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La Physiologie du fumeur
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Livre électronique105 pages46 minutes

La Physiologie du fumeur

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "Les grands événements de l'histoire ne sont pas tout à fait les guerres et les révolutions qui n'atteignent qu'une certaine classe de la société, et qui n'intéressent l'humanité que sur un certain point turbulent et sanglant : en fait de révolutions, parlez-moi bien plutôt de ces grands changements déterminés dans la vie privée par les inventions et les découvertes qui influent sur les moeurs, sur les habitudes, sur le bonheur de chacun."
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie11 févr. 2015
ISBN9782335038361
La Physiologie du fumeur

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    La Physiologie du fumeur - Ligaran

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    AU PEUPLE FRANÇAIS

    Peuple français ! peuple de fumeurs ! et qui dit fumeurs, dit penseurs, c’est à toi que j’offre ce livre, ardent résultat de mes veilles et de ma longue expérience ! J’ai cherché, comme tant d’autres, un souvenir à laisser après moi ; j’ai eu mes ambitions, mes vanités ; je me suis souvent gratté le front pour en faire sortir un poème épique, une tragédie, un drame, un vaudeville, un calembour, je me serais contenté d’un système philosophique : rien n’est venu ; et j’ai compris le néant de toutes ces choses dont on fait grand bruit, et qui ne font de nous tout au plus que des hommes de génie, ou des imbéciles. Il s’agit avant tout du bonheur en ce monde, et le bonheur n’est que dans le tabac, et par le tabac. Car, et c’est là ma

    Préface

    pour qui donc ont été créés et mis au monde Homère, Virgile, Platon, Aristote, Bacon, Descartes, Leibnitz, Racine, Corneille, le marquis de Bièvre, MM. Scribe, Cousin, Bouchardy, et les autres fileurs de sons qui ont pincé sur la corde du cœur humain tous les airs du sentiment et de la fantaisie ? Pour un petit nombre d’élus qui ne sont pas moins ennuyés qu’ennuyeux ; la masse reste avec ses appétits, qu’elle satisfait tant bien que mal, et, même en fait d’appétits, l’égalité est encore une chimère. Mais le tabac est venu, religion nouvelle et sans phrases ; il a passé le niveau sur toutes les têtes, et déjà les miracles commencent. L’occident n’a plus rien à envier à l’orient, si fier de son opium. Le corps souffre, il est vrai, il souffrira longtemps, il souffrira toujours ; mais l’imagination va son train, et pour rêver, ou pour ne songer à rien, il n’est plus besoin de dormir. On a dit : Quand on n’est pas content, il faut être philosophe : axiome stupide ! Quand on n’est pas content, il faut fumer ; et je le prouve.

    Histoire du tabac

    Les grands évènements de l’histoire ne sont pas tout à fait les guerres et les révolutions qui n’atteignent qu’une certaine classe de la société, et qui n’intéressent l’humanité que sur un certain point turbulent et sanglant : en fait de révolutions, parlez-moi bien plutôt de ces grands changements déterminés dans la vie privée par les inventions et les découvertes qui influent sur les mœurs, sur les habitudes, sur le bonheur de chacun. S’il fallait établir un parallèle entre deux grands noms, je ne prétends imposer mon opinion à personne, mais, pour ma part, je préférerais à Napoléon, qui a révolutionné tous les royaumes de l’Europe, Fumade, le simple Fumade, qui a révolutionné tous les coins du feu du monde entier. Le premier n’est plus pour nous que l’objet d’une vaine curiosité, ou d’une admiration quelquefois jalouse, tandis qu’il n’y a pas un homme aujourd’hui, pas un ambassadeur, je parle de ceux qui ont la mémoire du cœur, qui puisse allumer sa chandelle sans donner un souvenir au grand citoyen qui, le premier, a renversé l’empire de la pierre à briquet, cette impitoyable ennemie des doigts de l’homme et de la femme.

    Ce préambule en dehors de la question n’a pas d’autre but, ami lecteur, que de vous faire comprendre comment l’année 1560, en laquelle le tabac fit son entrée dans notre belle patrie, est une des années mémorables de nos annales. Je sais que d’ineptes historiens ont voulu que toute la célébrité de cette date de 1560 lui vînt du commencement de nos guerres de religion ; mais est-il raisonnable d’attacher plus d’importance à de misérables querelles, dont le dernier mot fut la Saint-Barthélémy, et qui s’éteignirent dans le ridicule dont les couvrit la satire Ménippée, qu’à l’avènement du tabac, le consolateur de tant de misères, le père de tant de rêves dorés, du tabac, le roi de la société moderne ?

    Quarante ans auparavant, les Espagnols de la terre ferme avaient observé, pour la

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