Héros fusion - Melon Kid

Par L.P. Sicard

Dans un univers menacé par des créatures dangereuses, une magie maléfique et un capitaine sans pitié, des enfants ordinaires deviennent malgré eux de puissants super-héros... et le destin du monde repose entre leurs mains!

Melon-Kid était un garçon comme les autres avant que la foudre s’abatte sur lui, alors qu’il cueillait un melon dans le jardin de son père. Depuis, il contrôle la magie de la nature, et surtout celui du redoutable MelonZooka!

C’est grâce à ses pouvoirs qu’il essaiera de déjouer les plans de Guillaume Tine, la statue de pierre animée au sabre tranchant!

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 1 oct. 2019
• ISBN: 9782898080142

L.P. Sicard

LOUIS-PIER SICARD est un écrivain québécois né en 1991. Après avoir remporté plusieurs prix littéraires, tels que le concours international de poésie de Paris à deux reprises, L.P. Sicard publie sa première série fantastique en 2016, dont le premier tome se mérite la même année le Grand prix jeunesse des univers parallèles. Outre la parution d’une réécriture de Blanche Neige, en 2017, il publie également la trilogie Malragon, aux éditions ADA.

Aperçu du livre

1

Décidément, c’est l’heure qu’il préfère : celle de la fin d’école.

Au son de la cloche, Walter est le premier à sauter les quatre marches de l’établissement et à se retrouver sur le trottoir. D’un bond rapide, il enfourche sa trottinette couverte de collants des X-Men. Son agilité lui permet de contourner les cônes orange, de sauter par-dessus les nids-de-poule et de prendre des virages sans perdre de vitesse. N’avoir aucun livre dans son sac-à-dos l’aide à garder son équilibre : cette fin de semaine, aucun devoir !

Tandis que Walter évite une voiture stationnée, il se met à fredonner sa chanson préférée – il l’aurait sûrement chantée, s’il en avait connu les paroles ; les cours d’anglais n’ont jamais été sa tasse de thé.

Comme chaque jour, le garçon emprunte une ruelle lui permettant de traverser le parc du village. Walter n’a jamais vraiment su s’il s’agissait d’un raccourci ou d’un rallongement, mais c’est son chemin préféré. De chaque côté de lui défilent arbres et modules de jeu. Walter, les deux mains sur son guidon, file sous un lampadaire défectueux qui clignote même en plein jour, esquive les déchets débordant d’une poubelle pleine que personne ne semble vider et fait sursauter un vieillard grincheux lisant le journal sur un banc, comme à chaque jour :

— Reviens ici, sale enfant gâté ! lui crie-t-il en levant son poing.

Walter éclate de rire. Il poursuit son chemin vers le centre du parc, où trône une statue de pierre. Elle représente un certain Guillaume Tine, un explorateur oublié des livres d’histoire, qui tient un sabre et une carte. Malheureusement, cette œuvre d’art a été victime de vandalisme : elle a, partout sur elle, des graffitis multicolores. On raconte même que la tête de la statue avait été arrachée, avant d’être recollée par les employés de la ville.

Walter, dans un grincement de cailloux, quitte le parc et gagne la rue voisine, se laissant porter par une pente qui descend.

Lorsqu’un vélo le dépasse, il se croit soudainement obligé de le dépasser – orgueil oblige. Sa jambe gauche frappe l’asphalte avec plus de force. Walter est tellement concentré sur la roue de la bicyclette qui le devance qu’il lui faut une dizaine de secondes avant de lever un peu les yeux. Il voit d’abord des cheveux blonds frisés qui se balancent au vent. Un parfum de miel lui parvient d’ailleurs aux narines. Il ne lui en faut pas plus pour qu’il appuie le talon sur le frein à l’arrière de sa trottinette : sa vitesse chute brusquement, jusqu’à ce qu’il s’immobilise dans l’ombre d’un chêne.

Cette fille, Walter l’a reconnue sur-le-champ. C’est Anika. Elle est dans sa classe. Walter ne sait pas encore tout à fait pourquoi, mais à mesure que sa trottinette ralentissait, son cœur, lui, battait plus vite. Encore maintenant, il a l’impression que son cœur frappe ses côtes comme pour en sortir.

De loin, Walter regarde Anika s’arrêter, laisser doucement tomber son vélo sur le gazon et entrer dans le petit magasin au coin de la rue. C’est la boutique du fleuriste où travaillent les parents de la jeune fille. Ce n’est que lorsqu’elle disparaît complètement de son champ de vision que Walter se remet à avancer. Ses mains sont moites sur son guidon. Qu’est-ce qui ne va pas chez lui ?

En arrivant face à la boutique, il se permet quelques coups d’œil à l’intérieur. Le reflet du soleil et les cactus garnissant la vitrine ne lui permettent pas de voir grand-chose, mais Walter distingue la silhouette d’Anika enlacer celles de ses parents. Lorsqu’elle semble se tourner dans sa direction, Walter reprend sa trottinette en main à toute vitesse et s’enfuit, manquant perdre sa casquette, qu’il renfonce sur son crâne au dernier moment. Par chance, il sait piloter à une main !

Trois rues plus loin, Walter arrive chez lui. Il retrouve son père dans le jardin, un gros panier dans les bras.

— Ah, bonhomme ! Comment ça va ? Tu viens me donner un coup de main ?

En vérité, Walter a surtout envie d’aller s’installer devant sa console de jeu vidéo pour rejoindre ses amis, qui doivent déjà être en ligne.

— Ton père se fait vieux, Walter ! renchérit sa mère depuis la fenêtre ouverte du salon.

— Bon, d’accord ! ronchonne le garçon en déposant son sac-à-dos au sol. Qu’est-ce que je dois faire ?

— Regarde