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Le Credo est-il encore crédible ?: Sens et pertinence aujourd'hui
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Le Credo est-il encore crédible ?: Sens et pertinence aujourd'hui

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À propos de ce livre électronique

Que ressent le chrétien, désireux de vivre sa foi comme une méditation d’amour envers Dieu, lorsqu’il se voit tenu de la proclamer par le Credo tel qu’il est rédigé encore aujourd’hui ?

Un texte où il est question d’un dieu créateur de toutes choses, d’un fils de ce dieu, incarné, né d’une vierge, n’ayant consacré que le dixième de sa vie à se manifester et à enseigner, exécuté comme un criminel et ressuscité après trois jours pour nous délivrer, à la demande de son père, du poids d’une faute commise par un « premier » homme dont on sait aujourd’hui qu’il n’a jamais existé en tant que tel... Où il est question d’une vie éternelle qui verra bons et mauvais définitivement séparés à l’issue d’un jugement global et dernier.
Peut-il réellement s’investir dans ce qu'il proclame ? N’éprouve-t-il pas un sérieux malaise en prononçant ce Credo pour exprimer l’élan spirituel qui l’anime ? D’autant plus que ses termes s’éloignent toujours plus des apports de la science et de la sensibilité culturelle actuelle.
L’auteur se propose ici de s'attacher à la démarche de celui qui est invité à le réciter et qui se voit confronté à la difficulté de conjuguer sa foi profonde, le contexte socioculturel et scientifique dans lequel il la vit et la manière dont l’Église lui demande de l'exprimer.
Est-il possible de recadrer cette profession de foi en réinterrogeant son sens profond et en lui rendant son souffle de vie ?

Un livre interpellant qui pousse les croyants à s'interroger sur leur foi.

EXTRAIT

Il y a deux « Credo » dans la liturgie de l’Église chrétienne.
Le premier est connu sous l’appellation de « Symbole des Apôtres », le deuxième sous celle de « Symbole de Nicée ».
Le symbole des Apôtres, que d’aucuns qualifient de credo des catéchumènes, s’est constitué progressivement à partir des questions que l’on posait aux candidats au baptême et dont les réponses constituaient leur profession de foi. Déjà présent aux IIe et IIIe siècle, sous forme de textes embryonnaires, certains conservés dans la Tradition Apostolique d’Hippolyte, il apparaîtra au IVe siècle, sous une forme plus institutionnalisée, rédigé d’abord en grec par Marcel, évêque d’Ancyre, qui participera au concile de Nicée, et ensuite, en latin, par Rufin d’Aquilée, pour être finalisé au VIe siècle.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Vincent Hanssens est belge et psychosociologue. Il a été vice-recteur de l’Université Catholique de Louvain. Engagé dans le dialogue interculturel et interuniversitaire, il est aussi co-auteur, avec Marcel Bolle De Bal, de Le croyant et le mécréant paru aux éditions Mols.
LangueFrançais
ÉditeurMols
Date de sortie24 févr. 2017
ISBN9782874022265
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    Aperçu du livre

    Le Credo est-il encore crédible ? - Vincent Hanssens

    Thomas)

    Prologue

    Comme j’ai coutume de le faire, chaque fois que je me rends à Rome, j’assiste le dimanche soir à la liturgie byzantine de Saint Jean Chrysostome.

    Cette liturgie, dont la beauté et la profondeur me pénètrent l’âme et le cœur, est célébrée dans la basilique Santa Maria in Trastevere par la communauté de Sant’Egidio, avec laquelle j’ai eu l’occasion d’être en contact, au cours des années 1990, lorsque j’étais secrétaire général de la Fédération internationale des universités catholiques.

    La Fédération était active alors dans le domaine du dialogue interreligieux, domaine privilégié également par Sant’Egidio.

    Je suis frappé par le rôle que joue cette communauté, tant au niveau international qu’à celui, plus local, de son environnement immédiat. Elle n’hésite pas à s’engager fermement dans le monde pour préserver ou restaurer, par le dialogue, la paix là où elle est menacée, tout en conviant ses membres à vivre une intériorité spirituelle et à assurer une présence attentive aux personnes pauvres et fragiles de leur entourage.

    Paix, prière et pauvreté, tels sont les trois grands mots-clés qui la caractérisent, comme le résumait le Pape François lors de la visite qu’il leur fit récemment à la basilique.

    Ce sont des moments de grande intensité que je vis ainsi le dimanche soir, étant saisi par un mouvement de foi qui s’empare de mon être et l’immerge dans un état où joie et gravité s’entrelacent pour le porter à la méditation.

    Lorsque l’office se termine et me ramène à une appréhension plus rationnelle de ma démarche religieuse, m’incitant à traduire cette émotion dans un langage transmissible, je me sens souvent déchiré entre ce que j’ai vécu dans ces instants de grâce et l’invitation, pour ne pas dire l’obligation, que me fait l’Église d’exprimer ma foi selon les modes et dans les termes qu’elle propose, notamment le Credo. Il me semble qu’il y a un tel écart entre ce vécu et ce texte que vouloir les associer ou réduire le premier au second est une tâche probablement impossible.

    Suis-je donc devenu un mécréant au regard de l’Église, gardienne du dogme et de la doctrine ? L’adepte d’une foi individuelle qui entend se manifester selon ses propres modes et ses registres particuliers ? Ou suis-je seulement conscient du fait que les énoncés de la foi, tels que repris dans le texte du Credo prennent de plus en plus de distance à première lecture, par rapport à la sensibilité et la recherche spirituelles de l’homme d’aujourd’hui ?

    Dans son dernier ouvrage, Le Royaume, Emmanuel Carrère¹ voit dans chaque phrase du Credo, une insulte au bon sens.

    Mais, comprend-il vraiment ce Credo ? Et le fais-je moi-même ?

    Il y a quelque temps, l’idée me vint soudain avec force, au cours de cette célébration à Santa Maria, de me resituer personnellement par rapport à ce texte au cœur de la foi chrétienne.

    S’agit-il d’un texte fondateur ? Si tel est le cas, on ne peut pas le changer ; on ne change pas un texte fondateur, disait récemment Daniel Sibony au cours d’une émission religieuse dominicale sur France 2, on peut seulement, et il le faut, en parler.

    En parler, c’est, certes, dans cet esprit que je livre ces réflexions en m’interrogeant toutefois sur la vraie nature de ce texte. S’il est présenté par l’Église comme la synthèse de la foi, il n’a pas fondé celle-ci, il l’exprime.

    Si je me définis en tant que croyant, comme je l’ai fait notamment dans le dialogue vécu, Le Croyant et le Mécréant², avec mon ami franc-maçon et athée, Marcel Bolle De Bal, quel rapport y a-t-il entre cette croyance et celle proclamée formellement par l’Église ? Est-elle fidèle, ne l’est-elle pas, suis-je un croyant orthodoxe ou suis-je marqué d’une certaine, si pas forte, hétérodoxie ?

    J’eus le sentiment très net d’avoir une tâche à accomplir, et je devais l’accomplir par écrit.

    Déjà, par souci d’honnêteté envers moi-même et envers l’Église, il me paraît important de me poser ces questions. Peut-être cette interrogation intéressera-telle d’autres personnes interpellées par ce qui apparaît comme un fossé grandissant entre la culture de ce temps, le développement de la science et la profession traditionnelle de foi de l’Église.

    Origine du Credo

    Il y a deux « Credo » dans la liturgie de l’Église chrétienne.

    Le premier est connu sous l’appellation de « Symbole des Apôtres », le deuxième sous celle de « Symbole de Nicée ».

    Le symbole des Apôtres, que d’aucuns qualifient de credo des catéchumènes, s’est constitué progressivement à partir des questions que l’on posait aux candidats au baptême et dont les réponses constituaient leur profession de foi. Déjà présent aux IIe et IIIe siècle, sous forme de textes embryonnaires, certains conservés dans la Tradition Apostolique d’Hippolyte, il apparaîtra au IVe siècle, sous une forme plus institutionnalisée, rédigé d’abord en grec par Marcel, évêque d’Ancyre, qui participera au concile de Nicée, et ensuite, en latin, par Rufin d’Aquilée, pour être finalisé au VIe siècle.

    Il a été reconnu comme le Credo officiel de l’Église d’Occident sous le pontificat d’Innocent III, fin du XIIe siècle et est utilisé dans l’Église catholique romaine, dans l’Église anglicane et dans de nombreuses églises protestantes, celles-ci remplaçant toutefois le qualificatif « catholique » par « universelle ». L’Église orthodoxe, comme l’Église d’orient, n’y a pas recours.

    Le Symbole de Nicée a été promulgué par le Concile qui s’est tenu dans cette ville en 325, et confirmé lors du concile suivant, à Constantinople, en 381.

    Si le symbole des Apôtres s’est élaboré sur le « terrain », à partir des questions-réponses faites lors du rituel du baptême, le symbole de Nicée est le produit d’un travail doctrinal des Pères de l’Église.

    Le concile de Nicée avait été convoqué par l’empereur Constantin, inquiet des hérésies qui se développaient et pouvaient diviser l’Église, alors qu’il voyait en elle un ferment d’unité pour son empire.

    Ce Credo est universel ; il est utilisé dans toutes les Églises chrétiennes, d’Orient comme d’Occident, à la différence du symbole des Apôtres. Il est le seul Credo pour l’Orthodoxie et les Églises de rite oriental, l’Église d’Occident y recourant plus particulièrement lors de liturgies solennelles.

    Fondamentalement, s’il porte sur les mêmes croyances que celles énoncées par le Symbole des Apôtres, avec une formulation qui s’en distingue parfois, il ne reprend ni la mention de la descente aux enfers à l’article 6, ni l’article 11 qui traite de la communion des saints.

    Par ailleurs, la version de l’Église orthodoxe est différente de celle des autres églises chrétiennes, en ce qui concerne les modalités de rapport au sein de la Trinité. Pour elle, le Saint Esprit procède seulement du Père et non du Père et du Fils. En d’autres termes, elle supprime le « filioque » dans le texte latin.

    C’est du symbole des Apôtres dont il est question ici.

    Voici le texte initial :

    Je crois en Dieu le Père tout-puissant

    Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,

    Qui est né du Saint-Esprit et de la Vierge Marie,

    Qui, sous Ponce Pilate, a été crucifié et enseveli,

    Le troisième jour est ressuscité des morts,

    Est monté aux cieux,

    Est assis à la droite du Père

    D’où il viendra juger les vivants et les morts,

    Et au Saint-Esprit,

    À la sainte Église,

    À la rémission des péchés,

    À la résurrection de la chair. Amen.

    S’il est appelé Symbole des Apôtres, c’est parce que, au cours des premiers siècles, la croyance qu’il avait été écrit par les Apôtres eux-mêmes était largement répandue.

    Guillaume Durand, au XIIIe siècle, présentait comme suit, la rédaction soi-disant faite par les Apôtres :

    Pierre : Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre

    André : Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, Notre Seigneur ;

    Jacques : Qui a été conçu du Saint Esprit et qui est né de la Vierge Marie ;

    Jean : Il a souffert sous Ponce Pilate ; il a été crucifié ; il est mort ; il a été enseveli ;

    Thomas : Il est descendu aux enfers ; le troisième jour, il est ressuscité des morts ;

    Jacques, fils d’Alphée : Il est monté au ciel ; il siège à la droite de Dieu le Père tout-puissant ;

    Philippe : Il viendra de là pour juger les vivants et les morts ;

    Barthélémy : Je crois en L’Esprit Saint…

    Matthieu : Je crois à la sainte Église universelle, la communion des saints…

    Simon : la rémission des péchés…

    Thaddée : la résurrection de la chair…

    Matthias : et la vie éternelle. Amen.

    Cette légende, tenace, disparut au VIe siècle.

    Le texte comportait 12 articles et non 14, comme le texte en usage aujourd’hui, qui y a ajouté « la communion des saints », précision apportée à la croyance à la sainte Église, et « la vie éternelle », précision apportée à la croyance à la résurrection de la

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