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Colères Noires: Humeurs, Passions et Indignations
Colères Noires: Humeurs, Passions et Indignations
Colères Noires: Humeurs, Passions et Indignations
Livre électronique242 pages2 heures

Colères Noires: Humeurs, Passions et Indignations

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À propos de ce livre électronique

Colères Noires est un recueil de textes d’humeur, de réactions, de sensations et de colères traitant de thématiques de la vie quotidienne. C’est le fruit de rêveries, de la contemplation et de l’observation de la nature en partage qui nous est offerte comme héritage commun, où l’humain doit s’attacher à trouver sa juste place et contribuer ardemment à sa préservation. De ce point de vue, il jette un regard critique sur le fonctionnement de la société à travers : ses valeurs, ses espérances et parfois ses excès…
Les différents textes abordent de manière féconde des thématiques aussi variées que la gestion des ressources, ils questionnent le consumérisme de la société d’abondance ou traitent de problématiques sociales. Les questions historiques ne sont pas en reste, de même que sont évoquées les questions mémorielles dans un monde en pleine mutation, ainsi que les conséquences des interactions humaines à l’échelle de l’histoire. D’autres enfin, beaucoup plus légers, sont un clin d’œil ou des traits d’humour, mais également des hommages aux personnages iconiques, ou l’éloge d’œuvres emblématiques témoignant de la grandeur et de l’universalisme de réalisations humaines.
L’ouvrage met en exergue une nouvelle vision ‘Noire’ du monde contemporain, décomplexée et expurgée du référentiel infantilisant hérité de la colonisation des esprits et de la pensée. Des textes engagés qui expriment des opinions parfois contradictoires de la doxa, sans oublier les questionnements existentiels qui interrogent notre rapport aux mythes et aux croyances qui fondent nos vies.
LangueFrançais
Date de sortie14 mars 2023
ISBN9782312131375
Colères Noires: Humeurs, Passions et Indignations

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    Aperçu du livre

    Colères Noires - Moïse Fogang

    MA PETITE HISTOIRE

    Un obscur scribe dit un jour

    Par la bouche de son prince empressé

    Que j’étais en marge de l’histoire

    Que je n’étais pas rentré dans l’histoire

    Mais seulement voilà mon cher homme

    Je porte en moi l’histoire de l’humanité

    Je suis l’histoire de l’origine du monde

    Mon nom est Toumaï l’hominidé

    Mon histoire remonte à sept millions d’années et plus encore

    Je pourrais le dire et m’en tenir là

    Mais je vous en dirai bien plus que cela

    Un triste scribe écrivit un jour

    Avec un aplomb qui le dispute à l’ignorance

    Que l’origine de l’humanité était absente de l’histoire

    Quelle absurdité qu’une telle affirmation

    Malgré un long soubresaut qui dura quatre cents ans

    Mais au fond qu’est ce à l’échelle du monde

    L’histoire reprend son cours

    Je suis l’histoire…, mon histoire

    Un lugubre scribe mit un jour

    Dans la bouche de son prince éphémère

    Que j’étais absent de l’humanité

    Nul besoin de m’inscrire dans l’histoire de la Hongrie

    Pas plus dans celle de la Transylvanie

    Je reprends le cap de mon histoire brisée

    Je rassemble patiemment les morceaux de son corps

    Éparpillés à travers les mers et les océans

    Athènes s’est abreuvé aux sources du Nil

    Rome en a puisé et a prolongé Athènes

    Caucasien s’est nourri au sein Hélène

    Ainsi se construit l’histoire et se propage t-elle au fil des siècles

    Ses apogées sont cycliques

    Ses chemins sont sinueux

    L’histoire n’est pas éphémère, elle est éternelle

    L’histoire n’est pas transitoire, elle est continue

    Mon histoire est celle du Colonel Delgrès

    J’ai combattu pour la liberté, contre la servitude

    Afin de porter aussi haut que possible l’idéal de liberté pour tous

    Oui, j’ai accepté de sacrifier ma vie pour défendre la liberté chérie

    Et je suis tombé au champs d’honneur : Libre !

    J’ai combattu aussi afin d’inscrire mon peuple dans la marche de

    [l’histoire

    J’ai hélas perdu un combat inégal

    Mais à bien considérer, ce ne fut qu’une bataille de perdue

    Car on ne perd jamais la lutte pour la liberté

    Car la liberté est inscrite dans le génome humain

    Et ce combat pour la liberté, nous devons tous le continuer

    Tous autant que nous sommes et confiants en nos forces

    Car c’est le combat de chacun et de tous à la fois

    Car c’est la mère de tous les combats

    Car c’est le combat essentiel de la reconquête des droits

    Le combat fondamental qui conditionne la souveraineté

    Oui, nous devons le mener quel qu’en soit le prix

    Quelle que soit sa durée et son coût

    Aussi durs soient les sacrifices et les souffrances

    Toujours, avec ardeur et détermination

    Car ils ont brisé nos reins et nos vies

    Mais ils n’ont pas réussi à tuer nos rêves

    Ils sont enfouis en nous, au plus profond de notre être

    Ils nous accompagnent partout et ils guident nos pas

    Mon histoire est antérieure à la machine à vapeur

    Elle prend sa source dans les entrailles de la terre mère

    Elle puise sa force aux origines du monde

    Elle inspire et pose les jalons de l’humanité

    Mon histoire est en marche, elle suit son cours

    Sans tambour ni trompette, d’un pas mesuré

    Peut-être est elle trop discrète à vos yeux

    Elle est dépourvue de toute ambition de conquête

    Peut-être ne me vois tu pas assez !

    Peut-être suis-je trop sombre, trop Noir pour être vu

    Peut-être suis-je trop silencieux pour être entendu

    Mais je suis bien là, hier et aujourd’hui

    Et certainement encore serai-je là demain

    Je porte l’histoire à travers le monde

    Aussi loin que mes pas me portent

    Je la porte dans mon corps autant que je la porte dans mon cœur

    Je la porte dans ma chair et dans ma peau

    Et dans le sang qui coule dans mes veines

    Je ne suis pas la projection fantasmatique que l’on donne de moi

    Je ne suis pas la construction misérabiliste que l’on fait de moi

    Je ne suis pas non plus la caricature grotesque de vos imaginations

    Je suis le berceau du monde et l’aîné de la civilisation humaine

    Je suis l’histoire de la vallée du Nil, de la Nubie et des pyramides

    Ma source et mon savoir ont abreuvé Athènes

    Rome en a puisé et a prolongé Athènes

    Et Caucase s’est nourri au sein Hélène

    Ainsi se construit l’histoire et se propage t-elle au fil du temps

    Mon histoire se tient à distance des brillances éphémères

    Car elle vient de loin et se projette au loin

    Elle se meut de sa force intérieure et de son propre élan

    Elle avance inexorablement et chemine à travers railleries et quolibets

    Vers un avenir plein de promesses, riche et radieux de sa terre

    [convoitée

    Un jour je vous conterai un petit pan de mon histoire

    Celle du marronnage, de la fuite et du refuge en forêt

    L’histoire des révoltes et de la répression des champs de coton

    L’histoire d’une rencontre brutale, inhumaine et meurtrière

    Ainsi que l’histoire des Zoos et des Expos de l’amusement universel

    L’histoire des bateaux de la déportation

    L’histoire du dur labeur sous la contrainte

    L’histoire de l’asservissement et de la chosification

    L’histoire de ces étranges bouquets qui fleurirent aux branches du

    [platane

    Et peu être, qui sait, vous conterai-je aussi

    L’histoire du bourreau vautré dans son opulence ennuyeuse

    Traînant de ci de là sa nonchalance repue

    Qui de la misère n’en connaît pas une once

    Pour s’être empiffré de récoltes et de ressources indues

    Jusqu’à ce qu’il fût rattrapé par le déclin de sa suffisance et de son

    [arrogance

    L’histoire de ce voisin qui n’a de souci de rien

    Si ce n’est de sa propre jouissance et de son plaisir égoïste

    Il ignore tout ou presque de la souffrance du monde et des

    [métamorphoses en cours

    Aveuglé qu’il est par le souvenir de sa domination et de sa

    [puissance passée

    Il sous estime la marche résolue des damnés de la terre vers la

    [reconquête de leur souveraineté

    Il se préoccupe de soi, encore de soi et toujours de son bon plaisir

    Car il est persuadé d’être le centre et au centre de l’univers

    Ne troublez surtout pas son paisible sommeil

    Laissez le dormir et profiter de ses rêves enchantés

    Et son réveil n’en sera que plus brutal.

    BLUES

    On t’a appelé Jazz

    On t’a appelé Soul

    Mais tu es le Blues et c’est tout !

    On t’a aimé

    On t’a méprisé

    Mais tu es le Blues et c’est tout !

    On t’a appelé Funk

    On t’a nommé Rock

    Mais tu es le Blues et c’est tout !

    Que ce soit Folk

    Country ou Roots

    Tu es le Blues un point c’est tout !

    Quelques fois on t’a préfixé « Rythm »

    Comme si cela n’allait pas de soi

    Comme si tu ne l’étais pas d’essence

    Car tu l’es depuis la nuit des temps

    Au plus lointain de tes savanes et de tes plaines originelles

    Au plus profond de la jungle et de tes forêts vierges tropicales

    Tu es ce chant des femmes qui vont puiser de l’eau

    Minces filets qui coulent de sources ténues ou de marigots infestés

    La jarre stable juchée sur la tête par un équilibre improbable

    Tu es le chant de ces hommes éprouvés

    Qui tournent en rond autour d’un balafon au son du tam-tam

    Et qui pleurent un ami qui s’en est allé la veille

    Tu es le chant de l’espoir caressé qui nous a abandonné

    Le chant de la joie retrouvée, ne fût-ce qu’un court instant

    Le chant de tous les jours et de tous les temps

    Tu es le chant de la fête qui bat son plein le soir de ménestrel

    Le chant du labeur et de la sueur des champs de coton

    Le chant de la misère et du dénuement qui résonne du ghetto

    Tu es le chant de ma peine

    Quand je n’en peux plus et que la coupe est pleine

    Tu es le chant de mon espérance

    Lorsque mon fardeau trop lourd me pèse

    Tu es le chant de ma joie

    Lorsque le soleil brille et que les étoiles scintillent

    Tu es le chant de ma délivrance

    Quand je n’y crois plus et que vers le Très-Haut je me tourne

    Je te chante depuis la nuit des temps

    Je te chante sans orchestre, ni fanfare

    Je te chante sans tambour ni trompette

    Juste à capella de ma voix brisée

    Oui, je te chante sans même m’en rendre compte

    Aussi spontanément que tu me viens je te chante

    Pour célébrer la vie et pour pleurer les défunts

    Et pour remercier le ciel lorsque la moisson est abondante

    Je te chante aussi quand j’ai l’esprit badin

    Quand mon cœur s’éprend et qu’il s’emballe

    Quand l’être cher que l’on croyait perdu nous revient

    Pour dire à la terre entière combien grand est mon bonheur

    Je te chante pour déclarer ma flamme

    Je te chante pour dire ma passion

    Lorsqu’elle brûle dans mon cœur et qu’elle embrume mon esprit

    Oui, je te chante pour dire simplement que j’aime !

    Je te chante lorsqu’en plein hiver j’ai froid

    Et tu me réchauffes le cœur

    Je te chante lorsque le soleil au firmament se fait ardent

    Et tu me protèges de ton ombre

    Je te chante lorsque j’ai faim

    Et tu nourris mon esprit

    Je te chante lorsque j’ai peur

    Et tu apaises mes angoisses

    Je te chante lorsque je lâche prise

    Et tu me redonnes espoir

    Je te chante tout le temps

    Quelque soit le temps

    Tu es mon meilleur allié, mon meilleur compagnon

    Tu es mon soutien de chaque instant

    Tu es la béquille qui m’aide à avancer

    Tu es la canne blanche de l’aveugle

    Tu es ce chant ancestral qui me prend aux tripes

    Oh mon blues bien aimé !

    Tu es ce cri envoûtant qui vient des tréfonds de la terre

    Oh mon Blues bien aimé !

    Ta voix est fragile ou rugueuse

    Oh mon Blues bien aimé !

    Ton pas est lent et entraînant

    Oh mon blues bien aimé !

    Ta guitare est sèche et mal accordée

    Oh mon Blues bien aimé !

    Ton harmonica triste et lancinant me fend le cœur

    Oh mon blues bien aimé !

    Tu es mon héritage

    Oh mon Blues bien aimé !

    Tu es et tu demeures mon blues bien aimé

    Paraît-il tu es musique improvisée

    Qu’à cela ne tienne, je t’aime

    Mais au fond, comment en serait-il autrement ?

    Car ta source n’est point académique

    Car ta partition vient de l’âme

    Car ton inspiration vient du cœur

    Tu me transportes quand je te chante

    Vers des contrées insondables

    Tu m’abreuves quand je t’écoute

    Et ta douce mélodie m’envahit le corps

    Et la volupté de ton phrasé éveille mes sens

    Tu as parcouru ce monde

    Exploré ses recoins les plus insoupçonnés

    À la rencontre de l’humanité toute entière

    Et à chaque fois tu as enchanté les hommes quels qu’ils soient

    Car tu parles à leurs âmes conquises

    Tu ne parles pas à leur raison

    Mais tu parles à leurs émotions

    Tu ne parles ni à leur race, ni à leur religion

    Mais tu parles directement à leurs cœurs en fusion

    Tu ne parles pas de leur pays

    Mais tu leur parles d’empathie

    Tu ne parles pas non plus de leurs prouesses

    Mais tu parles surtout à leur affect

    Et tu mets les hommes en résonance

    Suscitant quelques fois des romances

    Tu as traversé les mers et les océans

    Et tous les humains se sont reconnus en toi

    Oui, peu m’importe que ta guitare soit sèche et mal accordée

    Peu m’importe que ta voix soit triste et plaintive

    Car seul compte le charme de ta mélodie

    Qui m’envahit au plus profond de mon corps

    Et qui me parle au plus profond

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