Que du bonheur !
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À propos de ce livre électronique
Ce livre est un hymne à l'amour, à l'amitié et à la famille. Il se nourrit d'espoirs et de rêves.
L'aventure prend de multiples formes. Il n'est pas nécessaire d'être un héros ou de posséder des super pouvoirs : jour après jour, être soi-même suffit pour écrire les pages de
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Aperçu du livre
Que du bonheur ! - Damien MARTIN-COCHER
1
La salle de réunion est pleine. Comment ce miracle se produit-il ? Le sujet à l’ordre du jour ne concerne que 2 à, max 3 personnes. Chacune représentant son Service. Il a été notifié, avec clarté - enfin normalement - que ne devait venir que les représentants de ces 2 à 3 services en question. Je m’en suis assuré. J’ai relu 3 fois mon mail et l’invitation associée - croyez-vous que j’aie fait cela juste pour le plaisir ? Non, pas le style de la maison. Du coup, j’imagine une fonction ricochet - un renvoi automatique qui partage, diffuse, laisse échapper dans tous les méandres de la dimension organisationnelle de l’entreprise, un mail sans prétention. Il s’agit probablement de l’application basique d’une des règles du management de base : communiquer. Evidemment, cette communication sera étoffée d’une dose de planifier, identifier les pilotes, définir les livrables et autres jalons à planter dans le sol fertile du PowerPoint incontournable qui va bien mais qui raconte peu.
Objectif du jour de la réunion du matin : communiquer. Ben, là, c’est une réussite totale. Le pouvoir de l’intranet est entre les mains de tous ceux qui s’y plongent, mais pas de celle ou celui qui rédige un courrier. Bon, du coup, va falloir éclaircir le mystère de l’invitation. Ce n’est pas une mince affaire. Nous pouvons être en présence d’une maladie contagieuse qui se répand dans toute entité organisationnelle : la réunionite ! Un danger qui vous ronge les minutes de la journée. Une disparition du temps de travail engloutit par un monstre assoiffé de vos si précieuses minutes de vie dédiée au travail. Il m’a été répété qu’il fallait être efficace, efficient. Même si d’ailleurs ce n’est pas la même chose, l’efficacité et l’efficience. Pas sûr d’avoir compris les subtilités philosophiques. Toujours est-il que là n’est pas ma préoccupation du moment T de l’instant H à l’heure actuelle.
Toujours commencer avec un regard souriant. Il paraît que tout se voit dans mon attitude et celle de mes autres collègues Managers. Nous devons donc être exemplaire, maîtriser l’émotion qui est en nous. Voire l’écraser. Grâce à ce regard souriant, je me permets de faire un tour d’horizon. Limité l’horizon. Par des cloisons sans âme, sans tableau accroché, sans ouvertures vers l’extérieur. Blafarde même par endroit, cette salle. A cause d’éclairage qui n’apporte qu’un sentiment de détresse. Ce tour de salle rectangulaire ne me donne aucune satisfaction. Si on recherche de l’amour dans la vie, ce ne sera pas dans ce genre d’endroit qu’on le trouvera. Ou alors c’est que vous aimez le froid de l’inexistant et avez des tendances dépressives avancées. Ce qui peut être parfaitement compatible avec l’ambiance de travail du lieu où vous allez dépenser 8 à 10 heures par jour du reste de votre vie. Jusqu’à 60…62…64 ans, enfin l’âge de la retraite légale au moment où je me relis ces lignes. Ça évolue dans un sens effrayant ce truc d’âge officiel de préemption professionnelle. Pas comme mon yaourt du matin. Une fois achetée, je sais avant quelle date je dois l’engloutir.
Une fois que mon regard perçant a fait l’horizontal et le vertical de l’endroit où je me trouve, décision est prise de m’asseoir et de commencer à opérer. Heureusement que j’ai du galon sur la veste de mon costume usé (et pas cher, grâce aux Black Friday qui me sauve quelques deniers – enfin si j’en crois les étiquettes de prix barrées en rouge – enfin, vous voyez de quoi je cause vous aussi, hein ?).
Oui, donc, je disais une histoire de galon quand il est venu le temps de s’asseoir. A voir comment les invités - qui ne sont pas invités et qui sont nombreux dans cet endroit devenu trop petit - cherchent d’un œil rapace et expert le place qui leur sied le mieux. Il s’agit d’une vraie expertise. Afin d’apprécier toute réunionite, le participant (qui peut ne pas être un invité inclus dans votre mail initial d’invitation – faut suivre) cherche l’endroit idéal où s’installer. C’est un mélange de (1) confort, (2) de proximité de la zone de fuite (la porte de la salle en général) qui aura son utilité après une dizaine de minutes de réunion, (3) d’éloignement vis-à-vis de tout nuisible (cela peut inclure le(s) Manager(s), la/le collègue chiant/e pour plein de mauvaises bonnes-raisons ou à cause d’une vue chancelante qui demande qu’on s’éloigne du tableau / projecteur), (4) de besoin d’exister (il faudra bien à un moment justifier de sa présence dans cette réunion où le participant s’est invité, immiscé ou a été forcé à venir par un autre Manager bien intentionné), (5) de besoin de fayotage pour que lors de l’évaluation annuel on se rappelle de sa présence, (6) d’affinités humaines (si ça existe encore le regroupement d’individus au sein de structures dites entrepreneuriales) ou (7) tout simplement je m’assois dès que possible et pas besoin d’en faire tout un fromage …
C’est une discipline en tant que tel, l’assiessage en SdR (Salle de Réunion, on parle que de cela depuis le début, la SdR, faut suivre). Avec mes galons, une place m’est destinée, toujours. Histoire d’être bien en vue, telle la cible des archers qui participent aux JO (oui, parce que qui sincèrement regarde le tir à l’arc pendant l’espace temporel de 4 ans qui sépare chaque JO ?).
Il faut l’apprécier ce moment. Et en profiter. Rien ne dure surtout le poste de Manager. Quand on voit derrière chaque Manager la quantité de hyènes et de cachalots (autre forme de chacal tout aussi coriace) qui veille sur son dos et son bien-être… Me ressaisir me dis-je, ce genre de divagation d’escrimeurs ne sont pas de mises en ce moment dans cette SdR .
Le début d’une réunion dites physique - merci aux années COVID de nous avoir créé ce nouvel état d’existence – s’apparente à l’ouverture d’une pièce de théâtre. Mais à l’envers. Faut bien qu’on sache qui est là, autour de cette table sans personnalité. Il sera nécessaire de réaliser le célèbre et non moins pénible tour de table. J’inviterai chaque participant à décliner son prénom, son nom et sa fonction. Il y aura autant de type de présentation que de genre de personnalité. Nous aurons les créatifs qui trouveront le temps nécessaire pour avoir une formule originale d’introduction, les droits au but (rien à voir avec du foot) qui s’en tiendront au strict nécessaire demandé, de la froideur de celles et ceux mal réveillés qui se demandent encore pourquoi venir au travail chaque jour alors qu’à la maison ils ont des tas de choses à régler bien plus importantes… Il faut compter quelques 5 à 10 minutes dans cet exercice de déclinaison individuelle. En concomitance, il faut noter, redemander car on n’a pas bien saisi le prénom-nom-fonction (quel brouhaha dans cette pièce).
Donc, une fois l’exercice initial terminé, avec le PC et le bloc-notes – accouplé du stylo à bille qui va bien - face à moi, j’éructe aussi fortement que clairement un chaleureux (autant faire de son mieux) :
- Bonjour à toutes et à tous. Je vous propose que nous commencions la réunion. Les retardataires, s’il y en a, nous rejoindrons certainement pendant ce tour de table où je vous invite à vous présenter rapidement.
2
Question matinale. La routine. Phrase lancée depuis le hall d’entrée où j’attends avec les deux mômes. Répétition quotidienne d’une scène banale, familiale, dans un pavillon d’un quartier huppée d’une belle ville de province. Parenthèse ouverte : ainsi décrit-on en France toute ville éloignée de la capitale, centre de Tout, de Tous et du Grand Maître National. Parenthèse fermée.
Maintenant, on reprend du début :
Style un réflexe, dans un mode empli de platitude, phrase dont on n’attend guère de réponses ou de retours positifs et constructifs. Tout est dit. Moins agressif semble-t-il qu’un - On est en retard ! - ou - Bon, on y va là ! Expressions bannies dès la première fois où elles sont utilisées. En effet, les réactions ont été bien plus violentes qu’un rappel à vérifier l’heure qu’il est… En effet, l’interlocuteur invite ou demande une vérification temporelle. Où en sommes-nous, ici, en ce moment-là. Une invitation plus subtile qu’un reproche. C’est qu’il faut savoir jongler avec les humeurs de ma compagne.
La politesse de la Reine – oui, le féminin de la politesse du Roi, ça existe - elle manœuvre avec, voire elle vit qu’avec. Toujours à jouer avec les horaires. Arriver soit en retard soit juste pile au moment où - le portail allait être fermé ; la réunion commençait ; le repas est encore chaud et on a juste commencé l’apéro en vous attendant ; avec sa version restaurant - on a juste commandé, que voulez-vous prendre ?
Avec le temps – voire l’âge si on veut dire les choses telles qu’elles sont – il y a comme un phénomène d’empilage. Plus de minutes de retard, plus de points de rencontres ratés, moins d’exactitude dans les planifications à réaliser. Toutefois, quand il s’agit de prendre un train ou un avion, je calcule des marges si larges qu’elle ne les a pas encore attaquées. Mais cela reste des évènements spécifiques que l’on peut anticiper adroitement. Par contre, décoller le matin de la maison avec les enfants pour aller à l’école, reste un défi qui pimente les premières heures de chaque journée. C’est épuisant. J’en ai ma claque. Mais il faut maîtriser ses émotions, comme tout compagnon attentif et intelligent. Il faudra saisir l’occasion, le moment, la parenthèse enchantée où l’on pourra évoquer le sujet du décollage familial matinal. Peut-être durant le prochain week-end ou alors un soir pendant la période des congés scolaires. Bref, va falloir être vigilant et savoir s’engouffrer sur ce sujet ; entre autres listes de doléances. Comme dirait beaucoup de monde dans leur relation de couples :
Alors que tout est simple. Devrait l’être.
On attend donc, l’arrivée de la mère des deux marmots qui gardent leur innocence et jouent en se tapotant l’un l’autre devant la porte d’entrée. Image qui reste gravé dans mon esprit à jamais. C’est ce qu’il y a de plus beau. Nous sommes loin de la fin théâtrale des contes : ils vécurent heureux ensemble jusqu’à la fin des temps. Et les enfants au milieu de tout ça ? Avec tout le bin’s lié à leur éducation, croissance, soutien et tutti quanti ? De l’énergie, du temps, de l’argent et toute votre jeune énergie y passera. Qui en parle de cela ? Personne ; sinon qui ferait des gosses pour repeupler le pays ? et cotiser pour payer les futures retraites de citoyens qui nous ne connaissons pas et qui toucheront leurs retraites grâce, en partie, au labeur de mes si beaux enfants.
Perdu dans mes pensées suis-je. Du coup, je n’ai pas vu venir le retour de service qu’elle m’afflige avec un malin plaisir.
Voilà une double question qui tombe bizarrement. Ma première réaction : Euh… non. Puis, une fois le coup de surprise encaissé, aurais-je dû me lancer dans un questionnement à ciel ouvert du style :
- Pourquoi aurai-je fait cela ? N’a-t-on pas une nounou qui les récupère à 15h justement ? Et qui leur donne leurs encas une fois rentrés à la maison ? As-tu changé notre mode opératoire post école ? Je n’en étais pas informé ? Et puis, ils vont au Collège, pas à la maternelle tudiou !
Une telle série de questions aurait-elle mis de l’huile brûlante sur un feu déjà bien nourri ? Le retard tend à augmenter joyeusement pendant ce temps.
Vu le silence qui suit ma réponse claire et sobre (pour rappel : Euh… non), je décide d’embrayer sur l’étape logique suivante : - On t’attend dans la voiture, dépêches-toi ! dont la phase finale est lancée depuis l’extérieur vu que les mômes adorés ont décidé de prendre les devants, histoire de ne pas entendre d’autres échanges stériles. Habituels. Matinaux. Entre deux parents qui courent après le temps et tous les préparatifs obligatoires lié au dépôt de leurs enfants à l’école.
Aller jusqu’à la voiture nous occupe. Ouvrir le garage. Puis les portes bip. Vérifier que le petit duo se glisse en douceur dans l’habitacle. Sans trop se pousser, ni gémir sur la difficulté de l’exercice de flexion – extension – saut – balancer le sac quelque part à l’arrière et ouf on y est. Vérifier le clac des ceintures de sécurité. Bon, voilà, ça, c’est fait. Le conducteur – moi-même en l’occurrence – passe à l’action, s’installe avec plaisir au volant de la vieille guimbarde qui marche toujours. Heureusement d’ailleurs, car ce n’est jamais le moment de la changer, la voiture. Quand on y pense, c’est incroyable que l’on ne puisse jamais envisager le changement de son véhicule en toute tranquillité. Je sais que la future panne sera le déclencheur de tout un processus plus ou moins facile. Mais d’ici là, profitons des capacités cahotantes de notre bonne vieille caisse.
Une fois la voiture sortie du garage avec l’équipe A, nous attendons sur le chemin qui nous mènera au portail. Pratique l’ouverture et donc fermeture automatique du garage et du portail. Malin suis-je d’avoir automatisé tout cela, ensemble, au même moment. Contre l’avis de l’autre moitié des propriétaires, qui voulaient attendre pour le garage. Ma compagne, composant donc l’autre moitié des propriétaires, n’ouvre et ne ferme pratiquement jamais ces deux portes. Lui laisser un niveau de décisions équivalent au mien aurait été, sur ce sujet précis, un abus de faiblesse de la part de ma moitié de pouvoir de décision. Chaque matin je me remercie de l’avoir fait. Quelle économie d’énergie musculaire et de flexion-extension.
Tiens l’équipe B apparaît sur le palier de la porte. Dans un état d’esprit de surprise d’être là. Comme si cela était nouveau, qu’il faille partir de chez soi, le matin pour aller affronter les frasques quotidiennes de la vie humaine. Admiratif toujours je resterai face à cette capacité de porter autant d’affaires entre deux mains et deux bras. Il doit y avoir le sac à main, trop petit auquel vient porter main forte un sac à tout faire et à tout mettre. Le tout juché sur le côté gauche, entre épaule et main. Puis, le téléphone portable qui se bat avec les clés de la maison dans cette main droite qui tire la poignée de la porte pour la fermer. En bandoulière, trône l’ordinateur portable, heureux d’être sur le dos, sans risque de se voir balloté entre des mains déjà bien occupées.
En galant homme, j’ouvre la porte avant de la passagère qui approche avec détermination malgré l’ensemble des objets portés. De façon magique, et magistrale, le tout rentre à sa place. Quant à savoir où se trouve chacun de ces objets, c’est un autre exercice que ma compagne va réaliser en rouspétant. Les clés ne sont jamais là où elles devraient être, sans parler de ce foutu téléphone que l’on cherche tout le temps…
- Bon, on y va, on va être en retard ! lance-t-elle avec une bonhomie défrisante, acide et un peu nerveuse quand même.
Ah, que le début de journée en famille est délicieux.
3
Impatient le Patron. Comme souvent d’ailleurs. S’il peut me consacrer les prochaines 3 minutes dans ce couloir où nous nous sommes croisés avant d’enchaîner vers une autre réunion, c’est qu’il a un certain besoin d’infos précises. Traiter l’information essentielle. Pas besoin de tout un descriptif. Pas le temps. Plus le temps pour consacrer de l’écoute à des détails qui peuvent avoir l’importance de donner au contexte une vision plus judicieuse. Mais non. Cela prendrait trop de mots qui noieraient l’essentiel de ce qu’il faut retenir. Court, sobre, simple.
Comme d’hab. Le fameux Point de situation, quotidien actuellement. Vu que le projet prend une tournure qui ne tourne pas dans le sens voulu par les détenteurs des câbles directionnels de l’entreprise. Du coup, afin de montrer la maîtrise totale de la situation, le nombre de réunions et points de situation a été multiplié exponentiellement au niveau de nervosité du PdG. C’est la beauté d’une organisation structurée.
Dès qu’il y un pet de travers, toute l’architecture hiérarchique se met en branle. Plus personne ne vous laissera seul. De toutes parts surgissent des individus qui vous veulent du bien. Afin de constater les difficultés qui vous n’arrivez pas à surmonter et remonter l’information à ceux qui les ont envoyés à cette quête. Ainsi, vous nourrissez la chaîne alimentaire des hiérarques en place. Soit pour se protéger et éviter d’être trop prêt du projet qui tangue. Soit pour savourer le moment et préparer son plantage. Du moins celui du Directeur concurrent qui a été mis à cet endroit. Soit il y a encore une forme de sincérité, une offre d’aide sera formulée le temps venu. Trop tardivement souvent. Quelle tristesse !
Sortons de ces rêveries managériales franchement utiles à ma survie, car j’arrive à la SdR définie pour la réunion de 8h. Autant ma surprise fut grande à mon arrivée à la précédente par la quantité de participants,
