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L'odyssée d'un être divin
L'odyssée d'un être divin
L'odyssée d'un être divin
Livre électronique349 pages10 heures

L'odyssée d'un être divin

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À propos de ce livre électronique

Je sais, c’est cliché. Je croyais que cela ne se déroulait que dans les bons romans ou dans les grands films hollywoodiens. Le tout commence par un désir; un désir de découvrir et d’explorer. Puis, vient l’appel; un appel à l’aventure et à l’inconnu. S’ensuit la peur; la peur de se tromper, d’échouer ou d’être déçu. Finalement, une pulsion; une pulsion si grande qu’il est difficile de l’ignorer.

Quelques semaines plus tard, sans m’en rendre compte, je me retrouve à des milliers de kilomètres de chez moi, couché sur un matelas peu confortable avec de parfaits inconnus à vivre une cérémonie initiatique qui changera ma vie à jamais. Trente-six heures presque immobiles, voire inertes, avec le seul endroit accessible: un lieu hors du temps et de l’espace que je nomme affectueusement l’Ailleurs où mon être rencontra divers enseignants. Une aide précieuse à un moment plus qu’opportun.

Avec ce livre, je vous invite à plonger au coeur de mon odyssée; au centre de ma vérité. Une fenêtre unique pour faire la connaissance de l’Être que je suis à présent. Un instant d’intimité pour vous permettre d’apprécier la réalité et ces différents aspects à travers ma perception.

En partageant cette expérience et les enseignements reçus, j’espère que vous y trouverez des informations, réflexions et outils qui pourront servir dans votre propre odyssée. Avec cet événement majeur qui s’est déroulé à un moment crucial de mon existence, préparez-vous à briser les barrières de votre conception de la réalité, pour découvrir un univers de possibilités sans fin.
LangueFrançais
Date de sortie20 juil. 2018
ISBN9782897864255
L'odyssée d'un être divin
Auteur

Marc Babin

Fondateur d’Accès humain, Marc Babin est coach professionnel certifié en pro- grammation neurolinguistique (PNL), auteur publié, formateur et conférencier. Il a consacré plus de la moitié de sa vie à comprendre l’être humain à travers ses différentes facettes et à explorer la vie au-delà de ses multiples dimensions. Grâce à son entreprise, il transmet aujourd’hui son savoir par l’entremise de divers ateliers et événements, et ce, tant aux organisations qu’aux particuliers.

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    Aperçu du livre

    L'odyssée d'un être divin - Marc Babin

    PROLOGUE

    Une expérience hors du commun

    Qu’est-ce que je fais ici ? Quelle idée folle m’a amené dans cet endroit ? Ces pensées me rendent visite à quelques reprises. Cependant, elles ne restent pas longtemps, elles sont rapidement remplacées par l’expérience abracadabrante de l’instant présent.

    Cela doit faire près de douze heures au moins que je suis allongé sur un matelas de quelques centimètres. Heures qui paraissent par moments être des secondes et à d’autres des semaines. Je suis loin d’être confortablement étendu sur le grand lit d’un hôtel cinq étoiles. Un lit comme celui que j’ai eu le plaisir d’expérimenter pour une nuit seulement lors de mon retour de Mont-Shasta (en Californie) il y a quelques semaines. Cependant, ce lit de fortune en mousse est plus agréable que le tapis de yoga qui sert d’intermédiaire entre mon corps et le sol ferme sous ma tente composé de roches, de bouts de bois et de pelouse des multiples campings qui m’ont accueilli au cours des deux derniers mois.

    J’ai chaud. J’ai extrêmement chaud. Pourtant, nous sommes à la fin de septembre et l’automne est déjà bien établi. Le froid et l’humidité se côtoient avec grand plaisir lorsque le soleil est camouflé par les nuages, les arbres géants ou les montagnes. Voilà la raison pour laquelle, à mon arrivée vendredi soir, j’ai décidé de m’installer près du poêle à bois en fonte datant d’une autre époque. J’ai choisi la seule et unique place fortement suggérée par mon Être. Je n’ai même pas hésité.

    Mon corps physique est actuellement amorphe et me donne l’impression d’être solidement enraciné dans le sol. Bouger est une action possible, mais qui demande une volonté plus qu’habituelle. Si je ferme les yeux, je voyage dans mille et un lieux hors du temps et de l’espace ; si je les ouvre, je suis de retour dans la pièce.

    Dans cette charmante yourte, le calme et la paix sont prédominants, toutefois, la cacophonie et l’agitation aiment bien prendre le relais de temps à autre. Et lorsque cela se produit, rien d’autre n’existe dans cette salle.

    Je me dois d’accepter un fait : mes sens sont de plus en plus aiguisés. La plus simple odeur est analysée. Le plus minime mouvement dans mon corps est ressenti. Le moindre son est décrypté. Le coq qui chante sans arrêt depuis des heures en est la preuve. Ce dernier semble être juste à mes côtés, alors que je le sais loger dans la ferme du voisin à quelques centaines de mètres. Par moments, j’ai l’impression qu’il y a des dizaines de coqs qui se crient l’un à l’autre avec moi au milieu de cet échange infernal. Je croyais que cet animal ne chantait qu’au lever du soleil. Les contes de mon enfance m’ont donc induit en erreur ; ou est-ce moi qui les ai malencontreusement interprétés de façon inexacte ?

    J’ai chaud. J’ai vraiment chaud. Malgré tout, je suis à l’aise et bien. J’ai de la difficulté à m’expliquer ce phénomène. Je suis le seul parmi les six autres consorts vivant la même expérience qui refuse de s’envelopper sous les couvertures ou de se réfugier au fond d’un sac de couchage. J’aime croire que la chaleur générée par mon corps vient rencontrer celle émise par le poêle à bois. Une belle description de ma situation présente serait l’idée que mon être physique est l’équivalent d’un amas de lave chaude sortant tout juste d’un volcan en éruption et que le poêle à bois est semblable à des radiations provenant d’un astre de feu. La rencontre entre ces deux températures extrêmes crée une zone où je suis confortablement installé malgré les circonstances.

    Quelle heure est-il ? Il n’y a aucune horloge à proximité. Je sais que nous sommes le samedi. La présence de la lumière du Soleil me permet de constater que c’est le jour ; j’en déduis que c’est le matin. Je n’ai aucune notion du temps et l’idée simple de tenter de déterminer l’heure est un défi intellectuel complexe. Je me suis efforcé de calculer la position du Soleil en rapport à la lueur dans la pièce avec notre emplacement dans la forêt selon mon souvenir de notre géolocalisation, j’ai fait chou blanc à chaque tentative. J’ai donc lâché prise. Le moment présent est véritablement mon seul et unique allié.

    J’ai chaud. J’ai incroyablement chaud. Heureusement, j’ai de l’eau à mes côtés. Lorsque j’en bois, ou plutôt, lorsque je pense à en boire, ce n’est que pour en prendre quelques petites gorgées. Je me suis procuré pour l’occasion une bouteille de fabrication artisanale. L’intérieur est en métal et l’extérieur constitué de bois avec une gravure que je ne peux identifier. Un visage de dragon à mi-chemin entre les glyphes vus sur les nombreux temples des Mayas et les pictogrammes des totems des Premières Nations d’Amérique du Nord. Je crois avoir lu sur l’étiquette que ce dessin représente le gardien du monde des esprits. Je dois avouer que c’est de circonstance, car malgré la grande expérience physique que je vis sur ce matelas, la partie spirituelle et mentale est indéniablement plus puissante.

    Une nuit complète sur ce lit de fortune, dormir est loin d’être une option en cet instant, car je ne ressens aucune fatigue. Il m’arrive, par moments, d’avoir une certaine hâte de revenir à un état un peu plus naturel. Malgré tout, je me sécurise en me rappelant que l’expérience est plus importante que tout. Je suis éveillé. Je vis quelque chose d’unique et de puissant. Je sais que tôt ou tard, mon corps va retrouver ses capacités, ses forces et sa vigueur. D’une façon ou d’une autre, demain, je vais quitter cette yourte pour poursuivre mon voyage entamé il y a quelques mois.

    Mon coeur bat très fort, mon estomac est comprimé et mes poumons prennent de l’expansion. Je sens littéralement une transformation physique se produire en moi. Mon cerveau est le premier ciblé par cette restructuration. J’ai l’impression qu’il s’y déroule une grande régénérescence, de multiples connexions neurologiques se démantèlent et se reconstituent simultanément à une vitesse phénoménale. Alors que certains liens semblent se détruire, d’autres naissent. Il y a un énorme remue-ménage qui se déroule dans ma tête depuis les dernières heures. En fait, l’intérieur de mon corps est soudainement devenu un vaste chantier de construction.

    Voilà pourquoi je me réfugie dans mon coeur. C’est le seul endroit qui semble intouchable. Il bat peut-être fort, mais il a un rythme naturel. À l’instant où mon corps s’est allongé sur ce lit, mes deux mains se sont instinctivement placées sur ma poitrine. Sur le dos, lorsque j’ouvre les paupières, j’ai une merveilleuse vue sur le plafond en dôme de la yourte. Je suis dans cette posture depuis la nuit dernière.

    Quelle était mon intention réelle de venir vivre cette cérémonie plus que singulière ? J’aurais pu profiter de la fin de semaine pour aller faire une magnifique randonnée en montagne ou courir en forêt. Non ! J’ai préféré consacrer ces trois jours de septembre avec six parfaits inconnus : cinq femmes et un homme. Il y a aussi une sorte de shaman contemporain du nom de David avec nous dans la pièce et une sympathique accompagnatrice du nom de Sam. Ces deux êtres magnifiques s’occupent de notre bien-être en créant une bulle d’amour, de respect et de calme afin de nous permettre de vivre, selon notre désir et à notre rythme, cette expérience rocambolesque ; parfois agréable, à d’autres moments, moins plaisante.

    À cet instant, je me réconforte en me rappelant toutes les merveilleuses synchronicités des dernières semaines qui m’amenèrent à être ici et qui, maintenant, sont tellement évidentes. L’Univers m’a tracé un chemin et je l’ai suivi sans le savoir. J’aime penser que de ne pas avoir participé à cette expérience aurait été un affront à la vie et à tout mon Être. Ma présence dans cette cérémonie est une rencontre avec ma destinée. C’était inscrit quelque part dans les étoiles. Tout cela dépasse ma propre intention.

    Ceci était orchestré depuis longtemps ; très longtemps. Dans quel but ? C’est le moment de le découvrir. De toute façon, je n’ai rien d’autre à faire sur ce matelas avec mon corps dans cette torpeur.

    Avant de continuer, je crois qu’il serait bon de reconstituer les dernières heures en retournant au début de cette cérémonie. Cela me permettra de mettre de l’ordre dans toute cette expérience.

    VENDREDI

    CHAPITRE 1

    L’odyssée

    Le soleil s’est couché depuis déjà plusieurs minutes et je suis invité à joindre le groupe au milieu de la yourte. Tout est prêt pour le début de cette cérémonie aux origines chamaniques. Nos matelas sont disposés autour de la pièce dans un grand cercle. Je suis près du poêle à bois qui brûle déjà à plein régime, car la nuit s’annonce froide. Mon sac de couchage et une merveilleuse couverture ouatée achetée pour l’occasion me tiendront compagnie pour cette odyssée.

    David, shaman des temps nouveaux, nous demande de nous assoir au centre de la pièce pour l’ouverture de la cérémonie. Une petite musique relaxante enivre la pièce. Des bougies, de la myrrhe et divers objets avec des symboles mystiques qui me sont étrangers sont disposés au centre. Une délicieuse odeur d’encens m’accueille et m’invite à me mettre en état méditatif.

    Ce secteur de la yourte qui sert normalement de chambre principale est maintenant devenu un temple sacré. L’énergie est puissante en ce lieu. Je ressens une belle fréquence d’amour qui circule dans la pièce pour nous englober afin de nous aider et de nous accompagner dans nos expériences respectives. Je ne sais pas à quoi m’attendre. Je me sens un peu nerveux et en même temps serein. Certains diront qu’il n’est jamais trop tard pour reculer et pour partir, mais je ne suis pas venu jusqu’ici pour arrêter. La machine est en marche, alors j’y vais jusqu’au bout.

    Il se dégage un calme difficile à décrire parmi les participants. Je sens très peu de nervosité chez les personnes présentes. Dans les visages, j’y perçois une certaine résignation à accepter ce qui vient. D’un autre côté, je suis tellement préoccupé par ma propre expérience que j’ai peu de temps pour examiner en profondeur les participants. Je ne connais personne ici, sauf le seul autre homme du groupe avec qui j’ai eu la chance de bavarder lors de ma visite en début de semaine.

    Évidemment, au cours des derniers jours, j’ai aussi eu l’occasion de fraterniser avec David, notre hôte pour la fin de semaine. C’est un être d’une belle simplicité et d’une grande humilité. Vêtu d’une modeste chemise de bûcheron et d’un jean, il est loin de l’image traditionnelle du shaman. D’ailleurs, il n’aime pas être identifié ainsi. David fut pour moi un bon ami et un admirable guide au cours des derniers jours pour ma préparation psychologique, tout en restant muet sur le déroulement de la cérémonie. C’était parfait ainsi, car je préférais ne rien savoir afin de vivre à fond cette expérience sur trois jours avec un minimum d’idées préconçues et d’attentes.

    Après avoir été informés, finalement, des étapes de la cérémonie par David et Sam, nous avons, à tour de rôle, nommé nos intentions pour cette fin de semaine. Ce fut un moment particulier pour moi, car j’ai passé les derniers jours à chercher la raison qui m’a amené vers cette aventure. Quel était mon but avant d’y participer ? Que voulais-je en retenir pour ma propre satisfaction et mon évolution ? En début de semaine, j’ai fait l’exercice cérébral, sans grand résultat, qui consiste à mettre sur papier mes idées. J’en ai fait part à David cet après-midi et c’est lors de cette rencontre qu’il m’a indiqué qu’au début de la soirée, nous serions invités à partager avec les autres membres du groupe nos motifs et notre objectif. Il m’a spécialement avoué qu’il était possible, qu’avec l’effervescence et les fréquences vibratoires du moment, que mon coeur prenne la parole et que mon intention soit plus forte et plus précise.

    Je dois lui donner raison, ce que j’ai prononcé devant les participants n’avait rien à voir avec ce que je pensais plus tôt dans la journée. Le plus amusant dans cette histoire, je n’en ai aucun souvenir. Comme si une autre partie de moi avait pris la parole ; une partie plus divine. Je sais que ces dires faisaient un grand sens et que tout mon Être était en accord. Cependant, c’est l’obscurité totale quand je tente de m’en souvenir. Je trouve cela particulier et un peu étrange.

    Nous sommes maintenant invités à prendre place sur nos matelas respectifs. David passe nous voir, l’un après l’autre, pour nous remettre une plante médicinale sous forme de poudre encapsulée qu’il nous faut avaler. Selon ses dires, l’esprit de ce végétal sacré nous accompagnera au cours de la cérémonie. Nous en consommerons une dose à chaque début des dix prochaines heures. Une cloche sonnera pour nous ramener, au besoin, si nous sommes trop égarés dans ce qu’ils nomment l’Ailleurs. De quoi parlent-ils ?

    Je retire mes lunettes et les dépose à mes côtés, je ne crois pas en avoir besoin, car la seule lueur dans la pièce est générée par les chandelles qui sont maintenant dispersées ici et là. Je m’allonge tout doucement et je place mes mains sur mon coeur instantanément. Mon corps et mon mental commencent à se détendre. Il m’est difficile de garder les yeux ouverts. Je résiste à les fermer pour je ne sais quelle raison. Je n’ai rien d’autre à faire jusqu’à la prochaine heure, alors pourquoi m’y opposer ?

    D’accord ! Je vais simplement fermer les paupières un instant pour me reposer un peu. Ça va m’aider à passer le temps. De toute façon, qu’est-ce qui pourrait bien m’arriver ? Je suis si confortablement installé ; où pourrais-je aller ?

    Le garde du corps

    Mais qu’est-ce que c’est ? Je vois, au loin, devant moi, une gigantesque structure sombre. Un édifice rectangulaire sans portes ni fenêtres. C’est la seule chose que je peux percevoir en ce lieu étrange, car rien n’est visible autour. Où suis-je ? Suis-je perdu ? Cela ressemble à un état de rêve et pourtant, c’est si différent. Cet endroit est parfois gris, parfois lumineux à l’exception de cette immense structure en son centre qui est d’un noir opaque.

    Plus je m’en rapproche, plus je me sens minuscule à ses côtés. C’est la hauteur et la profondeur de deux fois le Stade de France, l’un par-dessus l’autre. Cela donne une bonne idée de l’objet étrange qui se dresse devant moi. C’est tellement réel et irréel en même temps.

    Malgré son apparence ténébreuse, je ne ressens aucune négativité en provenance de cette énorme structure. C’est calme ; voire paisible. Plus j’avance vers elle, plus je semble être en terrain familier. Que je le veuille ou non, je suis attiré vers cet objet. Toute mon attention y est accordée ; son magnétisme est indéniable. Je peux ressentir la structure, comme si elle était en moi ; une partie de moi. Comment cela serait-il possible ?

    Je suis maintenant à environ une centaine de mètres de la structure et une personne semble en émerger. Je ne vois aucune porte, mais d’où arrive-t-il ? Cet homme a les cheveux bruns bien coiffés et il est vêtu d’un veston avec une cravate, d’un pantalon, de souliers de couleur noire et d’une chemise blanche. Je dois avouer : il a de la gueule.

    J’ai de la difficulté à y décerner un visage. C’est flou. Il est de stature légèrement plus petite que moi, de quelques centimètres. C’est étrange, car j’aurais parié que les gens vivant dans cet objet devaient mesurer au minimum plus de trois ou quatre mètres. J’aurais cru en voir ressortir des géants.

    L’être en noir s’avance vers moi d’un pas assuré et d’une attitude extrêmement détendue. Malgré sa proximité, je ne peux toujours pas percevoir son visage. Cependant, sans trop savoir comment, je sais qu’il me sourit.

    — Bonjour, Marc !

    — Tu sais comment je m’appelle ?

    — Évidemment.

    — Qui es-tu ? Où suis-je ?

    — De belles questions dont tu sais sûrement déjà la réponse.

    — Je suis au courant que je ne suis pas dans un rêve ; ni dans mon imagination. C’est trop réel pour l’être.

    — Insinuerais-tu que l’imagination n’est pas réelle ?

    — Eh ! Non, voyons. Je veux comprendre comment je peux être dans un tel lieu et être aussi lucide. Je sais très bien que mon corps physique est actuellement allongé sur un matelas dans une plaisante petite yourte. J’ai simplement fermé les yeux un instant. Je sais que je ne rêve pas non plus, car je ne dors pas. Je peux ressentir ce qui se passe dans la pièce où mon corps réside en même temps que je suis ici avec toi.

    — C’est bien, continue.

    — Tu ne m’aides pas beaucoup. Tu ne m’as même pas dit qui tu étais.

    — C’est vrai. J’ai cependant mentionné que tu connaissais la réponse. Avec ce que tu viens de souligner, je crois que tu y es presque.

    Il avait bien raison. Une petite voix en moi criait la solution depuis mon arrivée en ce lieu. Comme trop souvent, je préférais me laisser convaincre que c’était peut-être autre chose. Même dans cet endroit étrange, la bonne vieille règle d’écouter son coeur semble s’appliquer. J’ai l’impression qu’elle sera utile, plus que jamais. Allez ! Je me lance.

    — Tu es la représentation de mon ego ou de ce que je nomme la somme de mes conditionnements dans le monde physique. Tu es mes peurs, mes doutes, mes culpabilités, mes regrets. Tu es une partie de ma personnalité. Tu es cette voix incessante dans ma tête qui me fait reculer plus qu’autre chose, qui m’empêche d’avancer.

    — Tu n’as que de l’appréciation envers moi à ce que je constate.

    — Du sarcasme en provenance de toi, cela ne me surprend pas. Sache que je ne te déteste pas. À l’évidence, tu as ton utilité. Tu fais ce que tu dois faire.

    — Comme nous tous, non ?

    — Sûrement.

    — Maintenant, à mon tour de te poser une question. Puis-je ?

    — C’était ça ta question ?

    — Non ! J’avoue, tu m’as bien eu. Alors, je vais t’en poser une deuxième. Une question à un million de dollars.

    — Vas-y.

    — Qui est mon créateur ?

    — Je croyais que la question à un million de dollars serait de savoir quelle est cette structure derrière toi.

    — Une étape à la fois. Tu as l’occasion de me rencontrer et tu te préoccupes de cet objet mystérieux. Ne dévie pas de la question.

    — D’accord, j’ai la réponse que tu désires. Est-ce que tu vas me faire un chèque ou un versement direct de ce million de dollars ?

    — C’est comme tu le souhaites. Est-ce que tu prends plusieurs versements étalés sur plusieurs années dans de multiples comptes ?

    — Ça explique enfin pourquoi j’attends toujours que l’univers me comble monétairement. J’en déduis qu’il a réparti les paiements.

    Je me mis à rire. J’étais maintenant plus à l’aise dans cet endroit en présence de cet être en noir. Il me connaît très bien, il n’y a aucun doute là-dessus. C’est mon ego après tout, ou du moins sa représentation. Pourquoi a-t-il l’apparence d’un homme d’affaires de Wall Street ou d’un espion des services secrets ? Il ressemble à un de ces hommes en noir des récits de personnes ayant vu des Ovnis ou autres phénomènes inexpliqués.

    — Ah ! Je peux t’aider avec ce questionnement si tu le désires. Je ne suis pas un homme en noir, et encore moins un homme d’affaires.

    — Tu lis dans ma tête maintenant ?

    — Crois-tu qu’en un tel lieu et en sachant qui je suis, tu peux vraiment te mettre à penser sans que j’entende, que je voie et que je ressente ce qui se passe dans ce que tu nommes ton mental ?

    — Où sommes-nous alors ?

    — Et la question à un million de dollars ?

    — Plus tard.

    — Si tu le souhaites. Nous sommes dans un lieu en dehors du temps et de l’espace. Nous ne sommes pas dans ton monde physique, ni dans un rêve, ni dans ton imaginaire, ni même dans ce que tu crois être le monde astral.

    — Le monde astral ? Cet endroit où les lois de la physique sont très différentes. Ce monde de l’invisible où résident les entités comme les esprits, les fées et autres créatures mythiques ; qu’elles soient bienveillantes ou moins bien intentionnées ?

    — Exactement. Tu n’es pas dans ce monde, ni dans tout autre monde qui pourrait lui ressembler.

    — Je m’en doutais.

    — Vous en savez plus que vous voulez l’admettre, monsieur Marc.

    — Tu m’appelles monsieur maintenant, et tu me vouvoies !

    — Je trouve ça amusant. Je ne suis pas seulement colère, rage et mauvaises intentions comme beaucoup trop gens associent l’ego ; comme ce que tu m’as décrit plus tôt. Nous n’avons pas une bonne réputation depuis quelques années dans le milieu du développement personnel, et encore moins avec le domaine du spirituel.

    — Je sais que j’y ai été un peu fort auparavant. Je m’en excuse.

    — Nul besoin.

    — Je dois avouer que, depuis des siècles, certains sages philosophes, plusieurs grands orateurs et quelques puissants écrivains suggèrent qu’il est préférable de vivre sans l’ego afin de s’épanouir. Ils prétendent que ce serait idéal.

    — Pourquoi penses-tu que nous existons ? Crois-tu que la vie, la source, la création, l’Univers ou Dieu, peu importe le nom que tu peux lui donner, fait des erreurs ?

    — Non, évidemment. Je sais trop bien que tout à un but, même s’il nous est difficile d’en percevoir la véritable raison. La vie, la source, la création, l’Univers ou Dieu, comme tu le dis, fait tout avec une intention précise. Rien n’est laissé au hasard. Tout à sa raison d’être.

    — Alors ?

    — Alors, l’ego à sa raison d’être.

    — Merci !

    — Ça me fait plaisir !

    — Maintenant, tu peux enfin répondre à la question à un million de dollars.

    — Tu veux savoir qui t’a créé.

    — Oui. Je veux juste être certain que tu le comprends. C’est aussi pour vérifier à quel point cela est bien intégré en toi.

    — C’est moi. C’est moi ton créateur. C’est moi qui t’ai créé.

    — Naturellement. Qui d’autre me diras-tu. C’est presque trop logique. C’est même banal comme réponse, non ?

    — La réponse est

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