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La Bible ne fait pas le moine
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La Bible ne fait pas le moine
Livre électronique108 pages1 heure

La Bible ne fait pas le moine

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À propos de ce livre électronique

Bousculons l'histoire et imaginons que les choses se soient passées réellement comme dans ce livre, que le monde n'a pas vraiment évolué comme il l'a fait depuis le 18ème siècle. Nous sommes en 1740 et un nouveau pape vient d'être désigné. Il veut transformer la société et instaurer la pensée unique. Des rebelles vont tenter de lutter. Ils vont s'insurger pour essayer de changer le cours des choses. Mais ont-ils les moyens de réussir ? Au fait, nous tous aujourd'hui, même si nous n'en sommes pas conscients, sommes-nous vraiment libres de nos opinions et surtout libres de les exprimer ? Ce roman, en plus de nous embarquer dans une folle aventure, nous invite également à prendre conscience du pouvoir de certains modes sur notre façon d'être et de penser. Alors, prêts à affronter la dure réalité




À PROPOS DE L'AUTRICE 




Christine Renaudin : Signe particulier : Elle aime se laisser embarquer par les histoires des autres et a l’impression d’avoir toujours lu et écrit. - Ce qu’elle redoute le plus : le noir complet et, d’une façon générale : la guerre. Ce qui l’émerveille : les surprises que réserve la vie. Ce qui la passionne : lire des romans, voir et écouter des opéras de Verdi, visiter des lieux inconnus, rencontrer des gens... Ce qu’elle réussit le mieux : mener un projet à son terme. Son plat préféré : les profiteroles. Le mot qu’elle préfère : imagination, sourire. Le mot qu’elle déteste : méfiance, profit. Son principal défaut : la précipitation, l’étourderie. Sa principale qualité : la générosité, la persévérance. Si elle devait être autre chose ou quelqu’un d’autre : elle serait peut-être un fleuve.
LangueFrançais
ÉditeurLe Verger des Hespérides
Date de sortie5 oct. 2025
ISBN9782365872539
La Bible ne fait pas le moine

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    Aperçu du livre

    La Bible ne fait pas le moine - Christine Renaudin

    Sommaire

    Table des matières

    La Bible ne fait pas le moine

    6 février 1740

    10 février 1740

    20 juillet 1752

    Juillet 1752

    Septembre 1758

    4 avril 1759

    12 août 1774

    Août 1774

    24 décembre 1907

    Juin 1909

    Mars 1776

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    La Bible ne fait pas le moine

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    christine renaudin

    illustrations

    Vincyane Belin

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    6 février 1740

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    Les doigts croisés sur la poitrine, Dante Boligni priait pour l’âme de Clément XII, dont les lèvres entrouvertes laissaient encore filtrer un souffle léger. La peau du visage du pape, parcheminée depuis longtemps, avait pris une couleur jaunâtre et l’odeur un peu écœurante de la mort emplissait la pièce, par à-coup.

    Dante leva discrètement les yeux vers les autres cardinaux qui entouraient le moribond. Tous semblaient abîmés dans la prière mais la même pensée occupait les esprits : la succession.

    Clément XII régnait sur l’Église depuis dix ans. Les Bourbon et les Habsbourg s’étaient alliés contre lui. Il avait tenu vis-à-vis des jansénistes et des Francs- Maçons une politique rigoureuse. Pour l’heure, il était à moitié conscient et murmurait de temps en temps quelques mots en latin sans aucun sens.

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    Cela faisait plusieurs semaines que sa santé déclinait et que ses propos devenaient incohérents mais, depuis trois jours, il était allongé dans son lit, refusant de manger. Sa peau était déjà froide. Il n’en avait plus pour longtemps.

    Les regards glissaient parfois vers Prospero Lambertini. Âgé de soixante-cinq ans, il en paraissait dix de moins avec son léger embonpoint et les rondeurs de son visage. Seules les deux rides profondes qui encerclaient ses lèvres charnues trahissaient son âge. Nombreux étaient les cardinaux qui l’imaginaient succéder à Clément XII.

    Dante Boligni ne faisait pas partie de ceux-là. Il connaissait les idées de Prospero. Cet homme de science avait déjà exprimé son point de vue au sujet de Galilée, dont il partageait la théorie. Il admirait les philosophes français et entretenait une correspon- dance avec Frédéric II de Prusse. Enfin, il croyait au rapprochement entre les différentes religions, et envisageait de rencontrer le septième Dalaï Lama.

    À cette évocation, Dante ne put s’empêcher de frissonner de dégoût. Il avait d’autres desseins pour l’Église, des projets grandioses qu’il avait déjà partagés avec d’autres cardinaux. Ces derniers s’étaient ralliés à sa cause : l’Église devait être un Empire, régner sur le monde. Les chrétiens avaient pour mission de convertir les hérétiques. Chacun devait régler sa vie selon les principes énoncés dans la Bible. Mais, la plupart des gens étaient analphabètes ou laissaient leurs pulsions décider pour eux. Le peuple était incapable de suivre une morale chrétienne. Il avait besoin d’être guidé, d’être strictement encadré.

    Dante serait le chef de cette Église. Il le savait depuis qu’il était entré de son plein gré au collège romain à l’âge de douze ans. Toute sa vie avait été soutenue par cette ambition. Mais ses projets allaient bien plus loin, beaucoup plus loin… Il savait exactement comment procéder car il avait déjà des appuis sûrs et son plan, soutenu par Dieu, était infaillible.

    Restait à régler le problème posé par Prospero qui risquait d’être élu pape et de conduire l’Église vers le chaos. Sans quitter l’air affligé qu’il avait adopté depuis qu’il était entré dans la chambre papale et sans cesser de psalmodier des prières, Dante affina le plan qui avait déjà mûri dans son esprit. Un sourire mauvais frôla ses lèvres minces mais il sut garder un visage impassible. Il avait toujours réussi à camoufler ses émotions, les tenir bridées en lui. Son expression fermée, véritable masque, était interprétée comme un signe de piété et d’intense réflexion. Il était donc à la fois admiré et craint. Les autres cardinaux se sentaient parfois coupables de ne pas passer autant de temps que lui à prier et à travailler sur les textes saints car il avouait ne dormir que trois ou quatre heures par nuit et très peu manger.

    Clément XII s’éteignit dans la nuit. Il avait ouvert les yeux un instant, avait posé un regard adouci sur Prospero, lequel s’était incliné encore davantage. Il avait alors exhalé un profond soupir, le dernier.

    Si Dante avait encore hésité à mettre son plan à exécution, ce regard, interprété certainement par beaucoup comme un ultime souhait, l’aurait convaincu de ne pas abandonner. Mais sa décision était déjà prise et Dante ne revenait jamais sur ce qu’il avait projeté de faire. C’était la voix de Dieu qui le guidait, Dieu qui l’avait chargé de mettre le Monde en ordre.

    10 février 1740

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    Il faisait encore nuit lorsque Prospero Lambertini quitta le palais du Vatican. Une cape en laine noire le protégeait du froid humide de l’hiver. Pour tout bagage, il portait une besace en cuir.

    Assailli par les gouttes glacées d’une fine pluie givrante, il resserra, frissonnant, les pans de son manteau sur son ventre replet. Arrivé au bout de la place saint Pierre, le cardinal se retourna une dernière fois vers la basilique et tenta de réciter une prière mais les mots lui manquèrent, noyés par les lourdes larmes qui descendaient le long de ses joues pour venir se perdre dans son col. Il ne songea même pas à les essuyer, anéanti par la disgrâce qui tombait sur lui et l’angoisse, mêlée d’une sourde colère, qui lui crochetait les entrailles depuis la veille se fit encore plus douloureuse.

    À pas lents, il se dirigea vers l’extrémité de la place Saint-Pierre, la tête rentrée dans les épaules, laissant échapper un faible gémissement. Puis, de façon presque surnaturelle, sa silhouette fut absorbée définitivement

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