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Phèdre: une tragédie de Jean Racine
Phèdre: une tragédie de Jean Racine
Phèdre: une tragédie de Jean Racine
Livre électronique120 pages49 minutes

Phèdre: une tragédie de Jean Racine

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Phèdre est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine créée le 1er janvier 1677 à Paris sous le titre Phèdre et Hippolyte. Racine n'adopta le titre de Phèdre qu'à partir de la seconde édition de ses oeuvres en 1687. La pièce comporte 1 654 alexandrins. Inspirée de la mythologie grecque, la pièce met en scène l'amour incestueux conçu par Phèdre, femme de Thésée, pour Hippolyte, fils de Thésée et d'une Amazone. Phèdre est la dernière tragédie profane de Racine. Elle suit Iphigénie, écrite en été 1674. Elle est suivie d'un long silence de douze ans au cours duquel Racine se consacre au service du roi Louis XIV (il est son historiographe) et à la religion. Une nouvelle fois, il choisit un sujet de la mythologie antique déjà traité par les poètes tragiques grecs et romains.

Dans la préface de 1677, Racine évoque ses sources, et principalement le poète grec Euripide (484-406 av. J.-C.), qui dans sa tragédie Hippolyte porte-couronne (428 av. J.-C.) avait traité le mythe de Phèdre après l'avoir traité dans Hippolyte voilé, aujourd'hui perdu. Dans la pièce conservée, le héros est poursuivi par la déesse de l'amour, Aphrodite, qui dès les premiers vers clame sa fureur d'être délaissée par le jeune homme au profit d'Artémis. Dans Phèdre, Vénus s'acharne contre la famille de la reine dont l'ancêtre, le Soleil, avait révélé les amours coupables de la déesse et de Mars. La fatalité prend ainsi la forme de cette haine implacable attachée à toute la descendance du Soleil.
Sénèque, philosophe et poète romain du ier siècle apr. J.-C., est également l'auteur d'une Phèdre. Le récit de Théramène, dans toute son horreur, doit beaucoup à cette source sur laquelle Racine insiste moins. Les ravages de la passion comme maladie de l'âme, ont été également explorés par les Anciens. Citons encore les Héroïdes d'Ovide, et l'Énéide de Virgile, en particulier Les Amours de Didon et Énée.En France, le sujet avait été traité déjà plusieurs fois, en particulier par Robert Garnier, auteur d'un Hippolyte un siècle plus tôt, puis par Gabriel Gilbert, qui avait écrit un Hypolite ou le garçon insensible en 1647.RéceptionTout dans Phèdre a été célébré : la construction tragique, la profondeur des personnages, la richesse de la versification et l'interprétation du rôle-titre par la Champmeslé. Contrairement à Euripide dans Hippolyte porte-couronne, Racine fait mourir Phèdre à la fin de la pièce, sur scène.
LangueFrançais
Date de sortie27 mai 2021
ISBN9782322414697
Phèdre: une tragédie de Jean Racine
Auteur

Jean Racine

Jean Racine, né le 22 décembre 1639 à La Ferté-Milon et mort le 21 avril 1699 à Paris, est un dramaturge et poète français. Issu d'une famille de petits notables de la Ferté-Milon et tôt orphelin, Racine reçoit auprès des « Solitaires » de Port-Royal une éducation littéraire et religieuse rare.

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    Phèdre - Jean Racine

    PERSONNAGES

    THESEE, fils d'Egée, roi d'Athènes

    PHEDRE, femme de Thésée, fille de Minos et de Pasiphaé

    HIPPOLYTE, fils de Thésée et d'Antiope, reine des Amazones

    ARICIE, princesse du sang royal d'Athènes

    OENONE, nourrice et confidente de Phèdre

    THERAMENE, gouverneur d'Hippolyte

    ISMENE, confidente d'Aricie

    PANOPE, femme de la suite de Phèdre

    GARDES

    La scène est à Trézène, ville du Péloponnèse.

    Sommaire

    ACTE PREMIER

    SCENE PREMIERE

    SCENE II

    SCENE III

    SCENE IV

    SCENE V

    ACTE II

    SCENE I

    SCENE II

    SCENE III

    SCENE IV

    SCENE V

    SCENE VI

    ACTE III

    SCENE I

    SCENE II

    SCENE III

    SCENE IV

    SCENE V

    SCENE VI

    ACTE IV

    SCENE I

    SCENE II

    SCENE III

    SCENE IV

    SCENE V

    SCENE VI

    ACTE V

    SCENE I

    SCENE II

    SCENE III

    SCENE IV

    SCENE V

    SCENE VI

    SCENE VII

    ACTE PREMIER

    SCENE PREMIERE

    HIPPOLYTE, THERAMENE

    HIPPOLYTE __ Le dessein en est pris, je pars, cher Théramène,

    Et quitte le séjour de l'aimable Trézène.

    Dans le doute mortel où je suis agité,

    Je commence à rougir de mon oisiveté.

    Depuis plus de six mois éloigné de mon père,

    J'ignore le destin d'une tête si chère ;

    J'ignore jusqu'aux lieux qui le peuvent cacher.

    THERAMENE __ Et dans quels lieux, Seigneur, l'allez-vous donc chercher ?

    Déjà, pour satisfaire à votre juste crainte,

    J'ai couru les deux mers que sépare Corinthe ;

    J'ai demandé Thésée aux peuples de ces bords

    Où l'on voit l'Acheron se perdre chez les morts ;

    J'ai visité l'Élide, et, laissant le Ténare,

    Passé jusqu'à la mer qui vit tomber Icare.

    Sur quel espoir nouveau, dans quels heureux climats

    Croyez-vous découvrir la trace de ses pas ?

    Qui sait même, qui sait si le Roi votre père

    Veut que de son absence on sache le mystère ?

    Et si, lorsqu'avec vous nous tremblons pour ses jours,

    Tranquille, et nous cachant de nouvelles amours,

    Ce héros n'attend point qu'une amante abusée...

    HIPPOLYTE __ Cher Théramène, arrête, et respecte Thésée.

    De ses jeunes erreurs désormais revenu,

    Par un indigne obstacle il n'est point retenu ;

    Et fixant de ses voeux l'inconstance fatale,

    Phèdre depuis longtemps ne craint plus de rivale.

    Enfin en le cherchant je suivrai mon devoir,

    Et je fuirai ces lieux que je n'ose plus voir.

    THERAMENE __ Hé ! depuis quand, Seigneur, craignez-vous la présence

    De ces paisibles lieux, si chers à votre enfance,

    Et dont je vous ai vu préférer le séjour

    Au tumulte pompeux d'Athènes et de la cour ?

    Quel péril, ou plutôt quel chagrin vous en chasse ?

    HIPPOLYTE __ Cet heureux temps n'est plus. Tout a changé de face

    Depuis que sur ces bords les Dieux ont envoyé

    La fille de Minos et de Pasiphaé.

    THERAMENE __ J'entends. De vos douleurs la cause m'est connue,

    Phèdre ici vous chagrine, et blesse votre vue.

    Dangereuse marâtre, à peine elle vous vit

    Que votre exil d'abord signala son crédit.

    Mais sa haine sur vous autrefois attachée,

    Ou s'est évanouie, ou bien s'est relâchée.

    Et d'ailleurs, quels périls peut vous faire courir

    Une femme mourante et qui cherche à mourir ?

    Phèdre, atteinte d'un mal qu'elle s'obstine à taire,

    Lasse enfin d'elle-même et du jour qui l'éclaire,

    Peut-elle contre vous former quelques desseins ?

    HIPPOLYTE __ Sa vaine inimitié n'est pas ce que je crains.

    Hippolyte en partant fuit une autre ennemie.

    Je fuis, je l'avouerai, cette jeune Aricie,

    Reste d'un sang fatal conjuré contre nous.

    THERAMENE __ Quoi ! vous-même, Seigneur, la persécutez-vous ?

    Jamais l'aimable soeur des cruels Pallantides

    Trempa-t-elle aux complots de ses frères perfides ?

    Et devez-vous haïr ces innocents appas ?

    HIPPOLYTE __ Si je la haïssais, je ne la fuirais pas.

    THERAMENE __ Seigneur, m'est-il permis d'expliquer votre fuite ?

    Pourriez-vous n'être plus ce superbe Hippolyte,

    Implacable ennemi des amoureuses lois,

    Et d'un joug que Thésée a subi tant de fois ?

    Vénus, par votre orgueil si longtemps méprisée,

    Voudrait-elle à la fin justifier Thésée ?

    Et vous mettant au rang du reste des mortels,

    Vous a-t-elle forcé d'encenser ses autels ?

    Aimeriez-vous, Seigneur ?

    HIPPOLYTE __ Ami, qu'oses-tu dire ?

    Toi qui connais mon coeur depuis que je respire,

    Des sentiments d'un coeur si fier, si dédaigneux,

    Peux-tu me demander le désaveu honteux ?

    C'est peu

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