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Whirlwind: La Naissance D'un Nouveau Monde
Whirlwind: La Naissance D'un Nouveau Monde
Whirlwind: La Naissance D'un Nouveau Monde
Livre électronique356 pages5 heures

Whirlwind: La Naissance D'un Nouveau Monde

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À propos de ce livre électronique

Certains croient en un Apocalypse, cet écrit qui annonce la Fin du Monde tel que nous le connaissons.
En août de l'année 2000, des êtres divins aux pouvoirs qui dépassent l'entendement se sont échoués sur Terre causant la mort de plusieurs millions d'innocents.
Depuis, rien n'est plus pareil.
Un scientifique mutant, une ligue de soldats aux motivations plus qu'étranges, une invasion extraterrestre inattendue, voici ce qu'Adam Baker, jeune lycéen du Nord de la France, va devoir affronter.
La venue d'un nouveau Héros va bouleverser l'avenir de la Terre à tout jamais.
La Fin va bientôt commencer.
LangueFrançais
Date de sortie28 déc. 2020
ISBN9782322228577
Whirlwind: La Naissance D'un Nouveau Monde
Auteur

Josué Mercier

Josué Mercier est né en 2001 à Cambrai et, depuis son plus jeune âge il a l'âme d'un créateur, imaginant des péripéties à ses plus grands héros en passant par Spider-Man ou bien encore Iron-Man. Aujourd'hui, après avoir sorti son tout premier roman "Whirlwind" en 2020, il décide d'écrire une tout autre histoire qui lui tient particulièrement à coeur.

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    Aperçu du livre

    Whirlwind - Josué Mercier

    ÉPILOGUE.

    PROLOGUE.

    Vendredi 9 août 2000.

    Ce monde était en train de brûler.

    Les horloges affichaient désormais quinze-heure trente, on sonnait les cloches pour annoncer la Fin du Monde tandis que plusieurs centaines de millions de personnes avaient vu les leurs périr dans les flammes éternelles de l'Enfer. Les cadavres des plus innocents humains remplissaient la Terre et nourrissaient les larves qui s'occupaient de les digérer.

    Nous ravagions tout ce qui nous passait entre les doigts et ce n'était pas faute d'avoir essayé d'épargner des vies humaines. Après tout, nous étions des êtres divins aux capacités qui dépassaient l'entendement et la moindre action entreprise pouvait avoir de terribles conséquences. Je me battais contre un de mes frères qui m'avait poursuivi dans toute la galaxie, ce n'était pas le seul monde que nous allions réduire en poussières. Nous nous étions arrêté dans une grande ville nommée New-York, de grands bâtiments nous entouraient et les civils criaient et se ruaient pour atteindre un endroit sécurisé.

    Ils avaient bien raison.

    Quelques minutes plus tôt, certains habitants de l'Angleterre avaient fini réduit en une bouillie sanglante, écrasés par la lourdeur du Big Ben.

    Si je connaissais tant cette planète c'était parce que j'avais déjà eu l'occasion de la visiter de manière pacifique bien des années plus tôt.

    Mon ennemi et moi volions entre les nuages, respirant l'air pollué en se scrutant du regard pour savoir qui de nous deux allait entreprendre d'attaquer.

    Celui que j'avais sous les yeux se prénommait Evelus, c'était un Dieu tout comme moi. Il possédait une peau très pâle et des muscles saillants et bien définis. Ses fibres musculaires dures comme le plus résistant des métaux lui permettaient de soulever des poids lourds de plusieurs millions de milliards de tonnes.

    Je pouvais remarquer de mes yeux précis les sortes de tatouages qu'il détenait. Ces derniers partaient de son abdomen et prenaient de la hauteur jusqu'à atteindre le haut de son crâne dépourvu d'un seul cheveu. C'étaient des traits épais et noirs, comme de la peinture de guerre appliquée minutieusement sur son corps.

    Il avait une barbe dense et bien fournie comme l'était la mienne, d'un noir pouvant rivaliser avec la nuit éternelle de l'Univers.

    Evelus affichait des yeux blancs d'où sortaient de petits éclairs jaune clair, aucune pupille ni aucun iris n'était perceptible, ainsi qu'une mâchoire carrée qui témoignait de sa puissance infinie.

    Evelus était peut-être plus fort que moi, à vrai dire je n'en savais trop rien car c'était la première fois que je subissais ses sévices. Il avait déjà enterré six pieds sous terre plusieurs de nos semblables et conquérait planète sur planète pour me retrouver.

    Moi, je n'avais pas une peau blanche, elle était verte sapin, j'étais né comme cela et elle m'allait plutôt bien.

    Je possédais également un crâne sans la moindre pilosité, mon corps n'acceptait les poils que pour former une barbe complète. De plus, à cause d'une dépigmentation de l'épiderme survenue lors de ma jeunesse, la peau autour de mes yeux s'était teinte en noire.

    Je me trouvais plutôt bien physiquement pour un être vieux de plusieurs milliards d'années. Nous, les êtres divins, avions été conçus de la même manière puisque nous détenions physiquement tous une forme humanoïde, comme les Terriens d'ailleurs. Evelus et moi mesurions environ un mètre quatre-vingt-cinq, une taille plutôt normale pour des Dieux.

    Seules nos aptitudes et notre force changeaient d'être en être.

    Evelus et moi savions voler plus vite que la lumière, soulever et détruire des planètes entières en un claquement de doigts, nous possédions une résistance physique extraordinaire et une faculté régénératrice vraiment efficace ainsi que des réflexes hors du commun. Ce qui nous différenciait, c'était donc nos pouvoirs.

    Moi, j'étais capable de former des tornades dévastatrices et gigantesques entre mes mains, ces dernières englobaient d'ailleurs mes pieds et me permettaient de voler à une vitesse ébouriffante. J'avais également une ouïe d'une précision intense avec laquelle j'entendais le moindre cri situé pourtant à l'autre bout de la planète.

    Evelus pouvait quant à lui générer des éclairs de ses mains, il avait déjà ôté la vie à beaucoup d'êtres grâce à ce don. Ses yeux blancs lui permettaient de voir le plus petit insecte insignifiant que la Terre puisse porter et situé à des centaines de kilomètres plus loin. Il possédait également l'aptitude d'agir sur ce qu'il souhaitait à l'aide de sa pensée, pour faire se mouvoir un quelconque objet.

    J'avais l'envie d'en finir avec cette histoire, de régler la situation le plus vite possible. Je n'étais pas là pour porter préjudice aux humains mais pour me défendre de mon frère. Cependant, malgré ma volonté pacifique, je ne pouvais riposter sans causer d'effroyables dégâts.

    Sans plus attendre, je décidai malgré tout de voler à vive allure vers Evelus et lui assénai un coup dans le visage, un coup qui lui était impossible d'esquiver.

    Il s'enfonça toujours plus loin dans la ville, en perdant de l'altitude et en détruisant tout sur son passage. Plusieurs gratte-ciels partirent en fumée, créant toujours plus de particules poussiéreuses qui venaient se loger dans les poumons des humains restants dans les environs.

    Je le suivis en plongeant dans les ruines d'un monde au bord de l'agonie. Ce conquérant était à terre, il ne paraissait pas épuisé le moins du monde. Je ne pouvais pas en dire autant de moi, l'énergie pourtant habituellement abondante avait décidé de quitter mon corps plus vite que d'habitude et je me retrouvai par conséquent avec la moitié de ma force et de ma vitesse disparue.

    Evelus se leva sans prendre le temps de souffler et me frappa d'un furieux coup dans mes entrailles. Je perçus mes organes remuer d'une curieuse manière et fus pris d'un violent ébranlement, mon souffle se coupa intégralement. Je ne contrôlais plus mon corps, il allait dans la direction qui lui semblait être la bonne pour peut-être atteindre un monde meilleur, une réalité qui paraissait au premier abord hors de portée pour les êtres remplissant la galaxie. Cette fameuse réalité que l'on ne pouvait connaître qu'une fois la décorporation entamée, lorsque l'enveloppe charnelle n'était plus animée d'un quelconque esprit ou d'une quelconque conscience intelligente ou non.

    Mon faible dos anéantissait les maisons qu'il traversait, rasait les meubles, les murs et les objets technologiques témoins d'une vie humaine autrefois paisible et dépourvue de guerres. Des guerres, les humains en avaient bien évidemment connu, certains de mes frères s'étaient reposés sur la Terre et avaient côtoyé de terribles guerriers. Mais jamais les humains n'avaient subi un affront de cette ampleur.

    Mes yeux se fermèrent contre mon gré, je n'avais aucunement commandé cérébralement cette action. Le dynamisme et la volonté quittaient mon corps tandis que je finissais ma course dans un des derniers édifices encore debout malgré la bataille. Je me retrouvai allongé sur le sol d'un bâtiment qui n'allait pas tarder à s'écrouler. Je priai qu'un souffle miraculeux vienne heurter mon esprit afin de m'administrer une dernière dose de chaleur pour triompher. J'étais loin d'être candide, je savais que cela n'allait pas arriver.

    Je perçus de mon ouïe les fondations du gratte-ciel se détacher petit à petit et sentis mon corps glisser lorsqu'il tanguait de droite à gauche.

    Evelus posa ses pieds vêtus de chaussures faites à partir d'une peau de Föhl, une créature rare vivant sur une planète nommée Djörk B-611 à plusieurs millions d'années-lumière d'ici. Cette bête à quatre pattes était un monstre sanguinaire capable de tuer des civilisations entières avec ses crocs empoisonnés. Ses spores sur le dos s'envolaient lorsqu'il le souhaitait puis infectaient et prenaient le contrôle de leurs hôtes avant de les dévorer de l'intérieur.

    Sa peau très difficilement pénétrable était recherchée par beaucoup de trappeurs de cette planète. Evelus s'était fait une joie d'en tuer une centaine à mains nues et de confectionner des habits avec leurs peaux. Mon frère était égocentrique de nature, acerbe, mesquin et connu pour son sybaritisme absolu ainsi que son attitude vicieuse.

    Pour la première fois depuis des milliers d'années je saignais, mon arcade sourcilière ouverte laissait s'échapper ce liquide rouge qui tombait sur le sol. Evelus s'approcha de moi et de sa main gauche il me prit par la gorge. Son emprise était si forte que je sentis mon cœur battre entre mes cordes vocales. Il m'était impensable de respirer correctement et ma vision s'entoura soudainement d'un voile noir. C'était comme un tunnel qui s'offrait à ma vue défaillante.

    J'avais beau essayer de me débattre, d'entreprendre un mouvement pour le contrer, il avait décidément l'ascendant sur moi. Mon corps m'accablait d'une souffrance intense à chaque mouvement.

    Evelus serra son poing droit et me frappa une première fois au visage avec une brutalité inouïe. Mon arcade sourcilière s'ouvrit encore plus, ma peau se déchirait et gonflait peu à peu tandis que le bâtiment s'agitait encore et encore.

    Les habitants aux alentours pouvaient assurément entendre le grondement du deuxième coup et mes cris épouvantables. Ces derniers étaient tels que j'avais l'impression d'arracher ma gorge et que des flammes pouvaient jaillir de cette cavité d'une seconde à l'autre.

    Ma vision se troublait de plus en plus, je ne pus bientôt plus qu'observer le visage du tyran devant moi. Un visage dont j'allais me souvenir même dans l'au-delà. Un visage harmonieux, jeune et parfaitement symétrique mais qui se voyait être gâché par un sourire démoniaque, une vive satisfaction naissait sur son visage, le Mal le plus pur remplissait son âme et se décrivait sous ses traits faciaux. Objectivement, je ne savais comment décrire les émotions que l'on ressent lorsque l'on approche les portes de la Mort mais une chose était sûre... C'était étrangement apaisant.

    Toute cette puissance qu'un Dieu possède, cette presque invincibilité que l'on a connue auparavant et qui s'en va doucement.

    Finalement, ce n'était pas si mal d'être mortel. J'étais détendu et pourtant si incertain de vouloir laisser ce monde et l'Univers aux mains d'un Dieu si vile et mauvais qu'Evelus.

    Bien évidemment, la douleur était encore présente et bien plus qu'avant mais c'était une souffrance qui me détendait.

    Soudain, je sentis une dernière attaque me remplir de souffrance et je poussai un ultime cri qui fit vibrer les vitres aux alentours. J'avais définitivement décidé de m'abandonner dans ce gratte-ciel tombant en morceaux.

    Je ne voyais absolument plus rien mais j'entendais encore quelques détails, ce bâtiment qui se détachait du sol et Evelus qui riait aux éclats quand tout à coup, plus aucun son ne fut perceptible, rien que le néant absolu.

    Pendant quelques secondes je n'étais plus, je ne pouvais pas comprendre ni savoir où je me trouvais si ce n'est nulle part.

    D'un coup d'un seul, après un long moment passé dans le noir le plus total, je me sentis aspiré. Je compris que j'étais passé de l'autre côté lorsque ma vision et l'intégralité de mes sens me revinrent. Je flottais dans ce bâtiment, la tête collée aux néons qui claquaient les uns après les autres. Une curiosité subite me poussa à me retourner dans les airs et j'aperçus de mes yeux mon enveloppe charnelle étalée sur le sol qui prenait doucement feu. Une stupéfaction intense frappa mon âme et je fus comme tétanisé face à cette vision, paralysé par cet évènement. Ma conscience intégra les informations aussi vite que la lumière, je réalisai que j'avais effectué, à mon plus grand étonnement, une décorporation.

    Un deuxième élan de curiosité me chuchota de quitter les lieux, de me balader en dehors de ce gratte-ciel qui s'écroulait. Le temps ne s'écoulait pas de la même façon, il était tantôt très rapide, tantôt très lent, c'était moi qui décidais du temps que je voulais donner à mon environnement.

    Je flottais au-dessus de la ville, les incendies dévoraient les lieux et de la fumée toxique s'échappait de part et d'autre de New-York. J'étais à la recherche de mon frère, je possédais d'ailleurs la même sensibilité auditive qu'auparavant ce qui me permit de le retrouver en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Il se trouvait sur une grande place, devant un groupe de soldats armés jusqu'au dents. Malheureusement, tous ces moyens de défense n'allaient pas leur suffire. Entre Evelus et les soldats se tenait une mère âgée peut-être d'une cinquantaine d'années, d'origine étrangère, elle me semblait être mexicaine. J'avais l'intime conviction que c'était une femme incroyable et en la regardant de plus près je voyais à travers son regard les éléments de son passé, les évènements qui avaient marqué sa vie. La famine, la pauvreté, son départ vers l'Amérique afin de démarrer une nouvelle vie plus tranquille.

    Elle tenait sa fille par la main, un mignon bambin de sûrement huit ans, innocente et implorant qu'on l'épargne d'une punition divine.

    Evelus rigolait et avait sur son faciès la même expression que lors de ma mort. Les soldats criaient et faisaient signe à la mère de venir en leur direction.

    — Humains ! L'heure de votre jugement a sonné ! cria Evelus en tendant les bras fièrement. Les impies brûleront de l'intérieur et seuls les plus purs d'entre vous siégeront à mes côtés !

    Je m'approchai d'Evelus tandis qu'il baissa ses bras.

    Son regard pervers fixa la petite fille sans défense, un sourire malicieux naquit sur son visage démoniaque.

    — Voici... Un petit aperçu de votre châtiment, annonça-t-il en tendant sa main droite vers la gamine.

    Je savais pertinemment ce qu'il s'apprêtait à faire, j'en avais déjà été témoin par le passé. La violence, l'animosité qui se dégageait de son comportement aurait pu intimider le plus grand des Dieux. Toujours aussi souriant, Evelus fit se manifester de la paume de sa main des éclairs jaunes presque aveuglants. Un choc violent qui hérissa les poils des soldats, similaire au tonnerre qui s'abat un jour de tempête, se fit entendre.

    Une partie de ma conscience me dictait de reprendre le contrôle de la situation, d'arrêter le massacre que mon frère perpétuait envers les plus faibles. Cette fillette n'avait rien fait de mal, elle pleurait toutes les larmes de son corps. On dit souvent que les enfants n'ont pas conscience de ce qu'il se passe autour d'eux, qu'ils ne mesurent pas les conséquences de leurs actes, qu'ils sont innocents, naïfs... Mais cette fillette savait le danger qui allait la faire vibrer jusqu'à la mort.

    Je voyais les éclairs très lentement se diriger vers la gamine, je pouvais discerner les émotions qui noyaient le cœur de sa mère, impuissante et anéantie. Elle serrait son bébé dans ses bras, le plus fortement possible, comme pour empêcher ce châtiment de l'atteindre, comme pour devenir un rempart inatteignable.

    Malgré tout, la foudre s'abattit avec fracas contre l'enfant, transperçant péniblement son abdomen. Elle se fraya un chemin en détruisant tout sur sa route. Elle brûla ses intestins, explosa son foie, son cœur quant à lui se réduisit en cendres tandis que ses poumons ne furent plus que de petits morceaux rose clair dispersés sur le sol noyé de sang frais. Ce fut la mort la plus affreuse qu'il m'ait été donné de contempler.

    J'allais peut-être voir son âme à mes côtés dans quelques instants.

    Le temps s'accéléra soudainement, la foudre avait fini son voyage et avait emmené une énième innocente dans une autre dimension. Sa mère pleurait à chaudes larmes et criait qu'on lui vienne en aide. Les soldats ne pouvaient pas bouger sans craindre de voir la Mort se présenter sous leurs yeux. Ils avaient beau être armés jusqu'aux dents, l'effroi paralysait leurs corps.

    La mère fit un dernier câlin aux restes inertes de sa fille alors que du sang coulait sur ses jambes fripées.

    Lorsque je me retournai pour observer l'attitude de mon frère, il avait déjà entrepris une autre action cette fois-ci contre la mère. Cela l'insupportait sûrement de voir une humaine pleurnicher comme elle le faisait.

    Il ferma sa main en regardant précisément sa prochaine proie puis en un seul mouvement bref il la fit s'envoler.

    Tout ceci était de trop pour moi, je ne pouvais pas le laisser commettre de tels crimes mais je doutais de pouvoir réintégrer mon corps. Je priai le Créateur qu'on m'insuffle la vie une deuxième fois et assez de volonté pour finir cette bataille atroce.

    Devant mes yeux et mon corps spirituel désarmé s'offrait un spectacle des plus traumatisants. La femme mexicaine qui avait pourtant agi le plus honnêtement possible durant sa vie n'était pas capable de réaliser ce qui allait lui arriver.

    Derrière elle, à quelques mètres de là se trouvaient les décombres d'un bâtiment précédemment détruit par mes attaques. Les humains avaient posé des tiges en métal dans le béton pour renforcer les fondations. L'un d'eux ressortait des ruines et était prêt à accueillir un cadavre de plus.

    La femme gigotait dans tous les sens, comme un poisson que l'on retire de l'eau lors d'une pêche productive et elle ouvrait grand ses yeux devant sa funeste destiné.

    Elle vint s'empaler sous les commandements du tyran diabolique, sur ce piquet de fer rouillé. Ses viscères prirent l'air pour la première fois de leur vie et glissèrent le long du morceau de métal. La femme observait son supplice avec dégoût et épouvante avant de perdre connaissance à tout jamais. Une dernière larme de désespoir coula le long de sa joue devenue blanche comme neige avant de tomber sur les débris couverts de cendres.

    Je me déplaçai vers la victime et aperçus son âme ainsi que celle de sa fille qui montaient de plus en plus haut dans le ciel. Je souhaitais les suivre mais une force indescriptible et invisible me retenait sur le sol Terrien. Un étrange sentiment envahit ma conscience, comme si j'avais raté quelque chose d'important, un sentiment d'amère insatisfaction.

    Cette force me poussa et me fit planer de plus en plus vite dans les airs. Je tendis mes bras pour espérer être retenu près de mon frère, je ne voulais guère quitter les humains et les laisser mourir mais c'était plus fort que moi, je partis.

    En un éclair je fus transporté dans un curieux endroit, une base animée par beaucoup d'humains portant pour la plupart de chics vêtements.

    C'était un lieu immense composé essentiellement de bureaux, de salles étranges où l'on expérimentait de nouvelles choses, tout était propice à l'exploration. J'étais cependant retenu par un homme qui attisait ma curiosité. Dans ma forme spirituelle, j'avais connaissance de beaucoup de choses qui me dépassaient, c'était comme si j'étais devenu subitement omniscient.

    Devant moi se dressait cet homme.

    Il se tenait là, dans un long couloir peint d'un gris clair qui ressemblait presque à du blanc lorsque les néons éclairaient les lieux.

    Debout, la respiration saccadée, il se trouvait derrière une porte noire dont la poignée en métal semblait être froide. Cet homme incertain et affolé de la situation portait un costume classique et délavé, d'un gris clair. Il s'était rasé de près la veille et des gouttes de sueur coulaient le long de son visage, lui donnant une envie insoutenable de se gratter le front. Il affichait une coupe de cheveux dont il soignait l'apparence chaque jour grâce à du gel de haute qualité. Sa mèche qu'il possédait depuis son plus jeune âge l'aidait à former une coupe ravissante. Chaque matin, il dirigeait ses cheveux noirs afin de former une vague qui se terminait sur le côté droit de sa face.

    Il faut dire que son aspect viril et sa carrure d'homme fort et entreprenant attiraient plus d'une femme en ces lieux et pourtant, il n'avait jamais cessé d'être fidèle à son épouse.

    Lorsque je regardai son visage de plus près je fus certain qu'il se prénommait Jack Marlie, il était le chef de cette base.

    J'avais en un claquement de doigts la connaissance de ce bâtiment. C'était une base nommée « L'Organisation Anti-Cosmique » chargée de défendre la Terre de la venue d'êtres aux pouvoirs destructeurs.

    La Terre avait déjà connu dans son passé d'autres êtres cosmiques aux aptitudes singulières et dévastatrices. D'après ce que j'étais en train de voir, cela s'était passé dans les années soixante. Un être étrange avait détruit plusieurs grandes villes avant de quitter curieusement la planète. De mon vivant, je n'avais jamais été au courant de ces événements.

    Après plusieurs longues minutes de panique intense, la main moite du chef se dirigea vers la poignée de la porte avec une allure hésitante. D'un geste tremblant, il entra dans une immense pièce.

    Cette salle était également grise et n'avait rien de différent d'une autre bien qu'elle possède des technologies très avancées pour son temps. Une gigantesque table ovale rassemblait le monde et tous s'étaient tournés vers le pupitre qui devait accueillir le chef pour un discours que l'on espérait être rempli de nouvelles optimistes.

    La tension était palpable, les représentants de beaucoup de pays de la Terre s'étaient regroupés aujourd'hui afin de régler, une bonne fois pour toutes, la bataille entre mon frère et moi.

    Jack Marlie marcha jusqu'au pupitre en s'obligeant à garder une posture droite puis toussa quelques instants. Sa gorge était sèche, il n'avait malencontreusement pas pensé à prendre de l'eau avec lui pour remédier à ce problème. Après avoir tapoté sur le micro et vérifié que tout fonctionnait à merveille, il commença son discours, dévoré du regard par tous.

    — Bon alors comme vous le savez... Un combat entre deux extraterrestres fait rage et a déjà détruit plusieurs grandes villes, Jack s'arrêta quelques instants pour tousser puis reprit. Ils ne s'arrêteront pas... Et j'ai bien peur que cela cause la perte de la Terre entière... annonça-t-il dépité.

    — Qu'est-ce qu'on peut faire ? demanda un des membres assis à la table.

    — Il faut empêcher qu'ils ne nuisent davantage à la planète, répondit-il. D'après nos sources nous connaissons l'identité d'un des deux êtres, le chef activa alors le projecteur installé pour l'occasion et mon visage s'afficha dès lors sur l'écran blanc derrière lui. Cet être à la peau verte se prénomme Whirlwind le vert, c'est un être cosmique détenant une puissance incroyable, à lui tout seul il peut détruire une planète entière et il a déjà fait irruption sur Terre il y a une quarantaine d'années mais n'avait causé aucun désagrément. Le deuxième être, nous n'en savons pas beaucoup sur lui si ce n'est qu'il se proclame être un Dieu et qu'il colonise des planètes entières, nous ne savons rien d'autre sur ses intentions...

    — Et comment voulez-vous qu'on les arrête si on ne sait rien sur eux ? Nous n'avons aucun indice sur leurs faiblesses ? questionna un autre membre.

    Cet homme qui venait de poser la question se trouvait être le représentant de la France, il était connu pour être quelqu'un d'imprévisible. Il avait la capacité de prendre des décisions radicales même si cela allait à l'encontre de la morale. Il ne souriait presque jamais. Cependant, il était une figure importante de l'Organisation et un homme de confiance.

    — Nous n'avons malheureusement aucune information sur leurs potentielles grandes faiblesses mais nous savons peut-être comment désactiver leurs pouvoirs temporairement. Si on agit à temps on peut les arrêter pour de bon, grâce à une bombe que BlueTech Factory a conçue.

    — Mais comment on peut savoir si cette bombe va fonctionner ? dit le chef des armées anglaise.

    — Normalement elle devrait fonctionner, nous avons fait des tests sur des individus... Mais ce n'était pas des individus avec une telle force.

    — Et qu'est-ce qu'on fait si ça ne marche pas ?

    — Nous ne pouvons pas laisser ces êtres détruire encore plus notre planète, nous devons essayer et ne pas rester là les bras croisés à regarder sans agir, nous n'avons pas d'autres choix malheureusement... Il faut que tous les civils restent cloîtrés dans leurs maisons car ceux qui resteront dehors subiront l'effet de cette bombe et mourront sur le coup, nous allons envoyer des troupes de soldats pour aider les rescapés à aller dans un endroit sûr.

    — Sinon on les laisse s'entretuer et on se barre tous dans un abri atomique le temps qu'un des deux meurt, de toute façon moi j'ai assez de provisions dans le mien pour tenir au moins 10 ans, j'emmènerai une strip-teaseuse pour pas m'ennuyer, ajouta en rigolant le représentant russe.

    D'après ce que je voyais, chacun des représentants possédait une oreillette qui leur servait à traduire et comprendre les paroles des différents individus.

    — Tu crois vraiment que tu vas réussir à charmer une strip-teaseuse avec ta calvitie ? rétorqua un autre membre.

    — Répète un peu ce que tu viens de dire ?

    — Arrêtez tous les deux ça suffit maintenant ! s'exclama le chef qui interrompit les idioties des deux hommes.

    Ils avaient raison, il fallait arrêter ce massacre. Je ne pouvais plus tenir en place et l'idée de revenir parmi les vivants refit soudainement surface. J'avais ce sentiment que mon cœur était rongé par le remords, je me devais d'agir mais comment ? Je n'en avais pas la moindre idée.

    Cette bombe dont ils parlaient allait sûrement réussir à nous arrêter.

    Quelques secondes plus tard, la force invisible qui m'avait mené ici décida qu'il était l'heure pour moi de quitter les lieux.

    Je fermai les yeux pendant qu'elle me portait vers une autre destination. Mes oreilles perçurent cependant la voix d'Evelus qui s'adressait encore aux soldats.

    Lorsque j'avais décidé de voir de nouveau, j'étais revenu devant mon frère.

    — Votre châtiment approche ! s'exclama-t-il en souriant.

    Une balle s'écrasa contre la poitrine d'Evelus, souriant d'avoir devant lui un réticent prêt à mourir pour une noble cause. Mon frère souhaitait tuer, c'était son vœu le plus cher. S'il pouvait passer sa vie à décimer des populations entières il le ferait sans aucune once d'hésitation.

    — Servez-vous de ça comme exemple. affirma-t-il en tendant sa main vers le soldat.

    Il allait faire s'abattre la foudre une seconde fois sur ces pauvres humains et j'étais incapable de m'opposer à cela. Je sentis la tristesse envahir ma conscience, j'étais incapable de pleurer dans ma forme

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