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L'espoir
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Livre électronique141 pages2 heures

L'espoir

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À propos de ce livre électronique

Cette l’histoire d’une famille venue de la brousse qui est confrontée à une pauvreté extrême. comment peuvent-ils sortir de cette situation ? Comment les enfants peuvent-ils s’adapter à cette nouvelle vie citadine ? Willo viendra-t-elle à bout de tout ce problème ?
LangueFrançais
Date de sortie14 déc. 2018
ISBN9782312064055
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    Aperçu du livre

    L'espoir - Ahmed Abdourazak Ismail

    978-2-312-06405-5

    Chapitre 1

    Né le 27 juin 1996 dans un campement situé à trois centaines de kilomètres de la petite localité d’Ali Addé, dans cette région qui porte le nom de son chef-lieu, à l’instar des autres régions du pays d’ailleurs, Ali Sabieh. Hassan naquit un soir de pleine lune dans le toukoul de sa mère Willo, une femme de taille moyenne, svelte, le visage ridé par le soleil implacable et les durs travaux pastoraux. Elle était quadragénaire mais semblait beaucoup plus âgée. Willo comblait son manque de beauté féminine par une très grande intelligence, une grande disponibilité, de la patience dans les durs travaux domestiques de sa concession. Selon l’avis unanime des voisins du campement, elle était appréciée pour son hospitalité, son affabilité, sa générosité bref sa gentillesse et son honnêteté. Ce soir-là, elle venait de mettre au monde son quatrième enfant. Ce soir-là aussi, Harbi le père qui écoutait les chants patriotiques émis sur les ondes de Radio-Djibouti à l’aide de son petit transistor, dit à propos du bébé de sexe masculin que sa femme venait d’accoucher :

    – Quelle soirée mémorable, il est né ce garçon ! Nous fêtons aujourd’hui le dix-neuvième anniversaire de l’indépendance de notre cher pays…

    – Quel nom allez-vous lui donner ? L’interrompit Ali, un voisin du campement qui se trouvait dans le toukoul de Harbi et qui lui tenait compagnie en mâchonnant quelques brindilles de khat et en égrenant son petit chapelet de sa main droite. Après quelques instants d’hésitation dû à une sérieuse réflexion car (bien sûr, on ne donne pas un nom à un nouveau-né dans un acte de totale désinvolture !) c’était un moment important et solennel, il lui répondit :

    – Je vais l’appeler Hassan, en l’honneur de notre président de la République, père fondateur de la Nation !

    – Parfait ! Lui rétorqua Ali. Et Harbi se mit à prier, imité en ces circonstances par son ami.

    Hassan fit donc ses premiers petits pas dans ce paysage aride, frappant par sa désolation dû à une sécheresse sans répit. À l’âge de six ans, il fut inscrit et expédié à l’école primaire de la localité située à la périphérie de leur campement, comme sa sœur (l’ainée) et ses frères : Robleh (trois ans plus âgés que lui) et Ayanleh (deux ans de plus que lui). Bien qu’il soit nomade et analphabète, le vieux Harbi aimait par-dessus tout l’instruction et le savoir, et par conséquent l’école publique francophone et l’école coranique. Quant à cette dernière, elle était prodiguée au campement le soir après la prière du Maghreb par Cheick Ainan le pasteur.

    Ce soir la Hassan, munie de son crayon et éclairé par le faynouss (lampe-à-pétrole) essayait tant bien que mal à écrire ces premières lettres de l’alphabet : A-a-B-b-C-c. Malgré sa bonne volonté et son esprit innocent, il sentit soudain la fatigue l’envahir petit à petit et bien qu’il essayât de la repousser pour accomplir son petit devoir scolaire, elle le tenaillait, l’enserrant dans son étau… Ces efforts furent vaines et inutiles. Il avait comme ses frères écoliers plus de cinq cent mètres dans ses petites jambes. Ces longues marches sous un soleil ardent et implacable le vainquirent si bien qu’il décida d’arrêter son petit devoir sur-le-champ pour aller se coucher avec ses frères… Les nuits étaient très fraiches dans cette partie du pays, ce qui contrastait évidemment avec les jours qui devenaient de plus en plus chaudes au fur et à mesure que ce soleil torride montait au firmament.

    Mais un jour, Harbi apprend le décès de son proche cousin qui vivait à Djibouti-ville et qui n’avait pas d’enfants. Il hérite par conséquent la demeure du défunt. Aussitôt le patriarche décida d’expédier sa famille vers le capital pour acquérir définitivement du logement.

    Ce déménagement fut un tournant décisif dans la vie du petit Hassan. Non seulement il rompit avec sa jusqu’à là de petit broussard mais il fit également connaissance avec un milieu, certes radicalement différent, mais agité et tourmenté par excellence. Ici c’était bourré de jeunes de tous âge et des sexes différents.

    L’écran panoramique grandeur nature, le paysage verdoyant, les collines, les plateaux, les ravines… etc. bref l’air pur et vivifiant de la brousse. Et sans oublier la vie paisible, certes monotone mais sans histoire et tournant au ralenti. Mais maintenant ceci a disparu pour laisser place à un milieu ou l’espace est très réduit à cause des multiples habitations à majorité constituées de tôles et de planches, se serrant les unes contre les autres, et contrastant singulièrement avec sa forte densité de ses habitations. Ici les gens, de tous sexes et d’âges confondus, étaient visiblement beaucoup plus agite, riant aux éclats, parlant de tout et de rien et à n’importe quelle heure, s’injuriant et se battant même en plein public. Tout était à leur yeux banal… « Wa Caddi » (normal) disent-ils. Ici, on s’en foutait comme de sa première culotte due qu’en dira-t-on cher à la population pastorale. Le petit ex-campagnard remarque aussi que ces familles bien qu’elles soient géographiquement plus ou moins proches les unes des autres se rendent rarement visite pour prendre des nouvelles sur leur Santé. Sauf lors des décès et enterrements qui s’ensuivent. Ici, chacun ou chacune suivait le rythme de son propre intérêt.

    Contrairement à la vie de brousse où les travaux domestiques ou autres débutaient inexorablement avec le lever du soleil pour cesser complètement dès son coucher pour permettre aux nomades (qu’ils soient jeunes ou âgés sauf les nourrissons et les vieillards et aussi les gens très malades) d’aller vite se coucher et se reposer des durs labeurs journaliers après le dîner ; imaginez, c’était impensable et quasi-inexcusable qu’un homme ou une femme valide et en bonne santé fasse la grasse matinée. En ville, ce n’est pas pareil du tout. Tout est différent au sens large du terme. Les gens pouvaient dormir à n’importe quelle heure, travaillant et mangeant aussi à n’importe quelle heure… etc. Plus drôle encore, on pouvait par exemple assimiler les gens à des animaux : comme par exemple ceux qui passent leurs journées à dormir pour se réveiller au crépuscule pour travailler (surtout le gardien de nuit, médecins de nuit… etc.) jusqu’à l’aube comme les bêtes nocturnes. Dans ce bled où vivait désormais Hassan, il n’y avait pas une seule nuit vierge d’événements. À chaque nuit que le seigneur crée des choses bizarres se perpètrent dans ce quartier situé à la périphérie de l’oued d’Ambouli et célèbre pour sa mauvaise réputation. Tout ceci conduisit, le jeune Hassan, un beau matin alors qu’il attendait le petit déjeuner sous la véranda à se poser quelques questions sur sa situation actuelle.

    – Qu’est-ce qui a germé dans la tête de son père pour qu’il décide d’expédier sa famille de leur campement nomade vers ce lieu. Mais qu’il est bête se dit-il… Ah oui, il y avait bien eu cette longue sécheresse dévastatrice qui décima la quasi-totalité de leur cheptel qui constituait leur seul moyen de subsistance. Mais pour Hassan, il aurait mieux fallu choisir Ali Sabieh pour l’exode en lieu et place de ce sordide quartier, qui en plus porte un sobriquet bizarre et mal interpréter par les gens de bonnes mœurs. En plus, lui et ses frère et sœurs perdirent la présence permanente de leur père car ce dernier préféra au dernier moment de rester avec sa seconde femme. Cette jeune épouse refusa de les accompagner, prétextant qu’elle n’avait qu’un nourrisson et dans ce cas non obligé d’aller vivre à la grande ville. Saida était une jeune femme orgueilleuse, autoritaire et même jalouse des enfants de sa coépouse. Elle savait pertinemment comment manipuler les hommes si bien qu’elle convainquit définitivement le patriarche de rester auprès d’elle. Hassan ne porta aucune sympathie pour cette femme perfide dès les premiers instants de leur rencontre. Qu’allait-il faire maintenant dans ce quartier qui à l’aire hostile et inhospitalier ? Ils habitaient à présent une vieille maison constituée de deux petites chambres insalubres, non-repeintes depuis des lustres et sans électricité. La véranda aussi n’avait pas de toit si bien qu’elle devenait ensoleillée dès les premières lueurs du jour. Des fois, il entendait sa pauvre mère se plaindre à ce sujet :

    – Mais qu’allons-nous faire en saison fraiche en cas de pluie torrentielle ? C’est sûr que nous serons inondés jusqu’au cou nous et tous nos biens avec. Devant l’air accablé et désespéré de sa mère, Zeinab sa fille ainée proposa :

    – Pourquoi n’informes-tu pas de ce problème à papa ? Et sans attendre la réponse, l’ainé des garçons renchérit :

    – C’est vraie maman il faut qu’on le mette au courant coûte que coûte de ce problème avant qu’il ne se réalise.

    – Voulez-vous que je me charge de lui envoyer un message verbal vers son campement d’Ali Addé par le biais de quelqu’un de là-bas que je me chargerai de trouver, poursuivit le fils ainé visiblement révolté par la tristesse de sa mère bien-aimée.

    Visiblement gênée par l’importance que donnaient les enfants à leur pasteur de père (elle le détestait, aveuglée par la jalousie après le second mariage et aurait préférer qu’ils l’ignorent comme s’il n’existait plus), elle mentit sans hésiter à ses enfants :

    – Oh votre père, c’est un bon à rien il ne se soucie guère de votre vie encore moins de votre confort. Depuis que cette sorcière l’a complètement envoûté. Ça fait cinq fois que je lui parle de notre situation, c’est comme si j’avais parlé à un sourd.

    En réalité, le patriarche était un homme pieux, loyal, homme de parole et sage (en tant de conflit les hommes moins âgés que lui venaient lui demander conseil ou arbitrage) il avait un sens de responsabilité inégalable. Par conséquent il veillait au bien-être de sa famille. Il était donc clair depuis leur déménagement vers Djibouti de sa famille, il n’avait eu aucune nouvelle d’elle. Il avait pourtant charge Elmi, son frère cadet qui est établit là-bas au pk12 depuis deux décennies de passer de temps en temps à la maison (oh quand il en avait l’occasion et le moyen sachant que ce sont deux lieues géographiquement éloignés) pour voir la situation de vie de sa femme et de ses enfants et en échéant de l’en avertir. Rien jusqu’à présent il n’avait aucune nouvelle d’eux. Qu’est-il arrivé à Elmi avait-il simplement comme certains hommes de la grande ville oublier la mission o combien lourde que son frère lui a demandé de faire… Mais Elmi fut mal accueillit et fut même chasser de la maison par la mère d’Hassan dès le premier jour de sa visite. Elle lui dit même : – ah c’est le vieux qui t’envoie pour m’espionner va-t’en d’ici, je ne veux plus vous revoir dites-lui plutôt de dorloter sa jeune bien-aimée, il n’a pas à se soucier de nous ; À partir de ce jour-là, Elmi outre et très fâché par la manière dont s’était comporte sa belle-sœur à son encontre jura de ne plus mettre ses pieds chez elle. Il s’abstenait

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