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Finance Sans Conscience
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Livre électronique198 pages1 heure

Finance Sans Conscience

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À propos de ce livre électronique

Dix ans âpres la crise financière de 2008, régulateurs et monde politique  sont restés quasiment paralysés devant la résistance des acteurs financiers à évoluer vers des structures moins oligopolistiques, animées de comportement moins risqués
Résultat: tous les indicateurs  financiers ont largement dépassés la cote d'alerte atteinte en 2008
Cet essai décrit le comment et le pourquoi de ce qui s'est déroulé dans la sphère financière depuis 10ans
Il appelle de ses vœux une élévation des consciences, seule en mesure de faire évoluer  cette forteresse financière bien protégée
La crise sanitaire mondiale que nous traversons pourrait être un accélérateur de cette élévation

LangueFrançais
Date de sortie31 mars 2020
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    Aperçu du livre

    Finance Sans Conscience - Jean Louis Waissmann

    PROLOGUE

    Cette enquête est le résultat d’une longue maturation personnelle ; économiste de formation, passionné par la vie économique et financière, les évènements de la vie m’ont conduit à abandonner l’étude de la macro-économie au profit de l’expérience quotidienne de la micro économie ; pratiquant depuis des décennies l’expertise comptable et le commissariat aux comptes, je n’ai eu guerre de loisir pour écrire la thèse de doctorat d’état qui correspondait à mon aspiration profonde.

    Je suis néanmoins resté attentif et observateur soucieux des vicissitudes de la vie économique mondiale des quarante dernières années. L’accélération des crises financières à répétition et leur lot de désolations sociales, ont retenues mon attention à la fois au plan intellectuel et inquiété le citoyen du monde que je suis.

    Avec la crise des subprimes de 2008, mon attention est montée d’un cran devant la gesticulation du monde politique international incapable de formuler des réponses à la hauteur des défis de la crise ; face à l’absence de réflexion en profondeur de la science économique dominante, face à la montée des réactions de colères des peuples du monde entier confrontés aux inégalités croissantes et l’injustice, il devenait insoutenable de ne pas rechercher les causes profondes du malaise grandissant qui suinte de tous les pores de la société mondiale. Beaucoup le ressente ; nous sommes à la veille d’un grand « chamboulement » ! C’est à tous ceux là que cette modeste réflexion s’adresse ; elle vise à découvrir les forces sous jacentes à l’œuvre dans la mutation sociale en cours.

    La confusion intellectuelle a rarement atteint les sommets auxquels on la trouve actuellement ; il ne faut pas s’en étonner, car il n’y a plus de pensée libre ;les formations universitaires quel qu’en soit le domaine, sont soumises, encadrées, par une structure hiérarchique et financière qui ne vise qu’à perpétuer la pensée dominante. C’est bien sur le cas dans la recherche scientifique ou le modèle matérialiste bien que très largement mis en défaut par les expériences de la physique quantique, que par les découvertes expérimentales des neurosciences se perpétue et résiste à tout changement de paradigme.

    Mais la recherche en sciences sociales auxquelles se rattache la recherche en sciences économiques, en dépit de la prétention à vouloir se hisser au niveau des sciences dites « dures » par l’usage mal approprié des mathématiques, reste totalement soumise ; la pensée néolibérale en dépit des désastres toujours plus visibles auxquels a conduit ses recommandations en termes de politique économique, est enseignée comme pensée unique, sans aucune concurrence dans toutes les universités du monde, Chine compris et surtout dans les business schools chargées de former les futures cadres des entreprises.

    Lorsque des voix dissidentes se font entendre, là encore aussi bien dans les sciences dures que dans les sciences sociales, ces voix sont celles de personnes en fin de carrière ou même à la retraite, qui ne sont donc plus atteignables dans leurs ressources vitales.

    Au XXIème siècle, on ne torture plus, on ne brule plus sur le buché ceux qui pensent différemment, on bloque leur carrière, ou on leur fait des procès.

    Donc, notre démarche a consisté à tenter de nous débarrasser de tous préjugés idéologiques qui sont si prégnants dans notre société, d’utiliser les outils intellectuels de notre formation universitaire, mais surtout de nous appuyer sur notre expérience de la vie économique issue de notre exercice professionnel, de l’expérience de notre activité au service de la justice et de notre engagement dans la vie sociale.

    D’emblée, il était impossible de ne pas évoquer en quelques pages et quelques chiffres, les dégâts économiques et sociaux de la crise financière de 2008, aux USA d’abord, et en Europe, et dans le monde ensuite.

    Nous avons relaté les évènements qui ont précédés la crise financière de 2008 ; nous y avons découvert que les forces en action de cette période étaient pro ou prou celles qui allaient déclencher à plus grande échelle l’embrasement mondial ; les premiers effets de déconstruction des cadres juridiques de l’activité financière engrangeaient ses premiers effets : bulles immobilières facilitées par un règlement des caisses d’épargnes et la collusion entre élus locaux et promoteurs immobilier.

    La fraude s’insinue au travers des espaces juridiques qui s’élargissent ; elle va s’amplifier pour devenir systémique, comme l’on démontré Jean de Maillard et Jean François Gayraud en France et William Black aux USA.

    Dans une première partie à l’aide de graphiques issues pour la plupart des sources officielles de la BIS (Banque des banques centrales), nous avons dégagés les repères économiques et financiers qui nous semblaient le mieux caractériser la période, en trois chapitres.

    Le premier pour souligner la stagnation à l’échelle mondiale de la croissance du PIB, en relation avec le manque de vigueur de la formation de capital fixe.

    Sur ce point, à peu près toutes les théories économiques peuvent se retrouver : une stagnation de la production des moyens de productions conduit rapidement au déclin économique et social.

    Au regard d’une économie réelle, la sphère financière déjà hyper développée au moment de la crise, prend depuis celle-ci des dimensions surréalistes : tel est l’objet du second et du troisième chapitre.

    La sphère financière est observée sous toutes ses composantes dans le second chapitre.

    Une création monétaire sans précédent, accompagnée d’un bas taux d’intérêt, conduit à l’évidence à gonfler tous les actifs financiers : actions, obligations, immobilier résidentiel et commercial, atteignent des niveaux de prix équivalents ou supérieurs à ceux atteint en pleine crise que rien ne peut justifier au regard de la conjoncture et aux perspectives plutôt moroses décrites précédemment.

    Dans un contexte de recul, ou de stagnation des échanges internationaux, de quasi-stabilité de la parité US $/ euros, le volume des transactions quotidiennes de devises se maintient à des très haut niveaux.

    Le nominal des marchés de dérivés de taux d’intérêt n’a que très peu fléchi depuis dix ans, alors qu’en moyenne les taux n’on pas connu de grandes fluctuations (taux directeurs FED et BCE).

    Le chapitre III est consacré au niveau de dettes dans le monde, source légitime d’inquiétude de tous les observateurs ; la montée des dettes des états qui a subi une accélération depuis dix ans comme conséquence du renflouement des banques systémique semble inexorable ; c’est précisément cette élévation constante de la dette qui bloque toute remontée des taux directeurs des banques centrales.

    L’endettement des ménages revient au premier niveau d’inquiétude un peu partout dans le monde, mais surtout en Asie ; l’investissement dans l’immobilier résidentiel, comme du commercial, vient pallier les insuffisances de l’investissement productif.

    La deuxième partie de notre essai se focalise sur les acteurs de la sphère financière ; l’observation de l’évolution du système bancaire amène à conclure que le secteur fonctionne plus que jamais en oligopole tenant les Etats du monde à sa merci ; cette situation n’a pas évoluée depuis la crise alors même que le système bancaire doit sa survie aux Etats ; il est plus encore fermé sur lui-même qu’avant la crise et susceptible de génèrer des risques systémiques.

    Beaucoup d’acteurs principaux des marchés, hedge funds et fonds de private equity, ont été éliminés dans la crise, mais ceux qui sont restés ont renforcé leur position dans la gestion de l’épargne mondiale.

    Les agences de notation n’ont connu aucune restructuration en dépit du rôle de déclencheur qu’elles ont joué au cœur de la crise ; elles restent en conflit d’intérêt majeur avec les acteurs des marchés.

    Le système de surveillance des acteurs n’a pas d’avantage évolué aussi bien aux USA qu’en Europe.

    En Europe, il s’est renforcé mais toujours en proximité avec les acteurs qu’il est censé contrôler

    Puis, notre enquête sur le fonctionnement de la finance internationale s’est intéressée aux pratiques des acteurs des marchés ; aucune des théories économiques de condescend à examiner ce qui se passe sur le terrain.

    Nous sommes allés au plus près du terrain et nous avons découvert que les marchés de titres financiers ne fonctionnent pas dans la limpidité, mais dans l’opacité totale ; nous le savons tous : c’est dans l’opacité que se tiennent les traquenards.

    La troisième partie est donc consacrée au dévoilement des stratégies prédatrices, aux mécanismes qui conduisent à optimiser les résultats. N’est-il pas naturel qu’une telle optimisation s’accompagne d’une prise de risques proportionnelle au gain attendu ?

    Dans le jargon de la finance, les innovations technologiques, s’appellent titrisation et

    Trading haute fréquence. Dans les deux cas, leur observation montre qu’il s’agissait de pratiques opaques conduisant à des arnaques ; la titrisation des emprunts de toutes sortes a reculé aux USA, alors que la Commission Européenne encourage son développement dans un cadre un peu plus contraignant.

    Quant au trading haute fréquence, il n’a fait que se généraliser depuis la crise, alors même que les flash crash n’ont pas manqué.

    Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’un Fukushima financier n’est pas à exclure.

    Notre enquête sur le fonctionnement de la finance internationale s’est poursuivie par l’observation des leurs entre le monde de la finance et la sphère politique, et pour y découvrir qu’un couloir à circulation alternée les relie. Varoufakis, ministre grec éphémère des finances le relate dans son livre « discussion entre adulte » : il découvre lors de sa première réunion avec l’Eurogroupe, que beaucoup des participants sont des transfuges de la banque Goldman Sachs.

    Cette situation explique que toutes les tentatives de réguler le système financier, laissent intact la structure, aménageant seulement quelques points mineurs ; « tout doit bouger, pour que rien ne bouge ». : Tel sera le déroulement et les conclusions de la quatrième partie.

    La situation dans laquelle nous sommes, dix ans après la crise financière est si critique, si préoccupante qu’on ne pouvait pas ne pas s’interroger sur le dénouement envisageable.

    Plus précisément, il ne s’agit pas de décrire l’enchainement des évènements qui vont se produire dans les prochaines années ; ce que l’histoire des crises nous apprend, c’est que la mémoire des acteurs de ma finance ne dépasse pars un horizon entre dix et vingt ans. Tous les observateurs aguerris pensent donc que la chute interviendra entre 2020 et 2030.

    Plus modestement, nous consacrons la cinquième et dernière partie de l’essai, d’une part à renforcer nos observations chiffrées par une analyse plus qualitative, d’autre part à évaluer les risques encourus.

    Notre propos à ce niveau consiste à offrir des visages à ce qui pourrait apparaitre bien désincarné.

    D’où l’apparition en chair et en os de Goldman Sachs et de Black Rock au milieu de ce paysage financier.

    D’où l’apparition également de quelques personnages clés qui naviguent entre public et privé.

    Enfin, nous nous livrons à une tentative d’évaluation des plus gros risques susceptibles de déclencher la nouvelle crise, à savoir :

    A l’issue d’une telle analyse qui ne laisse guère de place à l’optimisme, il pourrait apparaitre à certains que nous n’examinons pas quelques pistes de sortie de crise.

    La raison est, que nous ne pensions pas que la solution sortira de la tête, même bien faite d’un économiste (l’heure n’est plus à Karl Marx ou Keynes).

    Nous pensons que la solution ne peut être que le produit d’une construction pragmatique, dans le cadre d’une pacification des relations internationales.

    Le cadre pacifié des relations internationales est assez bien décrit par Jacques Mistral dans son ouvrage « Guerre et Paix entre les monnaies ».

    Seulement, nous ne croyons pas que ce cadre pacifié       naisse ex ni hilo , que même s’il apparaissait, il devrait se maintenir en longue période.

    Il nous faut prendre de la hauteur par rapport à nos précédentes considérations techno économiques, certains nous reprocheront notre candeur, nous affirmerons que les issues à notre situation résident dans un effort presque « surhumain » pour élever la conscience dans l’homme face à son destin.

    C’est possible, car la voie est déjà longuement ouverte et de plus en plus fréquente comme nous le décrivons.

    INTRODUCTION

    1988-2008 : L’ACCELERATION DES CRISES FINANCIERES

    LE CHOC DE 2008 DANS LE MONDE

    2008, le monde entier n’est pas loin de basculer dans le chaos économique et social provoqué par les montages frauduleux de crédit, la diffusion de produits innovants truqués avec la complicité des agences de notation et sous le regard bienveillant des régulateurs nationaux et internationaux.

    Dès 2009, l’évaluation des dégâts de la tornade financière est éloquente :

    Aux USA, les défauts sur crédits immobiliers entrainent neuf millions de familles dans la perte de leurs logements ; les familles les plus touchées sont les afro-américains à 100 % et à 87 % les minorités hispaniques qui sont tombés dans le panneau des prêts subprime à taux variables (très faible au départ pour appâter les clients) ; quatre mille milliards de fonds de pension qui servent la retraite des américains se sont évaporés.

    Onze mille milliards de valeurs boursières se sont dissipés, entraînés par la chute des valeurs de titres truqués émis pour refinancer les emprunts immobiliers.

    Devant une telle catastrophe sociale, on comprend aisément que la consommation des ménages s’effondre immédiatement afin de se consacrer à

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