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Pénurie dans la galaxie: L'empire du lait serait-il menacé ?
Pénurie dans la galaxie: L'empire du lait serait-il menacé ?
Pénurie dans la galaxie: L'empire du lait serait-il menacé ?
Livre électronique86 pages54 minutes

Pénurie dans la galaxie: L'empire du lait serait-il menacé ?

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À propos de ce livre électronique

Rien ne va plus dans la Voie Lactée

En l'an 4011, les Lactésiens subissent un réchauffement climatique brusque et catastrophique. Les mers de lait qui constituaient jusqu'alors la base de leur alimentation se sont transformées en beurre.
Écoeurés et souffrant d'indigestion, les Lactésiens appellent au secours les plus grands spécialistes du problème : les Terriens...

Une fable originale qui dénonce avec humour l'omniprésence du lait dans notre société

EXTRAIT

Ne vous parler que de moi, simple citoyen lactésien, ne vous apporterait de divertissement ou d’intérêt que pour un temps limité. Tout au plus vous apprendrai-je que je m’appelle Listerio. Je me suis marié il y a 112 de vos années avec la charmante Salmonella et le séduisant Ecoli.

Ne vous étonnez pas, la population lactésienne présente trois sexes différents, et pour procréer ou juste vivre ensemble ils doivent tous entrer en action, formant ce que nous appelons un tercet. Le troisième sexe, les mjölks, ne sont ni féminins ni masculins, mais agissent comme agents de liaison entre les gonades des deux autres sexes. Traduction, pour faire des bébés le mâle donne la petite graine au mjölk qui la pose dans les fesses de la femelle, où se fait la gestation…non, voyons, je blague ! Nous avons une vie de couple juste comme la vôtre, ni pire ni meilleure. Sinon, nous serions des amibes, tout au plus, sans états d’âme, ni sens du plaisir, ni sentiments. Enfin, pour en revenir à notre troisième sexe, je le transcris grammaticalement au masculin, faute d’un troisième genre que votre langue humaine proposerait. C’est plus qu’approximatif mais je ne peux pas écrire ce texte en lactésien, vous n’y comprendriez rien.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Juliette Nothomb est chroniqueuse littéraire et culinaire pour les hebdomadaires belges Le Vif Week-end et Télépro. Autodidacte, elle se passionne pour la cuisine depuis l'adolescence et met la main à la pâte dès qu'elle en a l'occasion. Elle est l'auteur de trois livres de cuisine. Par ailleurs, elle a également publié deux romans jeunesse et un roman culinaire.
LangueFrançais
Date de sortie5 avr. 2017
ISBN9782512007357
Pénurie dans la galaxie: L'empire du lait serait-il menacé ?

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    Aperçu du livre

    Pénurie dans la galaxie - Juliette Nothomb

    hindoue)

    1. UNE MISE AU POINT

    « C’est fou ce que vos plus éminents scientifiques terriens peuvent raconter comme salades au sujet des extra-terrestres et de leur habitat, ce, depuis des siècles. En fait, depuis que l’être humain s’intéresse à la vie en dehors de sa propre planète : des petits hommes verts, des monstres gluants qui squattent les vaisseaux spatiaux et dévorent un à un les membres de leurs équipages, des petits garçons blonds qui vivent sur une planète avec des volcans et une rose… enfin, si je devais mentionner toutes les énormités qui ont été proférées à ce sujet, cela constituerait un livre entier et finirait par vous ennuyer, à force. Je me bornerai donc à vous citer quelques-uns de vos plus absurdes décrets soi-disant scientifiques et prouvés, à commencer par celui-ci : les étoiles sont constituées de feu.

    Bien, je ne serai pas de mauvaise foi, il est vrai que la plupart de ces astres lumineux sont couverts de flammes et que je vous déconseille d’y mettre la main, de peur de vous brûler gravement. Cela dit, je me fais un plaisir de démystifier une généralisation abusive – traduction, que toutes les étoiles seraient en feu, c’est une grosse craque. Moi qui vous parle, j’habite la Voie Lactée, et je ne suis pas encore transformé en résidu carbonisé, que je sache.

    Comme vous le savez tous, la Voie Lactée est une galaxie, dont fait partie votre système solaire, mais vous êtes un peu excentrés par rapport au groupe d’étoiles lactées. Habitants de la planète Terre, vous me surprenez beaucoup, puisque d’une part vous avez baptisé cette galaxie d’un adjectif « lactée » parfaitement adéquat, mais d’autre part vous dites qu’elle est constituée d’étoiles de feu. Faudrait savoir ! Du feu, ou du lait ? Jaune, ou blanche ?

    Moi qui vis ici depuis 234 années terrestres (oui, je sais, je suis un peu jeune pour écrire un livre mais il paraît que j’ai toujours été précoce), je peux vous affirmer que le groupe d’étoiles de la Voie Lactée où j’habite sont recouvertes de mers de lait entier et crémeux, avec par-ci par-là de grandes îles montagneuses où nous avons construit nos habitations. Ces îles sont constituées de brétabromyl, une sorte de terreau riche en oligo-éléments qui favorise la pousse de grandes forêts bleues, ce qui est très joliment assorti à la couleur blanche de nos mers, je dois dire. Nous possédons tant de plantes diverses que nous n’avons aucun mal à trouver du matériau de construction pour nos maisons : murs de tronc de stralax, toiture en feuilles de ripayol (elles sont imperméables), portes en panneaux de mikabork. Quant aux fenêtres, nous les garnissons de vitres de lait cryogénisé (très pratique pour l’intimité, car si elles laissent passer la lumière, elles sont opaques et nous pouvons nous pro-mener tout nus chez nous sans être espionnés par les gars de l’étoile voisine).

    Cette dernière précision m’amène à vous parler de notre apparence physique. Comme je vous l’ai dit plus haut, oubliez les petits hommes verts et autres fariboles ; si nous sommes ce que vous appelez abusivement humanoïdes (cette manie des Terriens de tout rapporter à eux !), par contre notre peau n’est pas verte mais d’un blanc laiteux, avec d’agréables nuances de violet sous la lumière. Des yeux, des oreilles, une bouche, un nez, nous jouissons des mêmes sens que vous, si ce n’est que celui du toucher est très peu développé. Cela nous joue des tours lorsque nous prenons un bain ou trempons le doigt dans la nourriture pour la goûter, car nous nous brûlons sans nous en rendre compte ; aussi avons-nous chacun au poignet un thermomètre à mercure que nous utilisons pour éviter ces désagréments. Ceci, à la place d’une montre dont nous n’avons que faire car nous avons une conscience aiguë et instinctive du temps, mangeant quand nous avons faim, dormant quand nous avons sommeil.

    Enfin, en ce qui nous concerne, votre vieux préjugé indécrottable comme quoi les extra-terrestres appartiendraient à une civilisation technologiquement en avance sur la vôtre, comme c’est absurde ! Vous vous doutez bien que si c’était le cas, cela ferait belle lurette que dans nos engins spatiaux hyper sophistiqués nous vous aurions rendu visite… Non, nous en sommes plus ou moins au stade de la fin de votre XXème siècle. Disposant de bateaux aptes à la flottaison sur lait, de machines volantes assez rapides pour nous déplacer d’une île à l’autre, de trains rapides pour les voyages sur la terre ferme et de moyens de télécommunication assez perfectionnés pour nous permettre d’être au courant de ce qui se passe sur notre planète et

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