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Les vaines tendresses
Études et Portraits littéraires, premier série
Les vaines tendresses
Études et Portraits littéraires, premier série
Les vaines tendresses
Études et Portraits littéraires, premier série
Livre électronique133 pages49 minutes

Les vaines tendresses Études et Portraits littéraires, premier série

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LangueFrançais
Date de sortie15 nov. 2013
Les vaines tendresses
Études et Portraits littéraires, premier série

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    Les vaines tendresses Études et Portraits littéraires, premier série - Sully Prudhomme

    The Project Gutenberg EBook of Les vaines tendresses, by Sully Prudhomme

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    almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or

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    Title: Les vaines tendresses

    Études et Portraits littéraires, premier série

    Author: Sully Prudhomme

    Release Date: March 4, 2006 [EBook #17916]

    Language: French

    *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LES VAINES TENDRESSES ***

    Produced by Renald Levesque and the Online Distributed

    Proofreading Team at http://dp.rastko.net. This file was

    produced from images generously made available by the

    Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica)

    SULLY PRUDHOMME

    LES VAINES

    TENDRESSES

    PARIS

    ALPHONSE LEMERRE, ÉDITEUR

    31, Passage Choiseul, 31

    M DCCC LXXV

    AUX AMIS INCONNUS

    Ces vers, je les dédie aux amis inconnus,

    A vous, les étrangers en qui je sens des proches,

    Rivaux de ceux que j'aime et qui m'aiment le plus,

    Frères envers qui seuls mon coeur est sans reproches

    Et dont les coeurs au mien sont librement venus.

    Comme on voit les ramiers sevrés de leurs volières

    Rapporter sans faillir, par les cieux infinis,

    Un cher message aux mains qui leur sont familières,

    Nos poëmes parfois nous reviennent bénis,

    Chauds d'un accueil lointain d'âmes hospitalières.

    Et quel triomphe alors! quelle félicité

    Orgueilleuse, mais tendre et pure nous inonde,

    Quand répond à nos voix leur écho suscité

    Par delà le vulgaire en l'invisible monde

    Où les fiers et les doux se sont fait leur cité!

    Et nous la méritons, cette ivresse suprême,

    Car si l'humanité tolère encor nos chants,

    C'est que notre élégie est son propre poëme,

    Et que seuls nous savons, sur des rhythmes touchants,

    En lui parlant de nous lui parler d'elle-même.

    Parfois un vers, complice intime, vient rouvrir

    Quelque plaie où le feu désire qu'on l'attise;

    Parfois un mot, le nom de ce qui fait souffrir,

    Tombe comme une larme à la place précise

    Où le coeur méconnu l'attendait pour guérir;

    Peut-être un de mes vers est-il venu vous rendre

    Dans un éclair brûlant vos chagrins tout entiers,

    Ou, par le seul vrai mot qui se faisait attendre,

    Vous ai-je dit le nom de ce que vous sentiez,

    Sans vous nommer les yeux où j'avais dû l'apprendre.

    Vous qui n'aurez cherché dans mon propre tourment

    Que la sainte beauté de la douleur humaine,

    Qui, pour la profondeur de mes soupirs m'aimant,

    Sans avoir à descendre où j'ai conçu ma peine,

    Les aurez entendus dans le ciel seulement;

    Vous qui m'aurez donné le pardon sans le blâme,

    N'ayant connu mes torts que par mon repentir,

    Mes terrestres amours que par leur pure flamme,

    Pour qui je me fais juste et noble sans mentir,

    Dans un rêve où la vie est plus conforme à l'âme!

    Chers passants, ne prenez de moi-même qu'un peu,

    Le peu qui vous a plu parce qu'il vous ressemble;

    Mais de nous rencontrer ne formons point le voeu:

    Le vrai de l'amitié, c'est de sentir ensemble,

    Le reste en est fragile, épargnons-nous l'adieu.

    PRIÈRE

    Ah! si vous saviez comme on pleure

    De vivre seul et sans foyers,

    Quelquefois devant ma demeure

    Vous passeriez.

    Si vous saviez ce que fait naître

    Dans l'âme triste un pur regard,

    Vous regarderiez ma fenêtre

    Comme au hasard.

    Si vous saviez quel baume apporte

    Au coeur la présence d'un coeur,

    Vous vous assoiriez sous ma porte

    Comme une soeur.

    Si vous saviez que je vous aime,

    Surtout si vous saviez comment,

    Vous entreriez peut-être même

    Tout simplement.

    CONSEIL

    Jeune fille, crois-moi, s'il en est temps encore,

    Choisis un fiancé joyeux, à l'oeil vivant,

    Au pas ferme, à la voix sonore,

    Qui n'aille pas rêvant.

    Sois généreuse, épargne aux coeurs de se méprendre.

    Au tien même, imprudente, épargne des regrets,

    N'en captive pas un trop tendre,

    Tu t'en repentirais.

    La nature t'a faite indocile et rieuse,

    Crains une âme où la tienne apprendrait le souci,

    La tendresse est trop sérieuse,

    Trop exigeante aussi.

    Un compagnon rêveur attristerait

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