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Les roses épineuses du royaume de Kibemba: Roman fantasy
Les roses épineuses du royaume de Kibemba: Roman fantasy
Les roses épineuses du royaume de Kibemba: Roman fantasy
Livre électronique246 pages3 heures

Les roses épineuses du royaume de Kibemba: Roman fantasy

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À propos de ce livre électronique

Une jeune princesse se rebelle contre son père, roi dictateur et conservateur, avec le soutien d'une ONG.

Les Roses Épineuses du Royaume de Kibemba relate l’histoire d’une jeune femme, princesse Nsona, qui entre en rébellion ouverte contre son père, le roi Ngouala, à qui elle reproche la dictature, le conservatisme, le sexisme et la mauvaise gouvernance. Analphabète, mais très intelligente au départ, et intellectuelle et diplômée au finish, elle bénéficie du soutien d’une ONG en mission d’exploration et de faisabilité d’un projet de modernisation du royaume pour laquelle elle travaille, et auquel projet son père, le roi Ngouala, s’oppose avant d’expulser celle-ci (l’ONG). Elle dissout la royauté de Kibemba et la proclame province démocratique de Kibemba et en devient la gouverneure après la mort mystérieuse de son père.

Suivez, dans ce roman, le combat courageux d'une femme contre son propre père, afin d'instaurer un état démocratique au sein de son pays.

EXTRAIT

Oh ! Oh ! J’ai mal au cœur ! Très mal ! Aïe ! aïe ! Tiens-la ! C’est – la, dedans ! … Aie ! » Il se tenait la poitrine, toussa, avant de s’écrouler par terre. La reine Mpolo accourut, s’empressa de voler à son secours, alertant tous les membres de la cour. La reine l’avait tenu dans ses bras, assise à même le sol. Elle ordonna d’apporter immédiatement un verre d’eau, et quelques feuilles de lantanier cueillies fraîchement dans le jardin du palais. Ce qui fut fait à l’instant même. Elle ôta le haut de ses vêtements pour plus d’aération ; écrasèrent dans ses mains lesdites feuilles dont le jus était appliqué sous forme de massage sur la poitrine et le nez du roi, et ordonna aux deux membres de la cour, Massala et Bikindou, d’éventer le roi à l’aide des éventails faits de larges plumes multicolores de corbeau ou d’épervier. Après l’administration des tout premiers soins par la reine Mpolo, le roi Ngouala reprenait progressivement le rythme d’une respiration normale. Le roi s’était remis de la petite perte de connaissance dont il venait d’être l’objet. Entre-temps, la reine Mpolo avait diligenté des membres de la cour à la recherche de princesse Nsouela qui était portée disparue.
« Où est Nsouela ? » s’enquit le roi à présent assis sur la natte installée pour la circonstance.
« Du calme, Votre Majesté, j’ai envoyé Mantoumbou, Ngonda, et Ngolo à sa recherche. Vous devez plutôt vous reposer, car vous ne vous sentez pas bien. Venez-vous allonger un petit moment dans le divan. Votre santé en dépend, » répondit sereinement la reine Mpolo, dont les sentiments étaient mitigés et partages entre s’apitoyer sur le sort de son mari, et se réjouir de la libération de sa fille, des contraintes et geôles de la tradition. Dans leurs entretiens au quotidien, princesse Nsouela avait brièvement évoqué l’idée de faire comme sa sœur, princesse Nsona ; ce qui la rassurait. Plus de six heures de recherche infructueuse ; Nsouela était toujours introuvable.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Didier Moudoungou est né à Aubeville au Congo-Brazzaville. Il fait son cursus scolaire successivement au Congo puis en France et enfin aux États-Unis. II réside présentement à Cincinnati dans l’État de l’Ohio aux États-Unis où il a enseigné l’Anglais à Chatfield College avant d’enseigner, l’Anglais, le Français et la littérature au Département de Langues, Littérature et Écriture à Miami University.
LangueFrançais
Date de sortie5 juil. 2019
ISBN9782851137111
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    Aperçu du livre

    Les roses épineuses du royaume de Kibemba - Didier Moudoungou

    Préface

    Il y a des choix qui sont des fois difficiles à faire dans la vie, surtout lorsqu’il s’agit de prendre position par rapport à une situation dramatique créée par les vôtres et qui nécessite une intervention rapide. Lorsqu’il est établi qu’il y a péril en la demeure, la raison et la nécessité d’action doivent primer sur les tergiversations, le dilatoire, l’attentisme, et le sentimentalisme. Parce qu’il s’agit ici de la mission délicate et noble de sauver l’humanité, se fourvoyer dans les tergiversations, le dilatoire, l’attentisme et le sentimentalisme se traduiraient par la signature de l’acte de mort de ce qui devrait être sauvé. Et attendre jusqu’au dernier moment pour intervenir lorsqu’il n’y a plus rien à sauver relève d’une complicité participant à la trahison de ce qui devrait être sauvé, dans le cas présent, le peuple martyrisé ou l’humanité en général. Vous serez traduit en justice et répondrez de vos actes devant la Haute Cour de l’Humanité qui vous aurait accusé et inculpé pour « haute trahison et non-assistance à l’Humanité en danger. »

    Tout être humain aspire à la liberté, à la justice, et au bien-être. Et lorsque ces principes naturels fondamentaux sont foulés au pied par une force, il y a de fortes chances que cette collision crée les conditions pour le rétablissement coûte que coûte de ces principes violés. C’est ce qu’on appelle en d’autres termes : la rébellion ou la révolte. En tout état de cause, une paix instaurée par le bâton est une paix précaire. Il arrivera un moment ou` cette paix, qui n’en est pas une en réalité, se fermentera et explosera. C’est un peu comme une paix à l’image du lait qui se repose au fond de la casserole, et qui, une fois mis au feu, finit par se libérer de celle-ci, la température croissante aidant.

    Le malheur d’un peuple vient souvent de l’homme à qui on a confié les destinées de ce peuple.

    Au fil du temps, cet homme prend goût au pouvoir qui le corrompt. Il s’enivre de ce pouvoir qui devient absolu, et se retourne contre le peuple qui lui a confié ses destinées et dont il a pourtant la charge et la responsabilité de protéger. Ivre de ce pouvoir, il devient sourd et aveugle aux cris et aux souffrances qu’il inflige à ce peuple. Il durcit ce pouvoir et le pérennise, faisant fi des principes démocratiques de l’alternance au pouvoir et de la bonne gouvernance. Et le plus fort est que, son entourage immédiat, complice, le laisse se fourvoyer dans sa folie meurtrière.

    C’est pour cela, si c’était à refaire, je suggérerais ou plutôt recommanderais que le pouvoir ne soit investi qu’à l’homme pourvu d’intelligence et de sagesse ; à l’homme qui a l’intelligence et la sagesse de comprendre l’un des principes sacro-saints de la démocratie qui dit en substance : « il vaut mieux quitter les affaires à temps avant que les affaires ne vous quittent. » L’homme intelligent et sage refuse la corruption du pouvoir dont il connaît les vicissitudes et les conséquences. Par exemple, il ne voudra pas se mouiller dans les histoires de pots-de-vin pour satisfaire des intérêts personnels et égoïstes d’un clan. Pour rien au monde, il ne sacrifiera l’intérêt supérieur du peuple et de la nation dont il est le garant, à des fins personnelles égoïstes. Il veillera à la bonne gouvernance, au grand bonheur du peuple.

    Il ne se servira pas, mais plutôt servira la nation et le peuple pour son épanouissement.

    Fort de son intelligence et de sa sagesse, l’homme comprend les principes démocratiques. Il reconnaît que l’alternance au pouvoir est la chose la plus normale qui soit en matière de gouvernance d’une nation et d’un peuple. Tant qu’il ne perdra pas de vue sa mission primordiale de conduire le peuple dont il a la charge et la responsabilité de protéger à la plage de la liberté, de la justice, et du bien-être, il ne durcira pas son pouvoir ni le pérennisera. Il ne pratiquera pas la politique de « diviser pour mieux régner », pour satisfaire ses desiderata au détriment de l’intérêt supérieur de la nation et du peuple.

    Force est de constater par ailleurs que, l’entourage immédiat de l’homme inintelligent et sans sagesse qui tient les destinées d’un peuple, au lieu de servir de bon conseiller auprès de cet homme dont il faut canaliser les dérives, s’embourbe consciemment ou inconsciemment dans ces mêmes dérives du patron qu’il couvre de surcroît, d’éloges et de louanges au grand dam du peuple meurtri.

    C’est à ce moment-là, lorsque les cris et les souffrances du peuple qui n’ont que trop duré par l’entêtement de l’homme inintelligent et sans sagesse à rester coûte que coûte au pouvoir, arrivent à Dieu, que celui-ci (Dieu) envoie l’homme providentiel, intelligent et sage, pour libérer son peuple martyrisé.

    Je suggère de lire ce roman avec beaucoup de recul et de hauteur pour en connaître la spécificité due à son caractère iconoclaste. Et c’est ce qui fait de ce roman plus qu’un simple roman. L’homme providentiel que Dieu envoie pour libérer le peuple martyrisé ne vient de nulle part d’autre que de l’entourage immédiat de l’homme inintelligent et sans sagesse : sa propre progéniture.

    Dans ce livre dont le thème est atypique de par son caractère iconoclaste, le personnage de la princesse Nsona (et dans une moindre mesure celui de sa sœur Nsouela) représente la nécessité de l’action et de la résistance. Nsona refuse la fatalité et se dresse, seule, contre les traditions et la violence des siens. C’est un personnage extrêmement positif qui devient l’icône de la volonté et de la capacité à faire bouger les choses avec courage et détermination. Elle entre en rébellion contre son père, le roi, à qui elle reproche la dictature, le conservatisme traditionnel, le sexisme, et la mauvaise gouvernance. Princesse Nsona incarne le combat libérateur qui, ayant entendu les cris et les souffrances des siens, brise les chaînes de la tradition et de la dictature dans lesquelles les siens, y compris elle-même, étaient enfermés pendant des décennies.

    À travers ce livre, et au-delà de l’histoire racontée, je lève un coin du voile pour faire découvrir au lecteur les us et coutumes d’un royaume Africain ou` on découvre le quotidien, les habitudes, les rapports de forces ; et ou` on est plongé dans un univers à la fois réaliste et absurde, loin des références occidentales.

    Le ton, le style, et surtout le langage simple et terre-à-terre, un peu choquant par endroits, traduisent bien une volonté de montrer sans détour, la réalité profonde du vécu quotidien de ce peuple.

    Didier Moudoungou

    « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ;

    Et à l’impossible, nul n’est tenu ! »

    Il était environ cinq heures du soir d’un jeudi du mois de Mai de l’année mil neuf cent cinquante-neuf lorsque se profilait à l’horizon, à l’entrée principale du royaume de Kibemba, une petite colonne de silhouettes. Au fur et à mesure que celle-ci approchait, on pouvait remarquer qu’elle était composée de quatre personnes : deux hommes et deux femmes ; tous des Blancs, et perchés sur leurs montures – des chevaux aux flancs desquels pendaient leurs bagages. Tout juste à l’entrée du royaume, ils furent interpellés par Matondo, l’un des gardes de la cour du roi Ngouala.

    « Salut étrangers ! Veuillez vous présenter avant de me dire l’objet de votre visite. »

    « Moi, c’est Martin Freneau ; et mes compagnons, Joseph Merlot, Bernardine Beaulieu et Sandrine Richelieu. Nous sommes membres d’une organisation non gouvernementale, et venons en mission d’exploration et de faisabilité d’un projet. Et nous souhaitons rencontrer le roi ».

    « Bienvenue au royaume de Kibemba, et que la paix soit avec vous ! »

    Matondo souffla dans la corne de bœuf qui tenait lieu de trompette pour annoncer l’arrivée des visiteurs. Il indiqua le palais royal aux visiteurs qui furent immédiatement rejoints par les membres de la cour qui, à leur tour, les conduisirent vers le roi Ngouala qui attendait déjà ses hôtes.

    « Bienvenue au royaume de Kibemba, et que la paix soit avec vous ! » déclara le roi, l’air serein et majestueux. Le roi Ngouala fit la présentation des membres de sa cour : Ngolo, Bikindou,

    Kibangou, Ngonda, Mayambi, Massala, Kitoko, et Ndakou ; suivie de ses trois femmes, Mpolo, Nzoumba, et Ntoumba ; et enfin celle de sa progéniture, Nsona, sa fille aînée, Nsouela, la cadette, et Nkengue, la benjamine, toutes issues d’une mère, Mpolo. Le roi Ngouala demanda à ses hôtes de se présenter à leur tour et s’enquit de l’objet de leur visite. Le soleil tirait sa révérence en laissant place à la lune qui devait assurer le relais d’éclairer le royaume qui sombrait dans l’obscurité.

    On pouvait entendre au loin dans la forêt ou` coule la rivière Nyonda qui borde et arrose le royaume, les différents cris d’oiseaux nocturnes ; les uns aussi effrayants que prémonitoires ; les autres au contraire agrémentaient la nuit de leurs chants mélodieux. Martin, l’air très exténué par le long voyage, se racla la gorge avant de prendre la parole en tant que leader du groupe.

    « Merci votre Majesté ! Mes compagnons ici présents et moi-même, membres d’une organisation non gouvernementale, venons en mission d’exploration et de faisabilité d’un projet. Mais compte tenu de l’importance de l’ordre du jour et vu qu’il se fait tard, au nom de la délégation qui m’accompagne et en mon nom propre, je souhaiterais que l’on remette la discussion à demain lorsqu’il fera jour. »

    L’air inquisiteur, le roi Ngouala balaya du regard toute l’assemblée et inclina légèrement la tête en signe d’acquiescement.

    « Il n’y a pas la moindre objection ! »

    Le roi Ngouala ordonna à Ngolo d’aller chercher du vin de palme (le nsamba), et des noix de cola dans une espèce de cave pour la collation de la bienvenue aux visiteurs ; et à Ngonda d’aller apprêter la structure d’accueil des visiteurs, à quelques cent mètres du palais royal.

    Le royaume de Kibemba, composé de six grands villages, est perché sur les hauts plateaux des arcades, bordé de rivières et de forêts luxuriantes, et surplombait les localités avoisinantes. Le relief très accidenté du royaume rendait l’accès à celui-ci très difficile ou presque impossible en voiture. On pouvait apercevoir au loin, des nuages de poussière soulevés par les véhicules qui assuraient le transport entre les agglomérations de Fouassi et Loutelo. L’entrée principale du palais était constituée d’une impressionnante arcade de briques rouges au milieu de laquelle était flanquée une tête de lion entrecroisée de lances et de boucliers symbolisant ainsi le pouvoir royal. L’allée qui menait à la cour royale était pavée de cauris et bordée d’hibiscus. Au moment où Ngolo remontait de la cave avec les boissons et les noix de cola, on pouvait entendre du côté de Bissinda, l’un des villages qui constituaient le royaume, quelqu’un chanter aux sons d’une guitare traditionnelle et se dirigeait vers le palais royal.

    Matondo, l’un des gardes, le fit entrer sans protocole ; car c’était un habitué connu de tous, le griot Mianzi. Le coup de trompette, ici la corne de bœuf dans laquelle Matondo avait soufflé pour annoncer l’arrivée des étrangers, avait mis Mianzi en état d’alerte. Il se dirigea immédiatement vers le palais royal pour agrémenter la réception des illustres hôtes. Chantées en vernaculaire, les chansons de Mianzi le griot avaient la triple mission d’agrémenter la réception, de divertir et de transmettre des messages au roi Ngouala. Le répertoire de Mianzi était truffé aussi bien de dithyrambes, de discours laudatifs et lénifiants que de mises en garde à l’endroit du roi Ngouala. Mianzi était doté d’un petit pouvoir surnaturel qui lui permettait de communiquer avec le monde invisible. D’où ses mises en garde à l’endroit du roi Ngouala au sujet des curieux visiteurs dont les intentions n’auguraient rien de bon selon Mianzi.

    Mfumu eto, mfumu eto, zibula meso

    Nzenza zaku, mbanzulu zi mbi zizidi nawu!

    Mfumu eto, toma zibula meso!

    Mianzi, tout en agrémentant la réception aux sons de sa guitare traditionnelle aux cordes de câble de freins de vélo et de crin, mettait également le roi Ngouala en garde par rapport aux visiteurs étrangers.

    Traduction de son refrain :

    Majesté, Majesté, notre Roi, soyez vigilant !

    Vos hôtes sont animés de mauvaises intentions,

    Majesté, notre Roi, redoublez de vigilance !

    Le roi Ngouala fit un petit signe de la tête pour prendre acte de ce que Mianzi véhiculait comme message dans sa prestation musicale. Le roi demeura serein et balaya à nouveau du regard toute l’assemblée et procéda à porter un toast en l’honneur de ses hôtes. L’ambiance était tout de même bon enfant. Les femmes du roi se retirèrent pour vaquer à leurs occupations. Princesse Nsona, la fille aînée du roi, se leva de sa place et se dirigea vers les visiteurs pour échanger. Sandrine fut impressionnée par l’intelligence de princesse Nsona dont le raisonnement était très mature et déplora le fait qu’elle n’ait jamais été à l’école.

    « J’aurais bien aimé aller à l’école pour apprendre de tas de choses », dit-elle, l’air triste.

    « Et pourquoi n’es-tu pas allée à l’école ? Cela t’épanouirait davantage, et ce n’est pas l’intelligence qui te manque, » renchérit Sandrine.

    « Vous venez là de toucher à un point extrêmement sensible ; je dirais même tabou. »

    « Ah bon ? Explique-toi ; j’aimerais en savoir un peu plus. 

    « Selon la tradition et les coutumes de ce coin perdu, l’éducation est le domaine réservé aux garçons et encore ! Et non aux filles. »

    « Ça alors ! Je crois qu’il y a bien des choses à revoir par ici. »

    « Et comment comptez-vous vous y prendre sans vous attirer la foudre du roi Ngouala, mon père ? »

    « Nous trouverons bien un moyen de lui faire entendre raison. Tu ne trouves pas ? »

    « Alors, je vous souhaite beaucoup de chance, et surtout du courage ! »

    La collation de la bienvenue tirait à sa fin. Rendez-vous fut pris pour le lendemain pour faire la ronde des six villages qui constituaient le royaume. Avant de se retirer, le roi Ngouala ordonna à Bikindou et Ngonda de conduire les hôtes à leur dortoir situé non loin du palais royal. Munis d’une torche, ils accompagnèrent les visiteurs au vieux bâtiment en état de décrépitude avancée, mais réaménagé pour la circonstance. Ce bâtiment était pompeusement appelé « Palais des Hôtes de Marque ». Vestiges d’un passé colonial, le Palais des Hôtes de Marque et la chapelle juste à côté sont les symboles de l’histoire coloniale ou` les colons blancs tentèrent d’asseoir leur administration. La vieille église à la toiture de tôles rouillées, était flanquée d’un clocher supporté par quatre grosses poutres, et qui avait l’air de s’apitoyer sur son sort de n’avoir pas sonné depuis des lustres. L’arrière-cour du Palais des Hôtes de Marque faisait face à une Grande Allée bordée d’arbres à fruit à pain, au bout de laquelle se trouvait une vieille bâtisse qui avait servi d’école autrefois. Les visiteurs furent installés dans leur dortoir éclairé à la lampe-tempête, et dont l’éclairage laissait timidement voir au niveau du plafond, et dans les quatre angles, des toiles d’araignée auxquelles étaient pris quelques cafards échappés au ménage.

    « Bonne nuit ! », lancèrent les accompagnateurs avant de regagner la cour royale.

    « Merci bien et à demain ! », répondirent les visiteurs l’air serein. Joseph tournait en rond dans la maison avant de lancer en se tournant vers ses compagnons.

    « Je sens un p’tit creux, pas vous ? ». Avant même que ses interlocuteurs ne réagissent, il se rua vers les bagages qu’ils avaient avec eux ; et il sortit d’un des sacs, une boîte de conserve de haricot blanc à la sauce tomate appelée « cassoulet » et s’empressa de la réchauffer sur du charbon de bois qui brûlait au foyer flanqué d’une cheminée qui émettait de la fumée comme une chaudière d’une usine de transformation.

    « Nous marchons avec toi, n’est-ce pas ? », renchérit Martin, s’adressant à Sandrine et Bernardine.

    Après le repas du soir, ils s’assoupirent tous, exténués par le long voyage. Ils se partagèrent les seuls deux lits qui s’y trouvaient ; l’un occupé par Martin et Joseph, l’autre par Sandrine et Bernardine.

    2

    Le lendemain matin aux environs de huit heures, sous un ciel bleu azur déchiqueté par les vols d’oiseaux migrateurs, on pouvait entendre les sons de cornes et de balafons, ponctués de coups de fusil, annonçant la ronde dans les villages que devaient effectuer le roi Ngouala et ses hôtes pour les formalités d’usage relatives à la présentation des hôtes. Toute la population était mobilisée pour la circonstance, afin de réserver un accueil chaleureux aux illustres hôtes du roi qui était sur son trente et un, bien paré de ses multiples médailles. La barbe grisonnante, l’air très enjoué, flanqué d’une toque décorée aux couleurs royales, il se munit de son bâton de commandement et ordonna l’embarquement de tout le cortège. Le cortège s’ébranla vers le premier village de Bissinda, aux sons

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