Mieux vaut en rire…
Par Paul Massé
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À propos de ce livre électronique
Autopsie : L’homme devrait faire autopsier la femme avant le mariage pour savoir ce qu’elle a dans le cœur et le cerveau. Il vivrait mieux.
Confessionnal : École d’apprentissage des vices à ‘usage des prêtres.
Intelligence : Seule l’intelligence créatrice est intelligence ; l’intelligence purement contemplative n’est que somnolence de l’esprit.
Prix : Rien n’a plus de valeur que la vertu, puisque rien n’est plus rare.
Vieux : « Peu de gens savent être vieux » affirmait La Rochefoucauld. Il en est moins encore qui savent rester jeunes.
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Aperçu du livre
Mieux vaut en rire… - Paul Massé
978-2-312-00520-1
Avant-propos
Ce petit ouvrage de réflexions n’a aucune prétention moralisatrice car c’est un trop vaste programme que de vouloir réformer l’Homme, et particulièrement le Français. Mais il est bon parfois de dénoncer les aspects négatifs de la nature humaine. Certes, si l’on en croit le grand économiste que fut Alfred Sauvy, « Réputé cartésien, le Français est un grand sentimental, épris de justice, ennemi de l’inégalité, votant et décidant sur des principes là ou d’autres votent sur des choses… » Cette appréciation mérite cependant d’être nuancée par la réflexion sévère de François de La Rochefoucauld pour qui « Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés. » Excès d’optimisme chez l’un, excès de pessimisme chez l’autre ? La réalité est sans doute à mi-chemin des deux thèses. Les hommes actuels vivent dans une société pleine d’intrigues et de révolutions scientifiques et surtout spirituelles qui leur font perdre leurs repères philosophiques et moraux, et les entrainent dans le chaos. Dès lors, faut-il s’indigner des mauvaises conduites des hommes, de leur cynisme, puisque leurs attitudes et comportements ne sont que le miroir à la fois comique et tragique de leurs vaines prétentions et de leurs mœurs déréglées ? L’Homme n’est qu’un être faible ensorcelé par les mirages de la vanité. C’est pourquoi, comme il est vain de vouloir corriger les humains, réformer l’humanité, et pour ne pas tomber dans la misanthropie, il est plus sage, en tout cas plus réconfortant, de rire de leurs faiblesses et de leurs travers.
« Mieux est de ris que de larmes écrire
Pour ce que le rire est le propre de l'homme. »
François Rabelais, Gargantua
A
Abandon : La femme qui s’abandonne trop rapidement doit abandonner tout espoir d’être aimée.
Abnégation : Vertu inconnue des hommes politiques ; aucun n’a le courage ou l’honnêteté de sacrifier sa carrière à l’intérêt du pays.
Abolir : On peut abolir l’esclavage, mais non le temps dont nous sommes les esclaves.
Abomination : Fascine les esprits pervers ou simplement faibles.
Abondance : Ne peut jamais satisfaire les envies infinies des hommes.
Absolution : Rémunération de l’enseignement fourni aux prêtres par les fidèles en confession.
Abstention (électorale) : Qui s’abstient de voter s’interdit le droit de critiquer et de manifester son mécontentement.
Absurdité : Croire qu’un député pense plus à l’intérêt de ses électeurs qu’à sa carrière politique.
Abus : Faux pas réservés aux hommes de pouvoir.
Académiciens : La plupart doivent leur immortalité à l’Académie. D’autres – non académiciens – la doivent à leur génie.
Académie Française : La langue française sera morte avant que les vénérables immortels aient terminé la nouvelle édition du dictionnaire. Il est vrai qu’ils n’ont commencé sa rédaction qu’en 1935.
Accélération : À vouloir trop accélérer les progrès de la science, l’homme va en perdre le contrôle et courir à la catastrophe.
Accord politique : Tromperie réciproque.
Accusation : Même sans preuve, aboutit toujours à une condamnation par l’opinion publique.
Acheter : Tout s’achète, notamment les hommes politiques et les fonctionnaires bien placés, et – contrairement aux diamants – les plus impurs sont les plus chers.
Acquérir : Grâce à Dieu, nul argent ne permet d’acquérir l’intelligence.
Acquis sociaux : Freins au progrès social.
Acte authentique : L’acte sexuel entre époux revêt les formes légales requises ; il est donc un acte authentique.
Acte sexuel : Sans amour, n’est qu’un pauvre ersatz de plaisir.
Acteur : Le véritable acteur est le créateur, non l’interprète, si talentueux soit-il.
Actionnaire : Candide qui confie son argent à des inconnus.
Action : Quand l’action se limite à la pensée, seule la philosophie progresse ; quand la pensée est faite pour l’action, toute la civilisation progresse.
Actions : L’homme devrait se préoccuper – plus qu’il ne le fait – du cours auquel seront cotées ses actions terrestres à la Bourse Céleste.
Actrice : Toute femme l’est, puisque toute femme joue la comédie.
Adulte : Les jeunes sont déniaisés et majeurs de plus en plus tôt, et adultes de plus en plus tard.
Administration : Ignore le citoyen. Ne connait que des assujettis, des pétitionnaires, des postulants, des usagers… Bref, des êtres au service de l’Administration.
Admirer : Une œuvre d’art – ou un livre – peut souvent être admirée ; plus rarement son auteur mérite de l’être.
Adolescence : Printemps des désillusions.
Adoration : Amour sans raison.
Adultère : Maladie de foi conjugale.
Adversité : Révèle les vertus des hommes forts et les lâchetés des faibles.
Affaires : Quelles sont les affaires des hommes politiques ? L’appropriation de l’argent des contribuables.
Affections : Bagage indispensable pour traverser la vie.
Affinité : En ont les aimants qui s’attirent au point de devenir amants.
Affirmer : Moins on sait, plus on affirme, et avec force.
Âge : Avance inexorablement, même chez les femmes. Se faire remonter les seins ne fait pas remonter le temps.
Âge ingrat : Connait deux périodes : l’âge où l’on ne peut pas encore, et l’âge où l’on ne peut plus.
Agir : Il faut agir avant de penser ; après c’est trop tard.
Agir : Par le corps ou par l’esprit, c’est le fait même de la vie.
Agonie : État actuel de la civilisation.
Aider : Aider les autres, c’est s’aider soi-même.
Aïeux : Égoïstes, ils ne nous ont pas transmis leur sagesse.
Aimer : Pure déraison, puisque nous ne pouvons pas expliquer les raisons qui nous