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La fin des Dieux
La fin des Dieux
La fin des Dieux
Livre électronique185 pages2 heures

La fin des Dieux

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À propos de ce livre électronique

Quatre éléments, quatre continents, quatre porteurs de masques, une seule mission: rétablir l’équilibre du monde. Accompagné de Maelström, Amos Daragon fera un long voyage pour atteindre le continent de l’air et venir en aide à une porteuse de masques en détresse. Il y rencontrera encore une fois des créatures étranges et se retrouvera dans des mondes insolites.
LangueFrançais
Date de sortie1 avr. 2021
ISBN9782898083891
La fin des Dieux

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    La fin des Dieux - Bryan Perro

    jC843/.54—dc23

    PROLOGUE

    Quatre armes, quatre continents, quatre éléments, quatre porteurs de masques, mais une seule mission : rétablir l’équilibre du monde en renversant le pouvoir des dieux.

    Depuis des siècles, les humains connaissent les vertus de la terre. Elle est un symbole de fécondité et de régénération. L’élément sait faire naître la vie et possède les secrets de la croissance, du mûrissement et de la floraison des végétaux. Elle recouvre aussi le cercueil des morts et recueille en son sein leurs poussières. Les gnomes en protègent les ressources et veillent de jour comme de nuit, souvent sous forme de crapaud, sur ses richesses et ses trésors.

    Pour sa part, l’eau est présente partout et sous plusieurs formes. Parfois gazeuse, souvent solide, mais la plupart du temps liquide, l’eau représente le cycle de la vie et ses transformations sont multiples. L’élément symbolise la persévérance, la volonté et la régularité qui s’incarnent dans le flux permanent de ses marées et de son mouvement. Comme une histoire habilement ficelée, l’eau épouse les formes qu’elle rencontre sans jamais les contrarier et les porte vers de nouveaux pays, de nouveaux mondes. Son courroux est souvent dévastateur et c’est pourquoi l’eau impose le respect, surtout de la part des ondines, ses protectrices dévouées.

    Le feu est l’élément insaisissable qui réchauffe et éclaire les hommes, mais dont les méfaits peuvent être dévastateurs. S’il n’y a rien à consumer, le feu n’existe pas, car il vit de la destruction du monde et, parallèlement, de sa purification. Il transforme ce qu’il embrase en illuminant le monde autour de sa flamme. Voilà pourquoi les anciens le présentent comme un symbole d’intelligence et de vivacité. Du torrent de lave à la simple bougie, seule la salamandre, la gardienne de ses secrets, peut le traverser sans en être affectée.

    Comme une fée désirant ne pas se faire voir, l’air est imperceptible et insaisissable. Cet élément qui pénètre tout représente l’inconscience et le mystère car, même s’il est présent partout, tout le temps, il arrive souvent aux humains de l’oublier complètement. Immuable, l’air se dérobe à toutes descriptions. Les sylphes, ces créatures très mobiles au corps léger et fluide, habitent le monde de l’air. Elles apparaissent parfois aux humains sous la forme d’un nuage et habitent le ciel, au milieu des tempêtes et des vents.

    C’est de la fusion des quatre éléments que naîtra une entité nouvelle capable de remplacer les dieux afin d’établir un nouveau règne sur le monde. Là où les elfes ont lamentablement échoué, les humains réussiront-ils à propulser les vivants dans une nouvelle ère ? Les porteurs de masques trouveront-ils la façon de joindre leurs forces afin d’accomplir les prophéties des devins ? Les dés sont jetés… et personne, du plus sage au plus fou, ne pourra prédire la fin de la grande aventure d’Amos Daragon.

    I

    LES MONTAGNES DES KUTS

    Sur les terres du Sud, là où les volcans ne cessent jamais de cracher leurs matières enflammées, la grande tribu des porcs-épics était rassemblée pour un événement grandiose. Ces hommes, ces femmes et ces enfants avaient traversé des plaines de lave fumante et des contrées de cendre pour venir rencontrer l’élu. Leurs armures et leurs armes, essentiellement constituées d’ossements de reptiles gigantesques, avaient été nettoyées et polies pour l’occasion. En suivant les indications très précises des différents chamans de leurs clans, ils s’étaient couvert le corps de peintures de guerre et de signes cabalistiques aux formes étranges. Plusieurs anciens avaient des tatouages sur le visage, ce qui les rendait effrayants à voir. Au rythme incessant des tambours qui battaient la mesure depuis au moins une lune, les femmes se relayaient devant le grand feu pour danser, souvent jusqu’à épuisement. Contrairement aux humains de ce continent qui vouaient un culte presque absolu au dieu Vulcain, le sang brûlant de la terre, les femmes du clan des porcs-épics ne dansaient pas pour les dieux. Elles rendaient hommage aux Ungambikulas.

    Selon la mythologie des tribus nomades des porcs-épics, au début des temps, l’obscurité couvrait le monde, et leurs ancêtres, ainsi que les astres, dormaient dans les profondeurs de la Terre. Durant cette période, appelée le « Temps des rêves », la vie était en gestation sous les montagnes. Un beau jour, les ancêtres s’éveillèrent et sortirent de terre à travers une première coulée de lave qui, elle, devint bientôt le soleil dans le ciel. Les ancêtres, mi-animaux, mi-plantes, évoluèrent pendant de longues années avant l’arrivée des Ungambikulas, splendides créatures lumineuses ailées, qui trouvèrent que les humains avaient bien piètre allure. En effet, ces derniers étaient à moitié achevés, car ils avaient des corps ou des membres de bêtes, des excroissances sur la tête qui étaient en fait des branches ou encore de longues racines qui faisaient office de cheveux. Avec de longs couteaux à la lame de pierre, les Ungambikulas avaient décidé de séparer les caractéristiques humaines, animales et végétales de chacun des corps afin de former trois classes bien distinctes. On appelait aujourd’hui la plus sage des Ungambikulas Kalliah Blash, qui signifie « la Dame blanche ».

    Pour les membres du clan des porcs-épics, les dieux étaient depuis toujours les ennemis des humains et Kalliah Blash était la seule vraie reine du monde. Les cultes pratiqués par les différentes tribus du continent n’avaient aucun sens à leurs yeux et c’est précisément pour cette raison qu’on leur déclarait continuellement la guerre. Les nomades porcs-épics n’avaient jamais cessé de se battre et, avec leurs méthodes efficaces, ils avaient la réputation d’être d’habiles guerriers. Jamais ils n’attaquaient ceux qui voulaient vivre en paix. Cependant, dès qu’un clan déclenchait les hostilités, les porcs-épics ripostaient avec vigueur. À l’image de ce continent de volcans, de reptiles et de feu, ce peuple avait un caractère bouillant, mais il savait garder son sang-froid lorsqu’une situation critique se présentait. Ils habitaient les terres décharnées du centre du monde, là où la végétation se faisait rare et où l’agriculture était inexistante à cause de la chaleur des volcans et de l’épaisse couche de cendre qui recouvrait le sol. Leur vaste territoire était situé également là où les nuages se faisaient nombreux, mais la pluie, rarissime. Enfin, ils habitaient au centre d’un brasier éternel, là où nul, à part eux, n’aurait pu vivre.

    Heureusement, ils étaient rassemblés aujourd’hui pour une tout autre raison que la guerre. Les femmes dansaient au son des tambours battants pour célébrer l’élu qu’on avait tant attendu, car la légende leur avait enseigné qu’il viendrait pour éliminer les dieux afin que s’installe la paix dans le monde. C’est Kalliah Blash elle-même qui l’avait choisi. Il devait rétablir l’équilibre entre les forces positives et négatives du monde. Le jeune garçon d’une quinzaine d’années avait des talents de combattant exceptionnels et possédait la faculté de maîtriser les éléments selon ses désirs. D’ailleurs, on l’avait déjà aperçu en train de s’amuser dans la lave comme s’il avait été dans l’eau fraîche d’une rivière. Grâce à ses pouvoirs, les profondes veines d’eau remontaient en différents points à la surface du sol afin d’étancher la soif de chacun. Ses pouvoirs étaient prodigieux et son nom avait remplacé le mot miracle dans la langue ancienne des porcs-épics. Cet être extraordinaire, ce garçon remarquable, s’appelait Éoraki Kooc et il appartenait à la lignée des porteurs de masques.

    Depuis des semaines, Éoraki se trouvait dans la grotte sacrée censée mener chez les ancêtres. C’est son maître, un très grand esprit du monde des ombres, qui lui avait indiqué le chemin. À plusieurs reprises, Éoraki était entré dans la grotte mais, chaque fois, il en était ressorti bredouille. C’est qu’il aurait dû y trouver le masque de l’éther, mais chacune de ses descentes en ce lieu sombre avait été un échec. Il avait eu beau chercher partout, regarder sous chaque pierre et dans chaque crevasse, il n’avait jamais trouvé d’indice de la présence de l’objet. Encore aujourd’hui, son peuple l’attendait à l’extérieur en célébrant déjà son retour victorieux, mais Éoraki craignait de le décevoir de nouveau. C’était pour l’encourager et pour lui porter chance que les chants et les danses reprenaient de plus belle chaque fois qu’il retournait vers les ancêtres. La pression était grande pour le jeune héros qui, vêtu de son seul pagne mais protégé par des signes cabalistiques peints sur tout le corps, devait absolument trouver la façon d’atteindre le masque de l’éther.

    Pour son jeune âge, Éoraki avait des épaules larges et un corps bien musclé qui semblait avoir été sculpté par un artiste. Sa peau brune, ses cheveux noirs coupés courts et en pointes, ses yeux perçants, tout lui donnait l’allure d’un félin. À l’exemple des guerriers de son peuple, il avait les ongles longs et effilés et portait une trentaine d’amulettes autour du cou. Ses dents, taillées en des crocs saillants, contribuaient à renforcer son image de bête sauvage. Malgré son allure quelque peu menaçante, Éoraki était un garçon charmant et drôle qui ne se gênait pas pour faire le pitre devant ses amis et qui aimait jouer des tours aux adultes du clan. On l’appréciait aussi pour son intelligence et son grand cœur.

    Après avoir inspecté le fond de la grotte une troisième fois, Éoraki posa sa torche dans une fente de roc et s’assit pour réfléchir.

    — Mais où donc ce masque peut-il être ? J’ai suivi à la lettre les indications de mon maître en descendant dans ce trou. Je ne comprends plus ce qu’il attend de moi !

    Le guide spirituel d’Éoraki était le spectre d’un ancien chaman très puissant du clan des porcs-épics. Il lui avait dit : « Tu trouveras au fond de la grotte le passage conduisant au masque de l’éther. » Malgré ces renseignements, le jeune porteur de masques ne trouvait rien. Peut-être alors que les paroles de son maître avaient un sens caché ? Si c’était le cas, il n’arrivait pas à le comprendre. Alors il cherchait encore et toujours un trou, un recoin ou une crevasse qui lui ferait atteindre son but.

    — Si je remonte encore à la surface sans le masque de l’éther, le peuple sera furieux. Ces gens croient en moi et je ne dois plus les décevoir. Je dois chercher encore et encore, retourner chaque pierre et rester ici le temps qu’il faudra. Je dois réussir !

    Fatigué mais confiant, Éoraki reprit sa fouille de la grotte et suivit le long passage menant à une extrémité. Au-dessus, le rythme des tambours faisait vibrer légèrement la paroi à travers laquelle il crut reconnaître, tel un écho lointain, les différents cris de guerre des nombreuses familles du grand clan. Cela lui rappela l’urgence de trouver le dernier des masques de puissance.

    Une fois de plus, malgré de longues recherches, le garçon ne trouva rien. Pas le moindre signe pour lui venir en aide. Complètement découragé et sur le point de tout abandonner, Éoraki se laissa choir sur le sol et pleura. Jamais il n’avait vécu une épreuve aussi difficile ni ressenti une pression aussi grande. Même si, dans sa culture, il était interdit aux hommes de pleurer sous peine de se voir exclus du clan, le garçon ne pouvait retenir ses larmes. Du reste, à l’égard de cette coutume, son père lui avait enseigné que seules les mauviettes affichaient ouvertement leur faiblesse en s’adonnant au pleurnichage et il lui avait maintes fois fait promettre de ne jamais se ridiculiser de cette façon. Le fils brisait aujourd’hui son serment, ce qui eut pour effet d’accentuer son chagrin et d’augmenter ses larmes.

    Éoraki l’ignorait, mais son désespoir était en train de creuser le tunnel qui allait le mener au plus profond de son monde intérieur. Il venait de faire craquer sa carapace et il allait toucher à ses sentiments réels. Son maître avait dit la vérité, car c’était bien au fond de cette grotte que son élève trouverait le passage qui allait le conduire vers le masque de l’éther.

    Lorsque Éoraki sortit enfin de la grotte, les tambours, les danses et les cris de guerre s’arrêtèrent net. Un silence lourd d’espoir accueillit le jeune héros qui se dirigea jusqu’au rocher du destin, là où siégeaient les anciens et les sages. L’air fatigué mais le torse bombé, il se tourna fièrement devant son peuple et déclara solennellement :

    — J’ai trouvé ce que j’étais allé chercher.

    Des cris de joie, tombés comme un coup de tonnerre, se firent entendre de partout. Les tambours reprirent leur cadence dans les hurlements des milliers de membres du clan des porcs-épics. La légende était devenue réalité et le sauveur se trouvait parmi eux. Puis, Éoraki Kooc leva la main pour demander le silence. Le vacarme cessa presque aussitôt.

    — Écoutez-moi, tous ! Je dois maintenant vous quitter pour accomplir ma mission de porteur de masques. J’ai aussi une annonce d’une grande importance à vous faire ! Je ne suis pas le seul à posséder le pouvoir de maîtriser les éléments…

    Un murmure de surprise et d’incompréhension circula dans l’assistance. Les croyances anciennes parlaient d’un unique élu et non pas de plusieurs.

    — Lors de ma quête dans les profondeurs de la grotte, j’ai eu une vision révélatrice… continua Éoraki, une vision d’un monde où quatre continents représentent les quatre éléments naturels. Sur chacun de ces continents évolue un porteur de masques, tout comme moi. Aujourd’hui, je pars donc rejoindre les trois autres afin d’éliminer une fois pour toutes l’emprise des dieux sur notre Terre.

    La foule semblait incrédule, mais demeurait toutefois silencieuse à la suite de cette étonnante révélation.

    — J’ignore si nous nous retrouverons un jour… poursuivit l’élu, mais sachez qu’à chaque instant de mon périple à venir, mes pensées seront dirigées vers vous. Vous méritez

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