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LA LUMIERE ENTRE NOUS: Récits célestes et leçons de vie
LA LUMIERE ENTRE NOUS: Récits célestes et leçons de vie
LA LUMIERE ENTRE NOUS: Récits célestes et leçons de vie
Livre électronique339 pages4 heures

LA LUMIERE ENTRE NOUS: Récits célestes et leçons de vie

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À propos de ce livre électronique

Découvrez l’histoire étonnante d’une femme dotée d’un don parapsychique extraordinaire et un message important de l’au-delà pour nous aider à embellir notre vie ici et maintenant.

Laura Lynne Jackson est épouse et mère, professeure d’anglais au secondaire et… médium. Là où, entre les vivants et les morts, certains voient un mur impénétrable, cette auteure perçoit de brillants cordons de lumière. Tout entière dévouée à l’exploration des liens qui nous relient à l’au-delà, elle converse avec les défunts et aide ceux qui restent à faire leur deuil. La Lumière entre nous répond dans un style clair et élégant aux éternelles questions qui nous assaillent toutes et tous un jour ou l’autre : pourquoi sommes-nous ici ? Que se passe-t-il quand nous mourons ? Que pouvons-nous faire pour trouver la voie à suivre dans cette vie ? L’histoire de Laura Lynne Jackson nous offre une interprétation inédite des espaces infinis de la conscience et amplifie le regard que nous posons sur l’expérience humaine.
LangueFrançais
Date de sortie15 sept. 2021
ISBN9782896265909
LA LUMIERE ENTRE NOUS: Récits célestes et leçons de vie
Auteur

Laura Lynne Jackson

Laura Lynne Jackson est enseignante, conférencière et médium. Elle est actuellement membre d’un groupe de médiums agréés de recherche auprès du Windbridge Research Center et médium agréée de la Forever Family Foundation. Son premier ouvrage, The Light Between Us, a figuré sur la liste des livres à succès du New York Times. Elle vit à Long Island avec son mari et leurs trois enfants.

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    Aperçu du livre

    LA LUMIERE ENTRE NOUS - Laura Lynne Jackson

    Introduction

    J’ai commencé à recevoir des messages alors que je roulais vers l’ouest sur le Jericho Turnpike.

    J’ai serré le volant de ma Honda Pilot et dévié vers la droite pour entrer dans le parc de stationnement d’un magasin Staples. J’ai freiné et stoppé la voiture à mi-chemin de l’endroit.

    Je n’étais pas prête. Un peu plus tôt, j’avais pris de grandes respirations en m’efforçant de me calmer, parce que j’étais très nerveuse. Terrorisée, serait plus juste. J’entrerais bientôt dans une salle remplie de personnes plongées dans une souffrance que je me proposais d’apaiser ce soir-là. Mais je craignais d’empirer la situation.

    Je portais un chemisier et un pantalon noirs, ne souhaitant pas qu’un chemisier ou une robe à motifs floraux distraient les personnes présentes. J’avais été trop anxieuse pour dîner. Puisque Garrett n’était pas encore rentré du travail, j’avais demandé à ma mère de garder nos deux enfants jusqu’à son retour. J’étais en retard, j’espérais rattraper le temps perdu en route, mais la circulation était au ralenti.

    Puis, ils sont arrivés.

    Les enfants sont arrivés.

    Tous ensemble, en un groupe compact, ils étaient là. C’était stupéfiant. Imaginez que vous êtes seul dans une pièce quand, soudain, la porte s’ouvre et dix, quinze personnes se précipitent à l’intérieur. Vous ne les voyez ou ne les entendez pas forcément, mais vous savez qu’elles sont là, parce que vous ressentez leur présence. Vous savez que vous n’êtes plus seul. C’est ce qui m’est arrivé dans ma Honda Pilot – j’ai su que je n’étais plus seule.

    Ensuite, ils ont déversé un flot de mots, de noms, de récits, de suppliques, de descriptions, d’images, bref, tout ce que ces enfants désiraient partager. Ils étaient si volubiles que j’ai dû leur demander de se contenir.

    – Attendez, attendez, ai-je dit tout haut en cherchant dans mon sac mon petit carnet de notes rouge et un stylo. J’écrivais aussi vite que possible, mais sans parvenir à soutenir le rythme des messages que je recevais. C’était un véritable déluge.

    Dites-leur que je suis encore ici, disait l’un.

    Dites-leur que je fais encore partie de leur vie, disait un autre.

    Dites-leur : « Je vous aime et je vois tout ce qui se passe. »

    Ne pleurez pas sur moi. Je vais bien.

    Je ne suis pas mort. Je suis toujours votre enfant.

    Ne pensez pas que je suis parti. Je ne suis pas parti.

    S’il vous plaît, dites-leur que je ne suis pas parti !

    Assise dans ma voiture mal garée devant un Staples, j’ai continué à prendre des notes. J’étais une femme entourée d’enfants que personne d’autre ne voyait.

    Au bout de quelques minutes, j’ai rangé le carnet dans mon sac, repris la route et roulé aussi vite que possible jusqu’au Huntington Hilton, dans Broad Hollow Road. J’ai traversé le hall de l’hôtel au pas de course et trouvé la salle de conférence où se tenait l’événement. À l’entrée, l’affiche ne révélait pas vraiment ce qu’il se passerait. On y lisait : « Comment écouter quand vos enfants vous parlent. »

    C’était une banale salle de conférence avec des rideaux bruns, un éclairage au plafond, une moquette épaisse, des fauteuils pivotants. Dix-neuf personnes tendues étaient assises à la grande table rectangulaire au milieu de la pièce. Quand je suis entrée, elles se sont tues et ont toutes tourné vers moi des visages tristes, hagards. Une minute entière a passé, on aurait dit, avant que l’une d’elles ne reprenne son souffle.

    Les gens présents étaient les parents.

    Les hôtes de la soirée, Phran et Bob Ginsberg, directeurs de la Forever Family Foundation, ont brisé la glace en venant m’accueillir. Ils m’ont donné l’accolade et offert un fauteuil – que j’ai refusé ; j’étais beaucoup trop nerveuse pour m’asseoir. Devant les personnes présentes, Bob s’est éclairci la voix avant de parler.

    – Je vous présente Laura Lynne Jackson, a-t-il dit d’une voix douce. Elle est médium agréée auprès de la Forever Family Foundation. Elle est ici ce soir pour nous apprendre à parler à nos enfants.

    Bob m’a cédé la place et la parole. J’ai inspiré profondément et jeté un coup d’œil à mes notes. Les parents attendaient, les yeux rivés sur moi. Je ne savais pas quoi leur dire, ni par quoi commencer. Un autre long et lourd silence s’est installé.

    Personne ne savait ce qu’il adviendrait ensuite, et moi encore moins que les autres.

    J’ai enfin levé les yeux et parlé.

    – Vos enfants sont ici, ai-je laissé échapper. Et ils ont quelque chose à vous dire.

    pause

    Je m’appelle Laura Lynne Jackson. Je suis épouse et mère, et professeur d’anglais au secondaire.

    Je suis aussi médium.

    Je ne ressemble sans doute pas à l’image du médium que se font la plupart des gens. Je ne lis ni les tarots ni les feuilles de thé et je n’ai pas de cabinet de consultation. Je ne dis pas la bonne aventure et je n’ai pas de boule de cristal (bon, d’accord… j’en ai une, mais elle est toute petite et strictement décorative, parce que je n’ai pas pu lui résister quand je l’ai vue dans une boutique). Je suis seulement une femme qui possède un don, un don plus développé chez moi que chez d’autres.

    Je suis clairvoyante, c’est-à-dire que je peux recueillir de l’information sur des individus et des événements autrement qu’avec mes cinq sens. Je possède aussi le don de clairaudience, ce qui signifie que je perçois les sons autrement que par l’ouïe, et celui de clairsentience, soit la faculté de ressentir par des moyens non humains.

    Par exemple, en m’asseyant à une table dans un restaurant, je peux percevoir l’énergie propre aux personnes qui m’y ont précédée, comme si elles y avaient laissé des douzaines d’empreintes énergétiques. Si cette énergie a sur moi une portée négative, je dis poliment à l’hôtesse que je préférerais m’asseoir ailleurs et, si aucune autre table n’est libre, je lui dis que je dois partir. Mon mari et mes enfants n’en sont pas toujours ravis. Ni l’hôtesse, à vrai dire.

    Outre ces facultés parapsychiques, je suis médium. Autrement dit, je peux communiquer avec des personnes décédées.

    Si votre première question consiste à me demander comment je suis devenue ce que je suis, ma réponse est que je l’ignore. J’ai passé toute ma vie à tenter de le comprendre.

    Pour trouver des réponses, j’ai subi des tests très rigoureux, tout d’abord auprès de la Forever Family Foundation, une organisation caritative ayant pour mission d’aider les personnes en deuil, puis auprès du Windbridge Institute for Applied Research in Human Potential (Institut Windbridge pour la recherche appliquée sur le potentiel humain) en Arizona. À l’institut Windbridge, j’ai subi une évaluation en huit étapes et en quintuple aveugle administrée par des scientifiques, grâce à laquelle j’ai pu faire partie d’un petit groupe de médiums de recherche agréés.

    Pourtant, tout en m’efforçant de trouver des réponses – et ma mission de vie –, je cachais soigneusement mes aptitudes aux autres. J’ignorais où et comment mes dons pourraient s’intégrer dans mon quotidien. J’ignorais ce que j’étais censée en faire. Pendant une bonne partie de ma vie, j’ai tout fait pour suivre une voie qui ne tenait pas compte de ma médiumnité.

    J’ai terminé mes études universitaires à Oxford, où j’ai étudié Shakespeare, bien déterminée à me plonger dans une vie d’érudition. Une fois diplômée, j’ai envisagé la profession d’avocate. Deux des meilleures facultés de droit m’ont ouvert leurs portes, mais j’ai finalement opté pour ma passion : l’enseignement. Je me suis très longtemps vue d’abord et avant tout comme une enseignante. La lecture des auras et la communication avec les esprits n’avaient aucune place dans ma carrière scolaire.

    Aussi ai-je vécu en secret une double vie pendant près de vingt ans.

    Le jour, j’enseignais Macbeth et Les Raisins de la colère à des adolescents et, le soir, mon mari s’occupait des enfants pendant que j’avais, dans notre chambre à l’étage, des conversations téléphoniques privées avec des vedettes, des athlètes, des astronautes, des politiques, des chefs de direction, bref, avec des gens de tous les milieux. Je leur offrais un aperçu de ce qui existait au-delà des limites convenues de l’expérience humaine.

    Mais en vivant cette double vie, j’ai découvert une chose extraordinaire : je me suis aperçue que je n’étais pas vraiment si différente de la moyenne des gens. Mes aptitudes me donnaient l’impression de ne pas être comme tout le monde, de ne pas être « normale », mais j’en suis venue à comprendre que mon véritable don n’était pas le fait d’être ainsi « douée ».

    Le don sublime que j’avais reçu – la conscience que nous sommes tous reliés les uns aux autres, ici sur Terre et dans l’au-delà, par des cordons de lumière et d’amour – est un don que nous possédons tous.

    pause

    Ce livre est à l’image de ma vie, un parcours de l’ombre vers la lumière. Il relate le cheminement qui m’a amenée à comprendre mon authentique mission de vie et tout ce qui nous relie au monde qui nous entoure. J’espère avant tout que vous trouverez dans ce parcours quelque chose qui fera écho dans votre propre vie.

    Si tel est le cas, vous pourriez avoir la même révélation que la mienne, à savoir que si nous leur ouvrons notre cœur et notre esprit, nos êtres chers ici-bas et dans l’au-delà peuvent considérablement rehausser, dès maintenant, notre façon de vivre et d’aimer, et les liens solides qui nous rattachent à eux.

    Toutefois, même en ayant compris cela, je n’ai pas songé à en faire part aux autres. Je n’avais pas la moindre intention de publier un livre. Puis, un beau jour, à l’école secondaire où j’enseigne, j’étais de surveillance dans le couloir quand j’ai tout à coup reçu de l’univers une masse faramineuse d’informations, une véritable révélation. On aurait dit qu’un éclair de compréhension venait de tout clarifier. Le message était d’une simplicité enfantine.

    Tu es censée faire connaître ton histoire.

    Cela n’avait rien à voir avec moi personnellement, mais tout à voir avec mon message. Les leçons de vie qui émergeaient de mes voyances ne devaient pas rester secrètes. Il fallait qu’elles soient divulguées.

    À mon sens, ce livre n’est pas à strictement parler une autobiographie. Mais, par mon histoire, je partage avec les lecteurs quelques-unes des lectures médiumniques parmi les plus profondes et les plus significatives de ma carrière. En ces occasions, des personnes ici-bas ont repris contact avec des proches disparus et ont ainsi pu guérir d’anciennes blessures, surmonter leur passé, reconstruire leur vie et comprendre enfin leur mission et leur raison d’être. Ces consultations ont été pour moi extrêmement émouvantes et enrichissantes.

    Mon histoire et mes lectures gravitent autour d’un seul et même thème : la quête de réponses, courageuse et acharnée, de l’humanité. Mes études de lettres m’ont incitée à me poser la question la plus fondamentale de toutes : que faisons-nous ici ? Je ne prétends pas avoir découvert toutes les réponses. Je ne peux que raconter mon histoire. Je peux aussi vous assurer que si l’on n’envisage pas à tout le moins l’éventualité d’une vie après la mort, si nous fermons les yeux sur l’abondance de données qui, depuis quelques années, démontrent que la conscience survit au trépas, nous nous refusons l’accès à une source de grande beauté, de réconfort, de guérison et d’amour. Alors qu’en acceptant ce dialogue nous pourrions être plus éveillés, plus heureux, plus authentiques. Plus près de notre vérité. Plus près de notre moi véritable. Une version supérieure de nous-mêmes, celle qui nous fait offrir à autrui le meilleur de ce que nous sommes et nous amène ainsi à transformer le monde.

    Voilà donc tout ce que je désire : dialoguer. Je veux donner à penser que nous pouvons envisager le monde autrement que nous l’avons toujours fait. Je veux explorer à fond ce que j’ai constaté maintes et maintes fois durant mes lectures médiumniques, soit que l’univers fonctionne selon le principe de la synchronicité, cette force invisible qui relie toutes choses entre elles et confère un sens à chacun de nos actes.

    Ce n’est pas sans raison que vous avez ouvert ce livre ; je veux que vous compreniez cela.

    Mais je veux surtout vous faire part de la merveilleuse vérité que m’a révélée mon travail, soit que de scintillants cordons d’énergie lumineuse nous connectent les uns aux autres ici sur Terre et à nos êtres chers passés de l’autre côté du voile.

    Je peux voir ces cordons de lumière. Je peux voir la lumière entre nous.

    Parce que cette lumière existe, qu’elle nous rattache les uns aux autres, qu’elle entrecroise nos destinées, et parce que nous puisons tous notre énergie à une même source, voici d’autres vérités qui ne nous échappent pas :

    Aucune vie n’est anodine.

    L’univers n’oublie personne.

    Chacun de nous peut embellir le monde.

    Seuls certains d’entre nous ignorent encore la portée de ce pouvoir.

    pause

    Je ne m’attends pas à ce que mes idées soient acceptées d’emblée. J’enseigne depuis deux décennies ; les hypothèses boiteuses et les raisonnements tirés par les cheveux ne me convainquent pas. J’incite toujours mes élèves à développer une pensée critique, à fouiller et analyser leur sujet. C’est sous cet angle que j’ai abordé mon don. Des scientifiques et des chercheurs ont passé mes aptitudes au peigne fin. J’ai discuté avec de courageux pionniers et de grands intellectuels. J’ai suivi les avancées de la science du dernier quart de siècle et leurs révélations stupéfiantes sur les capacités humaines.

    J’ai compris que les nombreuses occurrences remarquables que j’ai vécues cadrent avec ce que nous découvrons de la force et de la persistance de la conscience humaine, et y trouvent une explication.

    Mais quoi qu’il en soit, les enseignements les plus importants que renferme ce livre ne proviennent pas des scientifiques, des chercheurs ou des pionniers. Ils ne viennent certainement pas non plus de moi. Je ne suis ni prophète ni pythie. Je ne suis qu’une courroie de transmission.

    Nos enseignements les plus importants proviennent d’équipes d’êtres de lumière qui nous tendent la main de l’autre côté du voile.

    En tant que médium, je suis intervenue auprès de centaines d’individus qui étaient parfois, mais rarement, riches et célèbres. Durant ces consultations, je les ai mis en contact avec des êtres chers qui n’étaient plus de ce monde. Ces proches décédés nous proposent une vision de la vie et de l’univers tout à fait miraculeuse.

    pause

    La toute première étape de notre parcours est facile. Il s’agit seulement de croire que l’existence peut ne pas se limiter à ce que captent nos cinq sens.

    C’est ce que nous faisons déjà, en grande majorité. Pour la plupart, nous croyons en une puissance supérieure, quel que soit le nom que nous lui donnons. En ce qui me concerne, cette puissance supérieure est l’univers. D’autres l’appellent Dieu. J’ai été élevée dans la foi, je crois encore en Dieu, mais les religions sont à mes yeux une grande assiette cassée en mille morceaux. Chaque tesson diffère des autres, mais tous ces tessons font partie de la même assiette. Les mots qui servent à décrire nos croyances sont moins importants que nos croyances elles-mêmes.

    Nous sommes donc déjà disposés à croire en quelque chose de plus grand que nous, que nous ne pouvons ni démontrer ni expliquer, ni même comprendre parfaitement. Nous n’hésitons pas à faire ce saut dans l’inconnu. Mais quand nous osons faire le saut suivant, qui consiste à croire que la mort n’abolit pas la conscience et que le parcours de celle-ci est immensurable, alors quelque chose de vraiment incroyable se passe.

    Si nous pouvons croire à la vie après la mort, nous devons admettre qu’il est aussi possible de s’y connecter.

    À vrai dire, si les événements stupéfiants dont j’ai fait l’expérience ne s’étaient pas produits, je ne sais trop si je les aurais crus possibles. Mais puisque je les ai vécus, je sais qu’ils sont non seulement possibles, mais bien réels.

    Et je sais que, lorsque nous nous montrons ouverts aux enchevêtrements qui nous relient les uns aux autres et font de nous des éléments d’un même tout qui englobe le passé, le présent et l’avenir, nous percevons enfin des connexions, des significations et de la lumière là où, auparavant, nous ne voyions que des ténèbres.

    PREMIÈRE PARTIE

    1

    Pop Pop

    Par un beau mercredi après-midi ensoleillé du mois d’août, ma sœur, mon frère et moi pataugions dans un mètre d’eau dans la piscine gonflable de la cour arrière de notre maison de Long Island. J’avais onze ans. L’année scolaire était à nos portes et nous profitions au maximum des tout derniers plaisirs de l’été. Sortant de la maison, ma mère nous a annoncé qu’elle allait rendre visite à nos grands-parents à Roslyn, à environ cinquante minutes de route. Je l’avais accompagnée pendant des années durant ces visites avec beaucoup de plaisir. Mais je grandissais, d’autres activités prenaient leur place, si bien que ma mère nous laissait à la maison pour aller voir seule nos grands-parents. En ce jour splendide, elle savait que rien ne nous ferait sortir de la piscine.

    – Amusez-vous, a-t-elle dit. Je serai de retour dans quelques heures.

    Cela aurait dû s’arrêter là. Mais, soudain, j’ai paniqué.

    J’ai ressenti cet affolement jusqu’à la moelle. Un affolement soudain, inexplicable, effroyable. Je me suis redressée d’un bond dans la piscine et j’ai rappelé ma mère d’un cri.

    – Attends ! lui ai-je lancé. Je viens avec toi !

    – Ce n’est pas nécessaire, reste, a répondu ma mère en riant. Amuse-toi. C’est une si belle journée.

    Mais je barbotais déjà avec fureur pour sortir de l’eau pendant que ma sœur et mon frère m’observaient en se demandant quelle mouche me piquait.

    – Non ! ai-je hurlé. Je veux y aller aussi ! Attends-moi, je t’en supplie !

    – Ce n’est vraiment pas nécessaire, Laura…

    Non, maman, il faut que j’y aille !

    Ma mère a cessé de rire.

    – Très bien, calme-toi. Rentre et va te changer. Je t’attends.

    J’ai couru à l’intérieur toute ruisselante et enfilé quelques vêtements, puis je suis ressortie en courant et je suis montée dans la voiture encore à moitié trempée, toujours aussi terrifiée. Une heure plus tard, nous sommes arrivées chez mes grands-parents et mon grand-père, que j’appelais Pop Pop, nous a saluées de la main du perron arrière. C’est à ce moment seulement, quand j’ai pu le voir et l’enlacer, que ma panique s’est estompée. J’ai ensuite passé quelques heures avec lui sur le perron, à bavarder, à rire, à chanter, à plaisanter. À l’heure du départ, je l’ai embrassé et serré dans mes bras en lui disant : « Je t’aime. »

    Je ne l’ai plus revu vivant.

    pause

    J’ignorais que mon grand-père était faible et fatigué depuis quelque temps. Les adultes ne nous disent jamais ce genre de choses. Ce jour-là, en ma compagnie, il avait été chaleureux, drôle et d’humeur enjouée, comme d’habitude. Il avait dû rassembler tout son courage pour me montrer qu’il avait la forme. Trois jours après notre visite, Pop Pop avait consulté son médecin et appris la terrible nouvelle : il souffrait de leucémie.

    Il nous a quittés trois semaines plus tard.

    pause

    Quand ma mère nous a rassemblés au salon, ma sœur, mon frère et moi, pour nous annoncer avec délicatesse que Pop Pop était décédé, un tsunami d’émotions m’a submergée. Le choc. La confusion. L’incrédulité. La colère. Un chagrin infini. Le sentiment profond et terrifiant, déjà, de son absence.

    Pire que tout, j’ai été la proie d’une épouvantable et écrasante culpabilité.

    À l’instant même où j’ai appris la mort de mon grand-père, j’ai compris pourquoi j’avais ressenti cette urgence suprême de le voir. Je savais qu’il allait mourir.

    Je ne pouvais pas vraiment le savoir, bien entendu, puisque j’ignorais qu’il était malade. Et pourtant, je le savais. Pourquoi, sinon, aurais-je tant insisté pour le voir ?

    Mais alors, si je le savais, pourquoi n’en avais-je rien dit à Pop Pop, à ma mère, et aussi à moi-même ? Je n’avais aucune idée, pas le moindre soupçon, de l’état de santé de mon grand-père et je ne lui avais pas rendu visite parce que, d’une façon ou d’une autre, j’avais pressenti que ce serait la dernière fois. Il s’était seulement agi d’un mystérieux pressentiment. Je n’y comprenais rien, mais cela provoquait en moi un malaise épouvantable, comme si cela m’avait rendue complice de la mort de Pop Pop. Il me semblait que j’étais en quelque sorte connectée aux forces cruelles qui l’avaient arraché à la vie et j’en ressentais une culpabilité inimaginable.

    J’ai pensé que j’avais un sérieux problème. Je ne connaissais personne qui puisse pressentir la mort imminente de quelqu’un, et maintenant que cela m’arrivait, cela m’était parfaitement incompréhensible. Je savais seulement qu’un tel pressentiment est atroce. J’étais certaine de ne pas être normale, d’avoir été frappée par la malédiction.

    pause

    La semaine suivante, j’ai fait un rêve.

    Dans ce rêve, j’étais une actrice adulte et je vivais en Australie. Je portais une robe XIXe siècle très colorée et je me sentais belle. Soudain, j’ai été saisie d’une immense inquiétude au sujet de ma famille – qui était dans mon rêve la même que dans ma vraie vie. Dans mon rêve, mon cœur s’est serré et je me suis affaissée. J’étais consciente d’être en train de mourir.

    Mais je ne me suis pas réveillée et le rêve s’est poursuivi. Je me suis sentie sortir de mon corps physique, puis flotter dans un état de conscience pure et observer tout ce qui se passait autour de moi. J’ai vu les membres de ma famille rassemblés et en pleurs autour de ma dépouille dans la pièce où j’étais tombée. Leur chagrin me faisait tant de peine que j’ai voulu les rassurer : « Ne vous inquiétez pas, ai-je dit, je suis vivante ! La mort n’existe pas ! » Mais c’était inutile, car je n’avais plus de voix ; ils ne pouvaient pas m’entendre. Je ne pouvais que diriger mes pensées vers eux. Ensuite, je me suis éloignée lentement, un peu comme dérive un ballon d’hélium quand on le lâche, et j’ai flotté au-dessus d’eux, très loin au-dessus d’eux, jusque dans l’obscurité, une obscurité sereine constellée de lumières scintillantes. Puis, un profond sentiment de calme et de bien-être s’est répandu en moi.

    À cet instant précis, j’ai eu une incroyable vision.

    J’ai vu Pop Pop.

    Il était là, face à moi, non pas sous sa forme physique mais en esprit, un esprit qui était indéniablement, magnifiquement et entièrement le sien. Ma conscience a reconnu sa conscience sur-le-champ. Mon grand-père était un point lumineux, une étoile brillante dans le noir profond de la nuit, et cette lumière était puissante, magnétique, elle m’attirait à elle, elle me remplissait d’amour. On aurait dit que je voyais la vraie nature de Pop Pop, non pas son corps terrestre, mais sa lumière intérieure, cette lumière supérieure qui était son être véritable. Je voyais l’énergie de son âme. J’ai compris que Pop Pop était en sécurité en un lieu magnifique et plein d’amour. J’ai compris qu’il était chez lui et, en même temps, j’ai su que cet endroit était celui d’où nous sommes tous issus et auquel nous appartenons. Il était retourné là d’où il était venu.

    En me rendant ainsi compte que, d’une certaine façon, Pop Pop vivait toujours, je me suis sentie moins triste. Un amour immense s’est déversé en moi, un grand réconfort, et cette prise de conscience m’a rendue très heureuse. Puis, à l’instant précis où j’allais être entraînée avec lui jusque dans ma demeure, j’ai senti quelque chose se refermer sur moi et me retenir.

    Je me suis réveillée.

    Puis, je me suis assise dans mon lit, en larmes. Ce n’étaient pas des larmes de tristesse, mais des larmes de joie. Je pleurais d’avoir revu Pop Pop !

    De nouveau allongée, j’ai pleuré longtemps. Je venais d’apprendre que la mort ne nous arrache pas ceux que nous aimons. Je savais maintenant que mon grand-père était toujours présent dans ma vie. J’étais infiniment reconnaissante d’avoir fait ce rêve.

    pause

    Ce n’est que longtemps après – des années plus tard – que, l’expérience aidant, j’ai compris l’importance que revêtait pour moi la mort de Pop Pop et les événements qui l’avaient entourée.

    Dans la piscine gonflable de la cour arrière, j’avais senti l’âme de Pop Pop entreprendre son voyage vers l’ailleurs. Parce que je l’aimais tant, parce que j’étais si fortement connectée à lui, mon âme a été sensible au fait que son âme entreprendrait bientôt un long voyage. Cette prescience n’était pas le moins du monde une malédiction. Elle m’avait permis de passer un dernier après-midi magique en compagnie de mon grand-père. Qu’est-ce que c’est, si ce n’est pas un cadeau ?

    Et le rêve ?

    Le rêve m’a apporté cette conviction que Pop Pop n’est pas vraiment parti, qu’il est ailleurs, c’est tout. Mais où ? Où est-il, au juste ?

    À onze ans, je n’avais pas de réponse à cette question. Avec le temps, j’ai compris qu’il est dans l’au-delà.

    Qu’est-ce que l’au-delà ?

    Je peux l’expliquer par une simple analogie. Imaginez que votre corps est un véhicule. Au début, il est neuf, puis il vieillit et il devient très vieux. Que fait-on des très vieux véhicules ?

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