Chronique d'une Bretonne – Terrienne des étoiles: Tome 1 de la Trilogie des Oubliés
Par Casey Jorfann
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À propos de ce livre électronique
Suite à de dramatiques évènements, Maëlys abandonnera son nom de baptême pour devenir Nathanaëlle, nom donné par Orianne dans une lettre posthume. Son évolution psychique lui permettra de percevoir au-delà des apparences et d’être amenée à jouer un rôle important dans le devenir de l’univers. L’apparition dans celui-ci d’une nouvelle spire dimensionnelle provoque la scission des différentes factions du peuple Terrol. L’anéantissement de notre Univers est proche, Nathanaëlle pourrait être le seul espoir…
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Chronique d'une Bretonne – Terrienne des étoiles - Casey Jorfann
Chronique d'une Bretonne – Terrienne des étoiles
Casei Jorfann
Chronique d'une Bretonne – Terrienne des étoiles
Tome 1 de la Trilogie des Oubliés
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2024
ISBN : 978-2-312-14459-7
À Nicolas, Docteur ès Sciences fondamentales,
Sciences de la matière Rennes I.
Pour que ce roman ne nous fasse pas oublier le socle qui nous unit.
Chapitre 1
LE VOILE DE LA RÉALITÉ
img1.png3027, temps matérialiste après J.-C.… comment en est-on arrivé là, face à ce grand désarroi, ce vide toujours en expansion ? Nathanaëlle s’en étonnait toujours en contemplant cette toile d’Univers, constellée de milliards de galaxies constituées de billiards{1} de planètes. Nous ne sommes que des poussières d’étoiles, écrivait Albert Einstein…
Elle se souvenait encore qu’elle s’appelait Maëlys Le Garnec{2}, jeune Bretonne de Kervinio, près de Carnac, à trente-deux kilomètres de Vannes. Ce petit lieu-dit de quelques âmes coincé entre le Vannetais et le Kerviniou, assez proche de l’île de Stuhan{3} pour y aller à vélo et impressionner les garçons le long de cette côte romantique du sud de la Bretagne ; petite avancée sur la mer, semi-désertique, parsemée de quelques feuillus. Au centre de cette tête d’oiseau que représente ce bout de terre, en guise d’œil, se trouve un cairn{4}, non, pas un cairn, plutôt une singularité gravitationnelle. En relativité générale, c’est une région de l’espace-temps au voisinage de laquelle certaines quantités décrivant les champs gravitationnels deviennent infinies quel que soit le système de coordonnées retenu.
Cette construction mégalithique, nous la pensions issue de la période du quatrième millénaire, c’est-à-dire en 3 314 av. J.-C., an 1 des Mayas. La période la plus ancienne à laquelle un alliage de bronze ait été découvert en Égypte, d’après notre datation au carbone 14{5}. Cette période était le début de l’âge du Cuivre. La roue, quant à elle, aurait été inventée vers 3 400 av. J.-C. ainsi que l’écriture cunéiforme. Enfin, c’est ce que les humains du pré-temps pensaient. Au XXe siècle, les archéologues ont fini par admettre que les pyramides mayas n’avaient pas été érigées par eux, comme à Teotihuacan{6} au Mexique par exemple, mais que ceux-ci en avaient pris possession. Personne n’était capable de dire qui les avait construites, ni quand. Les savants n’aiment pas l’incertitude, et souvent quand un grain de sable vient se glisser dans les rouages de leur soi-disant « savoir », ils ont tendance à ignorer ce grain de sable et à l’enterrer avec d’autres. Mais la datation au carbone 14 a renvoyé ces constructions bien avant l’ère Mésolithique, soit avant le huitième millénaire.
Depuis, nous avons appris.
L’île de Stuhan, c’est là que tout a commencé pour moi et le reste de l’humanité du pré-temps{7}. C’était il y a 2 minutes ou 3 242 ans, qui sait, le temps est changeant. Je ne suis plus Maëlys Le Garnec, mais maintenant je suis connue sous le nom de Nathanaëlle, Terrienne des étoiles.
Planète référence 2 π √4
Mais que font ces Terrols ? Il y a bien maintenant trois cycles matérialistes que je les attends. Cette planète couleur ambroisie, à l’instar de cette plante vivace dont les tiges florifères élancées, un peu velues et striées tirant sur le rougeâtre, est envoûtante. Elle est un peu velue aussi, cette planète. Sa canopée est un patchwork de couleurs vertes algueuses. Velue car ses enchevêtrements de végétation cotonneuse sont à la croisée entre un champ de coton et un champ d’algues marines de Nouvelle-Calédonie, de la famille des sargasses, les plus répandues sur Terre.
Trois cycles{8} que la matrice transportationnelle{9} par l’intermédiaire de l’interstice ondulatoire m’a déposée ici en attendant que des Terrols me récupèrent.
C’est vraiment un endroit extraordinaire pour observer l’expansion de l’Univers. Malgré la science accumulée depuis environ treize milliards d’années, les Terrols n’ont toujours pas réussi à déterminer l’espace euclidien dans sa totale dimension physique et temporelle. En clair, l’infini n’est réellement pas… fini. Pourtant, la théorie de la dégénérescence temporelle donne bien une fin à toute chose incluse dans un environnement temporel. La génération mathématique de l’inter-temps{10} n’a jamais été modélisée. Nous savons seulement qu’elle est liée à notre esprit. Toute la question est de savoir si notre Univers physique nous est pré-imposé, ou si notre esprit le crée ? Voilà donc treize milliards d’années que les Terrols se posent la question : dans le cas où cet Univers est pré-existant, cela suppose qu’un Dieu existe. Et dans le cas où cet Univers est une création intrinsèque de nos esprits entrecroisés et connectés au niveau quantique de la matière, nous serions donc des dieux inconscients de notre propre statut.
J’aperçois une traînée matérialiste luminescente apparentée à ces vieux vaisseaux datant des années 7 250 apr. J.-C. temps matérialiste. C’est bien un vaisseau, fait d’alliage carbonide à liaison forte et à champs de force exponentiels. Ce vaisseau fabriqué pendant les guerres apostoliques, entre 7 103 et 7 317 sous le règne de Pie XLVII{11}et de ses successeurs, descendant des papes romains ayant réussi à fédérer dans un même dogme les anciennes religions chrétienne et musulmane. Pie XLVII s’était mis en tête d’apostoliser toute la galaxie ainsi que les galaxies voisines. La mission de ses « apôtres » n’avait pas varié par rapport aux Croisades ou aux principes de la charia, c’est-à-dire, imposer aux autres des lois divines interprétées par l’homme, et plus particulièrement par Pie XLVII. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ceux qui ne voulaient pas se soumettre étaient soit vitrifiés soit vaporisés selon le type d’arme employé. Là non plus, les Terrols ne sont pas intervenus sous couvert de leur neutralité. Pour mémoire, c’était déjà le discours des Suisses lors des deux Guerres mondiales au XXe siècle.
Stee a rebaptisé ce vaisseau du nom de Gluon{12}, en référence à cette particule qui porte la force électronucléaire forte et qui lie les quarks entre eux.
Quelle surprise et quelle joie de revoir le groupe d’exploration matérialiste de Stee !
Stee est un Terrol et invétéré antépathe{13} qui se consacre depuis quelques siècles, avec un aréopage de nostalgiques à l’exploration de l’Univers temporel. Le vaisseau atterrit sans bruit ni interférences avec le milieu ambiant. Une plume d’édredon se posant sur un nénuphar une soirée d’été, voilà ce que m’inspire cette masse qui, sans champ de force à effet gravitique, pèserait sur une planète comme celle-ci avec une gravité de 0.85 par rapport à celle de la Terre, disons 250 000 et 350 000 tonnes.
C’est un Terrol de deux mètres quarante-trois bénéficiant d’améliorations génétiques et d’ajouts de molécules synthétiques imbriquées dans tous les atomes le constituant. C’est un être qui, si vous l’aviez rencontré dans le pré-temps, avant 1984 apr. J.-C., temps matérialiste (il faut distinguer le temps matérialiste inhérent à la temporalité de la matière, et donc à sa dégénérescence, et l’inter-temps, ou le non-temps, au centre des spires de matière, où la référence temps n’existe pas), vous vous seriez enfui en tremblant de peur. En effet, dans un temps plus ancien, correspondant au début de l’âge de Fer au premier millénaire av. J.-C., les Terrols avaient tenté un premier contact avec l’homme dit moderne, post âge du Bronze{14}, mais ce fut un échec. Dans les vieux contes de notre enfance, les Terrols ont été décrits comme monstrueux, mangeurs d’enfants et craints de tous. De nombreux mythes sont nés des essais infructueux de cette très ancienne race habitant la Terre depuis des milliards d’années d’échanger avec nous. Souvent par obscurantisme, l’homme a toujours eu peur de ce qu’il ne comprenait pas. Les feux follets étaient par exemple des esprits des cimetières, et non un phénomène scientifique dû à la liquéfaction des corps humains engendrant une méthanisation. Ce gaz de méthane pouvait s’enflammer spontanément durant une poignée de secondes. Ainsi, par peur et par déformation lors des échanges oraux des premiers hommes dits modernes, leur nom est devenu Trolls{15}.
Je me souviens de ce pré-temps, celui d’avant le non-temps, Einstein avait commencé à entrevoir le temps comme non linéaire, faisant partie d’une quatrième ou cinquième dimension de notre Univers.
Notre représentation du monde était bâtie sur les forces primaires, carcan de l’homme en trois dimensions. Ces forces comprenaient la gravitationnelle, la titanesque d’attraction, l’électromagnétique à l’échelle humaine qui dépend aussi d’une force de répulsion, puis on découvrit la force dite nucléaire forte et faible. Ces quatre forces étaient censées constituer la cohésion du monde.
Mais cela, c’était avant, dans le pré-temps. C’était le temps de Roëmer{16} qui en 1675 calcula la vitesse de la lumière à 293 000 km/s, de Newton{17} qui à la même date démontra que la force qui relie les planètes au Soleil opère selon la loi de l’inverse des carrés des distances qui les séparent et met au point ce que l’on a appelé la mécanique de Newton fondée sur le principe d’inertie, la proportionnalité de la force à l’accélération et l’égalité de l’action et de la réaction. C’était le temps de Bradley{18} qui en 1728 découvrit l’aberration de la lumière des étoiles fixes, de Weber et son travail sur la loi fondamentale des forces exercées par les particules électrisées en 1846, d’Albert Einstein{19} et la relativité générale et restreinte en 1905 jusqu’à la théorie des cordes{20}, en passant par de Broglie{21} qui mit en évidence en 1923 que la lumière possède des propriétés particulaires et ondulatoires, ce qui débouchera avec Heisenberg{22} sur la relation d’incertitude sur la non-localisation d’un objet quantique. En 2004, temps matérialiste apr. J.-C., une expérience de téléportation quantique entre atomes est réalisée, des atomes d’antimatière sont produits (antihydrogène) au CERN{23} en Europe. Mais tout cela, c’était avant le 20 janvier 1984, pré-temps matérialiste pour moi, avant que la réalité du monde me pénètre et bouscule mon interprétation du monde.
Ce jour-là, un samedi, j’étais partie faire mon jogging habituel et avais décidé d’aller jusqu’au cairn de l’Ile de Stuhan. Une journée d’un ciel bas, d’un gris bleuté parsemé de cumulonimbus bretons, agrémenté d’un vent d’ouest vif et transperçant. Il faut savoir qu’un breton n’a peur que d’une seule chose ; non, ce n’est pas comme ces invincibles Gaulois d’un village d’Armorique qui n’ont peur que d’une seule chose : que le ciel leur tombe sur la tête, ni du vent piquant qui vient du large et vous transperce les os et les liaisons dendritiques, non plutôt du piquant d’une aiguille de l’infirmière qui vient pour vous vacciner contre des coronavirus et diverses autres virus plus ou moins chimériques. Les éléments ne me faisaient donc pas peur. Arrivée au cairn, après quarante-cinq minutes de jogging, j’en fis le tour, puis entrepris de faire quelques étirements avant de repartir en sens inverse. Mes chaussures, après quelques milliers de kilomètres, subissaient l’usure normale et commençaient à être un peu lisses sous la plante des pieds. Procrastination oblige, j’avais reporté l’achat d’une nouvelle paire de semaine en semaine.
img2.jpgVous savez, ce fameux effet papillon, celui qui bat des ailes en Australie et par effet d’amplification peut provoquer une tempête en Atlantique. Ce sont des enchaînements de petites choses qui au final peuvent grandement influer sur la vie de millions de personnes. Me concernant, cela a été le report d’un achat de chaussures. D’un coup, mon pied a glissé sur le sol humide et, tête la première, j’ai rencontré la pierre en granit du cairn. Vacillant sous le choc, le monde s’est mis à tourner et une explosion de couleurs a envahi mon crâne. Une sensation de ballon de baudruche que l’on gonfle et qui grossit telle la grenouille qui voulait devenir aussi grosse qu’un bœuf{24}. Le temps m’a semblé s’étirer, mon esprit s’est comme délité, mes yeux ont été noyés dans un arc-en-ciel psychédélique. Et j’ai, ce que j’ai préalablement pensé, commencé à délirer. Le choc m’avait sans doute fait perdre conscience et je devais être plongée dans un délire à la suite d’un hématome intracrânien. J’ai juste pensé que ce serait vraiment une mort absurde que de finir la tête dans un menhir. Mais non, j’étais toujours consciente, mais vraiment plus que consciente, comme si le voile de la réalité s’était déchiré et que j’avais accès aux coulisses de celle-ci.
La science nous explique que la réalité de l’infiniment petit, au niveau subatomique{25}, n’est pas celle que l’on perçoit. L’espace entre les électrons et le noyau autour duquel ils tournent est aussi considérable que la distance entre la Terre et la constellation du Centaure. La matière est remplie de… vide, tel l’espace entre les planètes. Quoique vide est un terme non pertinent, puisque c’est en fait de la matière noire{26}. Dans l’Univers physique matérialiste, lorsque l’on touche un objet dur tel qu’une table en bois, notre doigt est en fait repoussé par la force de répulsion comme un aimant négatif avec une surface chargée positivement. Au niveau quantique, il y a intersection entre notre énergie issue de la cohésion moléculaire de notre constitution et celle de la table. La matière est constituée d’atomes eux-mêmes constitués d’électrons et d’un noyau englobant des protons, des neutrons et des quarks.
img3.pngEinstein a modélisé sa fameuse formule E=mc²{27}, la matière, l’énergie, l’énergie, la matière, c’est un tout, tout n’est qu’énergie.
Dans le pré-temps, durant le XIXe et XXe siècle apr. J.-C., temps matérialiste, les scientifiques introduisaient souvent un biais dans leur système de pensée et leur processus de déduction pour construire les théories de la représentativité de la réalité. En gros, lorsqu’une théorie était validée par les « bien-pensants » de l’époque concernée, et que l’on découvrait de nouvelles données ou objets invalidant la théorie validée, eh bien, on avait coutume de dire : « C’est l’exception qui confirme la règle. » C’est tout sauf une démarche scientifique. Les egos étaient plus forts que l’humilité exigée par la recherche. C’est pourquoi lorsque l’on découvrit, enfouis dans les glaces des pôles, de nouveaux squelettes, ou dans l’ambre, de nouveaux insectes aux caractéristiques moléculaires spécifiques ou encore des ossements dans les glaises africaines, eh bien on faisait l’impasse. En effet, ces découvertes contredisant les théories darwinistes, plutôt que de tout reprendre au début et d’essayer de comprendre en incluant ce fameux nouveau chaînon, on finissait inexorablement par un : « Cette découverte n’existe pas », fin de la discussion. Lorsque des objets manufacturés datés au carbone 14 à plus de 700 000 ans que nous étions incapables de reproduire avec toute la technologie du XXIe siècle, eh bien, ceux-ci sont mis sous scellés dans un entrepôt et surtout… on oublie.
Diverses théories ont été imaginées pour justifier la présence de ces objets hors normes échappant à notre savoir-faire du XXIe siècle. Ce sont des objets ou artéfacts laissés par des extraterrestres ; ce sont les laboratoires secrets qui les ont créés mais cela reste confidentiel ; ce ne sont que des élucubrations complotistes de factions d’extrême droite, d’extrême gauche puis d’extrême centre. Bref, surtout, on ne voulait pas que le commun des mortels se pose trop de questions.
Ce 20 janvier 1984, je me suis retrouvée face à face avec une chose, qui a priori m’aidait à assimiler le choc quantique que je venais de subir. Un homme de deux mètres quarante-trois, de couleur indéfinie, entouré d’une aura digne d’un feu d’artifice au Puy du Fou s’exprimant en charabia quantique me tenait les deux mains, et cela ne m’inquiétait même pas. Sur son épaule, de ce que je pourrais appeler vêtements ; difficile car les contours de ce personnage n’arrivaient pas à se stabiliser et restaient… flous, seul un signe restait lisible… un Triskell.
Celui-ci, le plus naturellement du monde m’informa qu’il était un Terrol. Étonnamment, rien ne m’étonnait, pas de peur, pas de paranoïa, pas d’extase religio-métaphysique, juste la certitude que j’avais en face de moi un terrestre, d’une race non répertoriée dans mes livres universitaires.
Il m’expliqua que je venais, par un concours de circonstances extraordinaires, de faire un bond mutationnel psychique, dû, en partie par le choc subi par mon cerveau, concomitant au rayonnement quantique de ce cairn qui est en réalité une singularité quantique, et de sa présence en ces lieux à ce moment précis. S’il n’avait pas été là pour intervenir, l’apport intense d’énergie que j’ai involontairement reçu m’aurait simplement tuée, ou plutôt grillé le cerveau, ce qui pour moi revient au même. Et le plus fou dans tout cela, c’est que tout ce qu’il me donnait comme informations me paraissait normal. Moi qui ai toujours eu un esprit critique et rebelle, je m’étonnais moi-même de l’acceptation évidente que je faisais des évènements en cours.
– Au fait, me dit-il, je m’appelle Stee.
Chapitre 2
L’ÉQUIPE DES TERROLS
Sorti de son antique vaisseau, Stee m’adressa un salut protocolaire, trois doigts sur le front puis un geste en ma direction signifiant « mon esprit te reconnaît en tant que complexité existentielle », ce à quoi par mimétisme j’exécute le même geste.
Au Moyen Âge, début du
