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Mémoires d'un dyslexique
Mémoires d'un dyslexique
Mémoires d'un dyslexique
Livre électronique152 pages2 heures

Mémoires d'un dyslexique

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À propos de ce livre électronique

Récit de la vie d’un dyslexique maltraité dans son enfance par certains enseignants. Jugé inapte à poursuivre ses études et viré du lycée en cinquième technique pour sa mauvaise orthographe. Durant toute sa vie, jusqu’à 58 ans il n’écrira plus une ligne, délégant les écritures à d’autres, consommant sans modération son divorce avec l’orthographe. Par pur hasard il découvre qu’il est doué pour les récits, il devient romancier et correspondant de presse, savourant son amour pour la littérature.
Aujourd’hui. Bien souvent le parcours des dyslexiques ressemble à un parcours du combattant. Les murs dressés par l’éducation nationale qui ne sont pas franchissables par ces enfants les amènent à prendre des chemins de traverses pour les contourner. En chemin ils découvrent des choses que personne ne peut voir, certains ouvrent de nouvelles voies dans les milieux scientifiques, techniques, artistiques et dans tous les domaines qui demandent de l’imagination, Architectes, mathématiciens, ingénieurs, hommes politiques, gens d’affaires, commerciaux, informaticiens, artistes. Je ne citerai que quelques célébrités : Albert Einstein, Bill Gatte, Picasso, John Kennedy, Léonard de Vinci. Ceux-là n’ont pas cru qu’ils étaient des mauvais. Mais d’autres seront traumatisés à vie pour leur mauvaise orthographe et seront écartés sans état d’âme des études par l’éducation nationale. Un enfant sur huit naît dyslexique, 7 millions de Français le sont, 1,5 million sont à la charge de l’éducation nationale, 25 millions de Français sont concernés par le problème. Des enseignants répondent lorsqu’on leur parle du sujet : pas de temps à consacrer à ces cas particuliers, manque de moyens.
LangueFrançais
Date de sortie6 juil. 2017
ISBN9782312060415
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    Aperçu du livre

    Mémoires d'un dyslexique - Richard Wild

    978-2-312-06041-5

    Avant propos

    Dyslexique, définition selon le dictionnaire : Difficulté d’apprentissage de la lecture et de l’orthographe, en dehors de toute déficience intellectuelle et sensorielle et de tout trouble psychiatrique.

    Mais qui mène tout droit à l’échec scolaire.

    L’échec scolaire, le ciel nous tombe sur la tête, la honte, la déchéance, nous serons des parias, des sous-hommes de la société. Vous serez orientés vers des centres d’apprentissages. Les autres prendront les meilleures places. Ils seront heureux, vous, vous ne serez des misérables.

    Des clous !

    Voilà comment l’on fait percevoir à ces enfants leur avenir. Mais laissons pour le moment l’échec scolaire proprement dit. Je veux vous parler de ce dysfonctionnement du raisonnement : la Dyslexie, qui empoisonne l’existence d’un enfant sur huit.

    Mot qu’il a toute la difficulté du monde à prononcer et encore plus à écrire.

    Définition

    Troubles spécifiques de l’apprentissage (abrégé TSA).

    Dysorthographie : L’enfant est détecté inapte à l’écriture et à la lecture il confond les N, et M. il écrit facilement anemer pour amener, le p et les b beaucoup moins souvent. Énorme difficulté pour les mots eil comme soleil, en ueil comme accueil où il ne sait jamais où se trouve le E le U ou le I, il oublie des lettres, des mots, il les inverse. Quant à la lecture, il lit ce qu’il croit voir, car il lit des mots entiers quand ce n’est pas des groupes de mots ! Et non pas ce qu’il y a écrit, ou bien il lit saccadé comme un enfant qui apprend à lire.

    On va s’occuper d’un dyslexique que je connais bien, et qui s’appellera le Dylex.

    La plupart des dyslexiques manifestent une dizaine de signes et de comportements listés ci-dessous. Ces caractéristiques peuvent varier d’un jour à l’autre et même d’une minute à l’autre. Selon Ronald Davis : le paradoxe des dyslexiques est la cohérence au sein de leurs incohérences. Mais prenons le temps de temps lire ce qu’en dit ce spécialiste :

    Général

    – Apparemment brillant, intelligence supérieure à la moyenne, s’exprimant bien à l’oral, mais incapable de lire, d’écrire ou d’orthographier au niveau de sa classe.

    – Étiqueté paresseux, sot, peu soigneux, immature, « manque de travail » ou « problème de comportement ».

    – N’est pas suffisamment en difficulté pour justifier d’une prise en charge.

    – Bon QI mais échoue aux évaluations en classe. Réussit mieux à l’oral qu’à l’écrit.

    – Se croit bête. À peu d’estime de soi. Dissimule ses faiblesses grâce à des stratégies de compensation ingénieuses. Niveau de frustration et de stress élevé face à la lecture et aux contrôles.

    – Doué pour les arts, le théâtre, la musique, les sports, la mécanique, l’art du conte, le business, les affaires, le design, la construction ou les métiers d’ingénieur.

    – Se disperse et rêve souvent. Se perd facilement et n’a pas la notion du temps qui passe.

    – À du mal à soutenir son attention. Peut paraître hyperactif ou absent.

    – Apprend plus facilement à travers la manipulation, les démonstrations, l’expérimentation, l’observation et les supports visuels.

    Vision, lecture et orthographe

    – Se plaint de vertige, de mal de tête ou de mal de ventre lorsqu’il lit.

    – Désorienté par les lettres, les chiffres, les mots, les séquences ou les explications orales.

    – Lorsqu’il lit ou écrit, fait des répétitions, des substitutions, des omissions, des additions, des transpositions et des inversions de lettres, de chiffres et/ou de mots.

    – Se plaint de ressentir ou de voir des mouvements non existants lorsqu’il lit ou écrit.

    – Donne l’impression d’avoir des problèmes de vision non confirmés par un bilan ophtalmologique.

    – Excellente vue et très observateur ou alors manque de vision binoculaire et de vision périphérique.

    – Lit et relit en ayant du mal à comprendre.

    – Orthographe phonétique et incohérente.

    Audition et langage

    – Hypersensibilité auditive. Entend des choses qui n’ont pas été dites ou non perçues par les autres. Facilement distrait par les bruits.

    – Difficulté à formuler ses pensées. S’exprime avec des phrases télescopiques. Ne termine pas ses phrases. Bégaie lorsqu’il est sous pression. À du mal à prononcer les mots complexes, mélange les phrases, les mots et les syllabes lorsqu’il parle.

    Graphisme et motricité

    – À du mal à écrire ou à copier. Tenue du crayon inhabituelle. Écriture irrégulière ou illisible.

    – Maladroit, mal coordonné, peu habile aux jeux de ballon ou aux sports d’équipe. Difficultés dans les tâches de motricité fine ou grosse. Sujet au mal des transports.

    – Peut être ambidextre et confond souvent la droite et la gauche, au dessus et au dessous.

    Maths et gestion du temps

    – À du mal à lire l’heure, à gérer son temps, à intégrer l’information ou les tâches séquentielles, à être à l’heure.

    – Pour compter, a encore besoin de ses doigts ou d’autres « accessoires ». Connaît la réponse mais ne sait pas la présenter par écrit.

    – Sait compter mais a du mal à compter les objets et à compter l’argent.

    – Est bon en arithmétique mais en difficulté avec les problèmes. Bloque au niveau de l’algèbre et des niveaux mathématiques supérieurs.

    Mémoire et cognition

    – Excellente mémoire à long terme pour les expériences personnelles, les lieux et les visages.

    – Mémoire faible pour les séquences, les faits et les informations qui n’ont pas été expérimentées personnellement.

    – Pense essentiellement en images et en ressenti et non en sons et en mots (peu de dialogue interne).

    Comportement, santé, développement et personnalité

    – Extrêmement désordonné ou alors maniaque de l’ordre.

    – Peut-être le bouffon de la classe, le fauteur de trouble ou alors trop discret.

    – A été précoce ou, au contraire, en retard dans les étapes de son développement (marcher à quatre pattes, marcher, parler, faire ses lacets…).

    – Sujet aux otites, aux allergies.

    – Peut être un gros dormeur ou, au contraire, avoir le sommeil léger. Énurésie.

    – Seuil de tolérance à la douleur particulièrement élevé ou faible.

    – Un sens élevé de la justice. Très sensible. Perfectionniste.

    Les erreurs et les symptômes augmentent de façon significative sous la pression de l’incertitude, du temps, du stress ou de la fatigue.

    Mais tous ces symptômes, toutes ces qualités et tous ces défauts peuvent appartenir à tous les humains. Enlevez les défauts et vous donnez naissance à l’être parfait. Tous ces symptômes font-ils partie de ce dysfonctionnement du raisonnement ? Ou viennent-ils après avoir commencé l’initiation à l’orthographe et la lecture ?

    Pour ma part je ne retiendrai pour cet écrit que ces symptômes : Difficulté à lire et à écrire, inversion des lettres, des mots.

    Le reste on l’attrape après.

    J’ai parlé de dysfonctionnement de l’esprit. Il faudrait plutôt parler d’une autre réflexion, d’une autre logique, car ils ne sont en aucun cas synonymes de déficiences mentales, bien au contraire on trouve dans la liste des dyslexiques des noms qui ont marqué l’histoire, la science, la politique et l’art. Je ne nommerai que les plus grands pour l’instant :

    Jules Verne

    Winston Churchill

    Léonard de Vinci

    Albert Einstein

    Mais ce n’est pas un petit rhume, ni même une grippe, c’est une gangrène qui jour après jour grossit, année après année grandit, envahit tout l’esprit et on ne s’en débarrasse jamais. Que ce soit bien net je parle là de la dyslexie, et de ce qui en découle : les complexes, le manque de confiance en soi, le fait de se croire beaucoup plus bête qu’un autre, de ne pas réfléchir comme un autre.

    Et cette maladie, qui n’en est pas une, ou qui n’est pas reconnue comme telle, va resurgir comme un monstre que l’on tue et qui ressuscite et rebondit à la moindre contrariété, conflit, souci d’argent, maladie bénigne, petit échec de la vie professionnelle et même par les petits tracas quotidiens. Elle est là, encore là, prête à bondir, prête à vous avaler. Et il faut se battre, ne pas perdre pied, ne pas perdre confiance. Oui ! ? Petit handicap ???

    Assez blablaté intéressons-nous plutôt au parcours du Dylex.

    Chapitre 1

    Le Dylex a appris à compter avec des allumettes usagées, car l’école maternelle n’avait aucun moyen à la sortie de la guerre. Il a appris aussi l’alphabet A, B, C des carottes et des navets comme on disait et tout allait bien.

    1er octobre 1949 le Dylex a six ans. Une école, un préau, l’arrière d’une église dont la sacristie regarde la place comprise entre les deux bâtiments, quatre platanes une cour entourée d’une barrière à arceaux, goudronnée qui sert pour les récréations.

    Jour J. Le Dylex va entrer en contact avec l’empoisonneuse, la dyslexie. Pour l’instant tout va bien, il tient sa mère par la main, il est fasciné par les enfants qui jouent, crient, courent en tous sens dans la cour. Il tire sa mère vers l’école, les autres enfants font la même manœuvre, mais en sens inverse, d’autres en sont déjà aux pleurs.

    – Mais arrête de tirer comme ça, il n’y a que toi qui fais ce cinéma !

    Le Dylex continue de plus belle, il veut voir savoir, c’est un curieux, il ne sait pas, il est innocent, il a toute la candeur que procure l’enfance. L’école ne lui est pas totalement étrangère. Il sait ce qu’il va trouver, des bancs noirs, un tableau noir, un encrier avec de l’encre violette. Il porte une blouse noire avec un petit liseré rouge au bord du col. D’ailleurs autour de lui tout est gris, tout est sombre, les façades des immeubles, les devantures de magasins n’affichent que très peu de couleurs, les robes des femmes, les costumes des hommes comme si la couleur n’existait pas ou était proscrite. La vie était comme au cinéma en noir et blanc. Les rêves devaient peut-être avoir les mêmes tristes couleurs. Mais dans les cœurs de tous les gens, brûlait un gros brasier d’espoir. La guerre était finie, les restrictions venaient tout juste de cesser, en peu de temps on avait relégué au placard toutes ces souffrances, toutes les privations, toutes ces humiliations endurées. On en parlait plus ou très peu, c’était du passé, devant s’ouvrait une route lumineuse, un espoir fou animait toute la population. On allait vers le mieux.

    Au CP, tout va bien le maître d’école est un homme tout en rondeur à l’allure joviale, doux, simple, mais de temps à autre il s’emporte, s’énerve et se met crier pour ne pas dire hurler lorsqu’il n’arrive pas à se faire entendre autant pour la discipline que pour le mauvais travail rendu. Ça va, ce n’est pas un tortionnaire, il élève la voix mais n’utilise pas les punitions corporelles, ça, c’est pour plus tard, avec d’autres maîtres d’école car en ce temps-là c’était monnaie courante : tirages des oreilles, les claques sur la tête, les coups de bâtons sur les fesses, les sévisses en tous genres étaient encore admis.

    Pe et A et Pe et A ça fait papa tout va bien. Ta, Ba, Lo, tout va encore bien, Ma, Ta, Sa. Ça va ! Na, no, Ni ; Tiens il y a un signe avec trois jambes et un qui n’a que deux jambes. Aie ! Mais ça va encore. A et N ça fait an, ça fait quoi ? Le Dylex qui est toujours à rêver en regardant les feuilles de platanes qui tombent. Ça fait « an » monsieur ! Oui ça fait an, mais tu vas quand même changer de place. Mets-toi là, au deuxième banc comme ça, tu ne verras plus les platanes. Ce n’est pas grave et tout va bien. Donc M. et A ça fait ma, et M. et An ça fait Man donc cela écrit maman. Les deux premiers signes ont trois jambes et le dernier deux jambes c’est très gênant ces deux signes qui se ressemblent.

    – Venez au tableau ! Quand cesserez-vous de regarder par la fenêtre ! Il n’y a rien d’écrit sur le ciel.

    Le Dylex se dirige lentement au tableau et déjà une peur l’envahit, la craie en main il attend.

    – Écris-moi maman.

    – Où ? Répond l’enfant qui ne cherche qu’à gagner du temps.

    – Là sur le tableau !

    – Là répond le Dylex.

    – N’importe

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