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Les psaumes de la crise d’Eburnie: Recueil
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Les psaumes de la crise d’Eburnie: Recueil
Livre électronique144 pages43 minutes

Les psaumes de la crise d’Eburnie: Recueil

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À propos de ce livre électronique

Un texte profond qui revient sur les événements de l'histoire de la Côte d'Ivoire pour éclairer le présent.

La crise d’Eburni est-elle un cri politique ou social ? Sont-ce là des vers de dépit d’espoir ? Il y a assurément un peu de tout ceci, mais pas que cela. Le texte est dense, profond. Il faut psalmodier les vers de ce recueil pour en percer le mystère. Ce n’est pas un recueil historique, c’est une « histoire poétique ». C’est RÉCENTE HISTOIRE de notre chère Côte d’Ivoire qu’a chantée le poète. Un chant poignant, dont chaque vers traverse la mémoire de ceux qui ont vu et qui savent. C’est un chant puissant, mais pas bruyant, qui relate les aspects les plus sanglants de la crise ivoirienne, un chant réfléchissant… qui projette ses rayons dans le passé, éclaire le présent et s’élance vers l’avant en cherchant un trait d’union, des signes d’unité. Ces mots enchevêtrés parlent clairement… pour ceux qui savent et qui ont vu, ils parlent surtout pour ceux qui ont juste entendu sans voir.

Grobri Bregui revient, avec ses textes poétiques, sur l'histoire sanglante de la Côte d'Ivoire, dans le but de mieux comprendre le passé afin de mieux construire le futur du pays et des générations à venir...

EXTRAIT

Aucune gerbe
Ne poussera sur leurs
Tombes muettes
À chaque lune
Un quidam
Rappelle la fadaise
Cautionne une cause
Aucune gerbe d’herbes
Ne grandira aux bords
De leurs pierres rieuses
Les yeux secs
S’engloutissent
Sous la force du temps
Bientôt suivra cet écho
Sans manches
Nous le savions tous
Dieu aussi
De cet entrain dont
Jubilent les pieds épuisés
Mais déterminés

A PROPOS DE L'AUTEUR

Marketeur de formation et spécialiste en fret aérien diplômé de IATA (Canada), Grobri Bregui est bété, originaire de la Côte d’Ivoire. Reconverti en un métier manuel, il exerce aujourd’hui en tant qu’opérateur de production et de cuisson dans l’alimentaire en Belgique son pays d’adoption. Féru de la littérature, surtout de la poésie, son vent de liberté l’emmène à s’inscrire dans les vers libres et devient apprenti des poètes africains. Il utilise la poésie comme un chant de révolte, surtout de liberté Psaumes de la crise d'Eburnie est sa première œuvre.
LangueFrançais
Date de sortie18 nov. 2019
ISBN9791037701817
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    Aperçu du livre

    Les psaumes de la crise d’Eburnie - Grobri Bregui

    ¹Préface

    La poésie est une entité universelle. Mais en dépit de son universalité, elle porte les marques de la sphère géographique dans laquelle elle est produite ; ce qui lui confère des caractéristiques sui generis comme en témoignent Victor Hugo, dans la Préface de Cromwell², et G. W. F. Hegel, au chapitre 3e de son Cours d’esthétique III. Le philosophe allemand évoque l’idée du « caractère national » de la poésie en ces termes : « [la poésie] porte à la représentation le raisonnable individualisé, elle a absolument besoin de la déterminité du caractère national dont elle procède et dont la teneur et la façon de voir les choses constituent aussi son contenu et son mode de représentation, et c’est pourquoi elle continue dans cette voie jusqu’à atteindre une plénitude de particularisation et de caractérisation propre. Les poésies orientale, italienne, espagnole, anglaise, romaine, grecque, allemande, toutes sont absolument distinctes les unes des autres pour ce qui est de l’esprit, des sentiments, de la vision du monde, de l’expression, etc. »³

    Victor Hugo, le chef de file du romantisme⁴ français, écrit pour sa part que « la poésie se superpose toujours à la société.⁵ »

    Cette spécificité, la poésie de Grobri l’habite, l’arbore, la porte à bout de bras à travers un fort ancrage culturel qui l’éclaire et la peuple de guirlandes. Les premiers vers nous plongent de plain-pied dans cet univers :

    Toutes les pierres ne sont pas vivantes, Dovâ

    Certaines le seront

    Alors

    Étanche ton regard

    Trêve de pleurs

    Des cendres d’autres feux peinent à refroidir

    Demain les chemins blêmes

    Ne sangloteront plus essaims de passions

    Des poitrines galvaniseront goualantes

    Ceux des quatre vents

    Cette vieille dame se lambine toujours

    Du temps, Dôva

    Écoute

    Écoute

    Ce geste

    Chanson de geste 

    Que ploient bouches délinquantes

    Pieds au seuil de nos jours

    Celle des nouvelles mains du bhiriégogoua

    Ô ! Na gôlôlowouri

    Loin de se limiter à cet amas de termes issus du terroir bété (Centre Ouest de la Côte d’Ivoire) dont est originaire le poète, il (cet ancrage) se fait jour, d’autre part, au travers du thème traité et dont le titre-oxymore de l’ouvrage dévoile majestueusement (poétiquement, j’allais dire) la quintessence : psaumes de la crise d’Eburnie.

    Le titre même de cette œuvre mérite que l’on s’y arrête. Au moins pour sa qualité stylistique. Qu’est-ce qu’un psaume ? Du grec psalmos, air joué sur le psaltérion – cet instrument de musique à cordes –, un psaume constitue un texte (poétique) qui s’étend sur plusieurs versets. Ici, l’auteur emploie le pluriel (les psaumes). Nul doute que ce pluriel fait référence aux livres des Psaumes, dans l’Ancien Testament. Il ne s’agit donc d’une inscription dans un discours antérieur que Bakhtine appelle « dialogisme » et que Julia Kristeva, à la suite du premier, nomme « intertextualité ».

    Mais à ces poèmes (chants) liturgiques que l’on prête au roi David, le poète superpose une réalité qui leur est foncièrement antagoniste : « la crise ». Cette juxtaposition de notions antinomiques laisse émerger un puissant oxymore qui nous rappelle Pierre Reverdy, selon qui « Le poète est une fabrique d’images. » ou encore William Shakespeare qui écrit que « La poésie la plus vraie, écrite, est celle où il y a le plus d’inventions. » Oui, la seule gloire du poète c’est de nous dérouter. De nous propulser hors de notre cockpit de tranquillité. Qui ne se rappelle pas ce vers à la fois étrange et déroutant de Paul Eluard ? « La terre est bleue comme une orange ».

    Revenons au « caractère national » (dont parlait Hegel). Loin de constituer une quête d’une esthétique inféconde (ne nous méprenons surtout

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