Mission homo sapiens: Roman jeunesse

Par Lia Capman

Vincent est un jeune Terrien qui rêve d’explorer l’espace, de posséder une météorite et, surtout, de rencontrer un extraterrestre. LUU7 est une extraterrestre qui rêve d’une glorieuse mission interplanétaire. Pas de chance, son prof l’envoie sur terre pour y étudier, capturer et ramener la créature la plus risible que l’univers n’a jamais portée : le Terrien.
Réussira-t-elle à convaincre Vincent de monter à bord de sa fusée ? Arrivera-t-elle à épater son prof et à faire rire les élèves de la classe ΩMEGA6 ?

À PROPOS DE L'AUTEURE

Historienne de l’art, traductrice et écrivaine de livres pour petits et grands enfants, Lia Capman est l’auteure du journal de bord Du sel dans les oreilles.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 8 mars 2021
• ISBN: 9791037720818

Aperçu du livre

Première partie

Chapitre 1

La planète PS/O-22

Cette histoire commence très loin d’ici, tellement loin qu’il est, pour nous, Terriens, impossible de nous y rendre, même en fusée.

Tout débute à quatorze années-lumière de notre planète, tout au fond de l’univers à gauche. C’est là que se trouve, suspendue dans l’immensité de l’espace, une minuscule planète que les astronomes – faute d’inspiration – ont appelée « PS/O-22 ».

Quand le ciel est dégagé, on peut apercevoir sa galaxie à l’œil nu : une simple trace blanche sur le canevas noir du firmament. Un modeste télescope terrestre permet déjà de repérer la planète en question parmi des milliers d’autres. Un télescope spatial, propulsé au-delà de l’atmosphère, peut zoomer sur ce qui se trouve au centre de la planète : une sphère transparente qui abrite l’école locale. Elle flotte, comme une gigantesque bulle de savon, à quelques mètres au-dessus du sol. Quant au dernier modèle de télescope spatial, équipé de gigantesques miroirs dorés, il nous renvoie carrément l’image des créatures qui s’affairent à l’intérieur de cette méga bulle.

Il y a de l’agitation. Au centre de la bulle virevolte un moniteur à double écran, grand comme un écran cinéma. Aussi fin qu’une feuille de papier, il est entouré d’une nuée de particules. On pourrait facilement le confondre avec un papillon géant voletant dans un nuage de pollen. Tout autour de ce double écran tourbillonnent d’étranges créatures : les élèves de la classe ΩMEGA6.

Leur physique est pour le moins particulier. Personne ne ressemble à l’autre ni de près ni de loin. Leurs corps cylindriques, cubiques, sphériques, hexagonaux ou triangulaires peuvent être couverts de plumes colorées, d’une fourrure multicolore drue ou d’une carapace luisante qui les fait ressembler à des scarabées géants.

Cependant, ce qui est vraiment choquant, c’est le nombre de têtes que la plupart des élèves possèdent : de deux à trois par individu, toutes pourvues de plusieurs antennes. Pareille diversité pour ce qui est des yeux et des oreilles : un véritable zoo !

À l’intérieur de la bulle, le chaos règne. Les élèves ne tiennent pas en place, ils voltigent, planent et virevoltent dans tous les sens. Vu la faible gravité qui règne sur leur planète, la plupart des habitants de PS/O-22 ne touchent d’ailleurs que rarement le sol.

Leurs antennes s’entremêlent en plein vol et tout le monde s’exprime en même temps. Quel brouhaha ! Certains élèves émettent des sons, d’autres des ondes radio, d’autres encore bourdonnent, chantent, vrombissent, craquettent ou stridulent. Toutefois, malgré cette cacophonie, tout le monde semble se comprendre.

Au sommet de la bulle, les écoliers se bousculent en apesanteur. Tous essaient de se rapprocher de l’écran papillon qui tournoie de plus en plus vite. La transmission est imminente et tous s’impatientent. Le moment est très attendu car, aujourd’hui, le prof distribue les missions de fin de rotation planétaire !

Chapitre 2

Élève LUU7

Dans la confusion générale, une seule élève reste immobile. Elle est accroupie au fond de la bulle, ce qui facilite sa description.

La créature fait partie des rares habitants de la planète qui subissent l’attraction de la faible gravité qui y règne. Si ses deux pattes n’étaient pas équipées de ventouses, elle flotterait au ras du sol, sans pour autant atteindre les hautes sphères.

Contrairement à ses compagnons, elle n’a pas d’ailes et est incapable de voler. Son corps est de forme cylindrique, couvert d’une fourrure blanche striée de lignes noires, un peu comme celle d’un zèbre. Son unique tête est pourvue de deux yeux noirs et de deux oreilles, grandes et irrégulières comme des feuilles de chou. Une paire de fines antennes lui sert de longs bras rétractables. Ceux-ci