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Art et pornographie: Essai philosophique
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Art et pornographie: Essai philosophique
Livre électronique58 pages47 minutes

Art et pornographie: Essai philosophique

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À propos de ce livre électronique

Un philosophe catholique et progressiste prend la défense de l'art « contraire aux bonnes moeurs ».

POUR UN PUBLIC AVERTI. En 1908 se tient un important congrès à Paris pour protester contre le développement des publications pornographiques et intenter un procès aux pornographes. En réponse à ce congrès, le philosophe Fonsegrive propose une définition de la pornographie dans cet essai littéraire et disserte sur l'art, en prenant sa défense.

Une réflexion éclairée sur la place à réserver à la pornographie dans la société et, plus généralement, sur les liens entre liberté et art.

EXTRAIT

La révolte contre la pornographie

Depuis que la liberté de la presse est entière en France, par conséquent depuis 1881, l’appétit du gain a poussé un nombre de plus en plus grand d’auteurs et d’éditeurs à offrir au public des publications destinées à satisfaire les plus bas instincts. Cartes postales, journaux illustrés, romans avec ou sans illustrations ont abondé et surabondé. Les titres plus ou moins suggestifs de ces publications s’étalent sur des affiches, les gravures les plus scabreuses sont en bonne place à la montre des kiosques de journaux, les premières pages des livraisons illustrées sont distribuées à profusion sur les boulevards ; les enfants, les jeunes filles doivent presque inévitablement s’y salir les yeux, et leur bon marché met toutes ces publications à la portée de toutes les bourses.

À PROPOS DE L'AUTEUR

George Fonsegrive (1852-1917) est un philosophe et romancier français. Il milite pour un catholicisme social et répand ses idées à travers la revue La Quinzaine, une référence tant au point de vue littéraire que philosophique. Il a publié plusieurs romans sous le pseudonyme de Yves Le Querdec.

À PROPOS DE LA COLLECTION

Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.
Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans « l'Enfer des bibliothèques », les auteurs de ces œuvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement.
Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.
LangueFrançais
Date de sortie27 mars 2018
ISBN9782512008385
Art et pornographie: Essai philosophique

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    Art et pornographie - George Fonsegrive

    Première partie : Les frontières de la pornographie

    Du 20 au 24 mai 1908, sous la présidence de M. le sénateur Bérenger, un important congrès a été tenu à Paris pour protester contre le développement que prennent chaque jour les publications pornographiques et pour aviser aux moyens pratiques de mettre un frein à ce développement. M Barboux, M. de Larmazelle, M. Marc Sangnier sont venus tout à tour faire avec éloquence le procès des pornographes et le président de la Société des Gens de lettres, M. Georges Lecomte, dans une allocution dont nous aurons à parler plus loin, a tenu à apporter la protestation officielle des écrivains français contre les industriels en malpropreté littéraire. Cependant tous les orateurs, en particulier M. Barboux et M. Georges Lecomte, n’ont pu s’empêcher, tout en condamnant ce que ce dernier appelle des « livres infâmes », de marquer qu’ils ne voulaient nullement atteindre ce que tous appellent « les légitimes libertés de l’art », et, à entendre M. Georges Lecomte, il était facile de s’apercevoir que ces libertés légitimes s’étendaient bien au delà des limites que leur avaient assignées, avec M. Barboux, la plupart des membres actifs du congrès.

    Cette divergence de vues étonnera moins, si l’on veut bien reconnaître l’extrême difficulté qu’il y a à discerner dans une œuvre d’art ce qui est condamnable et doit être réprouvé par tout honnête homme, de ce qui est excusable, tolérable ou même, quoique déconcertant au premier abord, peut être tout à fait louable. Rien ne sera plus propre à faire sentir toute la difficulté de la question que d’essayer d’opérer ce discernement, de délimiter les frontières en deçà desquelles on n’a pas le droit de porter une condamnation rigoureuse et sans nuances, au delà desquelles règne sans conteste la pornographie. Car enfin, avant de condamner des livres et des dessins sous le chef de pornographie, encore faut-il bien savoir ce que c’est que la pornographie et jusqu’où s’étend son incontestable domaine.

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    La révolte contre la pornographie

    Depuis que la liberté de la presse est entière en France, par conséquent depuis 1881, l’appétit du gain a poussé un nombre de plus en plus grand d’auteurs et d’éditeurs à offrir au public des publications destinées à satisfaire les plus bas instincts. Cartes postales, journaux illustrés, romans avec ou sans illustrations ont abondé et surabondé. Les titres plus ou moins suggestifs de ces publications s’étalent sur des affiches, les gravures les plus scabreuses sont en bonne place à la montre des kiosques de journaux, les premières pages des livraisons illustrées sont distribuées à profusion sur les boulevards ; les enfants, les jeunes filles doivent presque inévitablement s’y salir les yeux, et leur bon marché met toutes ces publications à la portée de toutes les bourses. Ces productions sont achetées à Paris par les étrangers qui en sont très friands, et composent la plus grande partie de leur clientèle, elles se répandent hors des frontières et, pour comble, il s’est créé à l’étranger, en Belgique, en Hollande et surtout en Allemagne, comme de vastes usines où se fabriquent, écrits dans notre idiome national, ces « livres infâmes » dont parle M. Georges Lecomte, où des industriels sans pudeur mettent à d’ignobles images des titres français, pour leur donner comme une sorte de cachet parisien, démenti d’ailleurs par l’exotisme et l’incorrection des termes.

    Et ces denrées fabriquées par de vertueux étrangers, ne s’écoulent pas en France, elles s’écoulent à l’étranger, mais contribuent encore à augmenter notre renom d’immoralité et portent ainsi le plus grand tort à la véritable littérature nationale, au véritable art français. Nous apparaissons comme les grands fournisseurs de la pornographie mondiale et « livre français », – « gravure française », ont fini par devenir, synonymes de mauvais livre, de gravure indécente et corruptrice. Toute l’hypocrisie vertueuse du monde se voile la face devant le vice français. Cependant nos nationaux ne sont responsables que de la plus petite partie des gravelures qui se vendent sous notre étiquette et ce sont les étrangers qui, en grande majorité, les achètent.

    La pornographie fait

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