Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Les Orderles
Les Orderles
Les Orderles
Livre électronique212 pages2 heuresLa couronne du vampire

Les Orderles

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

On appelle ces redoutables vampires habitant la tour des Cieux l’armée des Esseulés.

Ils sont trois et figurent parmi les plus puissants vampires n’ayant jamais existé.

À la tour des Cieux, ils se mesurent à un bataillon de 5 000 soldats envoyés par le roi Sicard.

L’issue incertaine de cette confrontation entraînera une série d’événements sans précédent.

Le mariage entre deux des trois grandes familles royales devient incertain en raison de
l’état de santé précaire de la jeune princesse Menica, fille de Sicard. Fidèles à leur nature, les humains conspirent entre eux.

Mais les vampires ne sont pas encore éteints. Bénéficiant du don d’immortalité, il est dit que celui qui atteindra l’âge Millénaire, en vivant plus de 1 000 ans, gagnera le don d’ubiquité et deviendra un être suprême parvenant à occuper simultanément les mondes terrestre et divin.

Et, dans cette histoire, une femme, Léana, renverse des courants immuables et provoque diverses fascinations : résilience, dévotion… et amour.
LangueFrançais
ÉditeurÉditions AdA
Date de sortie24 oct. 2017
ISBN9782897860387
Les Orderles

Autres titres de la série Les Orderles ( 2 )

Voir plus

En savoir plus sur Martin Daneau

Auteurs associés

Lié à Les Orderles

Titres dans cette série (2)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fantasy et magie pour enfants pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Les Orderles

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Les Orderles - Martin Daneau

    PERSONNAGES PRINCIPAUX

    ET LIEUX IMPORTANTS DANS LE ROYAUME DE KALAROK

    Lyvia : vampire de l’armée des Esseulés

    Éléazar : vampire de l’armée des Esseulés

    Zrébert : vampire de l’armée des Esseulés

    Yrarn : roi Vampire

    Léana : combattante au service du roi Sicard

    Pael : vieil homme famélique

    Le château Portfort appartenant à la famille Réognan, situé sur l’équateur du royaume de Kalarok

    Sicard : roi

    Mérovée : reine

    Menica et Philicité : princesses

    Geothe : scribe influent 

    Ruthven : scribe influent

    Calnet : jeune apprenti scribe de Ruthven

    Le château Puydoré appartenant à la famille Monguenard, situé au sud

    Ridgard : roi

    Valera : reine

    Nael : prince

    Laurienda : princesse

    Isen : intendant

    Holham : conseiller respecté

    Le château Montclair appartenant à la famille Lontosse, situé au nord

    Leorion : roi

    Célestienne : reine

    Sogan : prince

    Ganna : princesse

    Mateil : conseiller respecté

    Ardroc : scribe influent

    Seanan : autre scribe (bon ami d’Ardroc)

    Sarts : unité de géants des Orderles revêtant une armure noire

    Verses : autrefois, unité d’élite des Lontosse

    La tour des Cieux : lieu où résident les trois vampires de l’armée des Esseulés

    Les terres maudites de Calefor bordées par la gorge de Bragan : endroit où les Orderles se sont exilés

    Les terres-sur-Brume

    Les tertres RoseSainte

    Les montagnes de Roquenoire

    Les marécages Roncefer

    1

    4 semaines plus tôt

    Prendre pour donner, être à la fois possédé et libéré.

    Elle était sa passion, sa beauté ineffable. Il aimait sa haine. Il aimait sa franchise.

    Le flamboiement de ses yeux amplifiait son charme sulfureux.

    C’est à la fois une division et une communion ; une torture et un plaisir exquis.

    Le souverain n’avait plus envie de ce rétif face à son désir irrépressible et à sa volonté de se refuser la volupté du sang.

    Tu es le roi, la plus forte instance de ce monde.

    Puis, dans sa tête, une voix plus douce, plus tolérante.

    Tu n’as pas à utiliser la force.

    Une intention galante perpétrée pour atténuer une volonté de soumission.

    — Deviens ma reine et tu lui sauveras la vie.

    Comment avait-il l’audace de proposer d’abroger ses souffrances alors qu’il en était l’artisan ? Elle ne voulait pas de cette ivresse enfiévrée. L’amour de ce roi serait une prison pour l’éternité.

    Elle eut un signe de dénégation.

    — Plutôt que de célébrer une union, tu préfères condamner un être cher à mourir.

    Des mots cruels déformés pour servir de recueillement.

    Elle n’accepterait jamais de boire le sang vicié de ce vampire même si c’était une promesse d’éternité.

    Il aurait tant aimé caresser sa peau lisse, presser ses lèvres pour qu’elle utilise son propre souffle pour respirer.

    Des images de débauche envahirent l’esprit de la jeune femme. Des corps s’abandonnaient à la chair dans une quête insatiable de luxure. Hommes et femmes mordus par des vampires dont l’extase atteignait le paroxysme. Elle était choquée par ces représentations et non séduite.

    Le souverain lui tendit la main pour sceller son destin au sien. Un vœu qu’il considérait sacré et généreux, mais qui, pour la jeune femme, avait tout d’un sacrifice.

    Fais-le pour le sauver.

    Un pacte pour être réduite à une créature assoiffée de sang ou pour sublimer son existence et atteindre un idéal nouveau.

    — Alors, j’attends ta décision, dit-il sur un ton pressant.

    Sa voix onctueuse désarmait toute résistance et encourageait l’abandon.

    Elle ferma les yeux, désirant claironner son objection en sachant amèrement qu’elle condamnerait celui qu’elle aimait en scandant la vérité.

    2

    Les étendards du roi Sicard montraient deux épées croisées surélevées d’une couronne. Le fond du drapeau était rouge et son pourtour, doré.

    Le son d’un cor d’ivoire se fit entendre pour annoncer l’entrée des forces du monarque sur les terres des trois vampires composant l’armée des Esseulés.

    Les soldats portaient des armures de plates faites de plaques de métal fixées avec des armatures de cuir. Cela conférait une meilleure mobilité aux combattants. Un choix logique pour parer à la rapidité des vampires. Avec leur force démesurée, ces créatures parvenaient à infliger des blessures mortelles même contre une cuirasse assurant un maximum de protection.

    La cavalerie précédait les hommes d’infanterie. Les chevaux étaient coiffés de chanfrein, et le mors entre leurs dents se terminait par deux pointes acérées.

    Le cor d’ivoire se fit entendre à nouveau, alors que les forces du roi avançaient sur le territoire menant à la tour des Cieux. Dans tout le royaume, les champs étaient les plus fertiles dans cette région. Paradoxalement, durant l’été, l’eau venait à manquer pour arroser les plantations. Jusqu’au jour où des sources souterraines furent découvertes et des puits, construits. Ce site étant considérablement éloigné de toutes les zones peuplées de Kalarok, il paraissait vain d’en exploiter les cultures. Le roi Ulysse, ayant régné quatre générations avant Sicard, n’en pensait rien. D’abord, il voulut assurer la sécurité des fermiers. De pair avec son idée de démesure, il fit construire la plus haute tour de tout le royaume. Une fois terminée, elle écrasait le paysage, et la cime évoquait une main désirant toucher les cieux.

    Des cieux, l’on peut tout voir, fanfaronnait Ulysse. Seulement, avant que l’aménagement pour la culture soit complété, le monarque mourut ; son cœur avait cessé de battre en plein milieu d’une réception mondaine. Le roi qui lui succéda ne partageait pas le même enthousiasme pour ce projet à l’issue discutable et en coupa les investissements. C’était à une époque où le nombre de vampires augmentait sans cesse et où les rumeurs de guerre se multipliaient. Ainsi, la tour fut abandonnée pour être récemment réclamée par les vampires considérés comme les plus meurtriers du royaume.

    On les appelait l’armée des Esseulés.

    Ils étaient trois.

    À eux seuls, ils avaient décimé plusieurs campements et saccagé des villages entiers sous la férule du monarque Sicard en se gaussant des efforts vains des soldats tentant de leur résister.

    Lorsque les membres du trio des Esseulés ne tuaient pas, ils étaient à la tour des Cieux. En s’aventurant sur leur territoire, l’armée de Sicard était confiante de les y trouver.

    Pour la première fois, le roi envoya un bataillon regroupant plus de la moitié de ses effectifs pour les confronter directement à leur repaire. Il se composait de plus de 5 000 combattants répartis principalement en infanterie, chevalerie et archers. Ils avançaient avec des chevaux et des éléphants disciplinés par des dompteurs. Confectionnés à partir de défenses de pachydermes décédés, des masques énormes leur avaient été attachés pour accroître l’impact d’une charge avec leur tête. Entraînés férocement, ces animaux pouvaient abattre de leur élan d’imposantes barrières en bois ou déraciner un arbre.

    En laissant leur cavalerie, leurs archers et une partie des troupes de l’infanterie stationnés derrière, le reste de l’armée se dirigea vers la tour des Cieux.

    Elle ressemblait à un phare dédiée à diriger les bateaux. À l’intérieur comme à l’extérieur, les escaliers en colimaçons menant au sommet étaient brisés, et il était impossible pour n’importe quel humain d’atteindre les premières marches situées à un niveau démesuré. En utilisant leur faculté de téléportation, les vampires escaladaient un mur de plusieurs mètres et rejoignaient aisément la sécurité de la cime.

    S’il était impossible d’atteindre les membres de l’armée des Esseulés, la solution était simple : il fallait d’abord attaquer vers le bas.

    Guidés par les dompteurs, les éléphants, bénéficiant de leur masque en ivoire, chargèrent la tour. Leurs puissants coups de tête en ébranlèrent les fondations. Coordonnés par les dompteurs, les pachydermes adoptèrent une formation en cercle pour profiter d’une pause entre chaque charge et créer une succession d’impacts ininterrompus. La construction était solide et elle ne s’effondrerait pas facilement, mais les coups répétés entraînaient de petits éboulis caillouteux et ils en testaient les fondations.

    Ainsi, ses résidants n’eurent d’autre choix que d’accueillir leurs invités.

    Dans la partie la plus élevée de la tour, Éléazar, Zrébert et Lyvia, les trois vampires de l’armée des Esseulés, se tenaient les uns à côté des autres, face à un mur derrière lequel les forces de Sicard s’organisaient en contrebas. Ils étaient tous de la même grandeur, dépassant de presque une tête le commun des soldats.

    — Qui perturbe notre tranquillité ? demanda Zrébert en sachant très bien quelle armée venait les confronter.

    Il avait les cheveux et les sourcils rasés. Son crâne était peint avec de l’encre noire jusqu’aux pommettes, comme s’il portait un casque fuligineux. Ses yeux étaient rouges, teigneux.

    Une cicatrice verticale descendait de son œil gauche pour disparaître sous sa mâchoire inférieure. Une deuxième cicatrice, horizontale, partait de la commissure des lèvres à gauche pour se terminer au milieu de la joue. Les deux balafres étaient plus profondes à l’intersection où elles se croisaient, formant une croix inversée.

    Zrébert maniait une étoile du matin, une masse d’arme dont les pointes étaient très courtes pour éviter qu’elles se brisent au contact des armures des soldats.

    — Les gens irrespectueux ne méritent pas de vivre.

    Celle qui venait de parler s’appelait Lyvia. Cette femme vampire était une véritable amazone.

    Ses cheveux ramenés à l’arrière se terminaient avec une tresse mêlant de petits rubans écarlates en velours. Le côté droit était rasé et affichait trois longues cicatrices horizontales, séparées par la distance d’une phalange, qui, parfaitement égales, évoquaient de nombreuses suppositions sur la manière dont elles furent infligées. Ses pupilles fendues verticalement rappelaient les yeux d’un reptile. Sous la lèvre inférieure, parallèlement à l’endroit où se situaient les canines supérieures, deux tatouages vermillon du même type de dents s’étiraient jusqu’au bas du menton.

    Lyvia utilisait une bardiche, une arme d’hast et d’estoc très versatile avec son fer de hache allongé en croissant. D’un seul coup, elle pouvait tuer un cheval en lui sectionnant profondément l’encolure ou en le décapitant. Avec la pointe, elle transperçait facilement les plates des armures. Occasionnellement, Lyvia lançait son arme pour atteindre une cible au loin. N’ayant pas la capacité de récupérer la lourde bardiche avec ses facultés psychiques, la vampire se téléportait pour la reprendre en vitesse.

    — Il semblerait que le roi Sicard n’ait pas apprécié nos visites sur ses terres, dit Zrébert.

    — Pourtant, nous apportons la paix partout où nous allons, répliqua Lyvia avec un sourire sardonique.

    Les victimes de l’armée des Esseulés se comptaient par centaines. Lorsqu’ils attaquaient un village, ils le décimaient en entier d’où l’allusion morbide à la paix de Lyvia.

    — Et ils viennent ici pour nous déclarer la guerre, renchérit Zrébert.

    Ils poursuivaient tranquillement leur discussion sans manifester des signes d’urgence ou d’inquiétude alors que la tour était secouée par les charges des éléphants.

    — Ils continuent de frapper à nos portes, dit Lyvia.

    — Avec insistance, ajouta Zrébert.

    — Alors nous devrions répondre, déclara Éléazar.

    Il portait une muselière qui, ironiquement, brisée sur le côté droit, exposait une mutilation. La joue était complètement ravagée comme si une personne s’était amusée à creuser la chair avec un couteau. La blessure s’arrêtait à la pommette, et l’œil était intact. Ses sourcils et ses cheveux, coupés au carré, étaient noirs ; ses yeux, bleu azur. Son visage mariait beauté et tragédie.

    Éléazar maniait une flamberge, avec une lame ondulée, dans chaque main, alors que cette arme était habituellement conçue pour être manipulée à deux mains.

    Les trois vampires portaient une broigne. Les macles de Zrébert étaient des écailles de sabots découpés, celles d’Éléazar se composaient d’écailles de tortues et, finalement, Lyvia revêtait des plaquettes d’or.

    — Lorsque nous aurons terminé avec eux, nous devrions rendre visite au roi, déclara Éléazar. Il n’aura plus beaucoup de troupes pour le protéger.

    Ses confrères approuvèrent.

    — Les Réognan, gouvernés par Sicard, représentent le symbole de force des trois grandes familles du royaume, poursuivit-il. Si cette famille tombe, les deux autres s’écrouleront peu après.

    — Les humains nous croient éteints, affirma Zrébert. Montrons-leur que notre flamme est toujours vivante et que l’avantage du nombre ne protège pas une race de l’extinction.

    Ce fut à ce moment que Lyvia leva la

    tête.

    — Ils ont une femme avec eux.

    Zrébert et Éléazar gardèrent le silence pendant que les assauts sur la tour des Cieux se poursuivaient.

    — La femme est à moi.

    Le ton catégorique attestait que cette déclaration

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1