encore,

Babarinde se lève

J’entends le tambour parlant qui chante

évoque et récite la mémoire des ancêtres

à travers des légendes, des mythes, et des histoires

dans les chants anciens et dans les contes

racontés et dévoilés sous les yeux de la lune,

gardienne des mémoires

Le tambour est lui-même une mémoire,

mémoire de l’arbre dans lequel il a été sculpté

mémoire de la peau par laquelle il résonne

mémoire des écorces et des cordes,

mémoire de tous ceux qui l’ont joué

ou de celui qui le joue à présent,

alors le vent se lève

J’ai sollicité la poésie à mon réveil

elle m’a dit qu’elle dormait encore

j’ai convoqué la poésie en me levant

elle m’a répondu qu’elle était en voyage

j’ai tiré sur la couverture pour que la poésie

se dénude,

pour qu’elle sorte enfin de son sommeil

la poésie a refusé et elle m’a répondu

qu’elle était en commission,

Mon fils, Babatunde, se lève

pour écouter la mémoire qui danse dans le vent

C’est alors que j’ai commencé

à chanter les louanges de la Poésie

J’ai conté à la poésie d’où venaient ses ancêtres :

L’ouïe : ce que l’on entend

La vision : ce que l’on voit

L’âme : ce que l’on ressent

La sentence : ce que l’on dit,

la pensée épouse la langue

et elles enfantent le verbe,

celui-ci dès sa naissance court incessamment

derrière les traces que les souvenirs nous laissent

dans nos rêves, dans nos songes et dans notre mémoire

le verbe réincarne les souvenirs

pour les faire renaître

Le verbe séduit le vent

pour lui confier les souvenirs en gage,