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Vie, mort, morts symboliques
Vie, mort, morts symboliques
Vie, mort, morts symboliques
Livre électronique104 pages1 heure

Vie, mort, morts symboliques

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À propos de ce livre électronique

Ancien déporté d’Auschwitz, Isaac, philosophe de métier, s’installe dans un petit village ignorant qu’il est composé d’ex-résistants et collaborateurs dans la Deuxième Guerre mondiale. Trahi par le numéro gravé dans son bras, il est, à son insu, à l’origine du retour des « vieux démons » entre les habitants… À la demande du professeur de l’école et du maire, il accepte de témoigner de son vécu dans le camp de la mort et de répondre aux questions des élèves et des adultes. Malgré les hostilités qu’il suscite autour de lui, il devient, grâce à son expérience et son savoir, le personnage central des lieux. Dès son arrivée, en parlant de la vie, de la mort et des morts symboliques, il ne cesse de répandre l’esprit de tolérance et de fraternité. Pour lui, les « morts symboliques » représentent la pierre angulaire du développement de l’humain. Sans elles, ce dernier resterait fixé à « l’animalité ».


À PROPOS DE L'AUTEUR


C’est soucieux de partager ses modestes idées nées de son expérience clinique et de son vécu que José Carcel écrit Vie, mort, morts symboliques.
LangueFrançais
Date de sortie29 juil. 2022
ISBN9791037763488
Vie, mort, morts symboliques

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    Aperçu du livre

    Vie, mort, morts symboliques - José Carcel

    Du même auteur

    – Au pays de l’autre, 2007, Éditeur Indépendant ;

    – L’écho des voix et du silence, 2007, Éditeur Indépendant ;

    – Le clown pleureur, 2008, Edilivre ;

    – L’échelle, 2008, Edilivre ;

    – La nuit des tambours, 2008, Edilivre ;

    – Le chant des sirènes, 2008, Edilivre ;

    – L’Architecte, 2008, Edilivre ;

    – Voyage au-delà du miroir, 2008, Edilivre ;

    – Capucine, passage d’un monde à l’autre, 2008, Edilivre ;

    – Les plus beaux sentiments, 2008, Edilivre ;

    – La dernière rive, 2008, Edilivre ;

    – Le temple invisible, 2008, Edilivre ;

    – Sur le chemin du souvenir, 2008, Edilivre ;

    – Sur le chemin des oubliés, 2008, Edilivre ;

    – Les naufragés de la vie, 2008, Edilivre ;

    – Félix, le père parfait, 2008, Edilivre ;

    – Le visage et le regard, 2008, Edilivre ;

    – La chose, 2008, Edilivre ;

    – Les retrouvailles, 2009, Edilivre ;

    – Quand l’automne arrivera, 2009, Edilivre ;

    – Le fils du poète, 2009, Edilivre ;

    – La bête folle, 2009, Edilivre ;

    – Les mauvais bergers, 2009, Edilivre ;

    – Le petit chercheur, 2009, Edilivre ;

    – L’hystérie de conversion, 2009, Edilivre ;

    – L’autre pays, Edilivre, 2010 ;

    – Le cirque universel, Edilivre, 2010 ;

    – Le grand rocher, Edilivre, 2010 ;

    – Mon île, Edilivre, 2016 ;

    – Les quatre mondes de Narcisse, Edilivre, 2016 ;

    – Mon enfant a été tué au nom de Dieu, Edilivre, 2016 ;

    – L’héritière, Edilivre, 2016 ;

    – Le fils de l’autre, Edilivre, 2016 ;

    – Le postier et l’homme de lettres, Edilivre, 2016 ;

    – Émeraude et moi, Edilivre, 2016 ;

    – Un train peut en cacher un autre, Edilivre, 2019 ;

    – Le poète disparu, Edilivre 2019 ;

    – Désirs mis en scène, Edilivre, 2019, 5 pièces de théâtre :

    – Quand on n’a que l’amour ;

    – Le dimitrisme ;

    – La pierre brute ;

    – L’emprise ;

    – Un heureux évènement ;

    – De l’univers psychologique à l’univers initiatique, Edilivre, 2019 ;

    – Quelque chose plutôt que rien, Lulu, 2020 ;

    – Le procès du Procureur Félon, Spinelle, 2021 ;

    – D’un inconnu à l’autre, Le Lys Bleu Éditions, 2021;

    – l’Espoir sinon rien ! Le Lys Bleu Éditions, 2021 ;

    – Le père aliénant, Le Lys Bleu Éditions, 2021 ;

    – La médiocrité d’esprit, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – Je veux… ! Au pays des « goélands », Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – La Vallée des Loups, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – Tais-toi sinon, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – D’un monde à l’autre, Lulu, 2020 ;

    – Le sablier de la vie, Théâtre, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – Fraternité où es-tu ? Théâtre, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – La ruche, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – Mourir à la française, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;

    – Justice où es-tu ? Le Lys Bleu Éditions, 2022.

    I

    Depuis qu’Isaac s’installa à Jonquille, un petit village situé au cœur de « la vallée du Souvenir », il n’avait d’yeux que pour son jardin. Ah ! Le jardin d’Isaac ! Traversé de part en part par un petit ruisseau d’eaux cristallines, il rêvait de cultiver des fleurs aux couleurs de l’arc-en-ciel. Dès son arrivée, il devint le sujet de toutes les conversations dans le bar du village, « les Poireaux ». D’où vient-il, que cherche-t-il ? Pourquoi a-t-il écrit à l’entrée du jardin : Les rêves rendent libre ? se demandaient les gens intrigués par ses allures. Un jour, comme il rêvassait dans le bar devant une tasse de café chaud, un jeune agriculteur prit les devants :

    — Excusez-moi, je vous ai entendu demander un café… j’ai remarqué que vous n’avez pas l’accent de la vallée, d’où venez-vous ?

    Isaac répondit la tête entre les mains :

    — Je viens d’un lieu où l’on avait écrit à la porte d’entrée : « Arbeit Nacht Frei ».

    — Ça veut dire quoi ?

    — Cela signifie le travail rend libre.

    — Pourtant vous avez écrit à l’entrée de votre jardin : Les rêves rendent libre !

    — Oui mon garçon, sans les rêves nous n’irions pas très loin.

    — Excusez-moi, on m’a dit que vous envisagiez de cultiver des fleurs particulières…

    — Oui mon garçon, je songe à cultiver des fleurs joyeuses avec des graines de tristesse…

    — Vous êtes drôle ! Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Pourquoi vous ne cultivez pas des concombres, des tomates et des patates pour les vendre sur le marché ?

    — Je n’ai plus l’âge de cultiver des concombres, des tomates et des patates… mon garçon, je serais très heureux d’offrir en partage les fleurs que je voudrais cultiver dans mon jardin.

    — Monsieur, je m’appelle Marc, je ne comprends pas ce que vous cherchez, ni d’où vous venez, mais si vous avez besoin de mon tracteur, n’hésitez pas à me le demander.

    — Merci, mon garçon, tu es gentil.

    — Monsieur, en échange, s’il vous plaît, vous pourriez offrir à ma fiancée un bouquet de fleurs joyeuses !

    — Je te le promets, mon garçon.

    *

    Jour après jour, courbé comme un arc, Isaac se rendait avec son âne dans son jardin… Pendant que l’âne trottinait comme un enfant dans un bac de sable, les yeux rivés, tantôt sur la terre, tantôt sur le ciel, il semait des graines issues de son imagination… Le soir, assis sur une pierre, quand les gens lui demandaient : « que faites-vous là ? » Il répondait : « je rêve d’une pluie d’étoiles ». Les mauvaises langues disaient qu’il était farfelu, original, bizarre, un peu fou. Eh oui comme il ne parlait de sa vie qu’avec son âne, personne ne connaissait ses rêves, son passé, ni le regard qu’il portait sur son jardin…

    Un jour, comme il retroussait les manches pour aider Marc à transporter les caisses de légumes, un enfant lui demanda :

    — Pourquoi as-tu sur le bras 15955 ?

    Isaac hésita quelques instants, puis répondit d’une voix tremblante :

    — Mon enfant, c’est… c’est ma carte d’identité…

    L’enfant partit en courant rejoindre son père.

    — Papa, le monsieur ne s’appelle pas Isaac, il s’appelle 15955 !

    — Mais non, arrête de dire n’importe quoi, il s’appelle Isaac.

    — Tu te trompes papa, il m’a montré sa carte d’identité.

    La nouvelle se répandit aussitôt dans le village. Certains disaient que le numéro 15955 c’était le symbole de son premier grand amour, d’autres prétendaient que c’était le code de son coffre-fort. Le numéro « 15955 » devint le centre de toutes les conversations dans le bar « les Poireaux ». Un soir, comme le professeur de l’école « la Paix » surprit les villageois se disputer à cause du chiffre 15955, il leur dit : « Arrêtez de vous disputer, c’est le « nom » qu’on lui a donné à Auschwitz ».

    — Auschwitz… n’importe quoi, murmurait l’un d’entre eux.

    — Oui, monsieur, c’est son numéro d’identification.

    *

    Alors que le village dormait d’un sommeil profond depuis 50 ans, le numéro 15955 réveilla tout à coup les vieux démons. Partout où Isaac se déplaçait, il était suivi du regard compatissant des anciens résistants et du regard méprisant des anciens collabos. Le retour de la haine entre les deux camps mit fin à la fausse paix qu’ils avaient contractée à contrecœur à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Voyant le climat de tensions qui régnait dans le village, le Maire prit la parole dans le bar les « Poireaux » :

    — Messieurs, le passé, il est ce qu’il est… Je vous en prie, pour le bonheur de nos enfants, faisons preuve de tolérance, oublions les victimes et les bourreaux.

    Un ancien résistant unijambiste répliqua :

    — Monsieur le Maire, avec tout le respect que je vous dois, permettez-moi de vous dire qu’on ne doit jamais oublier

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