Sur le chemin de l'illégalité
Par Josie K
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À propos de ce livre électronique
5h28, aéroport de Bruxelles. Venue tout droit de Yaoundé, elle serre contre elle son invitation au prestigieux Congrès International de Nutrition. Une opportunité rêvée, la chance unique de faire prospérer son cabinet installé au Cameroun. Mais derrière le faste des salles de conférence, une autre réalité l’attend_: travail clandestin, hébergements précaires, propositions indécentes, pièges, sites de rencontre… Très vite, le vernis éclatant de la Belgique s’effrite, Josie découvre une réalité glaçante qu’elle n’avait pas imaginée.
Les promesses d’un nouveau départ laissent place à l’incertitude, son rêve d’ascension professionnelle se transforme en cauchemar éveillé. L’étau se resserre, un choix déchirant s’impose: retourner au Cameroun, tout recommencer à zéro? Admettre l’échec, si près du but ? Ou tenter l’impossible ailleurs_? Au risque de tout perdre ? Le destin n’a pas encore dit son dernier mot._
Sa vie bascule dans un tourbillon vertigineux. Elle découvre un univers cruel et impitoyable. Qui est Bidjoga Geoffrey? Ce DJ? Ces gens qui veulent à tout prix l’aider?
D’où vient cette étrange compatriote? Pourquoi eux? Coup du destin? Réponse à ses prières? Ou font-ils partie d’un plan macabre savamment orchestré?
Préparez-vous à:
• Douter de chaque personnage
• Dénouer une intrigue aux multiples rebondissements
• Vivre une expérience de lecture intense et inoubliable, où tension et suspense vous tiendront en haleine, jusqu’à la dernière ligne.
Un récit puissant, qui vous plonge dans les contradictions d’une vie en exil, où chaque page dévoile les dilemmes déchirants de celles et ceux qui osent rêver au-delà des frontières.
A propos de l'autrice
Josie-K est Experte en Nutrition Tropicale exerçant en clientèle privée depuis 2012. Cette auteure prolifique compte à ce jour 12 livres de Nutrition Tropicale à succès. Ainsi que deux recueils de poèmes émouvants, qui ont conquis le cœur d‘un large public.
Naviguant entre les mondes de la science et de l‘art, cette auteure polymathe offre une perspective rafraîchissante sur la vie et la créativité.
À travers ce récit bouleversant où l‘imagination rencontre l‘expertise, cette œuvre rajoute une couche à son parcours multidisciplinaire. Il promet d’être une expérience littéraire unique et enrichissante, nous offrant un prélude passionnant à une série de chefs-d’œuvre futurs…
En savoir plus sur Josie K
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Aperçu du livre
Sur le chemin de l'illégalité - Josie K
Publishroom Factory
www.publishroom.com
ISBN : 978-2-38625-303-4
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Josie-K
SUR LE CHEMIN DE L’ILLÉGALITÉ.
Merci pour tout Seigneur.
À Guy Fabrice Kamto, à son ami Georges, à Freddy.
À la 7-ème promotion de théologiens laïcs de l’UCAC de Yaoundé.
À tous mes enseignants de la formation théologique pour laïcs.
À l’Abbé Thierry Atangana - O. À mes parents;
Mathieu et Christine.
À toutes ces personnes qui m’ont prêté mainforte de près ou de loin puisse le Seigneur vous le rendre, bien au-delà de toutes vos attentes.
Une pensée profonde à tous les citoyens du monde, hors de leurs pays d’origine à la recherche d’un nouveau repère, un nouveau départ.
Cet ouvrage vous est également dédié.
PARU DU MÊME AUTEUR :
‒INRI (poésie), avril 2024.
‒TENTATIVE D’ÉVASION (poésie), mars 2024.
‒7 ALIMENTS TROPICAUX MERVEILLEUX À DÉCOUVRIR ABSOLUMENT ! novembre 2023.
‒HYPERTENSION ARTÉRIELLE, L’ALIMENTATION QUI « GUÉRIT », juin 2023.
‒25 JOURS POUR RÉVEILLER SA LIBIDO ET DEVENIR ENDURANT AU LIT ! Janvier 2023
‒LE GUIDE NUTRITIONNEL DU DIABÉTIQUE, août 2022.
‒DÉGONFLE TON VENTRE EN 21 JOURS ! Mai 2022.
‒PERDRE 5 À 10 KGS EN 6 SEMAINES SANS SPORT, octobre 2021.
‒ÉQUILIBRE ALIMENTAIRE À L’AFRICAINE : LES 6 RÈGLES-CLÉS POUR Y ARRIVER, avril 2021.
‒PERFORMANCES SEXUELLES AU TOP ! MESSIEURS, VOICI L’ALIMENTATION QU’IL VOUS FAUT, décembre 2020.
‒LE GUIDE COMPLET DE LA FEMME MÉNOPAUSÉE AFRICAINE, août 2020.
‒LE GUIDE COMPLET DU VENTRE PLAT, janvier 2020.
‒7 ALIMENTS À BANNIR D’URGENCE DE SON ALIMENTATION (Tome 1), octobre 2019.
‒9 ALIMENTS TROPICAUX QUI CHANGERONT RADICALEMENT VOTRE SANTÉ (Tome 1), août 2019.
Tous illustrés en couleur, disponibles sur Amazon, à la Fnac en version électronique et papier.
« On ne se retourne pas quand
on marche sur la corde du rêve. »
Fatou Diome.
1
15h35, Arlon-Belgique.
Je descendais les escaliers de l’immeuble en direction de la cuisine, située au rez-de-chaussée pour réchauffer mon repas, lorsque le bruit sourd et fort « toum » de la porte d’entrée en fer lourde, me fit sursauter.
Je vis entrer d’un pas assuré et énergique, un homme de taille moyenne, la cinquantaine d’années environ, mais bien entretenu. Il tenait un trousseau de clés qui balançait bruyamment dans sa main droite. C’était peut-être un habitant de l’immeuble ou un visiteur. M’étais-je dit intérieurement sans y prêter de l’attention plus que ça.
Je le trouvais tout de même trop bien vêtu pour cet endroit. Peau fraîche et nette, cheveux blonds coupés correctement. Son profil ne collait pas vraiment, à celui d’un habitant potentiel de cet immeuble à 6 chambres où les toilettes et la cuisine étaient communautaires.
Ce n’étaient pas mes oignons, bref. Je finis la dernière marche d’escalier. Au moment de bifurquer à ma gauche pour entrer dans la cuisine, sa voix grave et son ton agressif me stoppèrent net. Je sursautais au même moment. Mon bol de choux-fleurs sauté manqua de se verser.
‒ Bonjour mademoiselle, je suis le proprio de cet immeuble et vous ? Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? gronda-t-il à tel point que la vapeur sortit simultanément de sa bouche et de ses narines.
Aïe c’était le bailleur, malchance ! Guemto mon frère, m’avait déjà briefé à son sujet, en soulignant que ce serait mal barré pour nous, s’il tombait sur l’un de nous par hasard. Il nous avait par conséquent donné les recommandations suivantes :
‒ Ne jamais s’attarder à la cuisine en journée, au mieux l’éviter.
‒ Toujours cuisiner très tard dans la nuit (où il ne risquerait pas de rendre visite).
‒ N’avoir aucune conversation avec les autres habitants de l’immeuble, en dehors du bonjour / bonsoir.
‒ Ne jamais ouvrir la porte de la chambre s’il n’était pas là, au cas où quelqu’un frappait.
Depuis 3 mois que j’étais là avec Tchego, nous avions respecté sans faille ces recommandations. Depuis trois mois, aucun incident ne s’était jamais produit.
Jusque cet après-midi…
Il me regardait fixement dans les yeux, l’air farouche, prêt à en découdre. On aurait dit qu’il venait d’attraper un malfaiteur.
Complètement tétanisée, je n’osais plus bouger. Mes yeux fixes posés sur lui n’osaient plus bouger non plus. Mon cerveau se mit rapidement en marche à la recherche rapide de cette réponse particulière. Celle que mon frère m’avait recommandé de donner si par hasard, au pire des cas, je tombais sur lui un jour.
« S’il te voit, dis-lui que tu es ma Nga¹ et que tu es juste là pour le week-end ».
Ça y est, ceci me revenait.
‒ C’est à vous que je parle bordel ! Vous êtes dans mon immeuble, je ne vous connais pas et je vous demande qui vous êtes ! Il criait littéralement.
Je ne voulais pas attirer l’attention des voisins, ni me donner en spectacle ou provoquer un esclandre. Lui si, visiblement.
Il portait un jean bleu ciel, une chemise de même teinte dont le col et les bouts de manche ressortaient sous son pull-over vert clair. Il avait dû être très blond plus jeune, si j’en jugeais à la masse mi-blanche, mi-blonde laquée sur sa tête. En quelques secondes, je vis ses yeux bleus s’assombrir comme s’ils tiraient vers le gris. Son visage rougissait progressivement, je le vis serrer les dents, mettre ses clés dans sa poche droite et serrer le poing. Il était vraiment en colère. Prêt à jouter avec moi. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il enchaîna :
‒ D’ailleurs, j’appelle la police tout de suite !
Ce mot me fit l’effet d’une douche froide et suffit à me sortir de mon mutisme.
‒ Monsieur, svp, calmez-vous… Sans me laisser continuer, il me coupa net.
‒ Je ne me calmerais pas madame, ici c’est chez moi ! Vous ne me dites pas ce que je fais ou ce que je ne fais pas. En revanche, vous si ! vociféra-t-il en pointant son index menaçant vers moi, tout en relevant son visage avec autorité.
Ceci me fit découvrir des poils blancs à l’intérieur de ses narines. Il parlait vraiment fort. J’eus l’impression qu’il était sur le point de me frapper, car il avait fait un pas de plus en ma direction.
Ooh non je n’aurais pas dû lui dire de se calmer, culpabilisais-je intérieurement.
‒ Je suis la copine de Guemto Gaston. Je suis là pour quelques jours seulement, toutes mes excuses, fis-je avec un ton bas. La tête penchant vers la droite comme une preuve supplémentaire de mon aveu de culpabilité.
Surtout, qu’il n’appelle pas la police, pitié, Seigneur, pitié, priais-je intérieurement. Ce serait la pire des choses qui pouvait arriver.
Jusqu’ici, j’avais survécu trois mois dans cette ville vide, vielle, froide, sans opportunité concluante. Je ne pouvais pas me permettre de rentrer au Cameroun, bredouille et en plus de cette manière; expulsée par les autorités. Non ! Pas après avoir fourni autant d’efforts, même s’ils avaient tous été soldés par un échec.
Seigneur, je fais comment ? Je dis quoi ? implorais-je intérieurement. Je ne voulais pas dire une bêtise supplémentaire et attiser sans le vouloir le courroux de cet homme.
Mes jambes se mirent à trembloter. Mais je stoppais cette vague de panique qui m’envahit, en appuyant mes plantes de pieds fortement au sol. Le faisant, je ressentis aussitôt le froid, plus intense, qui congelait davantage, la plante de mes pieds déjà engourdie.
Je portais des chaussettes et pantoufles fines, comme c’était le cas lorsque je restais à la maison. Au bout de quelques secondes, je sentis le froid monter progressivement vers mes jambes, mes cuisses, mes reins et bientôt mes mains. Un frisson accompagné de chair de poule m’envahit complètement. Le froid monta à ma nuque, à ma tête et bientôt dans ma bouche. Cette vague de froid telle une décharge électrique se répandit sans prévenir sur mes dents, les obligeant à se cogner contre elles.
Je menaçais de claquer les dents bruyamment, mais je les serrais fort pour ne pas émettre ce son typique de claquettes. Qui se produisait lorsque j’avais très froid et que mes dents s’entrechoquaient entre elles.
Il aurait probablement pris cela pour un aveu de culpabilité supplémentaire, à un autre crime que je n’avais pas commis. Je luttais intérieurement pour garder une posture ferme. Mes deux mains jusqu’ici agrippées à mon bol de choux-fleurs sautés se serrèrent, lentement entre elles en bloquant le bol contre mon ventre. Les traces d’huile sur le bord allaient certainement tacher le polo à capuche blanc que je portais. Deux fois plus grand que ma taille normale, recouvrant ainsi mon tronc serré dans un collant bleu.
‒ Ici, c’est une résidence pour étudiants uniquement, pas un bordel madame ! Je n’en ai rien foutre que vous soyez sa copine ! Qu’il vous visite chez vous pas ici ! Deux personnes dans une chambre aussi petite, ça ne se fait pas ! C’est deux fois plus d’eau gaspillée, deux fois plus d’électricité, il est hors de question que je paye pour ça moi ! Et en plus, il ne m’a pas avisé ! cria-t-il en jetant sa main droite vers l’avant, l’index menaçant toujours pointé vers moi.
‒ Vous êtes quelle étudiante vous, pour rendre visite à votre copain un mardi ? Où est votre carte d’étudiant ? Je vais appeler la police tout de suite ! fit-il enragé, en tapotant les poches de son jean, probablement à la recherche de son téléphone.
Mama eh ! C’est grave !
Ça ne sentait pas bon du tout, si la police arrivait ce serait la catastrophe, mon benjamin et moi serions embarqués et certainement rapatriés, car lui aussi était sans-papiers depuis 3 ans déjà. Guemto qui avait encore son séjour étudiant serait peut-être expulsé de sa chambre avec peut-être d’autres soucis administratifs.
Non Seigneur pas ça… Priais-je. Pas maintenant Papa, surtout pas maintenant…
‒ Je vous présente toutes mes excuses de me trouver là sans votre permission, monsieur, si je l’avais su je vous aurais avisé. Mes sincères excuses, cela ne se reproduira plus.
Fis-je en secouant la tête, priant intérieurement que mon benjamin Tchego resté dans la chambre ne descende pas. Sinon, gros scandale ! Ce serait une catastrophe. Aucun argumentaire ne justifierait la présence de 3 personnes, dans ce kot étudiant minuscule de 10 m², en plus sans l’autorisation du bailleur. Pire encore, si les voisins confirmaient bel et bien que nous étions là depuis plus de 3 mois déjà, ouille !
Il se retourna légèrement pour checker la poche arrière de son jean et rien. Il tapota à nouveau les poches de son jeans, d’avant vers l’arrière et maugréa. Il semblait avoir oublié son téléphone ailleurs, ceci ne le réjouissait guère.
‒ Je n’en ai rien à branler de vos excuses à la con ! reprit-il en pointant son index vers le bas, synchronisant ce geste à ses paroles, son corps entier balançait. Foutez le camp d’ici ! Ici, ce n’est pas une maison sociale ! Je paye des factures, je règle des impôts et ça me coûte cher ! Dégagez d’ici ! hurla-t-il à nouveau.
Ses paroles sifflaient littéralement dans mon tympan, tellement elles étaient chargées de colère et d’agressivité. Je ne sus quoi répondre et je n’osais pas dire quoi que ce soit, de peur d’envenimer la situation. Il enchaîna :
‒ Je reviens demain matin pour régler la plomberie, à mon retour je ne veux plus vous voir ici, sinon j’appellerais immédiatement les flics ! Et ce Gaston, il va devoir m’expliquer ce que des étrangers font dans mon immeuble et sans mon consentement ! Juste pour ça son loyer sera doublé ce mois ! Informez-le, bande d’étrangers de merde !
Conclut-il en se retournant pour sortir. Il claqua la porte violemment, « toum » ! C’est de justesse que je ne perdis pas mon équilibre. Je saisis par réflexe le bout de rampe d’escalier à ma droite pour ne pas m’écrouler.
L’air frais jaillit de la porte de courte durée à sa sortie. Ceci me rafraichit brièvement le visage et les poumons. Nous étions au mois de janvier, l’hiver rude battait son plein.
Mon Dieu, où allons-nous aller ? Où allons-nous dormir avec ce froid horrible?
Je n’avais plus faim. Lentement, je remuais mes jambes endolories de crampes, mes mains également. Mon ventre se mit à bourdonner comme si j’avais une indigestion. Pourtant je n’avais mangé que des fruits et un yaourt depuis le matin. Tout à coup, ma bouche se remplit de salive, comme un robinet qui remplit un verre d’eau et déborde.
Je remuais ma mâchoire pour stopper cette sensation inconfortable, mais cela ne s’arrêta pas. Un filet de salive s’échappa de ma bouche comme un long élastique. Je ne sais pas ce qui m’arrivait. Il fallait que j’aille aux toilettes cracher ce trop-plein de salive qui abondait involontairement dans ma bouche. Je remontais les escaliers pour me diriger à la douche, non sans avoir déposé rapidement le bol au sol, à l’entrée de la chambre.
Pas de chance. Les toilettes étaient occupées, quelqu’un y prenait visiblement sa douche. Mon ventre bourdonnait si fort, que le bruit n’échappa pas à mon benjamin Tchego Paul quand je rentrais dans la chambre. Il avait peut-être aussi noté ma mine différente. Il se déplaça et vint à ma hauteur.
‒ Il y a quoi récé² ? J’ai suivi les voix tout à l’heure quelqu’un criait fort, il y a eu quoi ? interrogea -t-il inquiet.
Sans lui répondre, je rasais la chambre du regard à la recherche d’un mouchoir pour me vider de l’excès de salive qui ne cessait d’emplir ma bouche. Je me saisis de l’essuie-tout gisant non loin de la table.
Lentement, j’épongeais ma bouche avec l’essuie-tout, tout en m’asseyant sur le lit. La tête baissée, je scrutais ce papier humidifié à la recherche de mots justes pour expliquer à mon petit frère que nous devions déguerpir d’ici au plus vite.
Il était très sensible, un peu plus fragile émotionnellement que moi. Je devais choisir mes mots avec parcimonie pour l’expliquer la situation. Sans l’apeurer ni le décourager. Son moral était au plus bas point, et ce, depuis deux années déjà.
Il n’avait pas pu renouveler son inscription à l’université faute de moyens. Il avait par la même occasion perdu son titre de séjour étudiant, ainsi que la chambre qu’il occupait. Depuis deux ans exactement, il dormait à la gare, parfois chez un ami, ou chez une âme de bonne volonté qui proposait de l’héberger quelques jours. Il faisait quelques jobs ici et là de toutes natures pour avoir un bout de pain. C’était un sportif de haut niveau deux ans auparavant, il avait développé un physique musclé défiant
