Des milliers de paupières
C’est un paysage d’Europe orientale, délicat et dévasté, habité d’abord par le silence, et que la jeune poète allemande Anne Seidel pénètre, intervient une entité extérieure à la fin de l’éprouvant voyage. Un vaste espace, psychique et géographique, où ne semblent s’imprimer que les traces fragiles d’un irrémédiable retrait – , . Déboussolé, on ne sait souvent où s’arrimer dans la fragmentation des motifs sensoriels et allusions savantes sans cesse reconfigurés sur la page. Il y a des villes endormies, une chambre désertée, des regards muets et des souffrances oubliées. De rudes hivers où la pluie devient gel, puis neige, puis fumée venant emplir les creux. Et les fantômes de poètes disparus en une constellation cernée d’ombres.
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