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Retour d’outre-monde - Tome 2
Retour d’outre-monde - Tome 2
Retour d’outre-monde - Tome 2
Livre électronique162 pages1 heure

Retour d’outre-monde - Tome 2

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À propos de ce livre électronique

Pouvons-nous préserver le souvenir d’un univers qui nous reste invisible, bien que nous pressentions son existence ? Sont-ce nos créations fictives ou un instinct subtil qui nous orientent vers cette réalité fugace qui se dévoile progressivement à nos sens ? Chacun peut-il détenir le don de ressentir ou de façonner ce flux qui nous enveloppe tout au long de notre vie ? Au travers de ces interrogations fondamentales, "Retour d’outre-monde – Tome II" nous emmène encore plus loin en explorant notre connexion à l’univers et notre capacité à façonner notre propre réalité.

À PROPOS DE L'AUTEUR 

L’écriture poétique est l’exercice qui donne un son et un rythme à la parole au cours d’un périple. Pour Xavier Aragau, artiste-musicien, le lyrisme est un élément constitutif du langage et de l’expression humaine.
LangueFrançais
Date de sortie12 mars 2024
ISBN9791042217044
Retour d’outre-monde - Tome 2

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    Aperçu du livre

    Retour d’outre-monde - Tome 2 - Xavier Aragau

    Vieilles descriptions

    Le meurtre du temps

    Tortillons de bougies,

    Pensées obscènes.

    Sensation de jaunir.

    Le plafond vert

    Aux immenses dessins.

    Le sol glacé,

    L’eau

    En jet.

    Dans la pièce

    Ornée de tristesse

    S’épanouissent

    Grillages et barbelés,

    Prisonniers, fermentés ;

    L’oxyde odorant

    Et les marches

    S’affaissent et pleurent.

    Famélique histoire.

    Indigo de chansons mortes.

    Des suggestions morbides

    Travaillent le bois

    Rongé de remords.

    Le papier ondoie

    À la lumière pétrolifère.

    ***

    Visite

    I

    Dedans la foule

    Au-delà du piédestal,

    Sous grande dalle,

    Se voit une charmille

    De couleur matinale,

    Dedans la foule.

    II

    Sur le silence

    Roux et ocre d’arbres morts

    Un étang d’or

    Au dessin symétrique ;

    La foule encore

    Son cri immense.

    III

    Dans le soir

    Tout en haut

    Des masures,

    La nuit

    On peut voir

    les nuages secs

    Et le vent,

    Les sols faux

    Ou durs.

    ***

    Le Gibet

    Esclave pends ton maître !

    Et que son gibet traître

    Se dresse.

    Que son corps décharné

    Soit un ruban de mort

    Sur les eaux sans couleurs,

    Et que son triste corps

    Hante la nuit de pâleurs…

    Esclave voit le sort !

    Contemple dans sa mort

    Le spectacle offensant

    De son œil insolent.

    Et vois, qui bouge encore

    Son bras ballant

    Animé par le vent.

    Que son gibet soit noir !

    Que son ombre sinistre

    Ne t’empêche de voir

    La mer bistre.

    Esclave, plante dans ta poitrine

    La lame fine.

    Extirpe de ton cœur

    Les restes de bonheur,

    Car jamais de ta vie

    Tu ne pourras revoir

    Un tableau aussi beau.

    ***

    Regarde sur la vague

    L’épave dans l’écume

    Et l’oiseau qui survole.

    Regarde dans le vague

    Le gibet dans la brume

    Son ombre sur le sol.

    Dans le couchant

    Alors que le jour qui se meurt

    Chauffe encor le pendu,

    Le vaisseau se couchant

    Fait jaillir de son cœur

    Un cadavre perdu.

    Dans le calme du soir

    Quand les flots pacifiques

    Se retirent des plages

    Retentit dans la moire

    La morbide musique ;

    La plainte qui surnage.

    ***

    C’était pour mourir…

    La nuit entrait par flots impurs.

    Son ombre seule et brune

    S’écrasait sur la roche

    Que la lumière des monts

    Attristait ; sans un cri,

    Sa dépouille se hissait

    Avec peine, jusqu’au vide,

    Vers un bonheur sans ride.

    ***

    Ses membres déjà se raidissaient.

    Et son cadavre mou

    Plein d’horreur et de tristesse

    S’accablait de sursauts.

    Son aile repliait.

    Et puis un dernier coup…

    Il vit au couchant sa faiblesse

    Il mourut en héros.

    Son sang déjà pourri restait sur le chemin,

    Éclairé par les brumes.

    Son pitoyable esprit,

    Hantait de ses clameurs posthumes

    La colline où mes rêves de nuit

    Mouraient un à un et sans bruit.

    ***

    Te laissent là, ente les mers

    Toi qu’un voyageur attristé

    Versera dans la tombe.

    Te laissent là, un soir

    Toi qui fais partie de l’arbre

    Comme l’oiseau et la mouche.

    Mais ce n’est pas un fer

    Ni le coupable méfait

    Qui a creusé ta tombe.

    Ils n’ont pas attendu le noir

    Pour t’accrocher à cet arbre ;

    Mais le soleil se couche.

    ***

    Tu menaces et tu cries ton horreur,

    Tu adresses, aux flammes centrifuges

    Du soleil morbide, les anges charognards.

    Et ton ombre te fuit comme une feuille morte.

    Vois là-bas près de la mer

    Qui t’observe dans la vague

    Au milieu des oiseaux et leur cadavre mûr,

    Un reste consumé d’une feuille de myrte.

    ***

    Une dame au couchant au bord des occidents ;

    Repose la lune qui monte dans l’air chaud.

    Le rosier du crépuscule s’orne de gouttes baroques.

    Et toi le pèlerin nuage,

    Tu te souviens des nuits bleutées

    Où l’arbre immobile

    Pointait sa branche solitaire,

    Tu vois les matins embrumés

    Où les silhouettes immobiles

    Taisaient leurs formes amères.

    Tu vois la vague et le son des timbales

    Dans les clameurs de ton râle

    Tu vois le jour après l’étoile

    Tu meurs, ta vie se couvre d’un voile.

    ***

    À la lune

    Ô navigueur inerte

    Tu laisses ton cadavre d’ombre ;

    Tu laisses,

    À l’onirique amarre

    De ton vaisseau fantôme

    Un soin immonde,

    Celui de te garder.

    Les oiseaux de la mer passent en aveugles,

    Laissant une dépouille fausse,

    Ombre éblouie par l’astre seul ;

    Les voiles salies qui claquent ta figure,

    Ajoutent

    Au rythme triste des vagues

    Un morbide reflet de vie éteinte.

    ***

    C’est toi, oiseau

    Noir ange des charognes !

    Est-ce ton aile,

    Qui remue les cadavres ?

    Où est-ce le vent des nuits ?

    Salut, phénix des horreurs !

    Mais que viens-tu tisser

    Avec mes cheveux et mes loques ?

    Et quel astre adores-tu,

    Venant de jour comme de nuit ?

    Du châtiment c’est le héraut,

    Hantant de son frisson la nuit borgne.

    Son triste havre

    C’est le gibet et puis son fruit ;

    Son âme est sans lueurs.

    « C’est pour te disperser

    Avec son bec qui est un soc ;

    Avec le vent il te mêle

    Toi qui es pendu bien court. »

    ***

    Toi, pendu à ton gibet

    N’entends jamais les rumeurs sourdes.

    Tu vois de ton sourire,

    L’homme qui fuit ;

    Tu vois les misères glorieuses

    Des grands combats

    Où se mêlent au sang les entrailles des vaincus.

    Tu promènes sur les champs

    Ton regard sale.

    Tu penses, sans doute, à quelque mélopée.

    Dans l’arbre essuyé par le vent

    S’entend le râle.

    Dans le lointain brumeux, écoute les ombres rescapées.

    Mais tu fermes les yeux

    C’est la lune qui console

    Son rayon sèche et dissipe les pleurs.

    ***

    Immobile au brouillard

    Si l’arbre bien plus triste

    N’eut remué sa feuille grise,

    Tu pends, par-là dans l’automne,

    Narguant de la lune à son halo vengeur

    Les reflets bleus et pâles.

    Tu te détaches,

    À mon regard,

    Des profondeurs de brumes.

    La grande clameur des vallées ennoyées

    S’élève en un prélude,

    Que ton visage hagard

    Ignore sur la butte.

    Le support anguleux et noir de sa besogne

    Est plus vivant que toi.

    Le vent qui te repousse,

    Fait sonner ta carcasse,

    Sur le bois froid qui te retient.

    ***

    Conte impertinent

    Sur les toits rosâtres

    Pleut le ciel.

    La lune crépusculaire

    Nuit au regard de la chouette.

    Les amas d’herbe

    Fuient le sol

    En senteurs vaporeuses.

    L’enfant qui joue à la marelle

    Crie au désespoir

    Devant les volets clos.

    Les arbres secouent l’échine,

    Le chiendent s’endort.

    Le mur veille depuis deux mille ans.

    Des rêves rustiques

    Éclaboussent la route sèche ;

    Les allusions humides des marguerites

    Troublent le repos des nobles dalles ;

    Les chardons veillent,

    Les orgies nocturnes fraîchissent

    La sauterelle succombe.

    Les pédales justicières

    Grincent, là-bas, dans l’air léger.

    Le satyre s’esquive ;

    Dans un bruit vieillard,

    Le livre s’époussette,

    Le portail s’élance

    Dans la rosée.

    Le silence méthodique

    Enfume les pins

    De puissances argentées et froides.

    ***

    Nouveaux poèmes

    I

    1

    Papillon, j’étais un papillon ;

    Fou à la merci des vents, je suis tombé dans l’eau…

    Mes immenses ailes,

    Colorées de poudres d’or

    S’étalaient comme un tapis

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