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Physiologie du contribuable récalcitrant
Physiologie du contribuable récalcitrant
Physiologie du contribuable récalcitrant
Livre électronique65 pages56 minutes

Physiologie du contribuable récalcitrant

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Extrait : "Qu'est-ce qu'un Contribuable ? Question fondamentale de cette Physiologie, et que nous allons faire en sorte de débrouiller. Un Contribuable : – c'est un industriel, c'est un propriétaire, c'est un rentier, c'est un négociant, un artiste, un écrivain, un magistrat, un militaire, un laboureur ; – c'est enfin un mari qui est tout au petit soin pour sa femme, et qui par conséquent contribue à son bonheur."
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie9 févr. 2015
ISBN9782335035063
Physiologie du contribuable récalcitrant

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    Physiologie du contribuable récalcitrant - Ligaran

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    EAN : 9782335035063

    ©Ligaran 2015

    Définition

    Qu’est-ce qu’un Contribuable ?

    Question fondamentale de cette Physiologie, et que nous allons faire en sorte de débrouiller.

    Un Contribuable : – c’est un industriel, c’est un propriétaire, c’est un rentier, c’est un négociant, un artiste, un écrivain, un magistrat, un militaire, un laboureur ; – c’est enfin un mari qui est tout au petit soin pour sa femme, et qui par conséquent contribue à son bonheur. Mais ce n’est pas de ce dernier par exemple que nous voulons parler : – c’est de celui qui contribue à faire supporter les charges de l’État. – Or, tout homme qui boit, mange et fume, y participe, mais ce n’est pas encore de celui-là que nous voulons vous entretenir, – car que pourrions nous dire d’un portefaix qui tempeste contre un débitant de tabac, parce que ce dernier lui a vendu des cigares ou du tabac de contrebande, le pauvre homme n’a qu’un seul moyen à prendre, c’est d’en aller acheter à un autre ; idem si un marchand lui a vendu des aliments ou des boissons falsifiées. – Ou, un procureur qui tonnera sur le haut prix du papier timbré qu’il se fera bien et dûment rembourser par son client, et dont ce dernier se récriera plutôt sur le prix exhorbitant du griffonnage que l’avoué y aura étendu dessus, que sur celui du papier.

    Vous le savez, Molière a dit quelque part : « Il y fagots et fagots il y a ; » pourquoi cette Physiologie, sans vouloir se comparer à Molière, ne pourrait-elle pas dire : « Il y a Contribuable et Contribuable il y a ?

    Celui sur lequel cette Physiologie (si nous pouvons nous exprimer ainsi) va taper dur, – est l’individu qui possède des vignes, celui qui possède des immeubles, celui qui a un état qui l’oblige à avoir une patente, celui enfin qui possède un mobilier plus ou moins magnifique, et qui paie un loyer de 150 francs et au-dessus, pour se mettre à l’abri de l’intempérie des saisons.

    Or, cet individu là est obligé de payer une contribution que l’on appelle impôt direct, à l’État, lequel en échange, lui donne des hommes pour lui faire rendre justice quand il en a besoin ; – une police, des gendarmes et des soldats, pour le préserver des attaques des malfaiteurs ; et des feux d’artifice, mâts de cocagne, tourniquets et autres amusements, pour le distraire de ses longs travaux.

    Eh ! bien, c’est le Contribuable qui est en révolte ouverte et concentrée contre cet état de choses, que cette Physiologie va éplucher.

    I

    Certes, si parmi tous les Contribuables récalcitrants, il en est sur lesquels cette Physiologie aurait beaucoup à gloser, – c’est, sans contredit, sur ceux qui possèdent des vignes. – Il n’est pas en effet de moyens qu’ils n’emploient depuis quelque temps pour ne point payer ce genre d’impôt, du moins en espèces métalliques. Ils voudraient le payer en nature, – comme si le gouvernement n’avait pas autre chose à faire, qu’à aller se charger d’une quantité de tonneaux de boissons, pour, en définitive, se poser en concurrent contre les marchands de vin ; – car, si au lieu de qui bus, l’État recevait des vins, il faudrait nécessairement qu’il payât ses employés avec des boissons, ou qu’il les gardât renfermées dans des chais pour en faire des reliques ; donc ce serait au tour des marchands de vin à adresser, et non sans quelque raison, des reproches et des plaintes au gouvernement, sur un si cruel état de choses qui ne tendrait pas moins qu’à devancer leur ruine. – Et encore, il ne manquerait plus que les propriétaires cultivant la prune, et même les pommes de terre et les carottes, vinssent pareillement demander à payer leur impôt en nature.… ce serait leur droit, on ne pourrait pas le leur refuser si on l’accordait aux autres, ou il faudrait admettre que dans notre beau pays de France il y aurait deux poids et deux mesures.

    Et pourtant cette Physiologie ne croit pas devoir attaquer ces Contribuables, quoiqu’elle les croit, nous le répétons, bien plus récalcitrants que ceux dont elle va s’occuper, – puisqu’il est vrai que des hommes sérieux crient de toutes parts que la culture de la vigne est en état de dépérissement, et que de grands économistes français ont prouvé, par des chiffres, que jadis la culture de la vigne occupait 1 573 000 hectares, et qu’aujourd’hui elle en occupe 2 269 607. – Mais ce n’est pas tout : l’hectare qui, en 1788, rapportait 2 130 litres, en rapporte aujourd’hui 2 770. – Ainsi c’est

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