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Le travail du rêve: Vos rêves sont vos meilleurs alliés
Le travail du rêve: Vos rêves sont vos meilleurs alliés
Le travail du rêve: Vos rêves sont vos meilleurs alliés
Livre électronique586 pages6 heures

Le travail du rêve: Vos rêves sont vos meilleurs alliés

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À propos de ce livre électronique

Vos rêves vous guident, mais comprenez-vous toujours ce qu’ils vous disent? Le travail du rêve vous fournit une méthode concrète pour établir le lien entre vos rêves et votre vie, pour saisir ce qu’ils vous demandent pendant votre sommeil. Pour vous permettre de bénéficier des conseils éclairés de ce guide intérieur que sont vos rêves, Christopher Sowton expose sa méthode en cinq étapes: capture, clarification, orientation, lien, réponse. Avec son approche pratique, ses exemples tirés de l’expérience de psychothérapeute de l’auteur et son explosé de travail des quatorze types de rêve les plus courants, ce livre vous enseigne à travailler avec les rêves en vue d’une transformation psychologique et spirituelle.
Qu’un rêve vous demande d’agir, de comprendre ou de changer, soyez assuré
qu’un son but premier est de vous ouvrir de nouvelles perspectives et de favoriser votre épanouissement.
LangueFrançais
Date de sortie13 juil. 2018
ISBN9782897864811
Le travail du rêve: Vos rêves sont vos meilleurs alliés
Auteur

Christopher Sowton

Christopher Sowton détient un diplôme de premier cycle de l’université de Toronto et un doctorat en naturopathie du Canadian College of Naturopathic Medicine. Il possède aussi une accréditation en tant que psychothérapeute de la province de l’Ontario. Par ailleurs, il offre des séminaires sur le travail du rêve aux professionnels de la santé tout en dirigeant sa clinique de naturopathie, d’homéopathie et de psychothérapie. Il vit à Toronto.

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    Aperçu du livre

    Le travail du rêve - Christopher Sowton

    Introduction

    Alice, une jeune femme de 29 ans, est venue me voir parce qu’elle souffrait d’anxiété et de manque de confiance en elle. Sur le formulaire d’inscription, elle s’était décrite en quelques mots : « J’ai toujours eu du mal à affronter l’inconnu. En présence d’une situation nouvelle ou d’un défi, je me réfugie dans ma coquille pour me protéger. » Elle m’a raconté le rêve suivant :

    Je suis dans un pré. Une fillette de trois à cinq ans, une jolie gamine blonde, s’y trouve. Une biche est là aussi, un peu plus grande qu’un faon mais pas encore adulte. Toutes les trois, nous nous amusons ensemble dans le pré. Elles m’entraînent jusqu’au bout du pré bordé par une forêt, à un sentier qui conduit à la forêt. Soudain, nous cessons de jouer. Elles s’engagent sur le sentier. Elles remarquent que je ne les suis pas, alors elles se retournent. Elles me regardent. Elles disent : « Viens, suis-nous. » Je me fige. Je veux les suivre, mais j’en suis incapable. J’ai vraiment très envie de les suivre… mais on dirait que je ne peux plus bouger…

    Lorsque nous avons discuté de ce rêve, autant elle que moi avons été frappés par le fait qu’elle ne pouvait pas bouger. Mais pourquoi donc ? Qu’est-ce qui l’en empêchait ? Apparemment, rien ne la retenait sauf une force invisible et très puissante — la présence d’une peur limitative logée quelque part au fond d’elle-même. C’est cette même peur qui la pousse à rentrer dans sa coquille quand elle se trouve devant une situation nouvelle ou un défi; elle le sait fort bien, mais elle ne parvient pas à s’en défaire ou à y remédier. La beauté de ce genre de rêve court et simple est qu’il dépeint un état d’esprit contraignant de façon claire et non menaçante ; il lui demande : que pourrais-tu y faire ? Ce rêve, comme plusieurs autres, met en évidence un problème crucial et invite à ce qu’on y trouve une solution créative.

    Les rêves peuvent être sacrés, ils peuvent être terrifiants, ils peuvent être fascinants, ils peuvent être drôles, ils peuvent être érotiques, ils peuvent être épuisants et chaotiques — en fait, ils peuvent être n’importe quoi ! Et ils peuvent également être éloquents — ils en ont beaucoup à nous dire si nous prenons la peine d’être attentifs, et ils soulèvent beaucoup de questions. Ils peuvent dépeindre nos blocages et nos limites, ils peuvent parler de ce qui nous rend malades, de ce qui nous stresse, de ce qui pourrait être une conduite dangereuse, de ce que nous tentons de changer et de ce qui nous empêche de changer — des problèmes que la plupart d’entre nous s’accordent à juger d’une importance critique. Pourtant, la plupart d’entre nous ne prennent pas leurs rêves au sérieux, et les professionnels qui travaillent en relation d’aide ne s’intéressent pas systématiquement aux rêves de leurs clients. Pourquoi ?

    Et si vous étiez à la place d’Alice ? Que feriez-vous de votre rêve ? Prendriez-vous le temps d’y réfléchir ? Voudriezvous comprendre en quoi il est relié à votre vie et à votre situation actuelle ? Et si Alice était votre amie ou votre cliente, et qu’elle vous demandait de l’aider à mieux comprendre son rêve ? Vous sentiriez-vous capable de répondre à sa demande et de l’aider ? Si ce n’était pas le cas, aimeriez-vous en être capable ? Se pourrait-il que vous soyez l’une de ces personnes qui aimeraient travailler avec les rêves ? Vous pourriez devenir un travailleur du rêve !

    De quoi a-t-on besoin pour devenir un travailleur du rêve ?

    Premièrement, vous devrez vous familiariser avec le monde du rêve : maîtriser le langage en usage dans le monde du rêve, qui est en essence le langage des sentiments, des métaphores et du jeu de rôle (autrement dit, vous devrez apprendre à parler la langue du rêve !). Deuxièmement, vous devrez apprendre une méthode pour travailler avec les rêves et vous y exercer ; une méthode qui n’est pas trop compliquée, mais assez flexible pour vous permettre de traiter la diversité presque infinie des rêves que vous analyserez. Troisièmement, vous devrez être capable de reconnaître certains motifs oniriques universels, notamment ceux qui ont la particularité de transmettre un message, qui semblent vouloir dire quelque chose ou demander quelque chose. Le travail du rêve exécuté sans ce genre de savoir est certes fascinant et gratifiant, mais il tend aussi à être confus et long. Certains rêves sont comme des télégrammes urgents que l’on doit lire et comprendre et auxquels il faut réagir. Ce sont ceux-là que nous pouvons apprendre à reconnaître et à analyser sans devoir y investir énormément de temps.

    Alice a pu établir un lien significatif entre son rêve et sa vie — dans les deux se trouvait le désir de ne plus être paralysée par la peur de l’inconnu. Une fois qu’elle l’eût bien compris, nous avons pu passer à l’étape suivante du travail, soit celle de la réponse : comment pouvait-elle régler ce problème ? Nous avons commencé à travailler sur cette réponse par un simple exercice de visualisation. J’ai demandé à Alice de s’imaginer de retour dans le pré. Je lui ai demandé de revoir la biche et la fillette s’engager sur le sentier ; de ressentir son désir de se joindre à elles mais aussi la peur de se joindre à elles. Nous en étions alors à ce que j’appelle « l’étape du changement ». Je lui ai demandé de prendre conscience qu’elle pouvait à ce moment précis ajouter une nouvelle option à ce scénario. « Que voudriez-vous faire d’autre ? » lui ai-je demandé. « J’aimerais aller les rejoindre sur le sentier », a-t-elle répondu sans hésitation. Je lui ai donc demandé de se voir marcher vers la biche et la fillette et faire avec elles quelques pas sur le sentier. Je lui ai demandé comment elle se sentait. « Merveilleusement bien, a-t-elle répondu, c’est formidable. »

    Durant cet exercice tout simple, qui ne demande que quelques minutes et un peu d’imagination visuelle (une faculté que nous avons tous), un changement très important s’est opéré. Un comportement de peur et de paralysie ancré depuis longtemps a été reconnu, contré et modifié. Ce changement est tout neuf et fragile, il est vrai. Il doit être consolidé et renforcé par la mise en pratique, mais il n’en demeure pas moins que les fondements de ce changement sont désormais établis dans son imagination. Voici le genre de bienfaits que peut nous apporter le travail du rêve — les rêves peuvent semer en nous les germes des changements que nous désirons apporter à notre vie. Quelqu’un doit remarquer ces germes, reconnaître leur importance et en prendre soin afin qu’ils puissent croître. Ce quelqu’un pourrait être qualifié de « travailleur du rêve ».

    Comment je suis devenu un travailleur du rêve

    Mes premières expériences en tant que travailleur du rêve remontent au milieu des années 1980 alors que j’étudiais au collège de naturopathie. Je m’étais déjà plongé dans l’étude de la psychologie jungienne et n’avais nul besoin d’être convaincu de la valeur et du pouvoir des rêves. Mais mon intérêt s’est accru à la suite d’un rêve transformateur que j’ai fait en janvier 1985. J’ai intitulé ce rêve Les trois loups dans l’eau.

    Je marche sur un sentier longeant un lac. Je suis avec ma compagne, un animal mi-chien, mi-canard. Elle court devant moi sur le sentier à environ 30 mètres de là. Tout à coup, je vois trois énormes loups gris foncé surgir d’une grotte sur ma gauche. Ils se dirigent vers l’eau et bloquent le sentier entre moi et ma compagne. Je commence à penser qu’ils pourraient être dangereux. Vont-ils s’en prendre à moi ? J’entre prudemment dans l’eau. Les loups y entrent à leur tour. Soudain, je comprends qu’ils pourraient être de sombres aspects de moi-même et que je devrais nager vers eux au lieu de tenter de les fuir. Je commence donc à nager vers le premier loup. À notre rencontre, la face du premier loup se dissout dans un flou kaléidoscopique de traits noirs et blancs. Je nage vers le deuxième loup, et le phénomène se reproduit. Au troisième, la collision est suivie de la forte sensation de m’élever dans une brillante lumière jaune. Pendant tout ce temps, je demeure conscient que ma compagne chien-canard m’attend plus loin sur le sentier, prête à reprendre notre promenade. Je me réveille.

    Quand je me suis réveillé après ce rêve, je me suis senti différent ; j’ai senti qu’il s’était produit quelque chose qui m’avait transformé. Il ne m’était même pas nécessaire de faire quoi que ce soit pour en bénéficier, c’était déjà fait. Ce matin-là, j’ai su avec certitude que je deviendrais un travailleur du rêve ; non seulement allais-je travailler sur mes propres rêves, mais j’apprendrais également à aider les autres à travailler sur leurs rêves. Le rêve des trois loups, que certains qualifieraient de « rêve chamanique ou initiatique », m’a dévoilé ma vocation. Pendant ce rêve, j’avais été mis à l’épreuve et j’avais réussi ; il était à présent temps de retourner sur le sentier avec ma compagne et de poursuivre ma route.

    Poursuivre ma route impliquait d’acquérir davantage de formation et d’expérience dans le travail du rêve. Au cours de la décennie suivante (tout en achevant mes études, en recevant mon diplôme, en obtenant mon doctorat en naturopathie et en établissant ma pratique), je suis parti en quête d’une formation poussée dans le travail du rêve. Je n’irais pas jusqu’à dire que je me suis rendu aux quatre coins du globe, mais avec le recul, je suis frappé par le fait d’avoir réussi à trouver quatre enseignements de grande qualité dans quatre endroits très différents et de les avoir amalgamés pour obtenir ce dont j’avais besoin.

    Dans le riche univers de la psychologie jungienne, j’ai découvert une tradition moderne consistant à employer les rêves au profit de la santé individuelle et de la découverte de soi. Jung et ses adeptes prenaient les rêves très au sérieux, autant que moi-même, et j’ai ressenti un profond sentiment de familiarité et de parenté parmi les jungiens. J’ai lu et étudié avec voracité et j’ai même caressé le projet de devenir un analyste jungien. Ma compagne mi-chien mi-canard et moi aurions peut-être emprunté cette voie n’eussent été deux raisons : d’une part, venant à peine d’obtenir mon diplôme en naturopathie, j’estimais qu’il était temps de me mettre au boulot ; d’autre part, je n’en avais carrément pas les moyens !

    Ayant participé pendant des années à des thérapies de groupe et à des gestalt-thérapies (tant comme participant que comme thérapeute), mon expérience personnelle m’a enseigné que nous avons tous des sous-personnalités ou rôles, avec leurs propres désirs et leurs propres intentions. J’ai observé à maintes reprises comment les sous-personnalités d’un individu se manifestent dans ses rêves, habituellement sous les traits d’un être apparemment extérieur à lui-même. J’ai commencé à apprécier l’importance du jeu de rôle dans les rêves et son utilité en matière d’éveil de la conscience et d’épanouissement personnel.

    Par la thérapie primale, j’ai compris, pour l’avoir vécu, combien les traces durables de nos premières expériences, de notre conception à notre petite enfance, deviennent des états affectifs qui demeurent profondément ancrés en nous toute notre vie. J’ai été frappé par la fréquence avec laquelle ces expériences « primales » s’expriment dans les rêves, non pas par des mots ou des histoires (puisqu’elles se sont produites avant que l’on sache parler), mais en tant que souvenirs corporels et sentiments invasifs. Comment, par exemple, quelqu’un peut-il vivre toute sa vie en ayant le sentiment que le monde est hostile et incertain tout en étant conscient qu’il est raisonnablement sûr et stable ? Comment une pareille dichotomie naît-elle ? J’ai appris qu’elle vient souvent de nos expériences primales, dont notre corps se souvient indéfiniment, et qu’elle se manifeste la nuit comme toile de fond psychologique de notre vie onirique.

    La neuroscience d’aujourd’hui m’a fait comprendre combien les blocages qui nous accablent tant dans notre vie éveillée que dans nos rêves sont enracinés dans la fonction cérébrale. La nouvelle science de la plasticité neuronale a démontré qu’il est possible d’adapter nos circuits neuronaux et d’en développer de nouveaux, mais l’inverse est tout aussi vrai — le cerveau humain peut facilement s’enliser dans des schèmes répétitifs et dysfonctionnels, comme peuvent en attester tous ceux qui luttent contre une dépendance ou une mauvaise habitude. Une vaste catégorie de motifs oniriques (que j’appelle les « motifs associés à la zone cérébrale ») viennent de ce type de blocages neuronaux rigides et en sont l’illustration. Ces rêves (rêver qu’on est de retour à l’école et qu’on ne se sent pas prêt à passer un examen en est un exemple typique) sont ressentis comme étant souffrants, anxiogènes et répétitifs ; or ils sont riches en informations, car ils présentent au rêveur un cliché caricatural d’un blocage et lui offrent de ce fait l’occasion de le comprendre et de le modifier.

    À la fin des années 1990, j’ai eu l’impression d’avoir assez de connaissances et d’expérience pour, d’étudiant que j’étais, devenir un praticien à part entière. Je me sentais assez confiant pour entrer dans l’univers onirique de quelqu’un d’autre et aider cette personne à le vivre pleinement. Je savais que je n’aurais pas besoin de fournir des explications ou des interprétations brillantes, je devais simplement aider le rêveur à le faire et à le vivre lui-même. Mes quatre enseignements m’avaient permis d’établir maints recoupements et liens, et j’ai très vite compris que j’avais mis au point ma propre méthode en matière de travail du rêve. Au cours des 15 dernières années, je suis resté fidèle à cette méthode et l’ai utilisée pour analyser plus ou moins 15 000 rêves, selon mes calculs. Voyant qu’au fil des ans mon travail de thérapeute prenait de l’ampleur, j’ai décidé de l’officialiser, et en 2015, j’ai obtenu un permis d’exercice de psychothérapeute de la province de l’Ontario. Je travaille toujours comme psychothérapeute et naturopathe à mon bureau de Toronto.

    Comme c’est souvent le cas chez les thérapeutes, le rôle de praticien conduit rapidement au rôle d’enseignant. Au début des années 2000, j’ai commencé à éprouver le besoin d’enseigner officiellement le travail du rêve aux nombreux professionnels à qui je dispensais pour ainsi dire un enseignement non officiel. Je commençais à en avoir assez de glisser des notions de travail du rêve dans les notes de bas de page et les pauses café des conférences que je donnais aux naturopathes et aux homéopathes. Le travail du rêve est souvent considéré comme un à-côté ou un complément dans la formation des thérapeutes (et encore quand on daigne lui accorder une place), mais je savais qu’il s’agissait en soi d’un remède puissant. En 2003, j’ai commencé à enseigner le travail du rêve dans une série de séminaires et d’ateliers que je donne encore de nos jours.

    Ma carrière d’enseignant m’a montré qu’une foule de gens sont fascinés par les rêves et par l’épanouissement personnel fondé sur le travail du rêve. Ils souhaiteraient être capables de le faire avec cohérence et efficacité, tant pour euxmêmes que pour autrui ; ils n’attendent que d’acquérir les outils et la confiance en eux-mêmes. Si vous êtes de ce nombre, ce livre a été écrit pour vous. Il vous procurera un ensemble d’outils fiables que vous pourrez utiliser pour entrer dans le monde des rêves ; et c’est en effet un monde fascinant.

    Ce livre a été conçu pour vous aider à tirer davantage d’un rêve — plus d’indices, plus de liens, plus de profondeur, plus de richesse —, qu’il soit le vôtre ou celui de quelqu’un d’autre. Ce livre vous met, vous, le lecteur, carrément à la place d’un travailleur du rêve tout en vous enseignant les principaux aspects de ce travail. Il expose une méthode en cinq étapes que vous pourrez employer pour vous, vos amis, votre famille ou vos clients. Il vous donne les méthodes, les formules et les questions dont vous aurez besoin, de même que les lignes directrices théoriques à respecter lorsque vous mettrez cette théorie en pratique. Les conseils en matière de travail du rêve touchent à des questions et des problèmes que l’on rencontre fréquemment quand on travaille sur un rêve, et ils vous proposent des solutions possibles. Ce livre est conçu de sorte que vous puissiez le consulter aisément pendant une séance si vous vous sentez déconcerté, à court d’idées ou en quête d’une meilleure approche. Si vous projetez d’employer cette méthode pour travailler sur vos propres rêves, je vous conseille de vous diviser mentalement en deux personnes, soit le rêveur et le travailleur du rêve. Cela vous aidera à conserver votre objectivité quand vous vous interrogerez et vous accompagnerez vous-même.

    Ce livre n’est pas un dictionnaire des rêves et ne devrait pas être utilisé à cette fin. Il ne vous dira pas ce qu’un rêve impliquant des serpents signifie (ce qui peut en fait être n’importe quoi en fonction du rêveur et des circonstances dans lesquelles il se trouve actuellement). Cette méthode n’a pas pour but l’interprétation ou l’analyse des rêves, mais bien de permettre au rêveur d’établir des liens significatifs entre ses rêves et sa vie et de l’aider ensuite à employer concrètement ces indices. Le livre est divisé en trois parties : la théorie, la méthode et les motifs du rêve. Abordons dès maintenant la théorie qui sous-tend le travail du rêve.

    La théorie

    Pour qui veut apprendre sur les rêves, rien ne peut remplacer le fait de travailler sur de véritables rêves ; on n’apprend rien de généralisations ou de faux rêves sur de faux sujets. Les rêves sont inimitables. C’est pourquoi tous les sujets abordés dans ce livre sont soutenus et illustrés par une ou plusieurs transcriptions de rêves dont mes clients m’ont fait part ; j’y ai aussi ajouté quelques-uns de mes propres rêves. Je suis honoré et reconnaissant de vous faire part de ces rêves.

    Je me suis efforcé d’abréger la partie théorique et de me concentrer sur le pourquoi et le comment du travail du rêve pratique. J’ai ajouté les termes et les concepts dont vous aurez besoin pour rester dans la partie si vous commencez à travailler avec les rêves. Pour ceux qui souhaiteraient fouiller davantage, je donne plusieurs références qui viennent soutenir, étayer ou développer mon modèle théorique.

    Quand on utilise une méthode, il est important d’en connaître le but et de ne pas l’oublier. Cette méthode de travail du rêve poursuit deux principaux objectifs — le premier est de créer les conditions favorables pour que le rêveur puisse saisir le lien entre son rêve et sa vie. Pour Alice, le lien s’est fait quand elle a de nouveau ressenti la peur paralysante éprouvée dans son rêve et qu’elle s’est rendu compte qu’il s’agissait de cette même peur qui l’empêchait de relever des défis dans sa vie éveillée. Cette compréhension l’a tout naturellement conduite au second objectif, soit découvrir ce que le rêve lui demande de faire et essayer de répondre à cette demande d’une façon créative. Dans ce cas précis, la toute première réponse est venue de son imagination (ce qui est typique de ma façon de travailler le rêve). Alice s’est imaginée en train de vaincre sa paralysie et de faire quelques pas sur le sentier. Ce fait nouveau a ensuite été consolidé et renforcé lorsqu’elle a fait d’autres exercices de visualisation la montrant en train de marcher sur le sentier (c’étaient les devoirs qu’Alice devait faire de son côté).

    Dans cette méthode, le but n’est pas d’interpréter ou d’analyser le rêve. Ces deux termes sont associés à la notion postfreudienne que seul un analyste extrêmement bien formé serait apte à sonder les profondeurs du rêve, à en saisir le sens caché et à en faire une analyse complexe. Selon mon expérience, il est plus utile au rêveur d’établir lui-même les liens que de se faire expliquer son rêve. Quand on ne participe pas au travail et qu’on ne saisit pas soi-même le sens du lien établi, le travail n’est guère utile, même si on en est impressionné. Avec cette méthode, le praticien est un accompagnateur, et non un analyste.

    La méthode

    Dans la deuxième partie, j’explique les cinq étapes de la méthode. En voici les principales caractéristiques :

    Elle accompagne au lieu d’interpréter. Si vous employez cette méthode pour aider quelqu’un d’autre, cette notion d’accompagnement vous gardera de projeter vos propres théories, associations et contenu psychologique dans le rêve de l’autre personne (ce qui est toujours une préoccupation dans le travail du rêve). Cette méthode est conçue de manière que l’accent soit toujours mis sur les propres associations, sentiments et liens du rêveur.

    Elle est conçue pour être utilisée sur le plan pratique pendant un intervalle assez bref (en moyenne de 20 à 30 minutes par rêve).

    Elle est divisée en étapes, donc si vous vous sentez déconcerté ou incertain (ce qui arrivera inévitablement un jour ou l’autre), vous pourrez vous réorienter en reprenant le modèle des cinq étapes.

    Elle est au service d’objectifs. Le premier est d’aider le rêveur à comprendre comment son rêve est relié à sa vie. Le second est de l’aider à apporter les changements que cette compréhension met en lumière.

    Dans un premier temps, je vous conseille d’employer cette méthode de façon assez stricte sans trop en dévier. Durant cette période d’apprentissage, vous vous familiariserez avec les étapes de la méthode. Au bout de quelques mois, les étapes seront pour vous une seconde nature ; vous les suivrez d’instinct et sans effort conscient. Vous pourrez alors oublier la méthode, vous détendre et vous fier à votre intuition.

    Les mots employés dans le travail du rêve sont très importants. Employer la bonne question ou la bonne formule peut être la clé qui déverrouillera le rêve. N’hésitez pas à emprunter le matériel exposé dans ce livre et à vous en servir ; reprenez les questions, adaptez-les et inventez les vôtres. Chaque phrase doit être aussi brève et claire que possible, et toujours orientée vers le but d’établir le lien du rêve. Vous devrez connaître ce matériel sur le bout des doigts quand vous vous retrouverez au milieu d’une séance de travail du rêve. Vous trouverez à l’annexe 1 une courte liste des principales questions et phrases que j’utilise à chaque étape de la méthode. Consultez-la la prochaine fois que vous travaillerez sur un rêve ; efforcez-vous d’utiliser textuellement les phrases. Écoutez comment vous les dites. Une fois que vous les aurez utilisées à quelques reprises, elles feront partie de votre vocabulaire de travailleur du rêve.

    Reconnaître les principaux motifs oniriques

    La troisième partie de ce livre est consacrée aux motifs oniriques — comment les reconnaître et comment travailler avec eux. Tous les motifs que nous étudierons se retrouvent souvent dans les rêves, et tous sont importants pour l’épanouissement personnel, la connaissance de soi, la santé et le bien-être. Pour chacun, nous exposerons :

    Le message central du motif ;

    Ce que le motif demande ;

    Comment reconnaître ses variantes les plus communes ;

    La psychodynamique qui est à l’origine du motif ;

    Les méthodes de travail les plus couramment utilisées pour ce motif ;

    Des exemples de rêves ayant ce motif.

    Vous remarquerez que tous les rêves présentés dans ce livre portent un titre. Pour diverses raisons, j’encourage toujours mes clients à nommer leurs rêves. Le fait de nommer le rêve contribue à le fixer dans la mémoire à long terme et lui confère une valeur et une « réalité ». Quand vous nommerez votre rêve, essayez d’en traduire l’aspect le plus important. Y a-t-il un personnage dominant, un événement clé, une émotion intense ? Le nom que vous donnerez à votre rêve pourra souligner cet aspect crucial. Nous reviendrons plus longuement sur cette question au chapitre 10.

    Vous remarquerez également que les rêves sont narrés au présent, et non au passé. Je vous encourage à faire de même pour vos propres rêves. En gardant le rêve « dans le présent », il vous sera plus facile d’y retourner pour poursuivre votre travail et explorer de nouvelles issues possibles. En outre, vous aurez l’impression de travailler avec quelque chose de vivant, un projet en développement, et non pas avec un froid compte rendu de quelque chose s’étant produit dans le passé.

    À l’annexe 2, vous trouverez une courte liste des éléments caractéristiques des motifs oniriques les plus courants. Je recommande à ceux qui aspirent à devenir plus compétents en travail du rêve de la lire attentivement et de commencer à l’apprendre par coeur. Vous remarquerez d’emblée que plusieurs de ces éléments figurent dans vos rêves. Il est utile de relier ces éléments caractéristiques à une catégorie de motifs oniriques, ce qui vous aidera ensuite à déterminer ce que le rêve demande, puis à vous orienter dans une quelconque direction. La familiarité est à la base de la reconnaissance. Plus vous vous familiariserez avec ces éléments, plus vous deviendrez un travailleur du rêve compétent. De plus, beaucoup de gens affirment se souvenir nettement mieux de leurs rêves après s’être familiarisés avec ces éléments et ces motifs. Quand on reconnaît quelque chose, on est plus sensible à sa signification et plus porté à s’en souvenir.

    Le rêve d’Alice était un rêve tout simple. Il n’était pas d’une intensité sismique, néanmoins il lui a été extrêmement utile dans son cheminement personnel. Elle a pu, en retournant dans le rêve, incarner de nouveau le personnage et ainsi « savoir » comment cette crainte l’entravait. Elle a pu également affronter sa peur, en imagination dans un premier temps, puis peu à peu de manière de plus en plus concrète. Nous faisons tous des rêves semblables à celui d’Alice sans toutefois en tirer toujours profit. De ce fait, ce que ces rêves pourraient nous apporter se perd, peut-être parce qu’on n’a pas fait l’effort de s’en souvenir ou de les ancrer, peut-être parce qu’on n’a jamais essayé de travailler avec ses rêves. Je vous encourage à développer un profond intérêt pour votre vie onirique. Chaque nuit, des rêves frappent à votre porte. Allez leur ouvrir… et voyez la suite !

    Première partie

    La théorie du travail du rêve

    Chapitre 1

    Pourquoi il faut prêter attention à nos rêves

    Pourquoi devrions-nous prêter attention à nos rêves ? Réponse : il se pourrait qu’ils nous demandent quelque chose. En effet, ils pourraient nous demander, au sens propre, de faire quelque chose, de comprendre quelque chose, de changer quelque chose, de répondre à leur demande d’une façon ou d’une autre. Quand nous ne prêtons pas attention à nos rêves, nous nous privons du dispositif de guidage interne découlant de ce système très dynamique de questions et réponses.

    Voici un exemple. Valerie, une femme de 42 ans, avait du mal à se trouver un emploi gratifiant et à établir une relation satisfaisante. Elle m’a raconté ce rêve, qu’elle avait nommé Le chiot négligé :

    Tout à coup, je me souviens que j’ai un petit chien, mais qu’il y a plusieurs jours que j’oublie d’en prendre soin. Je suis horrifiée ! Comment ai-je pu oublier mon chiot ? Je cours jusqu’à la porte d’entrée et je l’ouvre. Le chiot gît sur le seuil, un tout petit chien gris, maigre et hirsute. Je le prends et l’apporte à l’intérieur. Je m’en veux terriblement d’avoir oublié mon petit chien. Il vit encore, et j’espère qu’il s’en remettra…

    Il s’agit là d’un rêve très courant qu’on m’a raconté d’innombrables fois. C’est un rêve simple, mais d’une importance vitale. Ces quelques lignes nous en disent long sur Valerie, sur son état psychologique et émotionnel actuel et sur ce qu’elle pourrait faire pour améliorer sa situation. Premièrement, elles nous disent qu’elle n’a pas pris soin d’ellemême ; elle s’est terriblement « oubliée » elle-même (le chiot oublié). Deuxièmement, nous savons que le problème a trait aux soins de base (le chiot est maigre et hirsute). Valerie ne s’est pas donné à elle-même les soins de base dont nous avons tous besoin — alimentation saine, exercice physique, amour, affection, attention —, les soins dont un chiot a besoin pour s’épanouir et être heureux. Troisièmement, nous savons que le problème est relativement récent (le rêve parle d’un intervalle de plusieurs « jours »), ce qui laisse entendre que Valerie est d’ordinaire capable de prendre soin d’elle-même, mais qu’il y a eu récemment des manquements en ce sens.

    Nous pourrions aussi en déduire que Valerie est aux prises avec le type de dépression (une perte d’entrain) qui se manifeste quand l’identité personnelle est souffrante ou traumatisée. Une chose s’est passée, une chose qui a porté un terrible coup à son identité, sinon elle n’aurait pas oublié sa propre existence. La métaphore du rêve est (comme toujours) très précise — les gens qui prennent soin de chiots ne les oublient pas pendant plusieurs jours à moins de circonstances dramatiques. Le rêve nous indique deux importantes mesures à prendre : dans l’immédiat, Valerie doit se retrouver elle-même et commencer à mieux prendre soin d’elle ; à long terme, elle doit tenter de comprendre ce qui a blessé son identité et s’attaquer à ce problème.

    Finalement, on ne peut que s’émerveiller du fait que l’inconscient de Valerie ait conçu le rêve idéal pour la mobiliser et la guider dans ses malheurs actuels. Il lui a fait part de l’urgence de la situation par l’image du chiot à demi mort de faim (qui ne serait pas porté à agir au plus vite en présence d’un chiot affamé ?), mais il l’a aussi rassurée en lui montrant que le chiot était toujours vivant et qu’avec de l’amour et de bons soins, il pourrait s’épanouir et être heureux.

    À présent, essayons de voir ce que le rêve demande — que veut-il que Valerie fasse ? Premièrement, il veut qu’elle se rende compte qu’elle ne prend pas soin d’elle ; deuxièmement, il veut qu’elle change cet état de fait, tant à court qu’à long terme. Le rêve lui fait deux demandes très précises et directes. Elle aurait évidemment pu s’en rendre compte autrement, par exemple à la suite d’une conversation amicale, d’une suggestion de quelqu’un qui l’aime bien, d’un événement fortuit ou d’un soudain éclair de génie. Ultimement, si aucun de ces premiers messages n’avait été reçu, il aurait peut-être fallu l’apparition d’un symptôme ou d’une maladie afin qu’elle le reçoive en temps voulu. Selon mon expérience, le message nous est d’abord transmis par les rêves. Si nous leur prêtons attention, ils constituent d’ordinaire la première ligne de communication en matière de santé et de bien-être. Si nous ne leur prêtons pas attention, nous risquons de ne pas recevoir ce message de notre guide intérieur (je crois que notre guide intérieur joue plusieurs rôles, entre autres thérapeute intérieur, conscience intérieure, objectivité intérieure, alarme intérieure, miroir intérieur).

    En tant que professionnel de la santé (naturopathe et psychothérapeute), je prête l’oreille aux rêves comme celui de Valerie depuis de nombreuses années. Je les trouve infiniment fascinants, infailliblement utiles et informatifs, et je suis souvent émerveillé par les indices et les mises en garde qu’ils fournissent. Je ne peux imaginer être un professionnel de la santé sans que les rêves soient au coeur même de mon travail ; pour moi, ce serait agir comme guide extérieur sans prêter l’oreille aux messages lancés par le guide intérieur du rêveur.

    Mais je me rends bien compte que certains ne croient pas à la pertinence des rêves en matière de soins de santé. Quelques-uns ont besoin d’être convaincus. Ils se demandent quels sont les arguments soutenant le travail du rêve. Quelles en sont les applications pratiques ? Que peut-on retirer à analyser ses rêves ? Comment les indices que laissent nos rêves peuvent-ils nous être bénéfiques dans notre quête de santé et de bien-être ? Ces questions sont légitimes, je vais donc tenter d’y répondre. Une argumentation sur la pertinence des rêves pourrait être fondée sur les prémisses suivantes :

    1re prémisse : Notre esprit est en partie inconscient.

    2e prémisse : Notre inconscient est plus considérable que notre conscient. Il en sait davantage.

    3e prémisse : Notre inconscient tente de communiquer avec notre conscient par divers moyens.

    4e prémisse : Certaines de ces communications sont anodines et potentiellement utiles.

    5e prémisse : Ces communications se font souvent par les rêves.

    Alors, êtes-vous en désaccord avec l’une ou l’autre de ces prémisses ? Si oui, il faudra vous donner la preuve que le travail du rêve a de la valeur. Cette preuve ne pourrait être plus convaincante que si vous faites vous-même l’expérience de travailler pendant un certain temps avec vos rêves, de vous en souvenir, de les enregistrer et de soupeser leur possible signification (de préférence, mais pas nécessairement, avec de l’aide et du soutien). Au bout de 6 à 12 mois de ce travail, redemandez-vous si le travail du rêve a de la valeur ? La réponse sera sans doute oui.

    Le guide intérieur

    Si vous êtes déjà d’accord avec ces cinq prémisses, il ne vous reste qu’un pas à franchir pour en arriver à la conclusion suivante : nous avons tous un guide intérieur qui cherche à nous aider en nous transmettant des messages par le rêve. Les thérapies fondées sur le rêve ont pour but de nous mettre en communication avec ce guide intérieur pour que nous puissions capter ses messages, les comprendre et y répondre.

    Dans ce cas, pourquoi certaines personnes ont-elles tant de mal à sentir la présence de ce guide intérieur ? À mon avis, c’est en grande partie culturel et historique — la société actuelle s’est en quelque sorte détachée de la notion de guide onirique. Le travail du rêve n’est ni pris au sérieux ni enseigné à quelque niveau que ce soit de notre système d’éducation, de la maternelle à l’université. Qui plus est, la plupart des enfants ne grandissent pas au sein d’une culture familiale valorisant le partage et la compréhension des rêves. Malheureusement, la plupart d’entre nous atteignent l’âge adulte virtuellement illettrés en matière de rêve.

    Dans la grande (et presque infinie) diversité de rêves que l’on peut faire, certains types de rêves sont particulièrement importants pour la santé — la santé physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. C’est sur ce genre de rêves que ce livre se penche. Quand on demeure à l’affût de ces motifs

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