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Même après ces années
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Livre électronique148 pages1 heure

Même après ces années

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À propos de ce livre électronique

Cette biographie vient du vécu à la fois troublant et inspirant d’une grande amie de l’auteure, Manon.

Son passé lui a laissé des traces qu’elle a dû surmonter les unes après les autres.

Son parcours, pour en arriver à une vie meilleure, est teinté d’espoir, mais aussi d’incertitude.

Vous permettre de découvrir son cheminement personnel vers le bien-être lui tient à cœur... C’est une battante au cœur tendre !
LangueFrançais
ÉditeurDistribulivre
Date de sortie28 nov. 2024
ISBN9782898650581
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    Aperçu du livre

    Même après ces années - Renée-Claude Beaudet

    PREMIÈRE PARTIE

    ______________________________________________

    De l’enfance à l’âge adulte

    I

    Les parents

    Ô souvenir !

    Offrant à petits pas… Et sans détour son chemin fréquenté.

    Même si j’avais tout prévu le jour de mon lancement du livre « L’espace d’un temps », au Vieux Presbytère de Batiscan en invitant famille, collègues de travail, amis et les médias écrits, je ne m’attendais pas de la revoir, même si j’avais espéré sa venue. Je fus estomaquée de voir Manon entrer.

    ⸺ Je suis contente que tu sois venue, dis-je en ouvrant mes bras pour l’accueillir. La joie de se revoir et le regret du temps perdu ne cachaient pas nos larmes.

    ⸺ Je n’allais pas manquer ça ! Il fallait bien un événement de ce genre et toi pour me faire sortir de La Tuque, disait-elle en essuyant ses grands yeux bleus.

    Je lui offris un cocktail de bienvenue.

    Malgré le temps qui sillonnait son parcours de vie sur son visage, elle n’avait rien perdu de la joie de la jeunesse. Son corps menu à l’allure collégienne avec ses baskets, son jeans et sa tignasse châtain foncé reflétaient bien la fille que j’avais connue, il y a trente-six ans, déjà. Notre amitié s’était renouée ce jour-là, après plusieurs années de silence.

    Difficile de croire que nous étions restées si longtemps sans se parler. Toutefois, la vie est ainsi faite. Il existe entre deux amies qui ne sont pas vues pendant des décennies, un espace-temps qui n’a aucune incidence, comme si le temps s’était arrêté et était reparti là où nous l’avions laissé, il y a presque vingt-cinq ans, déjà!

    Ce jour-là, Manon allait de confidences en confidences en m’apprenant la mort de ses parents, René et Solange, ainsi que celle de son frère Jean. Sur une note plus gaie, elle me fit part du retour de Chloé vers elle.

    ⸺ Oh! Je suis contente pour toi.

    — Je vais être « Mamie » bientôt, disait-elle avec fierté.

    — De Chloé? De Clodine?

    Clodine allait donner naissance à un petit garçon en février.

    ⸺Wouah! Je ne m’attendais pas à ça. Toi! Grand-maman !!

    Je le disais comme si je n’avais pas réalisé que ses filles avaient grandi depuis. Que dire de l’enseignement qu’elle pratiquait à l'École forestière de La Tuque! Son visage exprimait cette passion qui l’habitait. Surprise d'entendre autant de ses nouvelles en si peu de temps! Nous n’avions pas pris le temps d’élaborer davantage sur ces sujets. Entre-temps, Manon découvrit mes ami(es), mon chum Larry, et revoyait ma famille qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps, pendant que je m’occupais de mes invités

    Après l'événement passé, Manon était repartie aussitôt vers La Tuque. La promesse de se revoir était bien là. Quelques semaines plus tard, j’allais découvrir son coin de pays où elle habitait depuis quatre ans.

    À l’automne, je me suis rendue chez elle à La Tuque pour deux jours. Elle avait loué une petite maison, non loin du centre-ville, sur une rue plutôt tranquille et vivait seule. En arrivant, je stationnai mon auto dans sa cour. En débarquant, elle m’a accueillie les bras grands ouverts.

    Aussitôt entrée, j’ai découvert une petite salle à manger adjacente à la cuisinette, et j’ai aperçu en face de moi de grandes plantes suspendues décorant sa grande fenêtre du salon, celle donnant face à sa rue. La lumière inondait la pièce. Sa porte d’avant s’ouvrait sur l’escalier de l’étage où l’on retrouvait deux chambres. L’une de ces chambres reflétait fidèlement ses convictions spirituelles, arborant les couleurs des chakras de la conscience, avec un dessin sur l’autre mur de son animal fétiche.

    Manon était entourée de confort simple. Une demeure à son image.

    Ombrage, sa chienne, un berger australien, était âgée et câline. Elle sympathisa rapidement avec la visite. Son comportement affectueux envers moi le prouvait! Sa chatte, plus craintive, se pointa lorsqu’elle se sentit en sécurité, presque qu’à mon départ.

    Durant mon court séjour chez elle, j’ai pu découvrir son univers de travail. L’École forestière de La Tuque était un endroit spécial pour elle, qu'elle tenait à me faire découvrir. La découverte de son monde fut fascinante. L’école, elle-même était en partie peuplée de tous mammifères, oiseaux ainsi que les espèces marines. Elle m’a fait visiter sa classe où plusieurs animaux naturalisés ci-trouvaient, tels que celle de la famille des Didelphidés, des Léporidés, des Talpidés…

    Ses élèves venaient de plusieurs régions du Québec et même d’Europe. Ce jour-là, elle m’a raconté à quel point chaque élève est attachant par ses particularités, et comment elle souhaite qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour exceller dans leur domaine.

    À travers ses yeux et son cœur, La Tuque m’ouvrait une nouvelle porte sur le monde. Nous nous dirigions vers la montagne pour explorer des camps où les élèves étudiaient la faune et la flore au sein de cet habitat.

    La Tuque est une belle ville forestière où plusieurs habitants de grandes métropoles possèdent des chalets; bénéficiant ainsi de privilèges pour la chasse et la pêche.

    À la fin de la saison, la ville ne manquait pas de festoyer. On pouvait voir les chasseurs vêtus de chemises à carreaux rouges et noires dans certains bars du centre-ville pour célébrer, la beuverie étant à l’honneur. En plus, les panaches sont exposés fièrement sur le capot de leurs 4\4 garés dans les rues. Rien de moins!

    Ce soir-là chez elle, nous avons partagé un verre de vin rouge avant notre souper, racontant nos vies à une vitesse accélérée, comme si nous voulions rattraper tout ce temps perdu. À ce moment-là, nous n’avions fait qu’effleurer sur nos histoires.

    Le lendemain, alors que nous nous promenions dans les rues du centre-ville de la Tuque, Manon m'a fait part qu’elle avait subi une opération au cerveau pour une anévrisme et qu’elle en avait d’autres. J’ai arrêté de marcher pour bien assimiler ce que je venais d'entendre.

    ⸺Tu n’es pas sérieuse?!

    Je peinais à croire qu'elle souffrait encore. Elle m’a raconté en détail ses maux de tête inhabituels survenus pendant sa relation avec André, un homme qu’elle avait connu lors de son travail en tant qu’assistante en protection de la faune.

    — À la suite de nombreux examens médicaux, on a découvert plusieurs anévrismes. En 2008, j'ai subi une opération majeure qui aurait pu être fatale. Bien qu'il y ait toujours des risques, je me sens bien et ne pense pas trop à cela. Il peut se former un anévrisme et si petit soit-il peut éclater à tout moment. Présentement, j'ai un anévrisme qui ne bouge pas, car il a été stabilisé, siliconé…

    J’étais sous le choc. Heureusement, l’opération s'était bien passée, ce qui était une bonne nouvelle, mais il y en avait d'autres!

    — Ayoye! Tu es courageuse Manon, très courageuse!

    — Je n’ai pas le choix, mais je dois dire qu’après tout ce que j’ai vécu dans ma vie, cela est de trop, lança-t-elle.

    Elle vivait ça comme si un mauvais sort s'acharnait sur elle, encore et encore. Avec tous les traumatismes qu’elle avait vécu dans son enfance, et ses blessures profondes laissées à jamais, elle en avait une de taille à accepter de plus.

    — J’en conviens. Tu as raison de le penser. Triste de voir qu’elle devait encore se battre pour sa survie.

    — Tout va bien aller, j’ai confiance en la vie.

    Manon avait, sans contredit, une forte résilience.

    Un constat

    Je retournai à la maison, bouleversée devant autant d’injustices. Elle ne méritait pas cela. Malgré tout ce temps sans se voir, elle restait la même fille, souriante pleine de vie, comme si les épreuves qu'elle avait traversées n'avait pas eu aucune emprise sur elle.

    C’est une battante au cœur tendre.

    En plus, ses filles lui amenaient tellement de bonheur, même si ce n’était pas toujours facile, elle savait composer avec ces travers quand il le fallait.

    Depuis nos retrouvailles, chacune des rencontres, tantôt chez elle, tantôt chez moi, étaient marquées par un échange constant sur nos vies

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