Julien et la Torpille

Par Martin Dugas

Un beau samedi matin, Julien accompagne son grand frère Marco sur la rue des Pinsons pour faire l’essai d’une boîte à savon modifiée. Malheureusement, la toute première descente de son frère est catastrophique. Marco, ébranlé, décide de jeter la serviette. Il ne s’inscrira pas au Championnat annuel des courses de boîtes à savon avec un tel bazou!

Julien voudrait tellement aider son frère, mais il se sent impuissant. Comment pourrait-il lui venir en aide s’il est cloué dans un fauteuil roulant? Et s’il concevait une toute nouvelle voiturette pour son frère? Leur père pourrait les aider à construire le prototype et Marco aurait ainsi une chance de remporter le Championnat...

Julien décide de se lancer dans la grande aventure. Le hic, c’est qu’il n’y connaît absolument rien en matière de boîtes à savon! Comment s’y prendra-t-il pour réaliser son projet? Réussira-t-il à relever un tel défi?

Finaliste Prix Coup de cœur littéraire 2018 de la Ville de Gatineau
Finaliste Prix Tamarac Express 2018
Finaliste Prix Cécile Gagnon 2017
Sélection Communication Jeunesse 2017-2018

• Langue: Français
• Éditeur: Martin Dugas
• Date de sortie: 8 avr. 2021
• ISBN: 9781005430887

Martin Dugas

Originaire de Montréal, Martin Dugas habite en Outaouais depuis 2007. Il est titulaire d’un baccalauréat en génie de la construction et d’un diplôme d’études collégiales en technologie de l’architecture.À l’adolescence, il se découvre une passion pour l’écriture. Toutefois, celle ci est mise en veilleuse à l’âge adulte avec le début d’une carrière professionnelle et d’une nouvelle vie familiale. Ce n’est qu’en 2011, à l’aube de la quarantaine, qu’il se remet à écrire. Sa passion pour les mots renaît avec vivacité. Il participe aux deux premières éditions du concours de nouvelles littéraires Des nouvelles de Gatineau! et ses nouvelles sont sélectionnées et publiées dans les deux premiers recueils du concours. Depuis, il continue à écrire les histoires que son imagination fertile lui raconte dans sa tête.En 2017, il publie un premier roman jeunesse intitulé Julien et la Torpille.

Aperçu du livre

Chapitre 1 — La catastrophe

— Julien, je t’avais bien dit que cette rue était tranquille le samedi matin. C’est l’endroit idéal pour effectuer quelques descentes! dit Marco d’un ton enjoué.

Je ne peux argumenter avec mon grand frère. Il n’y a aucune voiture dans la rue. Elles sont toutes stationnées dans les entrées charretières des maisons. Les résidents de la rue Des Pinsons sont sûrement encore en pyjama en train de déjeuner. De plus, la rue se termine en cul de sac. Marco peut donc tester sa boîte à savon en toute sécurité.

— Regarde la pente, elle est pratiquement identique à celle de la rue Principale, ajoute t il en positionnant sa voiturette.

Je penche la tête et observe attentivement le profil de la rue. Depuis que je me déplace en fauteuil roulant, j’ai appris à voir les dénivellations sur les trottoirs, dans les stationnements et dans les rues. Avec mes yeux aguerris, je décèle une légère pente uniforme jusqu’en bas de la côte. Je relève la tête et note la présence d’un terrain gazonné au bout de la rue.

— Je ne savais pas qu’il y avait un parc là bas.

— C’est le parc Robinson. J’y vais de temps à autre avec mes amis de l’école. Il y a des balançoires, des structures de jeux et même un terrain de soccer, dit Marco avant de mettre son casque.

Je me retourne et lui demande :

— Combien de descentes souhaites-tu effectuer?

— Peut-être trois ou quatre. Je veux m’assurer que les modifications que j’ai apportées à ma bagnole vont corriger les déficiences mécaniques une fois pour toutes.

Depuis les deux dernières semaines, mon frère bricole avec acharnement sur son bolide. Il aimerait s’inscrire à nouveau au Championnat des courses de boîtes à savon. L’événement annuel aura lieu dans quelques semaines, tout juste après la rentrée scolaire. La compétition se déroulera sur la rue Principale, en plein cœur du centre-ville. Mon frère y a participé l’an dernier, mais a été disqualifié. La cause : un dérapage dans les barricades métalliques qui longent la piste. Si sa voiturette modifiée présente le moindre risque d’un autre dérapage, il ne s’inscrira pas au Championnat cette année.

Avant de s’asseoir dans le véhicule, Marco me regarde avec son petit air comique.

— Hé! frérot, est-ce que tu remarques quelque chose d’autre?

— Euh… non.

— Voyons, ça saute aux yeux! Il n’y a aucune rampe de lancement inclinée pour me donner un peu de vitesse lors du départ, dit-il en ricanant.

— Tiens, tu as bien raison. Je t’avoue que je n’y avais même pas pensé.

— Tu sais ce que ça veut dire?

Je fais non de la tête.

— Ça veut dire… que quelqu’un doit me donner une petite poussée! lance-t-il en me faisant un clin d’œil.

— Ah… je comprends maintenant pourquoi tu insistais pour que je t’accompagne.

Marco me donne une tape amicale sur l’épaule avant de prendre place dans son bolide.

Je me positionne derrière le véhicule.

— Tu es prêt? demande-t-il.

— Presque!

J’actionne les crans d’arrêt sur les roues de mon fauteuil roulant afin de m’assurer de rester en place.

— Là, je suis prêt!

— OK. Je vais compter jusqu’à trois. À « Go », pousse-moi aussi fort que tu peux!

Je me penche vers l’avant et place les