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Prier 15 jours avec Origène
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Livre électronique103 pages1 heure

Prier 15 jours avec Origène

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Dès le début, Origène (v. 185-254) combat les adeptes de la Gnose et de Marcion, qui opposaient le Dieu créateur au Père de Jésus Christ et rejetaient l'Ancien Testament. Contre ces adversaires il défend le libre arbitre et prône l'interprétation allégorique. Son dévouement à la Bible motiva son énorme travail en vue de parvenir à un texte fiable par une synopse de l'Ancien Testament grec.

Le Traité sur la prière ainsi que l'Exhortation au martyre témoignent de l'intensité de sa vie spirituelle, qui depuis la jeunesse s'inspirait d'une ascèse évangélique aux traits prémonastiques. L'attente du martyre, qui avait animé l'adolescent et alimenté tout au long de sa vie le souvenir du père et des autres témoins morts pour la foi, semble parvenir à son accomplissement lors de la persécution de Dèce (249-251) : emprisonné et torturé, Origène échappe cependant au martyre. Il aurait survécu de quelques années à la fin de la persécution, en mourant à Tyr, en Phénicie, à l'âge de 69 ans.

Lorenzo Perrone est professeur émérite de littérature chrétienne ancienne au Département de lettres classiques et d'études italiennes de l'Université de Bologne. Il est spécialiste d'Origène.

LangueFrançais
Date de sortie6 oct. 2022
ISBN9782375823477
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    Prier 15 jours avec Origène - Lorenzo Perrone

    Petite biographie d’Origène

    Aucun auteur chrétien des trois premiers siècles n’est mieux connu qu’Origène. C’est dire l’intérêt qu’il a suscité dès son temps, poussant les admirateurs à le regarder presque comme « l’égal des apôtres ». Selon Eusèbe de Césarée, qui retrace sa vie dans le VIe livre de l’Histoire ecclésiastique, Origène naît à Alexandrie d’Égypte vers 185. Élevé dans une famille chrétienne, son père Léonide l’initie en même temps à l’étude de la Bible et à celle des lettres profanes. Encore tout jeune, il aurait anticipé son approche originale des Écritures, ne se contentant pas de leur sens immédiat et recherchant des explications plus profondes. L’intensité de la foi qui anime son foyer se manifeste à l’occasion d’une persécution déclenchée par le préfet d’Égypte Laetus en 201. Tandis que Léonide se trouve en prison attendant le martyre, la mère empêche Origène de suivre son exemple. Après la mort du père, ayant complété ses études littéraires, il assure le soutien économique de la famille comme « grammairien » : il s’occupe de la lecture et de l’explication des auteurs classiques auprès des jeunes, ce qui l’amène à s’approprier les techniques de la philologie alexandrine pour l’étude de la Bible.

    Il ajoute bientôt à son métier l’enseignement de la doctrine chrétienne, d’abord pour suppléer à l’absence de catéchistes pendant une nouvelle persécution sous le préfet Aquila (206-210). Ensuite, il se consacre entièrement à l’instruction chrétienne, dans le cadre de la communauté ecclésiale en train de consolider ses structures sous le long épiscopat de Démétrius (189-232). Origène aurait dirigé le célèbre Didascalée, l’école chrétienne d’Alexandrie, succédant à Pantène et à Clément. Du point de vue historique, nous ne pouvons ni établir une succession formelle, ni saisir la nature précise de cet établissement, qui ressemble plutôt aux écoles philosophiques contemporaines, où des disciples se réunissaient autour d’un maître reconnu. Toutefois, en raison de l’étude de la Bible et de la préoccupation d’orthodoxie, le lien avec le milieu ecclésial sous l’autorité croissante de l’évêque deviendra de plus en plus étroit. Dès le début, Origène combat les adeptes de la gnose et de Marcion, qui opposaient le Dieu créateur au Père de Jésus-Christ et rejetaient l’Ancien Testament. Contre ces adversaires, il défend le libre arbitre et prône l’interprétation allégorique. Vers la fin de sa vie, il se souvient que durant sa jeunesse, les « écoles » (didaskaleia) des hérétiques fleurissaient à cause de la pénurie de maîtres solides au sein des églises. Cependant, ensuite, Dieu, par une grâce plus abondante, les aurait dotées de docteurs capables de démasquer les doctrines erronées et de procurer la bonne nourriture aux fidèles. Ce souvenir personnel résume le défi de l’activité déployée par Origène en tant qu’« homme de l’Église » – comme il aimait se définir –, tout au long de sa vie : rester fidèle à la Parole de Dieu, qui embrasse indissolublement Ancien et Nouveau Testament. Elle est la source d’où jaillit la prédication ecclésiastique, en fidélité à l’annonce des apôtres, et le champ qui appelle l’exercice responsable de la théologie.

    Par ailleurs, le public de son école se compose non seulement de chrétiens mais aussi de païens ayant de l’intérêt pour la philosophie. Pour répondre à leurs exigences, Origène décide de fréquenter un maître de philosophie. Il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’Ammonius Saccas, le philosophe dont Plotin (204-270), chef de file du néoplatonisme, sera le disciple quelques années plus tard. En tout cas, Origène partage avec Plotin l’héritage de la pensée platonicienne, dans le sillon ouvert par Clément, sans renoncer cependant aux apports d’autres courants philosophiques, en premier lieu le stoïcisme. De plus, il y joint des savoirs séculiers, comme l’astronomie ou la médecine, en renfort de sa « polymathie » alexandrine. Origène exploitera ses connaissances de la philosophie surtout dans le Contre Celse, la grande apologie du christianisme qu’il a écrite au terme de son activité littéraire en réponse aux critiques d’un philosophe païen du IIe siècle.

    Le recours « auxiliaire » à la philosophie ne doit pas faire oublier sa vraie vocation, qui est celle d’un maître de la Parole de Dieu. Au service de celle-ci, il s’inspire des figures des prophètes (Jérémie) et des apôtres (Paul). Son dévouement à la Bible explique, entre autres choses, l’énorme entreprise mise en œuvre en vue de parvenir à un texte fiable par une synopse de l’Ancien Testament grec. Elle aligne sur six colonnes parallèles (d’où le nom d’Hexaples) le texte hébreu, sa translitération en grec, ainsi que les quatre traductions principales dont Origène dispose : la Septante (la Bible d’Alexandrie, en usage dans les églises) et les « révisions » par Aquila, Symmaque et Théodotion, surgies en milieu juif en réaction à l’emploi chrétien de la Septante. Ce travail long et pénible est entrepris grâce à l’aide d’un mécène, Ambroise, venu à l’Église depuis la gnose. Suite à ses sollicitations, Origène commence à dicter des commentaires et des traités, sans plus se limiter à l’enseignement oral. Après un Commentaire sur les Psaumes 1-25, il explique plusieurs livres de l’Ancien Testament (la Genèse, le Cantique des Cantiques, les Lamentations) et aborde l’exégèse de l’Évangile selon Jean. Il poursuivra à Césarée de Palestine ce commentaire, son chef-d’œuvre exégétique, sans en voir la fin après avoir rédigé jusqu’à trente-deux livres.

    L’ouvrage le plus connu de la période alexandrine est le Traité des principes (vers 230). Origène y réunit les contenus de son enseignement sur Dieu, le Christ, le Saint-Esprit, les créatures rationnelles et le monde. Loin d’être systématique, cet ensemble est plutôt l’expression d’une théologie « en recherche », à partir des énoncés de la prédication ecclésiastique. Comme tel, il suscitera des contestations répétées au sujet de l’« orthodoxie » d’Origène, suite aux développements dogmatiques dont il était lui-même à l’origine, jusqu’à sa condamnation dans le IIe Concile de Constantinople (553). Deux hypothèses, en particulier, lui attirent des critiques : d’une part, l’idée d’une préexistence des âmes avant leur chute et l’incorporation dans un corps terrestre ; d’autre part, celle d’une rédemption universelle (l’« apocatastase »), allant jusqu’au salut pour le diable. On se dispute encore aujourd’hui sur la portée systématique de ces élaborations doctrinales. Fruit d’une méthode qui s’exerçait en hypothèses d’école, elles avaient pour but de justifier le sort diversifié des hommes en vertu de leur libre arbitre et de réaffirmer la fondamentale bonté de Dieu, au principe comme à la fin de toute la création.

    Sa renommée de théologien est telle que Julia Mamæa, la mère de l’empereur Sévère Alexandre (règne de 222-235), lui demande une entrevue. On l’appelle comme arbitre dans des controverses doctrinales en Arabie, jugeant même de l’orthodoxie de quelques évêques, comme l’atteste l’Entretien avec Héraclide. En Palestine, Alexandre de Jérusalem et Théoctiste de Césarée l’invitent à prêcher, bien qu’il soit encore un laïc. Peut-être sa célébrité a-t-elle contribué à augmenter les tensions avec Démétrius. Celui-ci devait regarder avec peu de sympathie l’autonomie de ce maître et surtout sa façon d’interpréter les Écritures. La brouille avec l’évêque d’Alexandrie débouche finalement sur un conflit ouvert au moment où Origène, passant par la Palestine au cours d’un voyage vers la Grèce, est ordonné prêtre par Théoctiste de Césarée (232). Démétrius refuse cette ordination par un synode. Cela pousse Origène à s’établir à Césarée en abandonnant sa ville natale. Le

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