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La pharmacienne: Suivi de Kim
La pharmacienne: Suivi de Kim
La pharmacienne: Suivi de Kim
Livre électronique163 pages2 heures

La pharmacienne: Suivi de Kim

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À propos de ce livre électronique

La pharmacienne
Nathalie la pharmacienne est une hors norme. Comportement atypique diraient certains. Une fois son travail terminé, elle quitte le rationnel et les responsabilités pour rejoindre un autre monde. Elle vit bien grâce à son travail, mais elle ne vit vraiment que par ses lectures où elle se réfugie constamment.
Un soir de juin 2017, une rencontre fortuite va bousculer sa routine habituelle. Enfin, se dit-elle, il m’arrive quelque chose.

Kim
En 1976, un jeune fonctionnaire célibataire fait une rencontre galante lors d’un séjour dans la région de Charlevoix. Avec ses amis, tout est prétexte à la rigolade, l’alcool, la musique et les échecs. Tel un éternel ado, il regarde dérouler sa vie comme s’il n’était pas vraiment concerné. Alors qu’il apporte son aide à une collègue de travail, Kim entrera dans sa vie pour toujours.
LangueFrançais
Date de sortie13 mai 2021
ISBN9782897754754
La pharmacienne: Suivi de Kim

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    Aperçu du livre

    La pharmacienne - Serge Lord

    vie.

    Chapitre un

    La rencontre

    L’un des maillons de cette chaîne d’évènements arriva vers 9 heures le matin du vendredi 23 juin 2017 quand Nathalie reçut l’appel de son adjointe, l’informant de son incapacité à venir travailler en soirée, en raison d’une vilaine chute. Nathalie était propriétaire d’une petite pharmacie à Cap St-Ignace. Elle téléphona à son grand-père pour l’informer qu’elle ne souperait pas à la maison, qu’elle fermerait à 22 heures et surtout de ne pas s’inquiéter. Depuis sa séparation, quatre ans déjà, elle vivait avec lui dans le grand manoir ancestral du rang Vincelotte, à environ trois kilomètres de son travail.

    Il y avait peu de clients les vendredis soir et Nathalie, ayant effectué toutes les préparations de médicaments pour le lendemain, se permit en attendant la fermeture de reprendre la lecture de son livre du moment, une histoire de Louise Penney. Les intrigues, les enquêtes policières, les triller, les meurtres et le fantastique servaient de nourriture à cette femme de 32 ans qui attendait peu de choses de la vie, sauf trouver une bonne histoire à lire. Esprit un peu troublé par ses lectures, elle vivait les aventures des personnages d’enquête, en tremblant pour eux, au moindre danger que l’auteur se plaisait à leur faire éprouver. Elle s’endormait toujours en pensant au dernier chapitre, changeant le scénario, coupant ici et là, évitant des désagréments à ses héros du moment. Elle voyait rarement ses amis, préférant se réfugier dans son monde imaginaire.

    Nathalie ferma la porte de la pharmacie et, se retournant, vit arriver une grosse voiture noire dans le stationnement. Elle se dirigea vers le conducteur. Celui-ci baissa la vitre de sa voiture.

    — Je suis désolée, lui dit-elle, mais je viens de fermer.

    — J’ai juste besoin de pansements et d’alcool pour désinfecter une plaie, répondit le chauffeur d’une voix presque inaudible.

    Nathalie ne connaissait pas cet homme. Il n’était pas de la région selon elle, et ce n’était pas un client de la pharmacie.

    — Es-tu blessé ? lui demanda-t-elle, se surprenant à le tutoyer. Peux-tu te rendre à l’hôpital de Montmagny ? As-tu besoin d’une ambulance ?

    — Je ne peux me rendre dans un hôpital, si vous comprenez ce que je veux dire.

    Sa voix était faible pour quelqu’un qui semblait être un gaillard. Jugeant de la gravité de la situation, Nathalie lui demanda :

    — Peux-tu encore conduire quelques minutes ?

    Suite au petit signe de tête du chauffeur, elle prit sa voiture en lui indiquant de la suivre. Elle venait de prendre la petite rue Jacob et regardant dans son rétroviseur vérifia si la voiture le suivait toujours. Comme il lui arrivait souvent, Nathalie discutait à voix haute avec elle-même.

    Quelle idée d’amener un inconnu chez elle, ne sachant même pas quel genre de blessures il avait. D’une nature généreuse, il lui était déjà arrivé de porter assistance à des blessés de la route et d’aider un vieil homme qui avait eu une attaque cardiaque en sortant de funérailles. Sa prise de décision avait été rapide et quelques minutes plus tard, elle prenait, dissimulée entre les arbres, la longue entrée du manoir de son grand-père. Elle contourna l’immense demeure et actionna les portes du garage souterrain. Une fois les voitures rangées, elle se dirigea pour l’aider à sortir du véhicule. Voyant ses efforts et la douleur qui se lisait sur son visage, elle décrocha l’interphone pour demander l’aide de son grand-père.

    Un bruit au fond du garage annonça l’arrivée d’un ascenseur de type monte-charge. On entendit un petit chien japper en approchant de l’auto. Une forte lumière au fond du garage donnait sur les murs une ombre grandissante à chaque pas que l’homme avançait, courbé tel l’homme de Cro-Magnon. Nathalie alla informer son grand-père qu’elle ne savait pas encore la gravité des blessures et qu’il ne pouvait, selon lui, se présenter dans un hôpital.

    Raymond, ainsi s’appelait le grand-père, s’approcha de la porte entrouverte du conducteur, et le salua d’un mouvement de la tête avant de lui demander :

    —  Peux-tu marcher un peu ?

    — Je ne crois pas, lui répondit le chauffeur. J’ai reçu une balle dans la hanche et je supporte mal mon poids.

    — Une balle ! Ne bougez pas, je vais chercher une chaise.

    Raymond s’en alla dans un coin du garage et revint avec une grosse chaise de bureau, à roulettes, qu’il approcha de la portière. Il l’aida à sortir du véhicule et constata qu’il y avait du sang sur son épaule droite, c’était gluant. Le petit chien, un cairn terrier, avait cessé de japper et reniflait les pantalons du blessé, mais sans grogner. Raymond poussa la chaise et avec l’aide de Nathalie réussit à la faire entrer dans le monte-charge. Une fois les portes de sécurité fermées, ils montèrent deux étages. La pièce où s’arrêta l’ascenseur était immense. Au fond à droite, il y avait un grand foyer et sur tous les autres murs une incroyable bibliothèque, vitrée en grande partie avec de riches boiseries. Ils traversèrent assez rapidement la pièce et débouchèrent sur une réplique d’une chambre d’hôpital. Des tables basses, un grand lit articulé, des supports à soluté et un éclairage particulier que venait d’actionner Nathalie. Après avoir aidé Raymond à étendre le blessé sur le lit, elle se lava les mains et enfila un sarrau, prépara une dose de morphine. Raymond enlevait les souliers de toile et tenta de lui baisser délicatement ses pantalons. Voyant les grimaces de douleur de celui-ci, Nathalie fit signe à son grand-père d’attendre. Elle découpa le jeans avec des ciseaux et put voir la blessure à la hanche. Le gilet fut enlevé de la même façon, le tissu ayant commencé à coller à la peau.

    — Tiens, tu pourras mieux supporter la douleur, lui dit-elle.

    Elle venait de lui injecter une piqure de morphine dans l’avant-bras gauche. Ses paupières semblaient de plus en plus lourdes.

    — Quel est ton nom ?

    — Stéphane.

    — Tu as dit que tu avais reçu une balle de révolver, ça fait combien de temps ?

    — Une vingtaine de minutes environ, pas plus.

    Pendant ce temps, Raymond ouvrit deux fenêtres, car ça sentait le renfermer avant de se retirer avec le chien.

    Avec dextérité, Nathalie commença à nettoyer le tour des deux blessures. Le corps de Stéphane était tatoué de quelques dessins très colorés. Un ours noir près de l’épaule attira son regard. En fait la gueule de l’ours était une cicatrice, tout le reste servait à la dissimuler, un travail d’artiste. Au moins trois autres tatouages servaient à cacher des cicatrices. Probablement des coups de couteau, se dit-elle, la dose de morphine réussit à calmer et même à assoupir Stéphane.

    Avant de devenir pharmacienne, Nathalie avait travaillé comme infirmière dans des salles d’urgence pendant cinq ans, tout en continuant ses études. Des écorchés, des accidentés, des brûlés elle en avait vu de toutes sortes, mais curieusement c’était son premier blessé par balles. Le docteur Richard, avec qui elle avait presque toujours travaillé, aurait agi de quelle manière dans un cas semblable ? s’interrogeait-elle.

    Pendant que Nathalie s’occupait de Stéphane, du mieux qu’elle le pouvait, Raymond redescendit au garage, replacer la chaise de bureau, toujours accompagné de son chien. La portière de la luxueuse BMW était restée ouverte, il remarqua les taches de sang sur le siège du conducteur avant de la refermer. Sa curiosité le poussa à ouvrir le coffre arrière et sortit un gros sac de sport qu’il trouva assez lourd. Un regard à l’intérieur du sac confirma ce qu’il pensait, c’était de la cocaïne pour plus de la moitié, le reste étant des paquets de haschich. Il y avait aussi une valise, avec des liasses de billets de banque, bien rangées. Il en examina une, qu’il calcula et compta le nombre de paquets. Il devait en avoir pour plus de 300 000 $ selon sa rapide estimation. Du côté passager, il inspecta le coffre à gants et découvrit un révolver.

    Environ une heure plus tard, Nathalie entra dans la bibliothèque prendre son fauteuil habituel. Ce soir, elle n’avait pas envie de lire. Depuis son retour du travail il s’était passé beaucoup de choses.

    Quelle idée quand même d’accepter de soigner illégalement un inconnu. Mais ouf, que c’était bon cette poussée d’adrénaline, d’être confrontée à réagir si vite. Ça lui manquait le tourbillon d’une salle d’urgence, pourtant elle avait été tellement heureuse de quitter pour devenir pharmacienne. Elle pensa à Stéphane qui dormait paisiblement sous fortes médications.

    Raymond vint la rejoindre dans la bibliothèque qu’ils partageaient avec facilité et dans le plus grand respect l’un pour l’autre. Ils avaient convenu de ne jamais installer de télévision dans ce sanctuaire. La table tournante et les disques vinyle avaient cependant toujours une place entre deux étagères de livres. Il informa Nathalie qu’à la télévision, en bas, ils disaient au bulletin de nouvelles qu’il y avait eu à la halte routière du Cap une fusillade et qu’il y avait pour l’instant au moins trois morts. L’auto retrouvée sur les lieux du crime venait du Nouveau-Brunswick d’après la plaque d’immatriculation. Ils mentionnaient aussi que le ou les tueurs ont pris la fuite et ils demandaient aux citoyens d’être vigilants et prudents n’ayant aucune autre information. Il lui raconta ce qu’il avait découvert dans la BMW, la valise et le sac de sport, le révolver du coffre à gants. Une transaction de drogues qui a mal tourné, conclut-il.

    Nathalie comprenait très bien que le beau Stéphane couché sur le lit d’hôpital du manoir trempait dans cette histoire. Un frisson la parcourut, mais ce n’était pas de la peur. Du danger en vue sans doute, mais surtout le sentiment incroyable provoqué par la pensée « j’ai sans doute un tueur sous mon toit ». Pour une amatrice de sensations fortes, mais qui hélas ne les ressentait que par les héros de livres ou de films, c’était le frisson tant attendu. On venait de lui donner un rôle dans un premier temps de bienfaitrice, mais maintenant qu’elle savait que le blessé par balle était assurément un suspect, son rôle devenait celui de complice.

    — Il n’a pas l’air d’un gars violent, mais on ne sait jamais. Nous allons faire pour le mieux, je te laisse prendre la décision qui sera la bonne. Bonne nuit, lui dit Raymond avant de retourner au premier étage.

    Avant de se coucher, elle retourna voir Stéphane et vérifia ses doses de solutés. Il dormait, tout calme. Il ne semblait pas avoir trop taché ses pansements. Elle pouvait être fière de son travail, les plaies avaient été bien nettoyées et colmatées. Sa décision serait difficile à prendre, aider cet homme malgré les risques que cela pouvait représenter ou le dénoncer demain matin. La nuit porteuse de conseils arriva.

    Le 24 juin 2017

    Assez tôt le lendemain matin, Nathalie alla voir son patient et constata qu’il était réveillé. Elle l’interrogea sur ses maux et de son état en général. Sa blessure à l’épaule était agaçante et il en ressentait une douleur aigüe, pour la hanche, il se sentait engourdi. Elle lui passa une bassine et se retourna pour lui laisser un peu d’intimité. Un peu plus tard, elle lui ramena un café et des rôties au beurre d’arachide, tel qu’il avait demandé.

    — Il faut que je parte le plus tôt possible, sinon je mettrai ta vie et celle du vieux monsieur en danger, dit-il d’une voix encore faible. Ceux qui me rechercheront ne sont pas des plus compréhensifs. Merci pour ce que vous avez fait.

    — Le vieux monsieur, c’est mon grand-père et il s’appelle Raymond, moi c’est Nathalie. Aux nouvelles, ils parlent d’au moins trois morts et j’imagine que la police aimerait t’interroger comme témoin important.

    — C’est une très longue histoire, mais je n’ai tué personne. Je comprends que vous puissiez avoir envie d’appeler la police. Mais si le véhicule reste ici, ils me trouveront quand même, il est sûrement muni d’un système de repérage.

    — Pourquoi ne le sais-tu pas ? C’est bien ta voiture ?

    — Non, c’est celle d’un complice. Celui qui était le responsable de l’opération, mais qui est resté à Montréal. Le commanditaire en fait. Lui il va chercher sa voiture et il est plus dangereux que la police.

    — Et si la voiture disparaissait ? lui demande-t-elle d’un air bizarre.

    Il hocha la tête, ce qui voulait dire, quelle bonne idée.

    — Mais pourquoi prendrais-tu tant de risques ? Tu en as déjà fait beaucoup. Il ferma un peu les yeux, ressentant de la douleur du côté de la hanche.

    Elle réajusta sa dose de morphine et se préparait à quitter la pièce, lorsque sa main gauche lui agrippa le bras. Surprise, elle voulut soutirer son bras qu’il tenait fermement, mais sans agressivité. Il relâcha sa prise

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