Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Les Sentinelles: New Hope
Les Sentinelles: New Hope
Les Sentinelles: New Hope
Livre électronique531 pages7 heuresLes Sentinelles

Les Sentinelles: New Hope

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Et si les sorciers gouvernaient le monde ?
Dans un futur proche, une minorité d'humains dotés de pouvoirs magiques a pris le contrôle de la société. Rassemblés sous la bannière du Consortium, ces sorciers imposent leur autorité par la force et la peur. Face à cette oppression, un mouvement clandestin s'est levé : la Résistance, prête à tout pour défendre la liberté.

Au coeur de ce conflit mondial, un jeune homme se réveille sans nom ni souvenirs dans un hôpital assiégé de New Hope. Traqué, perdu, il est sauvé de justesse par Kate, une sorcière qui lui propose de rejoindre la Résistance.

Pour retrouver son passé, il devra affronter un monde divisé, prouver sa valeur et survivre à une mission qui pourrait tout changer.

Une aventure dystopique portée par la magie, la rébellion et la quête d'identité.
LangueFrançais
ÉditeurBoD - Books on Demand
Date de sortie30 mai 2025
ISBN9782322626830
Les Sentinelles: New Hope
Auteur

Théo Dranny

Ingénieur logiciel le jour, explorateur d'univers imaginaires la nuit. Je puise mon inspiration dans la fantasy, les mangas et l'astronomie. Les Sentinelles est ma première série : une aventure dystopique où magie et technologie s'affrontent.

Auteurs associés

Lié à Les Sentinelles

Titres dans cette série (1)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fantasy pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Les Sentinelles

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Les Sentinelles - Théo Dranny

    TABLE DES MATIÈRES

    Chapitre 1 : Réveil

    Chapitre 2 : Rencontre

    Chapitre 3 : Fuite de l’hôpital de Saint-Augustin

    Chapitre 4 : Le Doc

    Chapitre 5 : Un nom

    Chapitre 6 : Reprendre des forces

    Chapitre 7 : Trajet jusqu’au QG

    Chapitre 8 : La Forteresse

    Chapitre 9 : Magellan

    Chapitre 10 : Discussions

    Chapitre 11 : Une nuit agitée

    Chapitre 12 : Une arme plus adaptée

    Chapitre 13 : Retour au labo

    Chapitre 14 : Course-poursuite

    Chapitre 15 : Interrogatoires

    Chapitre 16 : Évasion

    Chapitre 17 : Infiltration

    Chapitre 18 : Le quartier est

    Chapitre 19 : Sauvetage

    Chapitre 20 : Entre la vie et la mort

    Chapitre 21 : Kate se réveille

    Chapitre 22 : Le test de sorcellerie

    Chapitre 23 : Une journée de repos

    Chapitre 24 : Départ pour New Hope

    Chapitre 25 : Un repas dans le calme

    Chapitre 26 : L’infiltration se poursuit

    Chapitre 27 : Une découverte horrifiante

    Chapitre 28 : Pris au piège

    Chapitre 29 : La fin d’une amitié

    Chapitre 30 : À la recherche du disque de données

    Chapitre 31 : Retraite

    Chapitre 32 : Un combat perdu d’avance

    Chapitre 33 : Prise de décisions

    Chapitre 34 : À l’assaut de New Hope

    Chapitre 35 : La revanche de Kate

    Chapitre 36 : Course-poursuite

    Chapitre 37 : H – deux heures et un peu plus

    Chapitre 38 : L’horreur de la guerre

    Chapitre 39 : Un tir magique

    Chapitre 40 : Retour à la mairie

    Chapitre 41 : H – une heure et une minute

    Chapitre 42 : M – une minute

    Chapitre 43 : La puissance d’un érudit

    Chapitre 44 : Combat final

    Chapitre 45 : Un bilan sommaire

    Chapitre 46 : Un nouveau job

    Chapitre 47 : Perspectives d’avenir

    CHAPITRE 1 : RÉVEIL

    Un bip. Voilà la première chose qu’il entendit en reprenant connaissance. Plongé dans le noir complet, il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’il ne voyait rien, car ses yeux étaient fermés. Il essaya immédiatement de les ouvrir, mais sans y parvenir. À nouveau, il entendit cet écho électronique se répéter, mais il ne parvenait toujours pas à déterminer la nature de ce bruit. Après plusieurs essais infructueux, l’inconnu finit par réaliser qu’il ne parvenait pas à bouger ses paupières non pas, car elles étaient entravées, mais, car il manquait tout simplement de force. Il tenta également de mouvoir ses bras, ses jambes et même ses doigts, mais le résultat fut identique. L’homme se concentra alors sur ses différents sens, afin de comprendre ce qui lui arrivait. L’exercice fut laborieux, tant il se sentait affaibli. Il avait l’impression d’être comme un ordinateur qui redémarrait après plusieurs années sans activité. Pour l’instant, tout ce qu’il percevait était ce bip inlassable, qui se réitérait en permanence, à un rythme invariable. En se concentrant sur ce son, il parvint à en discerner d’autres, en arrière-plan. Ils étaient lointains et bien trop irréguliers pour qu’il puisse les identifier facilement. À nouveau, le comateux tenta d’écarquiller les yeux, mais il échoua une énième fois. L’individu pesta mentalement avant de chercher une solution, afin de sortir de cette situation. Il essaya donc de parler pour obtenir de l’aide, mais, cette fois encore, son corps refusa de suivre sa volonté. Sans parvenir à trouver une véritable solution, l’homme se résigna à essayer en boucle d’ouvrir ses yeux et ignora ses échecs répétés.

    Soudain, son sens du toucher commença à se réveiller à son tour. Pour l’heure, il était incapable de dire s’il était allongé ou debout. Cependant, l’inconnu sentait désormais un contact contre son dos et l’arrière de ses jambes. Puis arriva le tour de l’odorat qui revint gentiment. Une odeur forte et facilement reconnaissable flottait dans l’espace où l’homme se situait. Il savait pertinemment qu’il connaissait ce parfum. Il avait son nom sur le bout de la langue, mais il était incapable de se le remémorer, pour le moment. Conscient que ses forces lui revenaient peu à peu, il réitéra avec plus d’entrain ses essais pour ouvrir les yeux, mais il n’y arrivait toujours pas. En revanche, il continuait d’entendre ce bip qui commençait à l’énerver sérieusement. Ce énième son lui permit de prendre conscience qu’il parvenait enfin à distinguer les autres bruits. L’individu ne comprenait pas tout, mais il réalisa qu’il s’agissait de deux voix masculines.

    — Je …ois …il … éveille.

    — … Imposs …n’est … prêt.

    Entendre à nouveau des paroles humaines lui procura une joie immense le faisant sauter sur place. Enfin … Il l’aurait fait, s’il avait été capable de bouger. Retrouvant peu à peu de l’espoir et des forces, le comateux donna alors son maximum pour continuer sur sa lancée. Il essaya de parler à ces êtres vivants, mais il ne parvint pas à bouger sa bouche ou à faire vibrer ses cordes vocales. De plus, il n’entendit aucune réaction de leur part. Désemparé, l’homme changea son objectif de base et hurla mentalement dans l’espoir que son corps émette un quelconque son pour attirer l’attention des personnes qu’il entendait. Durant ses tentatives, les voix continuèrent de parler, lui donnant ainsi un peu plus d’informations sur la situation.

    — Vite … alerte … Ma … dit un des deux autres humains présents d’une voix fluette et légèrement tremblante.

    L’individu qui était en train de se réveiller parvint enfin à déterminer qu’il était étendu sur le dos. Le bip résonna une énième fois et il finit tout compte fait par mettre un nom sur l’odeur qu’il sentait depuis tout à l’heure. Il s’agissait simplement du parfum d’un désinfectant. En réunissant toutes les informations acquises, l’inconnu parvint à déterminer le type d’endroit dans lequel il se trouvait. Pour lui, il se situait dans un hôpital, une clinique ou, dans le pire des cas, un laboratoire. Les bips qui se répétaient provenaient donc d’un électrocardiogramme, dont le rythme était affolant. Le supposé patient compatit pour le malheureux qui avait cette pulsation, avant de comprendre qu’il s’agissait de son propre cœur qui battait à cette vitesse. Ce son qui provenait de sa gauche continua de retenir son attention. Encore une fois, il tenta d’ouvrir ses yeux, mais il ne parvint qu’à faire trembler ses paupières. Le simple fait d’avoir senti sa peau se déplacer encouragea l’homme, qui refusa de baisser les bras.

    — Donnez-lui des sédatifs ! Vous êtes en train de stresser son organisme, ordonna la seconde voix qui, contrairement à la première, était bourrue et dont le ton semblait être menaçant.

    L’homme allongé réalisa ainsi que son audition s’était enfin complètement réveillée et qu’il entendait à nouveau correctement ce qu’il se passait autour de lui.

    — Regardez ! Ses signes vitaux se stabilisent, fit remarquer la voix fluette.

    — Vous allez lui donner ces sédatifs, ou vous préférez qu’il nous claque entre les mains ? répéta de manière autoritaire la voix bourrue.

    Le comateux concentra alors toute sa volonté dans l’ouverture de ses yeux, mais n’y parvint toujours pas. Face à ce énième échec, il poussa un juron. Entrouvrir ses paupières : voilà le seul résultat de ses efforts depuis le début de son réveil. Cependant, elles s’étaient rapidement refermées et il n’avait rien pu distinguer. Comme ses pupilles n’étaient pas habituées à la luminosité environnante, il n’avait aperçu qu’un flash blanc.

    — Regardez ! Ses paupières tremblent, il essaie d’ouvrir les yeux ! insista la voix fluette.

    La personne couchée commença à apprécier de plus en plus cet individu qui semblait être optimiste pour lui.

    — Il est seulement en train de rêver. Donnez-lui ce fichu sédatif avant qu’il ne soit trop tard ! réitéra le second avec une intonation menaçante.

    L’homme allongé ne tarda pas à avoir un avis radicalement différent sur cet autre humain.

    — Mais, docteur, si je lui redonne une dose, nous risquons d’arrêter définitivement son cœur …

    — Faites ce que je dis ! C’est un ordre ! Si on ne fait rien, il risque de se réveiller pour de bon !

    — … Bien, capitula la voix fluette.

    Tandis que le sujet étendu entendait l’un des médecins prendre son matériel, il parvint enfin à ouvrir les yeux. Totalement ébloui durant les premières secondes, il n’arriva pas à distinguer le moindre détail. Puis, peu à peu, il réussit à observer le lieu. Il commença par repérer la lampe qui l’éclairait frontalement, mais ne s’y attarda pas. Tout était encore flou autour de lui, cependant il parvint à discerner certaines choses particulières, dont les deux hommes qui se trouvaient proches de lui. Il n’était pas certain de leur tenue, mais ce devait être des blouses blanches. Dans cet environnement particulièrement clair, leur observation se trouva être complexe. Néanmoins, ce signe distinctif lui permit de déduire qu’il s’agissait du personnel médical. Il tourna les yeux sur la gauche et vit un trait nébuleux de couleur verte se déplacer sur un arrière-fond noir. Ainsi, pour la première fois, il put observer l’électrocardiogramme qui n’arrêtait pas de biper depuis le début. Une tache floue bien plus massive se déplaça et s’approcha de son bras droit. Instinctivement, celui qui venait de se réveiller la suivit du regard. Il avait beau s’y attendre, la piqûre le prit par surprise.

    — Voilà, docteur, je lui ai administré une dose de tranquillisant, mais je vous garantis que vous serez le seul responsable de ce qu’il se passera ensuite ! lança la voix fluette.

    Dès que le produit se diffusa dans son organisme, la pulsation cardiaque du sujet augmenta drastiquement. Ce dernier sentit également un regain subit d’énergie et sa vision se stabilisa enfin, le faisant douter de l’efficacité de ce tranquillisant. Grâce à cela, il avait désormais accès à plus d’informations sur son environnement. Le plafond, les murs, le carrelage et le mobilier blancs lui confirmèrent qu’il se situait dans un hôpital ou une clinique. Il observa les alentours, mais ne passa pas beaucoup de temps là-dessus. Il se trouvait dans une sorte de salle de laboratoire, à en juger par les divers éléments disposés ici et là. Quelques plans de travail étaient présents, ainsi que de nombreuses armoires de rangements. L’une d’entre elles possédait une porte transparente à travers laquelle diverses fioles étaient entreposées. Le patient ne tenta pas de deviner leur contenu, bien que pratiquement chaque récipient ait une couleur unique. Sans attendre, il essaya de communiquer avec les deux autres humains présents, mais il n’arrivait toujours pas à émettre le moindre son. Il manquait encore de force pour ouvrir sa bouche ou faire vibrer ses cordes vocales.

    — Qu’est-ce que vous avez foutu ? Ses constantes s’affolent ! réagit celui qui s’était fait appeler docteur.

    En effet, le rythme cardiaque du patient avait encore grimpé. En entendant parler le docteur, l’inconnu allongé reporta son attention sur ce dernier. Le gaillard en face de lui était petit et trapu. Son visage était sévère et son crâne chauve n’aidait pas à le rendre plus sympathique. Comme supposé, il était habillé d’une blouse blanche et avait un stéthoscope autour du cou. Il portait également un badge vert citron à gauche de son torse, mais la personne alitée était trop loin pour y lire ce qui était marqué.

    — Désolé, mais il a le droit de se réveiller, répliqua celui à la voix fluette.

    Contrairement à son collègue, ce spécialiste était plutôt grand. Sa constitution chétive et ses cheveux blonds lui donnaient un air amical. En revanche, son épaisse barbe particulièrement fournie n’allait pas avec son visage enfantin. Sa tenue était très similaire à celle du premier médecin. Si ce n’est son badge qui semblait être légèrement plus clair. Trop absorbés par leur discussion, les hommes en blouses mirent quelques secondes, avant de réaliser que leur patient avait les yeux ouverts.

    — Vous voyez ! Je vous avais dit qu’il se réveillait ! s’enthousiasma celui qui avait procédé à l’injection.

    Ce dernier ne perdit pas un instant et s’approcha de l’individu allongé. Il sortit une petite lampe de poche qu’il passa devant les globes oculaires du sujet, afin de vérifier ses réflexes pupillaires. Désormais proche de lui, l’inconnu alité put lire son badge. D’après ce bout de plastique, le soignant à la voix fluette s’appelait Rémi et était un interne à l’hôpital de Saint-Augustin. En lisant ceci, le patient fut rassuré de voir qu’il se trouvait bel et bien dans un hôpital et pas dans une obscure clinique.

    — Imbécile ! Savez-vous seulement qui est cet homme ? Donnez-lui une dose de sédatif immédiatement ! hurla l’autre en s’approchant à son tour et en repoussant Rémi.

    La personne étendue eut juste le temps de découvrir que le petit bourru s’appelait Stéfan et était chef de service. En entendant que le soignant voulait le rendormir, il redoubla d’efforts pour tenter de parler.

    — … N … formula-t-il au prix d’une concentration extrême.

    — Écoutez ! Il essaie de parler ! s’extasia l’interne.

    — N …

    — Justement ! Empêchez-le de se réveiller complètement, ordonna le responsable.

    — Non, arriva finalement à prononcer le sujet.

    En s’entendant parler, il remarqua que sa voix semblait ne pas avoir servi pendant un long moment.

    — Vous entendez ? Il refuse votre traitement.

    — Non, répéta celui qui était alité sur le dos.

    Il déclara ce mot plusieurs fois, afin de retrouver confiance dans sa faculté de communiquer.

    — Il n’est pas en état de prendre ce genre de décision. Donnez-lui ce foutu tranquillisant qu’on en finisse !

    Sentant qu’il ne devait surtout pas se rendormir, le patient essaya de faire une phrase, afin de convaincre ses médecins de le laisser se réveiller.

    — Non, arrêtez, s’il vous plaît, supplia-t-il, alors qu’il regagnait peu à peu ses facultés.

    — Non, docteur, je m’y oppose, protesta Rémi.

    — Très bien, je le ferai moi-même. Poussez-vous !

    Stéfan, le chauve, se retourna vers un tiroir et en sortit une seringue. Sans perdre plus de temps, il se dirigea à son tour vers le bras droit du comateux, mais l’interne fit barrage avec son corps.

    — Vous n’avez pas le droit ! Il a refusé votre traitement ! s’opposa le chétif.

    Sans les quitter des yeux, le sujet donna son maximum pour tenter de mouvoir son corps. S’il parvenait à bouger son bras librement, il pourrait ainsi les empêcher de le replonger dans le coma. Néanmoins, il jeta un rapide coup d’œil à son membre, afin de vérifier que ce dernier n’était pas attaché. Il n’avait ressenti aucune entrave, mais il ne savait pas à quel point il pouvait se fier à ses sens fraîchement retrouvés. Dès qu’il eut la confirmation visuelle de cette liberté, il posa à nouveau son regard sur la paire de soignants. Après avoir légèrement bousculé Rémi sans que celui-ci ne cède sa place, Stéfan perdit patience et le repoussa violemment. L’interne dut faire quelques pas en arrière pour garder son équilibre, mais se dépêcha de revenir s’opposer à son supérieur. Pendant ce temps, le patient sentit ses bras trembler et il continua de se concentrer là-dessus.

    — Bon sang ! Écartez-vous ! intima le chef de service. Si je ne le fais pas, nous serons tous en danger ! Il nous restait à vérifier l’état de son cerveau, avant qu’il ne se réveille !

    — Docteur ! Le patient est conscient et il a choisi de s’opposer à votre traitement, argumenta Rémi. Vous ne pouvez pas décemment le-

    Stéfan le poussa une énième fois, mais en mettant encore plus de force. L’interne en perdit l’équilibre et se cogna sur la table d’opération sur laquelle le sujet se trouvait. Il mit quelques secondes avant de se relever, mais elles suffirent pour que le responsable le contourne et s’approche du patient.

    — Non ! Je vous en prie ! Ne faites pas ça ! Je ne sais même pas où je suis ni ce que je fais là ! supplia l’homme alité.

    Il parvint enfin à bouger son bras droit et il l’éloigna le plus possible du médecin.

    — Désolé, mais c’est trop dangereux de vous maintenir éveillé, expliqua Stéfan en lui attrapant le bras. Dans votre état, vous-

    Le soigneur chauve fut interrompu par la porte vert citron de la salle qui vola en éclats. Le battant fut arraché de ses gonds et traversa toute la pièce, avant de se briser sur le mur du fond. Étant juste en face de l’entrée, patient et médecins virent l’objet leur passer juste au-dessus de la tête. Toutes les personnes présentes tournèrent leur regard en direction de la porte. Avec stupéfaction, ils virent un robot passer l’encadrement et se tourner vers eux.

    — C’est quoi ce bor-, commença Rémi, avant de recevoir une balle entre les deux yeux.

    La détonation du coup de feu fit sursauter le binôme restant. En ayant l’impression de voir sa mort arriver, le sujet se concentra dans ses efforts et donna son maximum pour bouger. L’odeur de poudre envahit la pièce, recouvrant celle du désinfectant. La machine bipède leva son bras droit et braqua le chef de service avec une mitraillette. L’individu couché repéra un point rouge se déplacer et le vit disparaître derrière le visage de Stéfan, qui lui tournait le dos. Tandis que ses oreilles sifflaient encore, il essaya de prévenir le docteur.

    — Attention ! alerta-t-il.

    Malheureusement, son cri fut inutile. L’être mécanique ouvrit le feu une nouvelle fois et abattit le responsable. Sans vie, le corps de ce dernier s’effondra au sol, laissant son sang se répandre sur le carrelage. Durant sa chute, il lâcha le bras de l’inconnu, le libérant de sa prise. Sachant parfaitement qu’il serait le prochain à périr, l’individu se dépêcha d’agir. Toujours alité, il puisa dans toutes ses forces pour rouler sur le côté et tomber de la table. Alors qu’un point rouge apparaissait sur le front du sujet, il parvint à basculer et à entraîner le meuble avec lui. Une troisième détonation se fit entendre et un trou apparut dans le mur proche de la cible. Le fuyard tendit son bras droit devant lui, afin d’amortir sa descente. Cependant, il manquait de force pour y arriver et le carrelage vint douloureusement à la rencontre de son visage. Malgré tout, comme il l’avait espéré, la table se renversa, le cachant momentanément à la vue de l’automate meurtrier. L’homme rampa le plus rapidement possible pour se rapprocher de son couvert et resta allongé à terre. Sa main droite glissa sur le sang répandu de Rémi, mais il n’avait pas le temps de se préoccuper de ce détail. Une fois à l’abri, il commença par essayer de bouger ses jambes et fut plus que ravi de les voir se remuer. Sa joie ne dura pas longtemps, car il ne savait pas encore si ses membres inférieurs supporteraient son poids. Soudain, le sol trembla légèrement et des bruits de moteurs se firent entendre. Le survivant prit son courage à deux mains et risqua un coup d’œil par-dessus sa protection de fortune. Comme il le supposait, le robot était en train de contourner l’obstacle, pour venir l’éliminer. Son apparence humanoïde terrifia le rescapé. La tête de la machine n’avait qu’une bande rouge au niveau des yeux, et un point lumineux se baladait de gauche à droite. L’être mécanique repéra immédiatement sa cible et tourna son arme vers lui, avant de faire feu. Dès que l’automate orienta son bras vers lui, le fuyard se jeta à terre, sans attendre. L’instant d’après, un projectile traversa la table qu’il avait renversée et le manqua de justesse. En voyant que les balles de son agresseur traversaient ce meuble, l’humain ne perdit pas de temps. Sans réfléchir, il se releva et courut vers l’établi le plus proche. Dès que possible, il plongea en avant, afin de se mettre à couvert. Une salve de tirs le manqua de peu, tandis que des trous supplémentaires apparurent dans le mur derrière lui. Le patient ne prit pas le temps de fêter le fait qu’il pouvait à nouveau marcher et resta concentré sur la situation. L’androïde reprit sa progression et s’approcha de sa cible. Ses pas lourds résonnaient dans la salle, augmentant encore plus la sensation de panique chez le survivant. Judicieusement, ce dernier s’éloigna au maximum de l’être mécanique. La machine s’arrêta à l’angle du meuble. L’humain, lui, s’était déjà abrité contre la surface perpendiculaire à la précédente. Néanmoins, il jeta un coup d’œil en direction de son assaillant, qui avança sa jambe droite d’un mouvement brusque et se tourna en direction de sa cible. Il ouvrit feu sans sommation, mais l’homme s’était déjà abrité. Ce dernier avait à peine eu le temps de voir que les bras et les jambes de son agresseur étaient environ cinq fois supérieurs en épaisseur en comparaison avec leur équivalent biologique. L’humanoïde exécuta un demi-tour et passa de l’autre côté du plan de travail. L’inconnu se dépêcha de se remettre à couvert, esquivant de justesse les tirs. Ce coup-ci, il découvrit que la mitraillette de l’androïde était directement fixée mécaniquement sur ses avant-bras, même s’il avait des mains capables de saisir l’arme. Soudainement, le meuble derrière lequel le sujet était à l’abri se retrouva éjecté sur plusieurs mètres. Réagissant au quart de tour, la personne plongea derrière un établi, avant que l’appareil ne puisse mitrailler. Avec une force surhumaine, l’engin venait de donner un coup de poing dans le mobilier, afin de libérer le passage et de pouvoir retrouver sa cible. La tête de l’automate et sa bande rouge lumineuse ne tardèrent pas à se poser à nouveau sur la position du fuyard. Changeant de stratégie, la machine s’approcha du patient et frappa encore une fois le plan de travail derrière lequel il s’était réfugié. Comprenant qu’il devait modifier sa méthode, le survivant courut d’établi en établi. Il était plié en deux et faisait son possible pour ne pas se retourner. Aussi rapidement que possible, il s’approcha de l’ouverture de la porte, tandis que le robot détruisait tout derrière lui. Renversant, à chaque fois, les meubles et le matériel qui était disposé dessus. Quelques fioles se brisèrent au sol, libérant des vapeurs, mais l’être mécanique semblait s’en moquer. Accroupi derrière le dernier établi, l’homme observa la distance qui le séparait de la sortie. Il n’y avait que trois mètres, mais il avait l’impression qu’il n’aurait jamais le temps d’y arriver. L’humanoïde, qui se trouvait à deux plans de travail de lui, détruisit un énième meuble et continua son irrémédiable approche. Tentant le tout pour le tout, l’humain ferma les yeux et compta jusqu’à trois mentalement. Dès qu’il eut fini son décompte, il sprinta aussi vite que possible vers le passage et plongea au travers. Une énième salve de tirs résonna dans la salle, mais manqua le fuyard. De l’autre côté de l’ouverture, le fugitif tomba sur une bouteille de gaz et un briquet. Vu leur disposition, il était possible qu’ils aient été projetés d’un des meubles détruits par le robot et qu’ils aient fini ici. Le survivant se demanda s’il valait mieux fuir, ou si, au contraire, il devait riposter maintenant qu’il en avait les moyens. Après une courte hésitation, il ramassa les deux objets à terre puis se releva. Il s’approcha de l’encadrement de la porte et resta dos au mur. Il avait pris la décision de riposter, car il ne savait pas par où fuir cet endroit. Il avait alors pensé qu’il valait mieux éliminer la menace. Les bruits de pas de l’androïde devinrent de plus en plus forts et le patient commença à douter de l’efficacité de son plan. Subitement, son ennemi sortit de la salle. Sans attendre, l’homme alluma son briquet et ouvrit sa bouteille de gaz, créant ainsi un lance-flammes improvisé. Le feu s’abattit sur l’automate, dont le métal brillant ne tarda pas à rougir. Ce dernier se dépêcha de se tourner vers son opposant. Ses jambes ne bougèrent pas, mais son bassin et toute la partie supérieure de son corps s’orientèrent d’un coup. L’humain vit un point rouge apparaître et se diriger sur son front. Tandis qu’il commençait à faire ses prières, la machine émit un son de détresse et sa bande rouge s’éteignit. Le métal émit un grincement atroce et l’articulation de sa jambe gauche céda. Déséquilibré, l’être mécanique s’écroula à terre. Malgré tout, l’inconnu n’hésita pas un instant et continua de vider sa bouteille de gaz sur son adversaire. Il ne parvint à s’arrêter que lorsque tout le produit fut entièrement consumé. La jambe gauche du robot restait encore debout, mais les autres parties continuèrent à brûler. Certains composants électroniques explosèrent, provoquant de petites détonations. Rassuré de voir que son assaillant ne bouge plus, l’individu, à bout de forces, se laissa glisser au sol sur ses genoux. Indépendamment de lui, sans doute à cause du stress ou de la joie d’être toujours en vie, il éclata de rire.

    Il lui fallut un certain temps pour se calmer et finir par se relever. Ses jambes chancelantes ne lui présagèrent rien de bon et il se dirigea rapidement contre une paroi, afin de prendre appui dessus. Le crépi l’empêcha de glisser, tandis qu’il avançait dans une direction au hasard. Tout d’abord, il devait commencer par sortir de cet endroit maudit. Puis, il fallait qu’il trouve des secours. Et enfin, il était plus que nécessaire qu’il découvre pourquoi il ne se souvenait pas de son identité !

    CHAPITRE 2 : RENCONTRE

    Afin d’éviter de tomber, l’amnésique avançait à pas lents, en prenant appui contre le mur. Toujours en alerte, mais n’étant plus directement menacé, le survivant en profita pour observer son environnement un peu plus en détail. Le couloir dans lequel il se situait n’était pas immense. En tout, il y avait trois portes à gauche et une dernière qui se localisait au bout du corridor. Sur la droite se trouvaient deux ascenseurs et un escalier qui descendait. Sur les parois de l’hôpital, une ligne, du même vert citron que les portes, était dessinée à hauteur d’épaules. Ce trait aussi large qu’une tête était la seule décoration murale visible. Au-dessus des différentes salles, une plaque de la même teinte précisait l’utilité des pièces. En apercevant ces indications avec leur texte en blanc, l’homme se demanda un instant s’il ne s’agissait pas de panneaux de sécurité. Cependant, les inscriptions Salle d’examens sur chacune d’elles lui permirent de comprendre qu’il s’agissait simplement d’une faute de goût. Par curiosité, il jeta un regard en arrière et observa la pancarte située au-dessus de l’entrée de la pièce qu’il venait de quitter. Il put ainsi découvrir qu’il venait de se réveiller dans un laboratoire de recherche. Constatant cela, il se fit la promesse de comprendre pourquoi il s’était retrouvé dans un tel endroit. Néanmoins, pour le moment, il avait plus important à faire. En ayant repéré les ascenseurs, il se dirigea immédiatement vers eux, afin de localiser une sortie et de quitter ce fichu hôpital.

    Au loin, il entendit une succession de bruits sourds, un peu comme ceux que le robot avait faits lorsqu’il s’était déplacé. Ce son rappela tristement au rescapé qu’il n’était toujours pas tiré d’affaire. Pieds nus, il ne faisait pratiquement aucun bruit en marchant sur le carrelage. Cependant, après avoir repéré ces bruits, il se mit à avancer encore plus discrètement. Arrivé devant les élévateurs, l’inconnu avait retrouvé confiance en ses jambes et parvenait désormais à marcher convenablement, sans l’aide du mur. Sans attendre, il appuya sur le bouton d’appel, tout en observant le plan du bâtiment qui était fixé sur la paroi entre les deux monte-charges. Grâce à cela, il découvrit qu’il se situait au premier étage et que la sortie, quant à elle, était au rez-de-chaussée, à environ trente mètres des ascenseurs. Le son d’une sonnerie ne tarda pas à se faire entendre et l’amnésique s’approcha de la cabine sur sa droite, un sourire aux lèvres, heureux que ce calvaire soit bientôt derrière lui. Il se décontenança lorsque les portes s’ouvrirent et qu’un autre androïde apparut dans l’habitacle. Immédiatement, l’automate leva ses bras et braqua l’humain. À la vision de l’être mécanique, le fuyard avait décampé en direction du fond du couloir. La machine humanoïde tira une salve, mais ses projectiles manquèrent leur cible. Le survivant courut aussi vite que possible jusqu’à la salle au bout du corridor et se précipita à l’intérieur de celle-ci. Il eut tout juste l’opportunité de lire le panneau qui indiquait qu’il s’agissait d’une chambre de radiologie. Dans un premier temps, il ne prit pas la peine de fermer la porte derrière lui et plongea contre le mur à sa droite. Ce réflexe lui sauva la vie, car le robot mitrailla juste à ce moment-là une nouvelle salve. Les balles traversèrent la pièce et percutèrent la paroi du fond en creusant plusieurs trous au passage. En rampant, le rescapé s’approcha de la porte pour la refermer. Il savait que les automates pouvaient les défoncer, mais il n’avait pas d’autre idée dans l’immédiat. Aussitôt que l’accès fut verrouillé, il observa plus en détail ce nouveau lieu. Un imposant appareil à IRM se situait au centre de la salle. En voyant cette installation, un plan se dessina dans l’esprit de l’amnésique. Il ne perdit pas un instant et se précipita du côté des commandes de l’engin. Le poste de contrôle se trouvait dans un petit carré appondu à l’espace principal, avec une vitre donnant sur l’IRM. Tout en le réalisant consciemment, l’homme fut surpris de n’avoir croisé personne jusqu’à maintenant. Habituellement, les hôpitaux étaient plutôt bondés. Alors il lui semblait peu probable que celui-ci soit vide. Il fut d’autant plus étonné, lorsqu’il découvrit que la machine était en état de fonctionnement. Il ne connaissait rien à ce genre d’installation, mais il savait comment enclencher les électro-aimants. Soudain, la porte de la chambre de radiologie vola en éclats, tandis que le survivant se jetait à terre. L’androïde entra et commença à scanner l’environnement de son œil rouge sinistre. Pour que le plan du patient fonctionne, son assaillant devait être relativement proche de l’IRM. Prenant son courage à deux mains, le stratège releva la tête et contempla la salle. Immédiatement, son agresseur le repéra et son buste se tourna dans sa direction. Il leva ses bras et ouvrit le feu avec ses mitraillettes. Dès qu’il avait commencé à bouger, le sujet s’était remis à couvert sans attendre. Les balles détruisirent aisément la vitre, mais manquèrent le fuyard. En ayant pu l’observer, l’inconnu connaissait désormais la position de l’automate. Selon lui, il était actuellement trop loin de l’appareil pour que son idée fonctionne. Il prit son mal en patience et attendit quelques instants. Il se concentra sur les vibrations du sol et finit par sentir les pas du robot. Il en compta trois, avant d’appuyer sur le bouton de mise en service de l’engin. Tout de suite, ce dernier se mit à produire un grand bruit, ainsi qu’un champ magnétique important. Il ne fallut pas longtemps pour que le patient entende le bruit du métal qui se tord. Il releva encore une fois la tête et contempla les résultats de son plan. L’être mécanique tentait tant bien que mal de résister à l’attraction de l’IRM. Déséquilibré, il chuta contre le carrelage, mais planta ses poings à travers le carrelage pour essayer de s’échapper. Malgré cette tentative, l’attraction magnétique fut trop forte pour que la machine en réchappe. L’androïde, réalisant qu’il ne pouvait rien faire et en voyant sa cible à portée de tir, leva son bras droit vers elle. Juste avant qu’il ne puisse faire feu, son membre mécanique fut arraché et alla s’écraser contre l’appareil. Peu après, le reste du corps suivit. Lorsque les deux machines entrèrent en collision, le système s’emballa. Le corps artificiel tordit des parties importantes de l’IRM et une décharge électrique traversa l’automate. L’humain détourna le regard et leva son bras gauche devant son visage pour se protéger. Le moment d’après, tout s’arrêta. Un silence tomba dans la pièce, tandis que le rescapé se tourna une dernière fois vers les engins. Il fut soulagé de ne plus voir l’œil rouge du robot. Afin d’éviter toute surprise, il quitta la salle sans perdre son agresseur du regard, au cas où il viendrait à bouger à nouveau.

    Dès qu’il se retrouva dans le couloir, le fuyard courut jusqu’aux ascenseurs et martela le bouton d’appel. N’ayant pas bougé, les portes de l’élévateur s’ouvrirent immédiatement et l’homme se précipita à l’intérieur. Il se dépêcha d’appuyer sur le poussoir du rez-de-chaussée, puis enfonça de nombreuses fois celui de la demande de fermeture de l’habitacle. Ce n’est que lorsque le monte-charge se mit à bouger que le survivant se permit de souffler un coup. Il profita de cet instant pour s’observer dans le miroir présent dans la cabine. Son visage imberbe et ses cheveux noirs faisaient ressortir ses yeux bleu clair qui tiraient fortement sur le gris. Ses bras, tout comme le reste de son corps, étaient plutôt musclés. D’après ses estimations, il devait mesurer un peu plus d’un mètre huitante. Il l’avait senti dès ses premiers pas, mais il ne portait pas de chaussures. Pour le reste, il était habillé d’un simple t-shirt blanc, ainsi que d’un jogging large dans les gris. Il ne réalisa qu’à ce moment qu’il ne portait pas une tenue conventionnelle pour un malade dans un hôpital. Le rescapé avait beau savoir que la personne dans le reflet de ce miroir n’était autre que lui-même, il avait l’impression d’observer un inconnu. En ayant cette réflexion, il commença à se sentir triste. Après tout, il n’avait aucun plan pour le futur. Même s’il parvenait à fuir cet hôpital de malheur, il ne saurait pas où aller ensuite … Soudain, la cabine s’arrêta brutalement, déséquilibrant le passager. Ce dernier eut à peine le temps de faire un pas en avant pour essayer de retrouver une position stable que l’ascenseur se mit à chuter. L’élévateur ne se contenta pas de tomber, mais il accéléra sa descente. La soudaine prise de vitesse décolla les pieds de l’usager durant un bref instant. Puis, sans prévenir, la cabine s’écrasa violemment au sous-sol.

    Le miraculé ouvrit lentement les yeux. Il mit quelques secondes à comprendre pourquoi il était couché à terre. La descente brutale qu’il venait de subir lui revint rapidement en mémoire. En respirant, il s’étrangla à moitié et toussa de nombreuses fois. De cette manière, il cracha une quantité importante de poussière. Sans prendre la peine d’observer l’état du monte-charge, l’amnésique remarqua que ses portes s’étaient complètement tordues, de même que les autres parois. La trappe du plafond s’était brisée en plusieurs morceaux, libérant ainsi le passage, et un des câbles de l’élévateur passait dorénavant par cette ouverture. Après avoir vu cela, l’homme fut plus qu’heureux de se savoir en vie. Il était parfaitement conscient qu’une telle chute aurait pu le tuer. Il aurait suffi que la machine soit à une hauteur à peine plus importante et il serait mort écrasé. L’inconnu décida donc de se relever et prit appui sur son bras gauche. Une vive douleur lui arracha un cri et il retomba lourdement contre le plancher de la cabine. Plutôt que de s’en aller, le supplice persista et le survivant se dépêcha de rouler sur le dos. Ce faisant, il libéra son bras de sous son corps et put observer la cause de ce martyre. En constatant l’état de son membre, il fut pris d’un haut-le-cœur. Il souffrait d’une fracture ouverte. Le patient n’avait jamais su faire la différence entre le radius et le cubitus, mais un de ces deux os s’était brisé et avait transpercé sa peau. En évaluant la situation dans laquelle il se trouvait, le rescapé se força à se calmer et à réfléchir à un plan. Il commença par s’asseoir contre une des parois de l’ascenseur, puis il ramassa, avec son bras valide, un morceau brisé de la trappe et retira délicatement son t-shirt. Il prit une profonde inspiration et, d’un coup sec, réaligna son membre brisé. Ce geste lui arracha un nouveau hurlement. Transpirant à grosses gouttes, il se hâta de positionner le bout de métal pour s’en servir d’attelle. Finalement, à l’aide de sa bouche et de sa main droite, il fixa le tout avec son t-shirt qu’il avait préalablement déchiré en bandes. Il savait que ce n’était de loin pas des soins idéaux, mais il ne pouvait rien faire de mieux pour le moment. Exténué après tous ces événements, le blessé resta assis durant plusieurs minutes pour essayer de récupérer quelques forces.

    Après un certain temps, l’inconnu se releva et alla observer les portes, en espérant qu’elles soient toujours en état de s’ouvrir. Il avait gardé un minimum d’espoir, mais, dès qu’il avait vu leur apparence, il avait su que les chances étaient faibles. Ses craintes se confirmèrent, maintenant qu’il s’était approché à quelques centimètres d’elles. Même s’il avait eu tous ses bras valides, il n’aurait certainement pas pu forcer le passage. Alors, avec un seul … Autant laisser tomber. Sans y croire, il appuya sur le bouton de demande d’ouverture de la cabine, mais il ne se passa rien. Il porta alors son regard sur la trappe de l’habitacle. L’espace était suffisamment large pour laisser passer un adulte. Cependant, même si, par miracle, il arrivait à se hisser avec son bras droit, il serait probablement coincé entre deux étages. Tandis qu’il réfléchissait à une solution, un bruit sourd retentit contre les portes. Il ne tarda pas à être suivi d’un deuxième, puis d’un troisième et ainsi de suite. L’homme pesta. Les robots avaient dû retrouver sa trace. Leurs attaques répétées tordirent petit à petit le métal et une brèche se créa. Bien que petite, elle permit au moins à celui qui était piégé d’avoir un visuel et de confirmer ses soupçons. Au minimum deux automates se tenaient de l’autre côté de la paroi. Comprenant qu’il était fait comme un rat, le patient désespéra.

    — Mais qu’est-ce que vous me voulez, à la fin ! s’énerva le blessé.

    Il ramassa un bout de la trappe et se tint prêt à s’en servir comme arme de défense. Désormais, un

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1