EN FUSTIGEANT en février dans Le Monde les projections démographiques du Conseil d’orientation des retraites (COR), Hervé Le Bras a apporté une caution scientifique aux opposants à la réforme de la retraite. Pourtant, dans La Réforme des retraites expliquée… au gouvernement (Flammarion), le ton a quelque peu évolué. S’il continue à rappeler l’imprévisibilité de toute projection démographique, le directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et chercheur émérite à l’Institut national d’études démographiques (Ined) reproche surtout au gouvernement d’avoir masqué 30 milliards de déficit liés à la retraite des fonctionnaires et plaide pour un système à points « plus juste ».
En février, vous critiquiez les projections démographiques du COR. N’avez-vous pas des regrets ?
Non. Je montrais que le COR avait privilégié des hypothèses d’évolution démographique peu vraisemblables et qu’il n’avait pas testé les conséquences financières des 108 combinaisons possibles de ses hypothèses