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Au-delà de la brume
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Au-delà de la brume
Livre électronique158 pages2 heures

Au-delà de la brume

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À propos de ce livre électronique

Mais pourquoi Caroline, Corentin, Trefflé et Pickney ont-ils eu l'idée d'échapper à leur grande soeur qui devait les surveiller pendant que les parents chinaient entre les stands de la foire de Sedan ? S'ils avaient su qu'en traversant le pont de Meuse, ils se perdraient dans le brouillard, ils auraient préféré rester dans le train fantôme. D'autant que, ces quatre As allaient rencontrer un étrange animal fort sympathique qui allait partager avec eux une étrange aventure. Ils devront alors faire montre de sang-froid et de maîtrise pour parvenir à remporter course automobile et course contre des insectes anthropophages et tenter de revenir dans leur univers.
LangueFrançais
Date de sortie9 févr. 2020
ISBN9782322176236
Au-delà de la brume
Auteur

Christophe Savard

Son style particulier en anticipation et ses joutes de mots et de l'esprit vous transporteront dans un univers aux portes de sa réalité fiction. Au fil des pages, vous découvrirez des personnages fantasques aux mille facettes, des paysages étranges que vous penserez reconnaître. Préparez-vous à plonger en apnée dans ses histoires tant extraordinaires qu'incroyables défiant le temps et l'espace.

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    Aperçu du livre

    Au-delà de la brume - Christophe Savard

    individu...

    Acte 1 – La foire de Sedan

    Fier de porter sa casquette de capitaine, Corentin appuya sur la sonnette. C'était celle de la maison de sa copine Caroline. À chaque fois qu'il pensait à elle, il rigolait de son prénom, se souvenant d'une vieille chanson dont le refrain fredonnait : « Caroline est en colère... ». Ce à quoi son inséparable complice Trefflé ajoutait : « Car elle n'a vraiment rien pour plaire ! »

    Corentin n'était pas d'accord. Elle est plutôt jolie la copine avec ses longs cheveux comme de la paille. D'ailleurs, ils en avaient effectivement la couleur et souvent la texture. Caroline aimait bien dire qu'elle est une vraie « Rasta », avec des « dreads » à la place des cheveux. Qu'est-ce que cela voulait dire exactement que d'être un vrai Rasta ? Corentin n'en savait rien du haut de ses onze ans tout juste sonnés. Et il s'en moquait ! Ses préoccupations n'étaient pas monopolisées ni par le fait de se trouver une copine pour la vie, ni par se prendre la tête avec des mots dont le sens lui échappait encore. Il n'était jamais qu'en CM2 et il s'en passera encore et encore des cours en classe et des coups dans les cours d'école avant qu'il ne passe son bac et devienne du coup quelqu'un de reconnu. En tous cas, c'était ce que lui répondait souvent sa grand-mère lorsqu'il lui demandait des explications sur une chose qu'il ne comprenait pas : « Passe ton bac d'abord, mon Titi ! Et alors, tu sauras... »

    Encore tout ce temps à attendre. Pfff !!!

    Et puis, Corentin trouvait que Caroline était bien plus jolie qu'Octavia, la grande sœur de Trefflé. Franchement, il fallait le faire pour avoir dégoté des prénoms pareils à ses enfants ! Mais Trefflé n'aimait pas qu'on l'embête sur ce point. Toujours à lui demander la raison de son surprenant « first name » qui lui venait en ligne directe de sa mère Canadienne, exilée dans le pays de ses ancêtres. Octavia était plus grande qu'eux d'eux, de presque vingt centimètres. Et ce, sans qu'elle ne porte de talons hauts ! Tout comme son frère, elle avait le poil noir et dense. En plus, elle arborait un long cou, presque aussi long que celui d'une femme-girafe. Comme celles qui étaient en photo dans un vieil album d'autocollants à collectionner que lui montrait parfois son père lorsqu'il était nostalgique de ses dix ans. Renforçant son allure toute en longueur, Octavia portait les cheveux courts. De loin, le sommet de sa silhouette formait comme une boule noire perchée au bout d'une longue tige, à tel point qu'on aurait cru voir la célèbre Olive, fiancée de Popeye le marin, ou pour comparer avec un personnage contemporain, elle ressemblait à Charlize Theron, mais avec des cheveux.

    Et Corentin aimait bien Popeye. C'était en partie à cause de ce personnage qu'il ne quittait jamais ou presque sa casquette de capitaine. Mais, il n'était pas tout autant fan de sa compagne, la filiforme Olive Oyl. Bon... Il fallait bien reconnaître que la sœur de son pote était un peu plus en chair que le personnage créé par Elzie Crisler Segar. Surtout dans le haut du buste, où deux obus gigantesques semblent indiquer en permanence la direction vers laquelle la fille comptait se rendre, mieux dressé encore que la boussole de Jack Sprarrow !

    La porte de la maison s'ouvrit. Caroline fit coucou à son copain, avant de sortir dans la cour et de descendre jusqu'au portail, avec une clef dans la main.

    – Tu es en retard, Cor ! Pickney est déjà là depuis dix minutes au moins !

    – Cela fait partie de mon charme naturel de me faire désirer, rétorqua le gamin en se glissant par l'ouverture de la grille.

    – Ben voyons ! Tu m'en diras tant ! Allez, viens ! Tu n'as pas croisé Tréf sur la route, par hasard ?

    – Non... Mais il est coutumier du fait d'être en retard !

    – Comme si tu étais à l'heure, toi !

    Corentin n'eut même pas le temps de répliquer qu'il entendit une voix enfantine venant de la rue. C'était le quatrième compère qui arrivait en courant.

    – Vous ne saurez jamais ce qui m'est arrivé ! lança-t-il tandis que Caroline ouvrait à nouveau le portail.

    – Non, quoi ? lui demanda-t-elle.

    – Je ne te le dirais pas, puisque je t'ai dis que tu ne le sauras jamais !

    – Et il se croit drôle ! Ah !... Les jeunes d'à c't'heure !

    Pickney courrait dans la cour, d'un souffle court, de manière à arriver le premier à la porte. Il sortait visiblement du coiffeur, vu sa coupe à la mode, rasé sur les oreilles et chevelu sur le haut, de manière à donner une forme très carrée à la figure. Sans reprendre son souffle, il s'exclama :

    – Cela fait partie de mes multiples qualités.

    – Allez ! Rentre, gamin !

    En patois jamaïcain, Pickney désignait un gamin, un gosse, quelque soit son genre. Adeptes de la théorie du même nom, ses parents voulaient uniquement un prénom asexué pour leur progéniture. Et un prénom qui rappelait les origines caribéennes de son père. Et puis, tant que les enfants restaient petits, la Jamaïque ou la Martinique, c'était pareil ! Il s'agissait d'îles situées dans les deux cas dans le Golfe du Mexique, loi là-bas au-delà des mers, en Amérique.

    Dès que la bande fut réunie à son grand complet, elle fila dans le jardin, jouant sous la tonnelle recouverte de vigne vierge. Véritable pièce extérieure complémentaire, elle servait habituellement de lieu de rassemblement aux « quatre As », comme les avaient surnommés le père de Caroline. En effet, les enfants s'appelaient souvent entre eux par des diminutifs de leurs prénoms. Ainsi, les membres de cette bande des quatre s'appelaient Caro, Cor, Tréf et Pic, quasiment comme les quatre couleurs classiques d'un jeu de cartes !

    Les quatre compères jouaient à des jeux de leur âge sous les feuilles de la vigne vierge qui, en deux ans à peine, avait recouvert toute l'armature de croisillons en bois. Le cube végétal se complétait par un sol en herbe. Sur trois de ses côtés, des ouvertures, semblables à des fenêtres, permettaient de laisser voir ce qui se passait dehors. Cela permettait aussi aux parents de discrètement voir depuis la maison ce qui se passait dans la tonnelle. Le quatrième côté n'était constitué que d'une grande ouverture avec juste quelques croisillons sur les bords, faisant comme si l'entrée était entourée de colonnades. Parfois Caroline arrivait à forcer ses amis de l'autre sexe à jouer à des jeux réputés plus féminins. Pour cela, elle devait utiliser un subterfuge et les présenter comme des jeux de rôles... Parfois aussi, sa cousine de deux ans sa cadette et aussi brune qu'elle était blonde, se joignait à eux, histoire de rentrer d'avantage dans les contraintes imposées par les lois sur la parité.

    Toutefois, il fallait bien avouer que, le plus souvent, les jeux se résumaient soit à des combats en réseau sur telle ou telle console de jeux qu'ils possédaient tous, soit à d'autres jeux de rôles avec combats, guerre et transmutations en tous genres. En outre, ils avaient inventé tous les quatre un jeu auquel ils s'adonnaient couramment, consistant à simuler la présence d'un être démoniaque dans les chaises pliantes en bois qui agrémentaient la tonnelle. Le Malin prenait possession du corps de l'un d'entre eux qui devenait invisible – pour de faux, bien entendu – et il avait ainsi tout loisir de perturber la tranquillité de l'assistance qui cherchait à s'assister sur les sièges.

    C'est au beau milieu d'une de ses séances que la mère de Caroline se présenta devant la tonnelle. Cette fois, ce n'était pas pour apporter boissons ou gâteaux, ce qu'elle faisait couramment, comblant ainsi les estomacs de sa fille et de trois enfants de ses voisins de quartier. Non ! Elle venait leur annoncer une nouvelle qui risquait fort de ne pas les enchanter spécialement.

    – Demain, les enfants, c'est l'ouverture de la foire de Sedan !

    – Ah ! répondit simplement sa fille, en traînant sur l'onomatopée, voyant sa mère venir, même sans ses gros sabots.

    – Et demain, avec les parents de chacun d'entre vous, nous irons à Sedan !

    Cela suscita en réponse la même onomatopée chez Caroline. La mère reprit :

    – Et bien sûr, vous venez tous avec nous !

    – Oh !...

    C'était là plus un cri de résignation qu'un cri de joie. Pickney tenta de se soustraire par avance à ce qu'ils considéraient tous les quatre comme une véritable corvée :

    – Mais, on s'ennuie toujours à la foire ! Il n'y a rien à faire pour nous !

    – Et une bonne barbe à papa chacun, cela ne vous tente pas ?

    – On peut en avoir ailleurs aussi, précisa Trefflé.

    – Et puis, les parents, vous devez sans cesse nous surveiller pour qu'on ne se perde pas dans la foule ! ajouta Corentin, en guise d'argument suprême.

    Pour prêter court à la discussion, la mère trancha :

    – De toute façon, vous n'avez pas voix au chapitre. Vous êtes encore trop jeunes pour décider par vous-mêmes et on ne va pas vous laisser ici, livrés à vous-même, même si vous restez dans la tonnelle !

    S'en suivirent en provenance des enfants quelques réclamations et arguments qui ne firent pas mouche avant que la mère ne conclut :

    – Le départ est fixé à demain neuf heures et demie, devant chez nous puisque c'est le plus simple pour se garer. Et ensuite, nous nous entasserons tous dans les deux monospaces des parents de Pickney et de Trefflé.

    – On va être à sept dans chaque bagnole ! remarqua Corentin. Moi, je ne veux pas être avec la petite, serré à l'arrière contre sa poussette !

    – On s'organisera en direct demain. Rien ne vous interdit, tous les quatre, de monter avec Octavia à l'arrière d'une des voitures. Ainsi, vous serrez tous ensemble...

    – Oh ! Octavia, Octavia... soupira Pickney ! Ce n'est plus une enfant, elle prend de la place maintenant. Et on est tous serrés quand on s'assoit à côté d'elle !

    – Ouais ! Surtout tout serré dans son jean ! glissa Trefflé à l'oreille de Corentin.

    – Qu'est-ce que tu dis ? demanda la mère, qui avait parfaitement saisi l'allusion.

    – Non rien ! Des bêtises !

    – Bon. Tant mieux ! Alors, pour faire mieux passer la pilule, qui veut de la tarte aux pommes maison ?

    Tous se portèrent candidats et abandonnèrent provisoirement la tonnelle pour rentrer déguster la tarte qui les attendait toute chaude à la sortie du four, sur la table de la cuisine.

    *

    * *

    Le père de Trefflé eut de la chance. En arrivant sur Sedan, même en cette heure assez matinale, il y avait déjà des voitures qui squattaient les bas-côtés de l'ancienne Route Nationale. Comme c'est lui qui ouvrait le convoi des deux véhicules, il décida de tenter quand même sa chance en rentrant dans la cité de Turenne. Il ne tenta pas d'aller vers Torcy et tourna devant le supermarché pour se diriger vers la gare. Et là ! Miracle ou presque : une voiture en stationnement abordaient deux belles lumières blanches sur son postérieur, juste devant le bâtiment voyageurs ! Ni une, ni deux, il mit son clignotant et se plaça en position, prêt à propulser son bolide sur l'espace libéré. Le père de Pickney arriva à sa hauteur. D'un doigt agile, les deux conducteurs ouvrirent les vitres qui vont bien pour échanger quelques mots. Accompagné du père de Caroline assis à l'avant, le père de Pickney transportait tous les enfants, sauf sa petite dernière de deux ans. Il annonça qu'il allait tenter sa chance vers Balan. Bon prince, il laissa la place de choix à son ami. Toujours bredouille d'un espace sans voiture garée, une fois passé la place Nassau, il se dit qu'il allait tenter au petit bonheur la chance les rues adjacentes. Et, il faut croire que le jour était éclairé par une bonne étoile car il trouva une place vacante presque au droit de l'avenue, sur la rue de l'Ancienne Porte de Balan. Il se gara, vérifia une fois sorti de son véhicule qu'il n'y avait pas de panneau interdisant de s'y garer, ni d'inscription « payant » gravée dans l'enrobé de la chaussée. Il avait dégoté une place encore plus proche de leur destination que celle devant la gare. Avec son téléphone, le père de Caroline annonçait déjà la bonne nouvelle à son épouse avant même que tous les enfants ne se soient extraits de l'engin. Octavia, la plus grande, avait eu le droit à un des deux sièges isolés, ce qui avait un peu chagriné Pickney qui aurait vraiment préféré se retrouver coincé contre elle, malgré

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