Colères Noires: Humeurs, Passions et Indignations
Par Moïse Fogang
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À propos de ce livre électronique
Les différents textes abordent de manière féconde des thématiques aussi variées que la gestion des ressources, ils questionnent le consumérisme de la société d’abondance ou traitent de problématiques sociales. Les questions historiques ne sont pas en reste, de même que sont évoquées les questions mémorielles dans un monde en pleine mutation, ainsi que les conséquences des interactions humaines à l’échelle de l’histoire. D’autres enfin, beaucoup plus légers, sont un clin d’œil ou des traits d’humour, mais également des hommages aux personnages iconiques, ou l’éloge d’œuvres emblématiques témoignant de la grandeur et de l’universalisme de réalisations humaines.
L’ouvrage met en exergue une nouvelle vision ‘Noire’ du monde contemporain, décomplexée et expurgée du référentiel infantilisant hérité de la colonisation des esprits et de la pensée. Des textes engagés qui expriment des opinions parfois contradictoires de la doxa, sans oublier les questionnements existentiels qui interrogent notre rapport aux mythes et aux croyances qui fondent nos vies.
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Aperçu du livre
Colères Noires - Moïse Fogang
MA PETITE HISTOIRE
Un obscur scribe dit un jour
Par la bouche de son prince empressé
Que j’étais en marge de l’histoire
Que je n’étais pas rentré dans l’histoire
Mais seulement voilà mon cher homme
Je porte en moi l’histoire de l’humanité
Je suis l’histoire de l’origine du monde
Mon nom est Toumaï l’hominidé
Mon histoire remonte à sept millions d’années et plus encore
Je pourrais le dire et m’en tenir là
Mais je vous en dirai bien plus que cela
Un triste scribe écrivit un jour
Avec un aplomb qui le dispute à l’ignorance
Que l’origine de l’humanité était absente de l’histoire
Quelle absurdité qu’une telle affirmation
Malgré un long soubresaut qui dura quatre cents ans
Mais au fond qu’est ce à l’échelle du monde
L’histoire reprend son cours
Je suis l’histoire…, mon histoire
Un lugubre scribe mit un jour
Dans la bouche de son prince éphémère
Que j’étais absent de l’humanité
Nul besoin de m’inscrire dans l’histoire de la Hongrie
Pas plus dans celle de la Transylvanie
Je reprends le cap de mon histoire brisée
Je rassemble patiemment les morceaux de son corps
Éparpillés à travers les mers et les océans
Athènes s’est abreuvé aux sources du Nil
Rome en a puisé et a prolongé Athènes
Caucasien s’est nourri au sein Hélène
Ainsi se construit l’histoire et se propage t-elle au fil des siècles
Ses apogées sont cycliques
Ses chemins sont sinueux
L’histoire n’est pas éphémère, elle est éternelle
L’histoire n’est pas transitoire, elle est continue
Mon histoire est celle du Colonel Delgrès
J’ai combattu pour la liberté, contre la servitude
Afin de porter aussi haut que possible l’idéal de liberté pour tous
Oui, j’ai accepté de sacrifier ma vie pour défendre la liberté chérie
Et je suis tombé au champs d’honneur : Libre !
J’ai combattu aussi afin d’inscrire mon peuple dans la marche de
[l’histoire
J’ai hélas perdu un combat inégal
Mais à bien considérer, ce ne fut qu’une bataille de perdue
Car on ne perd jamais la lutte pour la liberté
Car la liberté est inscrite dans le génome humain
Et ce combat pour la liberté, nous devons tous le continuer
Tous autant que nous sommes et confiants en nos forces
Car c’est le combat de chacun et de tous à la fois
Car c’est la mère de tous les combats
Car c’est le combat essentiel de la reconquête des droits
Le combat fondamental qui conditionne la souveraineté
Oui, nous devons le mener quel qu’en soit le prix
Quelle que soit sa durée et son coût
Aussi durs soient les sacrifices et les souffrances
Toujours, avec ardeur et détermination
Car ils ont brisé nos reins et nos vies
Mais ils n’ont pas réussi à tuer nos rêves
Ils sont enfouis en nous, au plus profond de notre être
Ils nous accompagnent partout et ils guident nos pas
Mon histoire est antérieure à la machine à vapeur
Elle prend sa source dans les entrailles de la terre mère
Elle puise sa force aux origines du monde
Elle inspire et pose les jalons de l’humanité
Mon histoire est en marche, elle suit son cours
Sans tambour ni trompette, d’un pas mesuré
Peut-être est elle trop discrète à vos yeux
Elle est dépourvue de toute ambition de conquête
Peut-être ne me vois tu pas assez !
Peut-être suis-je trop sombre, trop Noir pour être vu
Peut-être suis-je trop silencieux pour être entendu
Mais je suis bien là, hier et aujourd’hui
Et certainement encore serai-je là demain
Je porte l’histoire à travers le monde
Aussi loin que mes pas me portent
Je la porte dans mon corps autant que je la porte dans mon cœur
Je la porte dans ma chair et dans ma peau
Et dans le sang qui coule dans mes veines
Je ne suis pas la projection fantasmatique que l’on donne de moi
Je ne suis pas la construction misérabiliste que l’on fait de moi
Je ne suis pas non plus la caricature grotesque de vos imaginations
Je suis le berceau du monde et l’aîné de la civilisation humaine
Je suis l’histoire de la vallée du Nil, de la Nubie et des pyramides
Ma source et mon savoir ont abreuvé Athènes
Rome en a puisé et a prolongé Athènes
Et Caucase s’est nourri au sein Hélène
Ainsi se construit l’histoire et se propage t-elle au fil du temps
Mon histoire se tient à distance des brillances éphémères
Car elle vient de loin et se projette au loin
Elle se meut de sa force intérieure et de son propre élan
Elle avance inexorablement et chemine à travers railleries et quolibets
Vers un avenir plein de promesses, riche et radieux de sa terre
[convoitée
Un jour je vous conterai un petit pan de mon histoire
Celle du marronnage, de la fuite et du refuge en forêt
L’histoire des révoltes et de la répression des champs de coton
L’histoire d’une rencontre brutale, inhumaine et meurtrière
Ainsi que l’histoire des Zoos et des Expos de l’amusement universel
L’histoire des bateaux de la déportation
L’histoire du dur labeur sous la contrainte
L’histoire de l’asservissement et de la chosification
L’histoire de ces étranges bouquets qui fleurirent aux branches du
[platane
Et peu être, qui sait, vous conterai-je aussi
L’histoire du bourreau vautré dans son opulence ennuyeuse
Traînant de ci de là sa nonchalance repue
Qui de la misère n’en connaît pas une once
Pour s’être empiffré de récoltes et de ressources indues
Jusqu’à ce qu’il fût rattrapé par le déclin de sa suffisance et de son
[arrogance
L’histoire de ce voisin qui n’a de souci de rien
Si ce n’est de sa propre jouissance et de son plaisir égoïste
Il ignore tout ou presque de la souffrance du monde et des
[métamorphoses en cours
Aveuglé qu’il est par le souvenir de sa domination et de sa
[puissance passée
Il sous estime la marche résolue des damnés de la terre vers la
[reconquête de leur souveraineté
Il se préoccupe de soi, encore de soi et toujours de son bon plaisir
Car il est persuadé d’être le centre et au centre de l’univers
Ne troublez surtout pas son paisible sommeil
Laissez le dormir et profiter de ses rêves enchantés
Et son réveil n’en sera que plus brutal.
BLUES
On t’a appelé Jazz
On t’a appelé Soul
Mais tu es le Blues et c’est tout !
On t’a aimé
On t’a méprisé
Mais tu es le Blues et c’est tout !
On t’a appelé Funk
On t’a nommé Rock
Mais tu es le Blues et c’est tout !
Que ce soit Folk
Country ou Roots
Tu es le Blues un point c’est tout !
Quelques fois on t’a préfixé « Rythm »
Comme si cela n’allait pas de soi
Comme si tu ne l’étais pas d’essence
Car tu l’es depuis la nuit des temps
Au plus lointain de tes savanes et de tes plaines originelles
Au plus profond de la jungle et de tes forêts vierges tropicales
Tu es ce chant des femmes qui vont puiser de l’eau
Minces filets qui coulent de sources ténues ou de marigots infestés
La jarre stable juchée sur la tête par un équilibre improbable
Tu es le chant de ces hommes éprouvés
Qui tournent en rond autour d’un balafon au son du tam-tam
Et qui pleurent un ami qui s’en est allé la veille
Tu es le chant de l’espoir caressé qui nous a abandonné
Le chant de la joie retrouvée, ne fût-ce qu’un court instant
Le chant de tous les jours et de tous les temps
Tu es le chant de la fête qui bat son plein le soir de ménestrel
Le chant du labeur et de la sueur des champs de coton
Le chant de la misère et du dénuement qui résonne du ghetto
Tu es le chant de ma peine
Quand je n’en peux plus et que la coupe est pleine
Tu es le chant de mon espérance
Lorsque mon fardeau trop lourd me pèse
Tu es le chant de ma joie
Lorsque le soleil brille et que les étoiles scintillent
Tu es le chant de ma délivrance
Quand je n’y crois plus et que vers le Très-Haut je me tourne
Je te chante depuis la nuit des temps
Je te chante sans orchestre, ni fanfare
Je te chante sans tambour ni trompette
Juste à capella de ma voix brisée
Oui, je te chante sans même m’en rendre compte
Aussi spontanément que tu me viens je te chante
Pour célébrer la vie et pour pleurer les défunts
Et pour remercier le ciel lorsque la moisson est abondante
Je te chante aussi quand j’ai l’esprit badin
Quand mon cœur s’éprend et qu’il s’emballe
Quand l’être cher que l’on croyait perdu nous revient
Pour dire à la terre entière combien grand est mon bonheur
Je te chante pour déclarer ma flamme
Je te chante pour dire ma passion
Lorsqu’elle brûle dans mon cœur et qu’elle embrume mon esprit
Oui, je te chante pour dire simplement que j’aime !
Je te chante lorsqu’en plein hiver j’ai froid
Et tu me réchauffes le cœur
Je te chante lorsque le soleil au firmament se fait ardent
Et tu me protèges de ton ombre
Je te chante lorsque j’ai faim
Et tu nourris mon esprit
Je te chante lorsque j’ai peur
Et tu apaises mes angoisses
Je te chante lorsque je lâche prise
Et tu me redonnes espoir
Je te chante tout le temps
Quelque soit le temps
Tu es mon meilleur allié, mon meilleur compagnon
Tu es mon soutien de chaque instant
Tu es la béquille qui m’aide à avancer
Tu es la canne blanche de l’aveugle
Tu es ce chant ancestral qui me prend aux tripes
Oh mon blues bien aimé !
Tu es ce cri envoûtant qui vient des tréfonds de la terre
Oh mon Blues bien aimé !
Ta voix est fragile ou rugueuse
Oh mon Blues bien aimé !
Ton pas est lent et entraînant
Oh mon blues bien aimé !
Ta guitare est sèche et mal accordée
Oh mon Blues bien aimé !
Ton harmonica triste et lancinant me fend le cœur
Oh mon blues bien aimé !
Tu es mon héritage
Oh mon Blues bien aimé !
Tu es et tu demeures mon blues bien aimé
Paraît-il tu es musique improvisée
Qu’à cela ne tienne, je t’aime
Mais au fond, comment en serait-il autrement ?
Car ta source n’est point académique
Car ta partition vient de l’âme
Car ton inspiration vient du cœur
Tu me transportes quand je te chante
Vers des contrées insondables
Tu m’abreuves quand je t’écoute
Et ta douce mélodie m’envahit le corps
Et la volupté de ton phrasé éveille mes sens
Tu as parcouru ce monde
Exploré ses recoins les plus insoupçonnés
À la rencontre de l’humanité toute entière
Et à chaque fois tu as enchanté les hommes quels qu’ils soient
Car tu parles à leurs âmes conquises
Tu ne parles pas à leur raison
Mais tu parles à leurs émotions
Tu ne parles ni à leur race, ni à leur religion
Mais tu parles directement à leurs cœurs en fusion
Tu ne parles pas de leur pays
Mais tu leur parles d’empathie
Tu ne parles pas non plus de leurs prouesses
Mais tu parles surtout à leur affect
Et tu mets les hommes en résonance
Suscitant quelques fois des romances
Tu as traversé les mers et les océans
Et tous les humains se sont reconnus en toi
Oui, peu m’importe que ta guitare soit sèche et mal accordée
Peu m’importe que ta voix soit triste et plaintive
Car seul compte le charme de ta mélodie
Qui m’envahit au plus profond de mon corps
Et qui me parle au plus profond