À La Recherche de Thanksgiving: Les Dragonnets de Valdier, #7

Par S.E. Smith

À la recherche de Thanksgiving…

Lorsque les dragonnets les plus âgés racontent une histoire magique d'amour inassouvi et de Thanksgiving, Morah Reykill et les plus jeunes dragonnets jurent de retrouver Thanksgiving et de l'aider à guérir. Sans se douter des coups du sort qui les attendent, le chemin des jeunes dragonnets croise celui d'une jeune humaine solitaire, mais aussi celui d'un guerrier dragon fugitif accablé par un passé douloureux.

Dans le monde de Valdier, où vivent les métamorphes dragons, Crystal Anderson cherche un refuge afin d'échapper aux dangers qui la menaçaient sur Terre. La tranquillité à laquelle elle aspire n'est pas pour tout de suite, cependant, car elle sent qu'elle est observée. Déterminée à protéger sa paix retrouvée, elle affronte l'ombre qui se cache dans les bois à proximité de sa maisonnette… et découvre une autre âme blessée.

Devon Reykill vit reclus, hanté et chassé par les autres membres de son espèce. Son secret, bien gardé jusqu'alors, s'effiloche lorsque son symbiote fait entrer Crystal dans sa vie, l'obligeant à affronter non seulement ses propres démons, mais aussi les réactions complexes de son dragon et de son symbiote.

Les plans d'évasion soigneusement élaborés par Devon se transforment en chaos lors de l'apparition soudaine d'un groupe de dragonnets. Quand il est capturé, une nouvelle famille se forme et lui offre un soutien et un amour inattendus, et Crystal devient un phare dans la nuit pour lui, le conduisant sur la voie de la guérison malgré ses propres cicatrices.

Plongez dans ce conte enchanteur, où les dragonnets se lancent dans une quête qui dévoile la véritable signification de Thanksgiving, en tissant les fils de la famille, de l'amour et de l'espoir. Auteur de renommée internationale, S.E. Smith propose une nouvelle histoire d'action pleine d'espièglerie et d'aventure. Débordant de l'humour qui la caractérise, de paysages éclatants, et de personnages attachants, il est certain que ce livre deviendra un nouveau favori des fans !

• Langue: Français
• Éditeur: Montana Publishing LLC
• Date de sortie: 5 nov. 2024
• ISBN: 9781963823073

S.E. Smith

S.E. Smith is a New York Times, USA TODAY, International, and Award-Winning Bestselling author of science fiction, romance, fantasy, paranormal, and contemporary works for adults, young adults, and children. She enjoys writing a wide variety of genres that pull her readers into worlds that take them away.

Aperçu du livre

1

L’immense caverne sous le palais de Valdier :

Le prince Ha’ven Ha’darra des Curizans entra à grands pas dans l’atelier souterrain bruyant, un petit morceau de tissu à la main. Il balaya la pièce d’un regard circonspect. Il ne voulait surtout pas que les femmes sachent pourquoi il voulait rencontrer les autres pères. Il se faufila à travers le fatras de pièces, de tables et d’équipements et, tandis qu’il s’approchait, Kelan Reykill croisa son regard.

Le prince valdier semblait discuter d’un projet avec son jeune frère, Creon, et Dulce, l’un des concepteurs principaux du parc d’attractions souterrain que Cara, la belle-sœur de Kelan, avait conçu. Cependant, Kelan mit fin à la conversation et le groupe se sépara. Les deux frères valdiers commencèrent à traverser la pièce dans sa direction et Kelan haussa un sourcil à la vue de son regard fou.

— Qu’est-ce qui se passe ? voulut savoir Kelan.

— J’ai besoin d’un…

Il s’interrompit en sentant l’énergie se répandre dans la pièce. Il inspira profondément et l’énergie revint à son état initial.

— Quel est le problème ? Tu perds le contrôle ? Veux-tu que j’envoie chercher Emma ? demanda Creon en lui serrant l’avant-bras.

Ha’ven soupira et secoua la tête.

— Non. J’ai… besoin d’une réunion avec vous… enfin, avec tous les pères.

Creon et Kelan échangèrent un regard inquiet avant de marmonner un juron dans leur barbe et de tourner les talons. Ha’ven attendit impatiemment que les deux frères rassemblent le reste du groupe. Il tripotait le tissu dans sa main, en proie à une panique grandissante.

Qu’est-ce que je vais faire ? Ça pourrait bien déclencher une nouvelle guerre !

L’idée d’entrer en guerre avec les hommes qu’il respectait et considérait comme sa famille lui retournait l’estomac. Il suivit le groupe dans un bureau voisin.

Il arpenta nerveusement la pièce en comptant silencieusement les hommes qui entraient. Creon, Kelan, Zoran, Mandra, Viper, Vox, Paul, Cree, Calo, son propre frère, Adalard… Un petit grognement de frustration lui échappa lorsqu’il remarqua que Trelon manquait à l’appel. Alors qu’il s’apprêtait à poser la question, celui-ci entra dans la pièce avec un sourire d’excuse.

— Désolé. Quand j’ai appris qu’il y avait une réunion avec tout le monde, je me suis dit que ça devait avoir un rapport avec mes enfants. Cara m’a assuré que ce n’était pas le cas… du moins pas avec Amber et Jade. Elles aident Trisha et Morian à faire des biscuits, expliqua Trelon à bout de souffle avant de prendre place sur une chaise libre autour de la longue table.

— Qu’y a-t-il, Ha’ven ? demanda doucement Adalard.

La façon dont ce dernier étudiait son frère montrait qu’il pouvait clairement voir son énergie pulser.

Ha’ven déglutit tout en essayant de trouver les mots justes. Il abandonna finalement, marmonna un juron furieux, et jeta au milieu de la table le bout de tissu qu’il tenait depuis le début de matinée. Ses yeux se posèrent sur Kelan, tandis qu’il s’imaginait en train de libérer sa colère sur lui.

Kelan fronça les sourcils, se pencha en avant et ramassa l’étoffe fine et délicate. Ha’ven eut un signe de tête bref quand Kelan laissa tomber le tissu comme s’il s’était brûlé et s’enfonça dans son siège. Ha’ven constata avec satisfaction qu’il n’était pas le seul à être choqué… perturbé… et horrifié par ce que ce bout de tissu signifiait.

Paul Grove tendit la main, saisit l’objet maléfique et l’examina avant de regarder Ha’ven avec un amusement à peine masqué.

— Ha’ven, tu as convoqué une réunion d’urgence pour parler de… soutiens-gorge ? demanda Paul.

— Pas n’importe quel soutien-gorge ! Ce soutien-gorge… Ce soutien-gorge appartient à Alice ! tonna Ha’ven en frappant la table de ses paumes.

Il grimaça lorsque le plateau se fendit en son centre. Tous les hommes, à l’exception de son frère Adalard, s’écartèrent de la table. Il fusilla ce dernier du regard en le voyant sourire et réparer rapidement les dégâts qu’il avait causés. Il pointa un doigt vers son frère et grogna.

— Tu trouves ça drôle ? Attends un peu qu’un garçon en rut voie l’aura d’Adaline et se mette à lui tourner autour ! s’emporta Ha’ven avant de pivoter vers Kelan.

Celui-ci blêmit. Ha’ven se redressa, croisa les bras sur son torse et inspira profondément, essayant de contrôler sa panique.

— C’est la première fois que tu plies les vêtements d’Alice ? Amber et Jade en portent depuis des mois. Tu aurais dû les entendre hurler la première fois que je les ai sortis de l’unité de séchage, intervint Trelon, marquant une pause et secouant la tête à ce souvenir. Ouais, la première fois, ça fait un choc. Mais c’était encore pire quand elles ont eu leurs… aïe ! Pourquoi tu m’as frappé ? s’exclama-t-il en lançant un regard à son frère.

— Parce que Kelan aimerait rester en vie ? rétorqua Creon avec un petit rire.

Le soupir exaspéré et le regard compatissant que Trelon lança à Ha’ven l’aidèrent à se calmer un peu. Peut-être qu’il exagérait… un peu.

Ha’ven tira la chaise au bout de la table et s’y installa avec circonspection avant de scruter les différentes expressions des hommes. Mandra et Viper semblaient soulagés, tandis que Zoran grimaçait et secouait la tête. Aurora, la petite dernière de Zoran, était encore trop jeune pour qu’il s’en inquiète, mais les enfants grandissent vite ! Un jour, le roi des Valdiers partagerait son inquiétude !

Ha’ven contempla le reste du groupe avec morosité. Cree et Calo évitaient consciencieusement de regarder la brassière rose d’Alice. Adalard arborait une expression qui se situait entre la méfiance et la compassion. Vox avait l’air désemparé.

Rien de nouveau, pensa Ha’ven en secouant la tête d’un air narquois.

Les yeux de Creon passaient du tissu rose à Vox, attendant l’inévitable explosion lorsque le Sarafin comprendrait le problème. Les yeux de Kelan commençaient à montrer une certaine panique, ce qui fit naître une certaine satisfaction chez Ha’ven. Seul Paul restait calmement assis, l’air amusé.

— Qu’est-ce qui t’amuse dans cette histoire ? Tu as une fille, fit remarquer Ha’ven.

Paul eut un petit rire.

— En fait, j’ai deux filles. As-tu oublié que l’une d’elles est mariée à Kelan ? J’ai déjà vécu ce que tu es en train de vivre. Crois-moi quand je te dis que tu survivras.

— Je sais que je survivrai, mais je ne suis pas sûr que le fils de Kelan, lui, y survive s’il continue à regarder Alice comme il le fait, prévint-il.

Kelan claqua ses paumes sur la table et se leva en grognant.

— Tu menaces Bálint ?

— OUI ! Je menacerai tout mâle qui regardera ma fille ! s’emporta Ha’ven.

— Qu’y a-t-il de mal à ce que Bálint regarde Alice ? Ils ont grandi ensemble, intervint Vox.

Trelon leva les bras au-dessus de sa tête et bâilla.

— De toute évidence, tu ne fais pas assez attention à ce qui se passe autour de toi, Vox. Tu n’as pas remarqué que Roam est toujours en train de tourner autour de Spring ?

Vox lâcha un rire sec.

— Tu ne crois pas… Ce ne sont que des enfants… Roam n’est pas…

Trelon se renfonça dans son siège et attendit. Presque immédiatement, les yeux du roi sarafin se fixèrent sur le tissu rose et il pâlit. Vox bondit sur ses pieds, les mains sur la table.

— Très bien… c’est la guerre, annonça Vox.

2

— La guerre ? Comment, au juste, sommes-nous passés des brassières à la guerre ? demanda Zoran.

Vox montra les dents, transforma une de ses mains en patte de léopard et fit pendre le délicat soutien-gorge rose à ses griffes acérées comme un étendard. Ha’ven ravala un grognement. Il dut se faire violence pour ne pas lui arracher le soutien-gorge de sa fille.

— Je vais te dire comment : j’ai deux filles. Tu comprendras mieux quand Aurora sera plus grande ! Si vous pensez que je vais laisser un dragon en rut ou un Curizan qui brille comme une ampoule s’approcher d’elles, vous vous fourrez le coude dans l’œil ! Si nous sommes en guerre, alors nous réglerons le problème, gronda Vox.

La porte derrière eux s’ouvrit soudainement. Ha’ven grommela un juron, attrapa le soutien-gorge d’Alice et le fourra dans sa poche. Tous les hommes se levèrent. Enfin, tous sauf Trelon qui conserva sa posture détendue comme si tout cela ne le concernait pas le moins du monde… du moins, jusqu’à ce qu’il remarque que c’était sa compagne qui se tenait sur le seuil de la pièce. Il se redressa avec inquiétude.

— Qu’est-ce qu’il y a ? Les filles se sont échappées ? Elles n’ont fait sauter personne, j’espère ? questionna Trelon.

— Pas cette fois, mais il se pourrait bien que ce soit le cas de James. Riley vient de m’appeler pour me dire qu’elle a entendu une explosion et des cris dans le jardin.

Cara marqua une pause et considéra les hommes d’un air suspicieux.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Rien, dit Ha’ven en lançant un regard d’avertissement aux autres hommes.

— On ne fait rien, s’empressa de confirmer Creon.

— On étudie juste de nouveaux plans, ajouta Mandra en souriant.

— Ha’ven et Vox déclarent la guerre, répondit Trelon.

— La guerre ? répéta-t-elle en reniflant. Ça m’étonnerait qu’Emma et Riley soient d’accord avec ça.

— Riley ne peut pas m’empêcher de partir en guerre si je le veux, grommela Vox.

Ha’ven ricana. Vox lui lança un regard assassin et Ha’ven baissa innocemment les yeux sur le bout de ses bottes.

— Ce n’était pas les filles. Ils ne peuvent pas nous mettre ça sur le dos cette fois-ci. Ha’ven vient de se rendre compte qu’Alice grandit. Il a trouvé sa brassière, expliqua Trelon avec un sourire.

Ha’ven grimaça et se passa la main sur le visage lorsque Cara émit un rire étouffé et le regarda. Il sentit son visage brûler. Il était soulagé d’avoir récupéré le soutien-gorge d’Alice et qu’Emma ne soit pas là pour assister à sa crise de panique toute paternelle.

Tout ira bien. Tu ne peux pas empêcher Alice de grandir.

Un petit gémissement lui échappa quand la voix amusée d’Emma résonna dans son esprit. Il aurait dû savoir qu’elle se connecterait immédiatement à lui à la seconde où elle sentirait qu’il perdait le contrôle.

Je peux essayer, répondit-il silencieusement.

Le doux rire d’Emma résonna dans son esprit.

Tu veux bien essayer sans entrer en guerre ? J’aime vraiment venir ici et Alice aurait le cœur brisé si elle ne pouvait plus voir ses amis.

Je suppose que oui, accepta-t-il à contrecœur.

Merci. Je t’aime. Alice aussi… mais… ne lui dis pas que tu as montré son nouveau soutien-gorge. Il ne faudrait pas qu’elle entre en guerre avec toi.

Ha’ven grimaça et serra les doigts autour du délicat tissu dans sa poche. La dernière chose dont il avait envie, c’était d’être confronté à une adolescente embarrassée, scandalisée et dotée de pouvoirs phénoménaux ! Il soupira et se laissa tomber sur sa chaise avec un grognement résigné.

Il lui fallut un moment pour prendre conscience que tout le monde dans la pièce s’était tu et l’observait avec une expression d’attente. Il grimaça de nouveau et secoua la tête.

— Je suppose que la guerre n’est pas une solution, admit-il à contrecœur avant de lancer un nouveau regard noir à Kelan. Mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas garder un œil sur Alice !

— Bien, maintenant que cette histoire dramatique est réglée, je crois que Dulce et Cara avaient besoin d’aide avec la nouvelle attraction sur laquelle ils travaillent pour le festival d’automne, dit Paul, repoussant sa chaise et se levant.

— Merci, Paul, dit Cara en riant.

Ha’ven se carra dans son siège tandis que les hommes se levaient l’un après l’autre et quittaient la pièce en traînant les pieds. Il croisa les doigts et regarda avec morosité et d’un air absent l’activité qui régnait de l’autre côté de la cloison vitrée. Il se détendit lorsqu’il sentit de nouveau la présence apaisante d’Emma.

Bálint est merveilleux et tu considères Kelan comme un frère. Tu vois quelqu’un qui serait mieux pour Alice ?

Et s’il lui brise le cœur ?

Emma soupira.

Pourquoi ne pas attendre de voir ce qui va se passer ? On a encore quelques années devant nous avant de devoir nous inquiéter.

Quelques années !

— Hé, Ha’ven. Ça te dirait de nous aider, Viper et moi ? demanda Trelon, dans l’embrasure de la porte.

Il se retourna sur son siège et haussa un sourcil.

— De quoi vous avez besoin ?

Trelon esquissa un sourire en coin.

— Tu es doué pour réparer les arbres ?

3

La nuit précédente :

— Je crois pas que ce soit une bonne idée, Roam, dit Bálint en regardant son meilleur ami s’accroupir pour gratter la terre meuble.

Le jeune tigre blanc à rayures noires roula des yeux et secoua la tête.

— Si on veut aller pêcher tôt demain matin, on aura besoin de vers. Sinon, on attrapera rien. C’est l’endroit idéal pour en trouver. T’as entendu Spring parler de tous les vers qu’elle