The Good Life

Kai-Fu Lee Le gourou de l’intelligence artificielle chinoise

Kai-Fu Lee est en mission. Depuis deux ans, le patron de Sinovation Ventures prêche les vertus de l’écosystème numérique chinois. Son arme ? Un best-seller traduit en une dizaine de langues, qui vient de paraître en France sous le titre I.A. La Plus Grande Mutation de l’histoire (Les Arènes). Son argument majeur ? Le développement de l’intelligence artificielle serait une percée comparable à l’invention de l’électricité, en passe de bouleverser la structure du marché du travail, et donc l’économie mondiale, avec la Chine dans le premier rôle. Inconnu du grand public, ce Taïwanais, qui a grandi aux Etats-Unis, jouit d’un important crédit dans l’univers de la tech, glané au fil d’une carrière remarquable. Recruté par Apple en 1990, après des études brillantes, pour développer un système de reconnaissance vocale, il se fait définitivement un nom en entrant chez Microsoft en 1998 : catapulté en Chine, il crée ce qui va devenir l’un des laboratoires de recherche informatique les plus influents d’Asie. En 2005, c’est un troisième GAFA qui le débauche. Nommé président de Google China, dans un contexte à la Mission : Impossible, Kai-Fu Lee assure un tour de garde plus qu’honorable, faisant gagner de précieuses parts de marché, avant de se retirer en 2009 pour lancer son groupe, devenu en dix ans un géant chinois du capital-risque qui pèse 1,5 milliard d’euros. Depuis sa prise d’indépendance avec la Silicon Valley, celui que ses 50 millions de fans sur Weibo (le Twitter chinois) aiment appeler « le Professeur » donne toute la mesure de sa vision, toujours sur une ligne de crête où il dénonce les ravages à venir causés par la technologie, tout en s’en faisant le héraut. Kai-Fu Lee est devenu ainsi le « poster boy » de la Chine.com : écouté à l’étranger, et suffisamment proche du pouvoir central pour suggérer des orientations économiques à l’oreille des preneurs de décisions. Si son discours exige d’être pondéré – il se drape des atours d’un instrument de soft power au service de l’hyperlibéralisme autoritaire de l’Etat chinois –, ses commentaires et son livre n’en ouvrent pas moins une fenêtre fascinante sur un écosystème technologique aussi impressionnant que méconnu, offrant une plongée rare dans la psyché d’une génération d’entrepreneurs redoutables.

The Good Life: Nous sommes à Pékin, dans le quartier de Zhongguancun, qu’on décrit comme la Silicon Valley chinoise. Racontez-nous ce qu’il s’y passe, et en quoi cela diffère-t-il de la version californienne ?

Il y a vingt ans, le quartier ressemblait plus à celui d’Akihabara, à Tokyo. Ce bureau où nous sommes aujourd’hui était un centre commercial où l’on vendait du matériel électronique. Désireux de transformer le quartier, le gouvernement de Pékin a mis en place des subventions pourEt quand vous remportez un domaine, vous en attaquez un nouveau. C’est un environnement très brutal pour les entrepreneurs.

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