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D’un dit d’amour islamo-chrétien
D’un dit d’amour islamo-chrétien
D’un dit d’amour islamo-chrétien
Livre électronique369 pages2 heures

D’un dit d’amour islamo-chrétien

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À propos de ce livre électronique

Le Verbe s’est fait chair, pour que la chair se fasse verbe… Ce dit, inspiré du Cantique des cantiques, est un écrit lyrique et mystique ; une histoire d’amour entre un musulman et une catholique à l’ère de la Covid et du premier confinement ; le récit de deux paroles étranges et étrangères qui se rencontrent, se fécondent et fructifient ; un cheminement existentiel et spirituel, tout à la fois originel, pascal, apocalyptique et universel.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Delphine Dhombres est oblate bénédictine, catéchiste et enseignante dans un collège public. Elle est également bénévole d’accompagnement à domicile et en prison auprès de personnes âgées et isolées, voire gravement malades. Coordinatrice du groupe de dialogue interreligieux de sa paroisse, D’un dit d’amour islamo-chrétien est le fruit de multiples rencontres.
LangueFrançais
Date de sortie7 juil. 2023
ISBN9791037788917
D’un dit d’amour islamo-chrétien

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    D’un dit d’amour islamo-chrétien - Delphine Dhombres

    Un plan

    sans originalité

    connu de toute éternité

    Première partie : En Éden

    Genèse ………………………………………………………… p. 17

    Cantique ………………………………………………………. p. 63

    Deuxième partie : Passages

    Exil ……………………………………………………………. p. 135

    Apocalypse ……………………………………………………. p. 196

    Épilogue ……………………………………………………..... p. 293

    Bibliographie ………………………………………….....…… p. 295

    Remerciements ……………………………….…………..…… p. 297

    Première partie

    En Éden

    Genèse

    Toi

    Il y avait toi

    si seul si loin

    dans un bien trop vaste

    univers

    galaxie terre monde pays ville

    sans personne avec qui parler

    sans vis-à-vis pour te répondre

    pour signifier ta présence

    ton existence

    pour apprendre qui tu es

    pour te rendre témoin

    miroir

    du monde dans lequel tu vis

    et respires

    seul

    dans le néant

    Or

    il n’est pas bon

    non

    il n’est pas bon

    que l’homme soit seul

    *

    Tu vis

    Une lueur

    Un astre

    Une étoile

    filante

    dans ta nuit

    dans ta vie

    Que tu suivis

    *

    Il y avait la nuit

    Puis il y eut déchirure

    de ton drap nocturne

    brûlure

    Incandescence

    L’illuminescence d’un feu

    Un éclair la foudre une flamme

    ardente

    une femme

    brûlante

    sans brûler

    L’ardeur

    d’une aube

    nouvellement née

    *

    Je te vis

    Et tu me vis

    interrompis

    ta marche futile

    à travers les éboulis de ta vie

    Tu me vis

    m’élis

    Nous nous vis-à-vîmes

    Dans un même regard réunis

    De suite

    Au premier regard pétrifiés

    De suite

    Dans un seul regard incendiés

    De suite

    enflammés

    foudroyés

    *

    J’émis

    un silence

    Un long soupir de silence

    Un frémissement qui ne possède guère plus de poids que le vent

    qui parcourt le désert

    si ténu et si léger

    dans les vacarmes de ta vie

    Un murmure

    en plein cœur

    des cogitations de ta vie

    *

    Et le jour fut

    nouveau

    Oui

    À la faveur d’une apparition

    douce et lumineuse

    pareille à la céleste nuée

    au septième jour de la semaine

    jour de fête jour de joie jour de liesse

    De la nuit à la nuée

    il suffit d’un liseron rosé

    d’un coup d’aile chassant la ténèbre

    pour favoriser l’aube d’une vie nouvelle

    Vision d’un long Shabbat

    rêvé

    qui jamais ne prendrait fin

    comme un long samedi de fiançailles

    précédant les épousailles

    *

    À l’origine donc

    était le silence

    et la nuit

    le silence

    Silence

    D’abord

    fut le silence

    Et puis

    fulgurance

    du magnétisme dans l’air

    crépitant grésillant brasillant

    Emportés nous sommes

    embarqués

    par un irrépressible

    dans un irréversible

    courant de vie

    *

    Mutique

    Je nage en plein mutisme

    baigne dans le silence

    Timidité

    Tous moyens perdus

    Une longue hérédité de bègues d’aphasiques de dyslexiques

    à la traîne

    à la chaîne

    dans ma famille

    J’ai peine à parler

    à mots formuler

    à articuler

    tout un phrasé

    à m’articuler aussi

    mot après mot

    J’ai crainte de parler

    cache ma voix

    derrière ma bouche close

    cachée

    derrière mes lèvres scellées

    verrouillées

    dont je n’ai point la clef

    *

    Tu me dis bien des choses

    Du silence

    Je suis silence

    Tu t’obstines

    Fais siège au silence

    Je riposte

    en silence

    Ne cherche pas

    Ne suis que silence

    *

    Tu frappes à la porte

    — Pitié pitié pour l’amour de moi

    Donne asile je t’en prie à l’amour en moi

    Donne soin à un cœur incendié

    brûlé au septième degré

    Agréez ce cœur

    immolé à tes pieds

    J’entends ton dit

    Cachée derrière un voile de pudeur

    Ton dit me touche

    du bout de l’âme un bout de cœur

    Qui se fait chair en moi

    prend chair de moi

    Chair

    qui advient de ton dit

    qui devient mot qui devient verbe et parole de lumière

    *

    Inutile je te dis

    tu ne sais pas à qui tu dis :

    un petit bout de silence

    un monde de silence

    tout un univers en silence

    stérile

    qui tourne sur lui-même

    centré axé sur son sol intérieur

    Un bout de silence qui méconnaît mots et paroles

    et plus encore la langue de la rencontre

    et la langue de l’amour bien plus encore

    Passe étranger

    Pas de place ici pour toi

    Va-t’en

    Pars loin de moi

    Je pense que si

    Tu me dis

    L’aurore en fête

    battant des mains exultant de joie c’est mon cœur allègre

    qui me le dit

    Crois-moi

    Aie foi en moi

    Tu me dis encore Je m’installe

    ici devant toi

    Sur le pas de ta porte

    Je dresse ici ma tente

    J’ai tout mon temps

    tout loisir de temps

    l’éternité devant moi

    et tout l’amour pour toi

    Toi

    pareil au cerf

    tu t’élances bondis en arrière de côté te rapproche

    tout en souplesse et majesté

    avec délicatesse tu te fais proche

    De t’observer je ne me lasse

    *

    Sans arme

    pas même un lasso un filet une fronde une flèche à décocher

    pour ta biche attraper

    Désarmé tu t’approches

    M’approches

    Tout doucement

    Avec respect

    et fermeté

    Pâtre expérimenté

    Ton dit

    ton souffle

    ton verbe

    non pas insurrectionnel mais résurrectionnel

    bouscule le silence

    féconde mon silence

    sous la main façonnante de ton silence

    *

    D’abord je te dis

    Il y a le silence

    Sans mot sans verbe sans alphabet

    Un souffle

    rien qu’un souffle

    Du souffle

    si doux

    qui emplit ma sphère d’un parfum céleste

    Je me retourne

    me détourne

    d’un œil

    de moi-même

    m’interroge

    Qui es-tu

    Mon divin Maître ?

    *

    Tu te rapproches

    d’un peu plus près un pas de plus

    Tu me salues

    Je ne dis mot

    Tu me dis Masa al-khair

    Il y eut la nuit

    Tu me dis

    J’étais perdu

    Tu me dis Sabah an-nour

    Jusqu’à ce jour

    Jusqu’à ce jour tu me dis

    Face à ton être, Leïla Meriam

    Ébloui

    Comme par un éclat de lumière

    aveuglé en pleins yeux

    une cascade de poussière lumineuse

    d’étincelles

    sans cesse étincelantes

    rutilantes

    Un feu d’artifice

    plus grandiose encore

    que n’importe quel bouquet final

    du 14 juillet

    Tu me dis

    J’éclate de rire

    Tu attends

    Rien

    Silence

    Que dire

    Je rougis

    pauvre de moi

    pauvre de mots

    face à un étrange étranger tout érudit

    *

    Tu t’arrêtes à l’orée de mon aire

    t’assieds à la lisière de mon être

    Heureux

    dans la douceur ombrée d’une chênaie

    tout à ton admiration

    bronzant au soleil de ton Dieu

    comme dans le calme d’une douce et agréable estive

    festive

    *

    De ma demeure tu te rapproches

    Sur le huis tu te déchausses

    retires tes sandales

    en secoues la poussière

    Tu me dis Ne fuis pas

    Tu me dis Je suis al-Wadoud, le Bien-Aimant

    Je ne dis rien

    écoute

    Les yeux baissés

    Les yeux fermés sur mon antre

    Les yeux scellés

    verrouillés. Je n’ai pas la clef.

    Je L’écoute

    la voix

    J’entends la voix

    Mon cœur reconnaît son timbre

    divin

    Qui parle en mes états ?

    Est-ce Toi

    mon divin Roi ?

    *

    Tu m’appelles

    tu me sais

    me saisis

    moi l’informe

    advenue d’un plus vaste néant

    encore

    Tu me saisis

    pareille à la chenille

    dans son cocon d’hiver endormie

    Puis m’invites

    si je le veux bien

    à regarder

    à regarder

    un peu plus loin

    à tendre le regard, à planter plus loin les piquets de ma tente

    que je file que je suis le long de ton bras de ta main en attente

    encore plus loin

    hors de moi

    hors mes murs

    Par là la sortie tu me dis m’attires

    Exit

    Tu me tends la main

    tu m’invites par là

    à cette sortie hors les murs de moi

    à ex-ister

    hors de moi

    à me tourner vers toi

    à aller

    par des pas maladroits

    pour aller

    vers toi

    l’étrange étranger

    étrangement familier

    terre nouvelle

    un peu plus proche

    de moins en moins lointaine

    *

    Un deuxième pas

    Tu m’invites encore

    à te regarder

    à regarder demain

    à jeter le regard par-dessus demain par-delà ta main

    à faire histoire

    à entrer dans l’Histoire

    pour l’écriture de cette histoire

    Notre histoire

    Qu’il soit fait selon ta volonté Je te dis

    Du fond du cœur des yeux du cœur je te regarde

    et te dis

    Me voici

    Alors voici que je renais

    que je nais

    au verbe

    à notre verbe

    pour qu’il devienne chair

    *

    C’est peu dire

    Que ton dire m’origine

    Naître

    Naître sous l’aile de ton verbe

    naître avec ton verbe ~ con-naître

    Naître par ton verbe, naître de ton verbe

    Et tu me fais renaître

    au divin verbe

    Car oui

    voici qu’à ton dit je fus

    comme électrifiée en pleine âme

    bouleversée en plein cœur

    parcourue d’un courant sacré de vie

    Et c’est alors

    à l’heure

    que pour te répondre mes lèvres s’ouvrirent

    Descellées

    les lèvres de mon cœur

    Ô miracle des miracles

    Qui à la faveur d’une rencontre fortuite

    de ta salutation

    l’étamine de ton dit

    m’éclot à la Vie

    à l’unique de mon dire

    *

    Tu me dis

    Feu

    Je te dis

    Eau

    Tu me dis

    Terre

    Je te dis

    Ciel

    Lointains

    Oui

    Rapprochons-nous

    Établissons-nous

    en cette création nouvelle

    Écoutons-nous

    Parlons-nous

    Nous ?

    Et le verbe

    Et le verbe

    Entre nous

    « nous » fit naître

    (« maître » corrige mon correcteur orthographique)

    Et le verbe finit par jaillir en Nous, de Nous, et tout autour de Nous

    *

    Avant

    Je te dis

    Avant

    Il n’y avait rien

    Il y avait blanc

    Il y avait pur virginal

    astral

    Nul mot s’écrivant dans mon ciel

    Vierges étaient les pages de mon livre sur terre

    *

    Il y eut ton verbe

    Il y eut mon dit

    De l’émoi

    De l’é-moi et de l’é-toi

    De l’ethos

    À profusion en effusion en explosion

    Scintillant discrètement la nuit

    Nébuleuse galaxie nouvelle étoile super nova :

    Nous

    Des yeux s’ouvrent

    L’aube nouvelle

    d’une belle histoire d’amour

    *

    Il y eut le silence

    Tout néant du monde

    Puis il y eut ton nom :

    la naissance d’un monde

    du monde

    de tout mon monde

    contenu dans le bourgeon de rose

    minéral

    d’un seul prénom

    Celui de l’Amour

    al-Wadoud

    *

    Ta voix me dit ta voix m’appelle

    m’appelle à être à exister

    qui me fait n’être

    épelle notre être

    Ta voix m’est le pas qui m’ouvre

    La Belle Porte tu me dis

    Une porte dorénavant ouverte

    qui m’invite à sortir

    à quitter

    à tout quitter

    tout

    à quitter mes confortables routine et solitude

    à me quitter moi-même mon petit royaume de sécheresse

    pour porter richesse

    Pour te suivre

    Pourtant je suis bien ici

    seule

    pour quoi m’appeler à sortir de moi

    Où veux-tu que j’aille

    Où souhaites-tu me conduire

    pour quelle terre

    D’ailleurs

    que te chaut la terre de mon être 

    — Vers l’Amour

    tu murmures

    murmure

    dans un bris de silence

    le souffle d’une bise

    *

    Je t’écoute

    t’entends si bien

    Miracle de communication

    Celui de nous comprendre et de nous recevoir sur l’onde commune d’un silence fait mots

    Alors que nous sommes si différents

    de sexe

    d’âge

    de confession, de religion

    Toi, al-Wadoud, mon Tout Autre, mon Bien-Aimé

    En quelque direction que ces montagnes courent

    la foi que je professe est celle de l’Amour

    Tu me dis

    en citant Ibn Arabî

    Non

    plus que cela

    un miracle de communion

    permise par l’arche

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