Amour et mensonges sous le soleil d'Italie
Par Jean Webster
4/5
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À propos de ce livre électronique
Jerry, jeune touriste américain qui passe ses vacances en Italie, doit rester quelques jours dans un hôtel isolé en attendant l'arrivée de sa tante. Il apprend qu'une jolie Américaine loge dans la villa voisine et se met en tête de la rencontrer. Mais la belle, qui raffole de couleur locale, ne veut parler qu'avec des Italiens. Jerry se déguise donc en ânier pittoresque et lui propose ses services pour une excursion en montagne... Rapidement, ce qui avait commencé comme une blague innocente devient un imbroglio sentimental où le mensonge flirte avec la vérité et l'amour avec le hasard. Quiproquos, coïncidences et dialogues pétillants sont au rendez-vous de ce délicieux roman qui nous transporte sous le radieux soleil d'Italie pour une histoire d'amour et d'humour tout en délicatesse.
Jean Webster
Jean Webster is the pseudonym of American writer Alice Jane Chandler Webster (1876–1916). She is best known for her epistolary novel Daddy-Long-Legs, and her other works include Dear Enemy, When Patty Went to College, Jerry Junior, and Just Patty, several of which were adapted for the stage. Born in Fredonia, New York, she attended Vassar College, where she majored in English and economics. Her writing, characterized by lively and likable heroines, engaging dialogue, and clever humor, often addresses themes of women’s education and suffrage and social reform.
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Aperçu du livre
Amour et mensonges sous le soleil d'Italie - Jean Webster
Jean Webster
traduction de Michel Virasolvy
Amour et mensonges
sous le soleil d'Italie
@ lucia-canovi.com, 2017
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.
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Chapitre I
Avec sa demi-douzaine de chaises de tables et de chaises, son perroquet vert et rouge tenu en laisse sur un perchoir et sa petite tonnelle ombragée et couverte de vignes, la cour de l’Hôtel du Lac est certes un lieu plaisant pour prendre le café le matin, mais trop ensoleillé pour prendre le thé l’après-midi.
Il était pratiquement quatre heures en un jour de juillet lorsque Gustavo, la serviette au bras comme toujours, surgit hors du hall frais de l’hôtel et balaya du regard la cour brûlante remplie de tables et de chaises. Il n’aurait jamais, en d’autres circonstances, interrompu sa sieste simplement pour transmettre une lettre. Mais cette lettre-ci était à l’attention du jeune Américain, et les jeunes Américains, comme le sait tout maître d’hôtel, sont une espèce impatiente et déraisonnable. La cour était vide, comme il l’avait peut-être prévu, et avec un soupir de résignation, il se tournait en direction de la longue tonnelle qui conduisait au lac lorsque le froissement d'une page provenant du pavillon d’été lui fit changer sa trajectoire. Approchant de la porte, il jeta un œil à l’intérieur.
Le jeune Américain, vêtu de flanelle blanche, un guide rouge dépassant de sa poche, était confortablement étendu dans une chaise longue. Une cigarette et une copie du Herald de Paris l'occupaient. Il releva la tête en étouffant un bâillement (compréhensible, étant donné les circonstances), mais se leva d'un bond lorsque son regard se posa sur la lettre.
‒ Bonjour Gustavo ! Est-ce que c’est pour moi ?
‒ Ecco! Elle é enfin arrrivée, lé léttre qué vous attendiez tant. » Il s’inclina une deuxième fois puis tendit le bras. « Meestair Jaureeen Ailyar ! »
Le jeune homme rit.
‒ Sans vouloir vous offenser, Gustavo, je ne suis pas sûr que j'aurais reconnu mon nom si j’avais eu les yeux fermés.
Il prit la lettre, jeta un coup d’œil à l’adresse par sécurité (le nom marqué était Jerymn Hilliard Junior) et ouvrit la lettre en poussant un soupir de soulagement exagéré. Ensuite, levant les yeux un bref instant, il surprit le regard de Gustavo. Gustavo était issu d’une race romantique ; ses yeux brillaient d'intérêt et de sympathie.
‒ Oh, inutile de prendre cet air complice. Je présume que vous pensez qu’il s’agit d’une lettre d’amour ? Ce n’en est pas une. Il s’agit, puisque vous semblez y prendre un certain intérêt, d’une lettre de ma sœur pour m’informer qu’elle et ma tante arriveront ce soir et que nous partirons pour Riva par le premier bateau demain matin. Non pas que je veuille délaisser votre compagnie, Gustavo, mais — oh, fichtre !
Les sourcils froncés, l’homme termina sa lecture silencieusement pendant que le maître d’hôtel restait debout près de lui par politesse, le regard légèrement inquiet. Il y avait généralement de l’inquiétude dans son regard lorsque celui-ci se posait sur Jerymn Hilliard Junior. Nul ne pouvait prévoir ce que le jeune homme pouvait demander. La veille, il avait sonné pour exiger un partenaire de tennis sur gazon, comme si l’hôtel gardait des partenaires dans un placard tels des serviettes ou des draps. Le jeune homme froissa la lettre et la fourra dans sa poche.
‒ Ma foi, Gustavo, donnez-moi votre avis. Elles comptent rester à Lucerne jusqu’au dix, soit la semaine prochaine, et espèrent que j’aurais l’obligeance de les attendre. Un peu de repos me ferait le plus grand bien. Du repos, sacrebleu, alors que j’ai déjà passé trois jours à Valedolmo !
‒ Si, signore, vous désirez lé même chamboro ?, fut la seule réponse que Gustavo trouva.
‒ Lé même chambre ? Oh, je présume que oui.
Il se rassit sur la chaise longue et plongea les mains dans ses poches avec un air de sombre résignation. Le maître d’hôtel tournait autour de lui, hésitant entre son désir de reprendre sa sieste et l’intérêt qu’il portait aux problèmes du jeune homme. Dans toute l’histoire qui liait sa vie à celle de l’Hôtel du Lac, jamais Gustavo n’avait rencontré un client aussi généreux et sociable. Le jeune homme était à la fois exubérant, divertissant, absolument unique et inexplicable. Même le fait qu’il était Américain ne suffisait pas à expliquer son étonnante personnalité.
Le jeune homme leva la tête et regarda son compagnon d’un œil morne : « Gustavo, avez-vous une sœur ?
‒ Une sœur ? » Gustavo ne comprenait pas très bien, mais faisait montre de patience. « Si, signore, j’ai houit sœurs.
‒ Huit ? Miséricorde, comment pouvez-vous être aussi joyeux ?
‒ Troé sont mariées, signore, oune autre est fiancée, il y en a oune dans oune couvent, oune morte et duo qui sont encore des bébés.
‒ Je vois. Elles ne sont pas trop encombrantes, mais les bébés grandissent, Gustavo, et pour celle qui est fiancée, à votre place, je serais encore un peu nerveux. On ne peut jamais être sûr qu’ils resteront fiancés. J’espère qu’elle ne passe pas son temps à sillonner l’Europe pour vous donner finalement rendez-vous dans des petits villages reculés de montagne où l’unique sujet de lecture chrétienne est un exemplaire du Herald d’il y a quatre jours, le tout pour finalement vous poser un lapin.
Gustavo cligna des yeux, puis s’inclina de nouveau d’un mouvement souple.
‒ Mérci, murmura-t-il.
‒ Et vous n’auriez pas une tante, à tout hasard ?
‒ Oune tonte, signore ? répondit-il une voix peu assurée.
‒ Oui, Gustavo, une tante. Une parente qui lit en vous comme dans un livre ouvert, qui voit vos défauts et néglige vos qualités, une parente qui se souvient à quel point votre père était gentil et serviable à votre âge, qui attendait beaucoup de vous quand vous étiez bébé, qui comptait faire de vous son héritier, mais aurait finalement décidé de fonder un orphelinat. Auriez-vous, Gustavo, une tante, à tout hasard ?
‒ Si, signore.
‒ Je ne suis pas sûr que vous ayez saisi le sens de ma question. Une tante, soit la sœur de votre père… ou peut-être de votre mère.
Le visage perplexe de Gustavo s’éclaira soudainement.
‒ Ecco ! Vous voulé savoir si j’é oune zia, oune tonte, oui c’é le cas. Oune tonte. Sicuramente, signore, j’é dix… onze tontes.
‒ Onze tantes ? Devant une telle tragédie, je reste sans voix. N’en dites pas plus, Gustavo. Désormais, nous sommes amis.
Il tendit la main. Gustavo la regarda d’un air hébété. Ensuite, puisqu'apparemment c’était ce qui était attendu de lui, il la serra prudemment. Une pièce de deux lires étincelante résulta de cette poignée de main. Gustavo mit la pièce dans sa poche avec de nouvelles courbettes.
‒ Grazie tanto ! Avez-vous besoin d’autre chôse, signore ?
‒ Ai-je besoin d’autre chôse ? » rétorqua le jeune homme avec de l’indignation et du dégoût dans la voix. « Comment pouvez-vous me poser une telle question, Gustavo ? Me voici depuis trois jours à Valedolmo et je dois en passer sept autres. J’ai suffisamment de serviettes, de savons et d’œufs à la coque, si c’est ce que vous voulez dire. Mais l’esprit d’un homme ne saurait se rassasier de savon et d’œufs à la coque. Ce qu’il me faut, c’est de la nourriture pour l'esprit, du divertissement, de la distraction, de quoi m’amuser. Non Gustavo, pas la peine de me montrer à nouveau le Herald de Paris. Je connais déjà par cœur la liste des clients dans tous les hôtels de Suisse.
‒ Ah, c’y dou divertissement qué vous voulez ? Avez-vous vu li très beau Luini dans lé chapelle dé San Bartolomeo ? Il a quatre son ans.
‒ Oui, Gustavo, j’ai vu le Luini dans la chapelle de San Bartolomeo. J’ai profité de tout le plaisir qu’on pouvait en tirer dès mon premier après-midi ici.
‒ Et li jardin dou prince Sartonio-Crevelli ? Est-ce qué li signore il a vous le cédre de Lebanonne dans li jardin dou prince ?
‒ Oui Gustavo. Le signore a vu le cèdre du Liban dans le jardin du prince, ainsi que le houx vieux de deux cents ans et le caoutchoutier d’Amérique du Sud. Ils sont très beaux à voir, mais pas au point d’y passer une semaine.
‒ Avez-vous nagé dans le lac ?
‒ L’eau est tiède, Gustavo.
Le regard du maître d’hôtel se perdit dans le vide un instant. Puis il s'illumina en voyant les flots scintillants et les montagnes violettes au bout de la tonnelle.
‒ Il y a la voue, suggéra-t-il humblement. La voue du front de mer est connou pour être très bélle, très jolie. Beaucoup d’étrangers ne viennent qué pour élle. On po voir li Lago di Garda, Monte Brione, Monte Baldo avec son château en rouines des Scaligeris, Monte Maggiore, lé Altissimo di Nago, lé neiges zéternelles du Monte—
Mr. Jerym Hilliard le coupa d’un geste.
‒ Ça suffira. Je lis le Baedeker moi-même, j’ai déjà vu tout ça la nuit de mon arrivée. Vous devez savoir, à votre âge, Gustavo, qu'un homme ne peut apprécier un paysage lorsqu'il est seul. Il faut être deux pour ce genre de choses. Oui, le fait est que je me sens bien seul. Vous voyez vous-même à quelles extrémités j'en suis réduit pour discuter. Si j’avais votre don pour les langues, en ce moment, je parlerais aux randonneurs allemands.
Une idée vint alors à l’esprit de Gustavo.
‒ Ah, c’é ça ! Pourquoi lé signore né ferait pas de la randonnée ? Très utile, très divertissant. Je trouver guide.
‒ Ne prenez pas cette peine : vote guide serait Italien, et ce serait par trop éprouvant de parler par gestes toute la journée.
Il croisa les bras en soupirant. « Une semaine à Valedolmo ? Une éternité, plutôt ! » Gustavo lui rendit son soupir. Bien qu’il ne comprît pas totalement en quoi consistait le problème, il sympathisait de bon cœur.
‒ C’est dômmagé, remarqua-t-il d'un ton léger, qué vous né connaissiez pas lé Signor Americano qui vit à Villa Rosa. Loui aussi il trouve que Valedolmo n’é pas très divertissant. Il vient parler avec moi assez souvent. Il dit qu’il a por d’oublier l’anglé.
Le jeune homme écarquilla les yeux.
‒ De quoi parlez-vous ? Un Signor Americano ? Ici, à Valedolmo ?
‒ Sicuramente, dans cétte villa rose avec des cypresse et lé terrazzo sour le lac. Sa fille la Signorina Constantina, elle vit avec loui. Très jaune, très bélle (Gustavo roula des yeux en joignant ses deux mains) bélle cômme lé angés dou Paradis. Et elle parle l’italien cômme moi l’anglé.
Jerymn Hilliard Junior quitta sa position bras croisés et se redressa sur son siège, tout ouïe. Il dit sur un ton sévère : « Vous êtes en train de me dire que vous aviez une famille américaine dans votre manche pendant tout ce temps, et que vous ne m'en avez jamais soufflé mot ?
‒ Scusi, signore, jé né savais pas que vous aviez le plaisir de les connaître.
‒ Le plaisir de les connaître ? Bonté divine, Gustavo, quand un naufragé rencontre un autre naufragé sur une île déserte, faut-il vraiment qu'ils soient présentés l'un à l'autre pour commencer à se parler ?
‒ Si, signore.
‒ Et pourquoi une famille américaine vivrait-elle à Valedolmo, si ce n’est pas trop indiscret ?
‒ Jé ne sais pas, signore. J’é entendou dire qué lé Signor Papa n’était pas en bonne santé et lé docteurs en Amérique lui ont dit « il vous faut dou changement, allez respirer lé beau climat de l' Italie ». Et il a dit « d’accord, je vais à Valedolmo ». C’é oune pétit village, signore, mais très famosa. Oh oui, molto famosa. En automne et au printemps lé étrangers viennent des quatre coins dou monde, des Anglé, des Francé, des Allémand, tutti ! Lé Hôtel dou Lac est plein. Tous les jours, nous refousons dou mondo.
‒ Vraiment ! J’ai dû arriver à la mauvaise saison. Mais cette famille américaine, comment s’appelle-t-elle ?
‒ La familia Vildaïr de Nuovo York.
‒ Vildaïr ? Il secoua la tête. Ce n’est pas américain, Gustavo ; en tout cas, quand c’est vous qui le dites. Mais peu importe, si elle vient de New York, ça me va. Combien de gens y a-t-il là-bas ? Juste deux ?
‒ Ma non ! Lé papa, la signorina et lé, lé… » Gustavo roula des yeux pour trouver le mot : « lé tonte !
‒ Encore une tante ! On dirait qu'il pleut des tantes, aujourd’hui. Et que fait-elle pour se divertir, la signorina belle comme un ange ?
Gustavo écarta les bras : « Valedolmo, signore, est sour la frontière. C’est oune, comment vous dites, oune città garnison. Beaucoup de soldats, beaucoup d’officiers, de capitaines, de lioutenants, en ouniformes, portant des sabres. Ils prennent le thé sour la terrazzo avec li Signor Papa et la
