Le dernier Survivant: Roman
Par Yaya Conde
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À propos de ce livre électronique
Le dernier Survivant relate la vie que traverse Karika un enfant qui vivait royalement avec sa grand-mère N’De Bendou. Obligé d’être séparé de sa protectrice pour poursuivre ses études, il s'est vu confié à son homonyme et peu après à son oncle. Par la suite, il vivra auprès de son père marié avec une autre femme pour finir enfin auprès de sa mère célibataire.
La scène se déroule dans un pays imaginaire appelé Pays des militaires où le droit de l’enfant n’est pas pris en compte. Dans ce pays, l’enfant d'autrui, c’est-à-dire celui qui ne vit pas avec ses deux parents est considéré comme un instrument de travail par ses tuteurs. Les travaux domestiques primaient sur l’éducation scolaire.
Ce roman interpellant vous emmènera en plein coeur d'un pays imaginaire appelé Pays des militaires, où le droit de l’enfant n’est pas pris en compte.
EXTRAIT
Quelques jours après l’arrivé de Louceny, je sors pour aller puisé de l’eau comme d’habitude, j’aperçois un ami de classe qui était accompagné par sa mère, j’admirais comment il jouait avec elle et celle-ci lui dorlotait, alors que moi, j’étais avec un bidon de vingt litres. Alors que moi je ne sais même pas, j’avais une mère, qui m’a abandonné depuis le berceau, ma seule mère était ma grand-mère, qu’elle aussi vient de laisser dans cet enfer ; cette femme me demanda, si c’était moi qui étais supposé porter ce bidon à mon âge ? Je donnai une réponse affirmative et elle me fixant, ses larmes et mes larmes coulaient simultanément. Elle m’a pris dans ses bras en me réconfortant et elle m’a aidé à remplir le bidon de vingt litres puis le porta jusqu’à la devanture de ma cour. Pour ne pas créent d’autres problèmes, j’ai dit à la dame de me remettre le bidon, je me suis accroupi afin de mettre le bidon sur ma tête. Après beaucoup d’hésitation de son côté, elle a fini de le faire, je suis rentré avec dans la cour. J’étais pressé de relater les faits à Louceny arrivé, j’avais trouvé qu’il lavait le salon, il se précipita pour enlever le bidon sur ma tête, j’ai repris mon souffle et je donnai des explications avec un cœur rempli de colère, d’amertume et des larmes qui coulaient sur mon visage.
À PROPOS DE L'AUTEUR
N’fa Yaya Conde est né à Queckedou en Guinée. Diplômé en administration des affaires de l’université Julius Nyerere de Kankan en 2014, il suit actuellement des cours d’anglais dans l’Académic Center Of Languages à Accra au Ghana.
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Aperçu du livre
Le dernier Survivant - Yaya Conde
Poésies : divorce
Toi qui sépares deux personnes qui se sont promis amour et fidélité pour le meilleur et pour le pire
As-tu déjà pensé aux méfaits que tu vas causer ?
As-tu déjà réfléchi aux souffrances dont ces personnes seront envahies ?
Nous, les enfants qui sont les victimes innocentes de tes actes.
As-tu déjà pensé à nous, avant de penser à ta sale besogne que tu provoques jour et nuit ?
Nous qui sommes les rescapés de cet amour que tu viens de rompre.
Nous voilà exposé à tous ces dangers.
Tant de combats haineux pour nous garder, Tant de jugements pour notre patrimoine
Oh ! divorce
Nous voilà aujourd’hui les marionnettes de toutes les bêtes humaines
Nous voilà exposé au vol, viol, coups et blessures.
Pourquoi nous as-tu barré le chemin qui mène à l’amour de nos deux parents ?
Oh ! divorce
Pourquoi certaines personnes se nourrissent-elles de ces enfants sans protection
Pourquoi traitons–nous différemment par rapport aux autres enfants ?
Pourquoi tant de mépris et de haine de nos tuteurs ?
Oh ! divorce
Nous voilà aujourd’hui sans nos deux parents qui étaient censés s’unir pour nous voir grandir à leurs côtés.
Avec eux, nous nous sentions protégés
Avec eux, nous avions la joie sans fin
Avec eux, nous avions l’amour indescriptible
Mais sans eux, nous perdons notre repère.
Comment faire pour survivre parmi tant de bêtes sauvages affamées, prêtes à nous déchirer et à nous avaler cru.
Dis – le nous…
Dis-le-nous, le destructeur
Explique-nous,
– toi le catalyseur
Éloigne-toi de notre famille
Nous ne voulons plus entendre parle de toi
la référence du malheur
l’ami des méchants
Mais, sache que tôt ou tard, nous changerons ton image.
I
N’Deh Bendu
Quand la vie semble difficile, parfois, nous avions besoin d’avoir une nouvelle idée, une nouvelle histoire ou une anecdote d’un bon comportement d’une personne qui a réussi…
Quand on entend son histoire, un sourire d’espoir se dessine sur notre visage qui nous aide à continuer le combat dans cette vie qu’hier était minable. Ou le présent un enfer et un futur incertain ; tout espoir est porté sur Dieu que le plus souvent, tu te demandes s’il existe réellement ; la plus dure dans cette société, c’est être entouré par des personnes qui joue le semblant de t’aimer, alors que partout, ton bonheur se trouve, ils seront prêts à tout pour détruire, car ton succès représente pour eux un obstacle. Et pourtant la seule chose qu’un être humain doit à tout prix avoir, c’est l’indépendance humaine, car même votre ombre vous abandonne dans l’obscurité. Dans ce cas, seul le travail est le remède qui va combler des besognes, qui nous épargnent de l’humiliation, la soumission...
Nous vivons dans une sous-préfecture de Kegbedou appelée Deoun Maneke, une ville ou cohabite toutes les ethnies du pays, mais majoritairement dominé par des kissi, qui sont les autochtones de la région.
La concession de mon grand-père était l’une des plus pittoresques que je n’avais jamais vues. L’entrée de la cour faisait face à une mosquée juste quelque cinq mètres les séparaient. La cour était recouverte des graviers fins qu’on l’amassait dans la rue de l’autre côté de la rentrée, qu’on remplissait notre cour avec ces graviers ; chaque fois que, besoins se faisaient sentir.
Mon grand-père tenait à des moindres détaillé à l’organisation de sa concession, il aimait voir sa cour propre et adorait qu’il soit apprécié par les visiteurs qui venaient de partout et à chaque appel de la prière, les nouveaux fidèles musulmans jetaient le coup d’œil dans ladite concession et ça attirait les yeux, après la prière, il s’empressait pour venir visiter et cela se transformait en salutation amicale ; d’autres fidèles en profitèrent pour cueillir des fruits, on y trouvait un papayer, un oranger et le manguier qui nous aidait à surmonter nos faims, à travers leurs fruits.
Des fleurs bordaient les clôtures où on prenait du bon temps à jouer avec des billes. Deux grandes maisons de type d’habitation familiale qui faisaient face, l’un était la demeure du grand-père, l’autre était pour ces femmes. N’Deh Bendu la mère de mon père et sa coépouse Teneke ; les filles y vivaient, les hommes y vivaient dans la maison du grand-père.
Une annexe qui faisait face à la route collée à la maison du grand-père était utilisée comme boutique occupée par un conpinu, un vieux peul qui a loué le lieu, qui venait chaque matin ouvrir sa boutique. À l’intérieur, côté Est se trouvait des douches alignées dont l’une d’entre elles était réservée à grand-père, les autres étaient pour tout le monde. Dans l’angle, côté opposé à la douche, se trouvait le puits, son eau servait à des tâches ménagères, à quelques mètres de là, se trouvait la cuisine. En ce qui concerne l’eau potable, mes tantes prenaient des bidons pour aller chercher à l’autre bout de la ville où était plantée une pompe à main qui permettait de desservir tout un quartier.
Il y avait une petite route qui séparait notre concession à celle des voisins, qui étaient souvent absents, qui venaient juste loger des étrangers, après quelques jours ceux-ci repartaient, c’était presque une maison abandonnée finie
À l’arrivée des réfugiés, notre sous-préfecture était devenue un lieu récréatif où il faisait beaux à vivre ; des séries des danses étaient organisées partout dans la ville, qui attiraient du monde, ces gens n’ont pas mis du temps à s’intégrer dans leur nouveau lieu ; ils étaient venus avec leurs styles qu’ils avaient finis par imposer aux habitants de la localité et ceux-ci ne faisaient qu’imiter au profit de leurs coutumes, qu’ils avaient reléguées aux seconds plans. La nôtre était surannée dans la cité.
Deoun Maneke manquait des édifices sociaux de base, pas d’hôpital à plus forte raison des vrais médicaments. Il n’y avait que des paracétamols, et quelques antibiotiques qui se trouvaient dans les mains des grands vendeurs de la zone. Les habitants se focalisaient sur les médicaments traditionnels pour se soigner, ainsi un guérisseur est apparu du nom de Loucény venu de Lima en guise d’humaniste pour aider cette partie de la population qui souffrait des maladies et d’autres maux. C’était un guérisseur avéré, il arrivait à sauver des personnes malades qui n’avaient plus d’espoir. Il est venu leur redonner cet espoir perdu.
La population en grande partie détenait les portions des guérisseurs locaux qui ne servaient à rien. Ces guérisseurs ne voyaient que du côté financier.
Pour la petite histoire: Ma grande mère est d’origine limalienne un pays limitrophe du pays des militaires. Par le biais de son père Loucény que je n’ai pas vu, ce dernier était venu en tant que guérisseur pour donner main-forte à la communauté abandonnée par le gouvernement.
Dès l’arrivée de Loucény, il se mit à la tâche pour soigner des personnes mourantes en priorité. Quelques jours lui suffisaient pour mettre sur pied ses patients que tout le monde voyait presque dans la tombe.
La nouvelle a pris la ville, les gens couraient pour obtenir la portion et les malades traînaient à la devanture du guérisseur. Débordé, il a fini par engager de grands gabarits pour mettre de l’ordre, un interprète pour faciliter sa communication avec ses patients.
Il recevait les malades et les traitait par ordre d’arrivée. Mais il y avait d’autres malades qui avaient hâte pour passer en premier. Les disputes surgissaient à tout moment, mais grâce à ce dispositif, il arrivait à effectuer son boulot. Il les traitait à partir de feuilles des arbres et des versets coraniques de façon gratuite. Des malades se suivaient de jour en jour. Ce qui se passait à Deoun Maneke ne pouvait pas rester secret longtemps sans parler partout dans les villages environnants. Ces villages s’étaient mis dans le mouvement. Les gens qui arrivaient sur le lieu se sentaient à moitié sauvés tellement que l’espoir était grand.
Les malades se côtoyaient et se racontaient le miracle qu’ils voyaient. Ça motivait de plus en plus et redonnait encore plus d’espoir à ces gens perdus. Le nom de Loucény parcourait toute la province et les patients repartaient satisfaits. IL y avait d’autres malades insatisfaits qui revenaient demander la portion sous prétexte qu’ils avaient fini de boire et on leur redonnait.
Il parvenait à guérir même des fous