Le coup d’état milliardaire: Petit traité de résistance au néolibéralisme
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À propos de ce livre électronique
Ce sont plutôt les conséquences logiques des politiques néolibérales mises en œuvre depuis maintenant plus de trente-cinq ans. À partir d’un travail idéologique d’économistes ultra-libéraux au milieu du XXe siècle, relayé politiquement par R. Reagan, M. Tatcher et la Communauté Economique Européenne, va se déclencher un peu partout dans le monde un mouvement d'ampleur que l’on peut qualifier de coup d'état larvé.
Cet ouvrage explique comment le fondamentalisme marchand, ou néolibéralisme, se met progressivement en place créant une nouvelle classe de travailleurs pauvres et précaires et fractionnant ainsi la société en deux. Ne profitant qu’à une élite fortunée, ces politiques provoquent des réactions sectaires ou identitaires, allant jusqu'à mettre en danger l'esprit de la République et la démocratie. Mais en ne voulant traiter que les symptômes plutôt que la maladie, on colmate éventuellement les brèches sans rien résoudre, tout en se condamnant à l’austérité. La lutte contre la pauvreté est vaine si on ne s’attaque pas aux inégalités.
Ce livre, concis et à vocation pédagogique, donne les pistes d’une résistance qui doit s'organiser lucidement et avec détermination. Après avoir dénoncé les fausses solutions qui hélas sont celles que proposent actuellement la plupart des gouvernements, il met en avant sept principales propositions pour répondre au tryptique mortifère constitué par les inégalités, l’austérité et le chômage de masse.
Un petit livre fort et engagé qui montre avec des mots simples l'essouflement d'un système et propose une voie meilleure.
EXTRAIT
Les banques centrales s’apparentent à des médecins qui prescrivent toutes les médications possibles pour guérir leurs patients des symptômes et non des causes de la maladie.
Et si nous recherchions plutôt les causes ? Vous ne réduirez pas la courbe du chômage parce que vous faites semblant de vouloir le faire : vous utilisez du sparadrap et du fil de fer quand il faudrait de la chirurgie et des points de suture.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Juriste de formation, Jean-Jacques Gury a travaillé pour une filiale financière d'un groupe international d'assurance, notamment à l'Inspection Générale à la cellule anti-blanchiment d'argent du Ministère des Finances. Proche du Collectif Roosevelt, membre d' ATTAC, Jean-Jacques Gury est administrateur du Groupe de Réflexion et d' Action Métropolitaines (GRAM Métropoles Lyon).
Interrogateur de systèmes, il a l'art de les décortiquer pour en simplifier l'approche dans une pédagogie captivante.
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Avis sur Le coup d’état milliardaire
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Aperçu du livre
Le coup d’état milliardaire - Jean-Jacques Gury
Avant-propos
Cherchez à qui profite le crime et vous trouverez les commanditaires. Doublement de la valeur des patrimoines privés en un demi-siècle, plus de milliards aux milliardaires en addiction de nouveaux milliards, concentration du capital, la piste est sérieuse.
Le coup d’État milliardaire larvé et conservateur porté par Reagan, Thatcher puis par la CEE, a installé le néolibéralisme au pouvoir depuis plus de 35 ans. Avec la complicité des médias en liberté surveillée, souvent propriété des milliardaires et de l’Université de la pensée dominante programmée par les gouvernants téléguidés, s’est installée une politique économique et sociale, défendue aussi par bon nombre de ceux-là même qui en sont les victimes, qui ne profite qu’à une élite fortunée.
Lutte contre l’inflation pour protéger le capital, avec pour moyens austérité et chômage de masse et pour corollaires les pauvretés et plus de milliards aux milliardaires, en sont les concepts efficaces.
Nombreux sont ceux qui cherchent dans ce contexte à améliorer la situation du plus grand nombre dans des nouveaux projets de société, en abandonnant la recherche du plein-emploi, idée assimilée parfois à un combat d’arrière-garde. Le bourrage de crâne pratiqué depuis les années 1980 n’y est sans doute pas étranger, mais traiter les symptômes plutôt que la maladie est le risque qu’ils prennent et que cet essai refuse.
Le plein-emploi n’empêche sûrement pas une évolution positive de la société, il pourrait même la faciliter, voire en profiter, les deux étant probablement liés.
Ne pas permettre une activité correctement rémunérée à tous ceux qui en cherchent, c’est prendre le risque d’une société fracturée entre ceux qui auront généré une rémunération et les autres. Ces derniers risquent d’être de plus en plus nombreux compte tenu de la croissance de l’automatisation, de la robotisation et de l’informatisation, dans le cadre des politiques d’austérité généralisée.
La république sera en danger devant le développement des sectarismes, d’abord économiques puis politiques, qui sont des réponses instinctives au fondamentalisme marchand et à la précarité.
La résistance doit s’organiser, lucidement et avec détermination, sachant que ce qui rapproche le plus grand nombre est colossal et que les petites divergences sont dérisoires.
Cet essai tente de déplacer une pierre sur le chemin, en ayant la conviction que si la montagne ne donnera pas l’impression d’avoir bougé, rien n’est négligeable.
Introduction
Les banques centrales s’apparentent à des médecins qui prescrivent toutes les médications possibles pour guérir leurs patients des symptômes et non des causes de la maladie¹.
Et si nous recherchions plutôt les causes ? Vous ne réduirez pas la courbe du chômage parce que vous faites semblant de vouloir le faire : vous utilisez du sparadrap et du fil de fer quand il faudrait de la chirurgie et des points de suture.
Vous attendez la croissance que vous empêchez par l’austérité économique et vous facilitez les licenciements alors qu’il faudrait maintenir les effectifs.
C’est ce que nous pourrions dire à tous ceux qui, depuis près de 40 ans nous ont gouvernés.
Participer à une société qui fait semblant d’utiliser les prélèvements obligatoires pour traiter les difficultés de la pauvreté, liées au chômage pour l’essentiel, et donc bien évidemment n’y parvient pas, est pour le moins gênant. Comme c’est plutôt l’accroissement des inégalités qui est constaté depuis des décennies, cela devient inadmissible.
Pourquoi tout le monde ne bénéficierait-il pas de la possibilité de travailler en étant rémunéré suffisamment pour vivre normalement ? Quel sujet serait plus important ?
Pour ceux qui ont eu la chance d’intégrer la vie active pendant les « Trente Glorieuses », c’était possible.
Aujourd’hui, de plus en plus nombreux sont ceux qui sont laissés sur le bord du chemin. C’est inacceptable.
Que s’est-il passé en matière d’emploi depuis les « Jours Heureux » ?
Pour l’essentiel, c’est un accroissement progressif du chômage, source de bien des maux de notre société, dû aux conséquences d’une volonté de limiter l’inflation.
L’Histoire moderne du travail et de l’emploi se divise en trois périodes :
– De 1800, début de la Révolution industrielle, à 1944 : l’industrialisation, le travail comme marchandise.
– De 1944, Accords de Philadelphie à 1973 : la dignité retrouvée, les Trente Glorieuses et le plein-emploi.
– De 1973 à nos jours : inflation, coup d’état larvé néolibéral des milliardaires contre l’inflation, et chômage de masse.
Ne pas donner à tous ceux qui le souhaitent la possibilité de vivre décemment, de subvenir aux besoins de leur famille normalement et de profiter de ce que la société offre ne devrait pas être concevable. Être au chômage, c’est rapidement se trouver en situation d’incertitude, puis d’inquiétude et de difficulté et enfin, si cela dure trop longtemps, de précarité puis d’exclusion.
Respecter la dignité de l’homme, c’est lui permettre de travailler pour se constituer une rémunération, nécessaire aujourd’hui pour assurer sa vie sociale, faute de quoi la société aura failli.
Le droit au travail doit être honoré par la République, sinon elle sera seulement en mesure de solliciter sans succès le respect des devoirs qui en sont la contrepartie, tant les conséquences induites sont graves :
En 2015, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), évaluait en France à au moins 14 000 morts² prématurés par an chez ceux qui souhaiteraient travailler et à qui la société ne le permet pas. C’est bien plus que les accidents de la circulation (3 500), le nombre des morts de la rue (2 000)³, les décès par accident du travail (541 en 2013) ou des suites de maladies professionnelles (430 en 2013), les victimes des attentats (149 en 2015), les accidents de chasse (17) ou de montagne, qui sont beaucoup plus médiatisés.
Pendant douze ans, les chercheurs de l’INSERM ont suivi 6 000 Français âgés de 35 à 64 ans dans huit régions. Après avoir écarté tous les facteurs de risque et autres biais possibles, leurs conclusions sont sans appel : perdre son emploi fait chuter l’espérance de vie ! En effet, la mortalité des chômeurs est trois fois supérieure à celle des travailleurs. Non seulement les personnes sans emploi affichent un taux de mortalité par suicide plus élevé que les actifs, mais la perte de travail favorise l’apparition de pathologies cardiovasculaires. Les chômeurs ont ainsi un risque d’accident vasculaire cérébral et d’infarctus augmenté de 80 % par rapport aux actifs. Ils sont aussi plus nombreux à mourir de cancer. Le constat est identique chez les femmes ou les hommes⁴.
Fin septembre 2016 : 3 552 600 chômeurs sont recensés par l’Institut national de la Statistique et des Études économiques (INSEE), pour la catégorie A, la seule qui, probablement par pudeur, soit toujours citée. Il faut évidemment y ajouter les catégories B, C, D, E et le halo répertoriés différemment sous prétexte d’activité courte ou réduite, de stage, de formation, de maladie, de conventions, de seniors dispensés de recherche, de découragés, de dépressifs, de sans adresse, de pas disponibles immédiatement… C’est au total autour de 7 millions et demi de personnes insatisfaites⁵ pour l’une des toutes premières puissances économiques mondiales ! (voir le détail annexe 2 en fin d’ouvrage).
Cette présentation qui ne concerne que la France métropolitaine et qui permet de ne pas citer toutes les catégories, laisse penser que le résultat global serait pire encore.
Les candidats aux élections, présidentielles notamment, se relaient outre-mer pour